Rapport annuel au Parlement 2024
Table des matières
- Message de la ministre
- Message de la Chef national de l'Assemblée des Premières Nations
- Message du président de l'Inuit Tapiriit Kanatami
- Message du président du Ralliement national des Métis
- Sommaire exécutif
- 1.0 Mesurer les écarts socio-économiques
- 2.0 Mise à jour de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones Plan d'action 2023-2028
- 3.0 État d'avancement du transfert de la responsabilité des services dans l'ensemble du ministère
- 4.0 Envisager le transfert des responsabilités ministérielles avec les partenaires
- Conclusion : Priorités clés pour l'année à venir
Message de la ministre
Le travail de réconciliation est en cours, mais il reste encore beaucoup à faire. Le traitement des préjudices passés n'est pas un processus simple ou rapide, mais je reste attaché aux principes d'honnêteté, d'équité et d'autodétermination dans le cadre de notre travail continu avec nos partenaires Autochtones. Ce cinquième rapport annuel décrit les progrès réalisés avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour combler les écarts socio-économiques et leur transférer le contrôle des services.
En début d'année, la Cour suprême du Canada a confirmé la validité constitutionnelle de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ce faisant, la Cour a confirmé la capacité du Parlement à affirmer le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale pour inclure la compétence en matière de services à l'enfance et à la famille, ainsi que la compétence du Parlement pour édicter des normes nationales. Cette décision est cruciale pour la mise en œuvre continue des lois autochtones, que les familles attendent depuis longtemps, et pour garantir que les communautés autochtones soient en mesure de s'occuper de leurs enfants et de les maintenir en contact avec leur culture.
Le gouvernement du Canada a signé six ententes de coordination tripartites et une entente bilatérale avec les organismes de gouvernance autochtones. Ces ententes aident les communautés autochtones à trouver leurs propres solutions et à fournir des services culturellement adaptés à leurs enfants et à leurs familles. Le gouvernement du Canada continuera à travailler en partenariat avec les peuples autochtones et d'autres partenaires pour réformer les services à l'enfance et à la famille, afin que tous les enfants autochtones puissent grandir dans leur communauté, immergés dans leur culture et entourés de leurs proches.
En décembre 2023, après une vaste consultation et un processus d'engagement mené par les Autochtones, le projet de loi C-61, la Loi sur l'eau propre des Premières Nations, a été présenté au Parlement. Le projet de loi C-61 reconnaît et affirme le droit inhérent des Premières Nations à l'autonomie gouvernementale en ce qui concerne l'eau, les sources d'eau, l'eau potable, les eaux usées et l'infrastructure connexe sur, dans et sous les terres des Premières Nations.
Tout le monde au Canada, y compris les Premières Nations, devrait avoir accès à une eau potable propre et sûre. Malgré ces progrès, nous savons qu'il y a encore du travail à faire. Depuis 2015, les Premières Nations ont levé 144 avis à long terme sur la qualité de l'eau potable et empêché plus de 275 avis à court terme sur la qualité de l'eau potable de devenir des avis à long terme. Depuis 2016, nous avons engagé plus de 5,6 milliards de dollars dans l'infrastructure de l'eau et, plus récemment, l'Énoncé économique de l'automne de 2023 a annoncé un investissement supplémentaire de 1,55 milliard de dollars dans l'infrastructure de l'eau et des eaux usées.
Il est également essentiel que toutes les Premières Nations aient accès à des logements abordables et de qualité. Depuis 2015, le gouvernement du Canada a considérablement augmenté ses investissements en matière de logement. Au 31 décembre 2023, ce financement aura permis aux Premières Nations de construire et de rénover près de 34 000 logements dans les réserves, dont 22 000 sont déjà terminés. Les communautés savent mieux que quiconque ce dont elles ont besoin, et c'est pourquoi le gouvernement du Canada a soutenu le Logement Coopératif National Autochtone Inc. en lui accordant un financement total de 281,5 millions de dollars pour la construction d'environ 3 781 logements, selon l'approche « par les Autochtones, pour les Autochtones ». Le Logement Coopératif National Autochtone Inc. permettra de faire avancer des projets de logements autochtones essentiels dans les zones urbaines, rurales et nordiques et de répondre à des besoins urgents et non satisfaits.
Nous restons déterminés à travailler en collaboration avec nos partenaires pour lutter contre le racisme anti-autochtone dans les systèmes de santé du Canada et améliorer l'accès juste et équitable à des services de santé de qualité et culturellement sûrs pour les patients des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Pour appliquer le principe de Joyce, le gouvernement du Canada continue de soutenir les défenseurs des patients autochtones, les navigateurs du système de santé, les sages-femmes et les agents de soutien à la naissance, ainsi que les initiatives visant à accroître la représentation autochtone dans les professions de santé.
La réconciliation économique est une priorité en ce qui concerne l'autodétermination autochtone. Elle est essentielle pour que les communautés autochtones puissent participer à la prospérité du Canada et profiter des nouvelles possibilités qui s'offrent à elles. C'est pourquoi nous avons organisé la première table ronde sur la réconciliation économique le 8 février 2024, qui a réuni des représentants des dirigeants et des organisations autochtones, du secteur financier et des ministres fédéraux afin d'étudier les moyens de réduire les obstacles économiques auxquels se heurtent les peuples autochtones et de construire une économie qui fonctionne pour tout le monde.
Cette année, une étape importante a été franchie avec le règlement modifiant les Règlements sur les sables bitumineux de la Première Nation de Fort McKay. En travaillant en collaboration avec les différents gouvernements pour faire avancer les priorités autochtones, la Première Nation de Fort McKay sera en mesure de générer une prospérité à long terme en tant que chef de file de l'industrie et gestionnaire de l'environnement.
Reconnaissant les fardeaux financiers supplémentaires auxquels font face les clients de l'aide au revenu dans les réserves, y compris ceux qui vivent avec des handicaps, des fonds supplémentaires de 300 $ par client, par mois, ont été alloués pendant 10 mois au cours de l'année dernière. Ces fonds ont permis à certains des résidents les plus à risque des réserves non seulement de répondre aux besoins de base tels que la nourriture, les vêtements et le logement, mais aussi de faire face aux divers coûts liés aux handicaps qui les empêchent souvent de participer pleinement à la vie sociale et économique de leur communauté.
L'année dernière, près de 2 000 jeunes bénéficiaires de l'aide au revenu ont participé à des placements rémunérés et encadrés dans le cadre du projet pilote de la Stratégie pour l'emploi des jeunes Premières Nations. Plus de la moitié de ces participants ont trouvé un emploi à temps plein grâce à ces précieuses opportunités.
Reconnaissant le droit inhérent des peuples autochtones à contrôler l'éducation de leurs enfants, nous avons investi plus de 5 milliards de dollars dans l'enseignement primaire et secondaire et plus de 1,4 milliard de dollars dans des programmes d'enseignement postsecondaire.
En outre, nous continuons à travailler avec des partenaires autochtones, dans le cadre d'une approche pangouvernementale, pour mettre en œuvre la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le 20 juin 2024, le gouvernement a publié le troisième rapport annuel sur l'état d'avancement de la mise en œuvre de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le rapport montre les progrès en cours sur de nombreuses questions prioritaires et identifie les domaines clés à améliorer à l'avenir.
J'aimerais remercier l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis pour leur contribution à ce rapport. Nous continuerons à co-élaborer ces rapports et à veiller à ce que les voix des partenaires autochtones et des peuples autochtones soient présentes dans tous les travaux que nous menons.
L'honorable Patty Hajdu
Ministre des Services aux Autochtones Canada
Message du chef national de l'Assemblées de Premières Nations
Dans ce cinquième rapport annuel des Services aux Autochtones Canada (SAC) au Parlement, nous continuons de constater qu'une attention accrue est accordée à l'élément le plus important du mandat de la Ministère, soit le transfert des responsabilités ministérielles aux Premières Nations.
Ce n'est pas seulement la responsabilité qui doit être transférée, mais aussi le contrôle et la capacité de conception et de mise en œuvre des programmes qui relèvent actuellement du ministère. Dans toutes les activités, nous devons être clairs sur le fait que « donner cours au transfert progressif des responsabilités » implique également le transfert du financement.
L'un des principaux objectifs et défis du renouvellement du cadre de résultats ministériel de SAC a été de mesurer les progrès réalisés dans le transfert du contrôle et de la capacité en matière de prestation de services. Il y a encore beaucoup de progrès à faire. La nécessité de poursuivre les travaux est reconnue dans la section 4 du présent rapport, et l'APN est prête à formuler d'autres recommandations sur la manière dont le ministère peut s'engager à transférer des services et à en rendre compte.
L'autodétermination et le contrôle des services demeurent les facteurs les plus importants pour déterminer si les services sont efficaces, adaptés à la culture et sécuritaires.
L'autodétermination des Premières Nations en matière de conception et de gestion des services a des effets plus tangibles sur les écarts socio-économiques. Bien que ce rapport consacre beaucoup d'attention à la mesure du changement dans des résultats socio-économiques et des domaines de programme spécifiques, nous ne devons pas perdre de vue la situation dans son ensemble.
L'une des façons de mesurer le succès de SAC sera la mesure dans laquelle la capacité de gouvernance durable et le financement sont transférés directement aux Premières Nations. Les indicateurs de haut niveau comprennent l'augmentation du nombre d'institutions, d'employés communautaires bien rémunérés et bien formés, et d'accords de subvention décennaux dans le cadre de la promotion d'une nouvelle relation financière entre les Premières Nations et le Canada. Il s'agit notamment des infrastructures de logement, d'eau, d'éducation, de santé, de police, d'Internet et de routes que de nombreux Canadiens considèrent comme acquises.
En ce qui concerne les infrastructures, la ministre et le Premier ministre ont pris l'engagement nécessaire pour combler le fossé qui sépare les Premières Nations. La réalisation de cet objectif constituera une étape importante pour remédier au sous-financement chronique et à la négligence du passé. Cependant, les progrès actuels sont insuffisants, comme le souligne le récent rapport du vérificateur général du Canada sur le logement des Premières Nations.
La ministre a indiqué que les coûts pour combler le fossé dépassaient les 400 milliards de dollars. Pour commencer à réduire cet écart, il faut non seulement des investissements accrus et soutenus, mais aussi une réforme des politiques menée par les Premières Nations. Il reste beaucoup à faire et il est essentiel que nous travaillions ensemble pour respecter ces engagements.
Je prends note du rapport sur quelques mesures spécifiques du plan d'action pour la mise en œuvre de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDA). À l'avenir, j'espère non seulement que tous les ministères rendent compte de leurs efforts de mise en œuvre, mais aussi qu'ils veillent à ce que des investissements budgétaires fédéraux soient consacrés au soutien de la mise en œuvre de chaque mesure du plan d'action par les Premières Nations.
Enfin, en ce qui concerne le ministère des Services aux Autochtones Canada, j'espère que d'ici à ce qu'il présente son rapport au Parlement l'année prochaine, il y ait des progrès significatifs à signaler dans le cadre de la mesure 15 du plan d'action visant à combler les écarts en matière d'infrastructure dans les réserves des Premières Nations.
Chef national Cindy Woodhouse Nepinak
Assemblée des Premières Nations
Message du président de l'Inuit Tapiriit Kanatami
Tout au long de l'année écoulée, les Inuits ont contribué de manière significative aux priorités partagées avec le gouvernement du Canada, afin d'améliorer l'égalité réelle des Inuits et de travailler à l'autodétermination des Inuits. Les Inuits du Canada sont confrontés à des obstacles sociaux et économiques importants et permanents qui les distinguent des autres Canadiens. Il s'agit notamment de l'accès aux soins de santé, aux infrastructures, à la sécurité alimentaire, à l'éducation et aux opportunités économiques.
L'Inuit Nunangat est la patrie des Inuits au Canada, composée de 51 communautés de la région de peuplement des Inuvialuit (Territoires du Nord-Ouest), du Nunavut, du Nunavik (Nord du Québec) et du Nunatsiavut (Nord du Labrador). Elle englobe 40 % de la masse continentale du Canada, l'ensemble de son littoral arctique (au moins 72 % de l'ensemble du littoral canadien) et d'importantes zones extracôtières.
La région est cogérée par les Inuits et le gouvernement fédéral dans le cadre de structures de gouvernance démocratiques établies par des accords de revendications territoriales globales des Inuits. Il s'agit d'une région géographique, politique et culturelle distincte, reconnue par le gouvernement du Canada dans le cadre de la politique de l'Inuit Nunangat, qui oriente la conception et la mise en œuvre des programmes et services fédéraux dans la patrie inuite.
Le comité de partenariat avec la Couronne inuite a été une plate-forme essentielle pour la collaboration et pour garantir que les investissements, les programmes et les initiatives fédéraux destinés aux Inuits soient à la fois efficaces et efficients. L'initiative « Priorité à l'enfant inuit » est un exemple du type de travail de transformation que nous pouvons entreprendre en partenariat, afin de garantir que nos enfants reçoivent les soins et les opportunités qu'ils méritent.
Cependant, des actions plus décisives sont nécessaires. Un investissement gouvernemental substantiel est nécessaire pour respecter l'engagement du Canada à éliminer la tuberculose dans l'Inuit Nunangat. Les communautés inuites ont également besoin d'investissements et d'outils pour combler le déficit d'infrastructures, un déficit que le gouvernement s'est engagé à combler d'ici 2030. Combler ce déficit d'infrastructure est une étape vers la réconciliation économique, afin de créer des moyens de subsistance prospères et durables et d'assurer l'autodétermination économique des Inuits.
Nous nous réjouissons de la poursuite de notre partenariat avec Services aux Autochtones qui réaffirme son engagement dans ces domaines essentiels. Ensemble, nous pouvons assurer le bien-être et la prospérité de tous les Inuits.
Nakummek,
Natan Obed, président
Inuit Tapiriit Kanatami
Message du président du Ralliement national des Métis
En 2017, le Canada et la Nation métisse ont signé l'Accord Canada-Nation métisse, qui engage les parties à faire progresser la réconciliation de nation à nation, de gouvernement à gouvernement, et à maintenir la relation constitutionnelle spéciale que la Nation métisse entretient avec la Couronne en tant que partenaires de la Confédération. L'accord prévoit également la mise en place d'un mécanisme bilatéral permanent entre le Canada et la Nation métisse afin de permettre l'établissement de priorités annuelles, l'élaboration conjointe de politiques et l'évaluation continue des progrès accomplis.
Le Canada, le Ralliement national des Métis, ses membres dirigeants (la Nation métisse de la Colombie-Britannique, le Gouvernement métis de Otipemisiwak Métis Government de l'Alberta, la Nation métisse de la Saskatchewan et la Nation métisse de l'Ontario) et le gouvernement du Canada ont travaillé d'arrache-pied depuis 2022 pour réinstitutionnaliser le mécanisme bilatéral permanent (MBP) et faire progresser les grandes priorités stratégiques afin de servir les citoyens métis dans tout le pays grâce à une approche fondée sur les distinctions. De nombreuses priorités du MBP - notamment la santé et le bien-être des Métis, l'enseignement primaire et secondaire, la gestion des urgences et le développement économique - relèvent du mandat de Services aux Autochtones Canada ou l'impliquent d'une manière ou d'une autre.
Le Ralliement national des Métis et ses membres dirigeants ont prouvé qu'ils étaient des partenaires volontaires à la table et sont fiers des progrès qu'ils ont réalisés, y compris l'approbation récente des principes d'élaboration conjointe de l'Accord Canada-Nation métisse, en janvier 2024.
Le rapport qui suit le démontre très clairement : Services aux Autochtones Canada (SAC) continue de laisser la Nation métisse de côté. La grande majorité des politiques et des programmes de SAC - y compris dans les domaines importants de l'éducation, de la santé et de la gestion des urgences - excluent la Nation métisse, et le mandat du ministère sur le transfert du contrôle des services aux peuples autochtones et le démantèlement de la Loi sur les Indiens ne s'applique pas à nos gouvernements métis et aux citoyens métis dans l'ensemble de la patrie.
Les citoyens métis de l'ensemble du territoire restent confrontés à des défis socio-économiques importants par rapport aux Canadiens non autochtones, et l'un des défis les plus importants auxquels nous sommes confrontés est l'amélioration des résultats en matière de santé de notre peuple. Bien que SAC se soit engagé à travailler à travers le MBP et ses membres directeurs par l'intermédiaire du MBP pour conclure un sous-accord Canada-Nation métisse sur la santé et le bien-être, nous n'avons pas encore constaté de progrès significatifs dans le démantèlement des politiques intrinsèquement discriminatoires et dans l'investissement dans les prestations de santé autodéterminées des Métis. Nous devons continuer à travailler ensemble, de nation à nation et de gouvernement à gouvernement, afin d'élaborer conjointement des dispositions législatives sur la santé propre aux Métis qui soit guidée par les principes d'élaboration conjointe de l'Accord Canada-Nation métisse et qui reflète les priorités des membres dirigeants. Pour faire progresser l'équité en matière de santé parmi les Premières Nations, les Inuits, les Métis et les autres Canadiens, le gouvernement du Canada doit investir dans la Nation métisse.
Les changements climatiques représentent également un défi de taille pour les membres dirigeants, car ils exacerbent les situations d'urgence auxquelles sont confrontées les communautés métisses. Malgré les efforts de sensibilisation, les gouvernements métis ne reçoivent toujours aucun financement pour la gestion des urgences. Le MBP continue de plaider en faveur d'un financement urgent et durable à long terme pour que les gouvernements métis puissent se préparer aux situations d'urgence, les atténuer, y répondre et s'en remettre.
Il est également essentiel pour l'avenir de la Nation métisse de veiller à ce que les enfants et les jeunes métis bénéficient d'un soutien tout au long de leur parcours scolaire. À l'heure actuelle, il existe des écarts significatifs pour les élèves du primaire et du secondaire, et le MBP et les membres directeurs attendent du Canada qu'il respecte les engagements pris dans le cadre du mécanisme bilatéral permanent afin de faire respecter les droits des Métis en matière d'éducation primaire et secondaire. Nous espérons qu'ensemble, nous pourrons continuer à travailler pour éliminer les obstacles actuels à l'accès à une éducation équitable dans l'ensemble de la patrie par le biais d'un sous-accord Canada-Nation métisse sur l'enseignement primaire et secondaire.
Bien que ces défis considérables demeurent, le MBP et les membres dirigeants se réjouissent de l'investissement dans la recapitalisation des sociétés de financement métisses (SFM) dans le budget 2024. Ce financement donne l'occasion aux SFM de s'appuyer sur leurs succès antérieurs en soutenant les entreprises et les entrepreneurs métis à travers la patrie, renforçant ainsi l'économie métisse dans son ensemble. Le MBP et les membres dirigeants se réjouissent à l'idée de travailler au renouvellement de l'accord auxiliaire de développement économique de la Nation métisse du Canada avec Services aux Autochtones Canada.
En contribuant à ce rapport annuel, nous tenons à souligner les progrès réalisés et l'état des relations entre le Ralliement national des Métis (RNM) et le Canada, notamment par l'entremise du MBP. Conformément au mandat de ses membres directeurs - les gouvernements métis démocratiquement élus de la Nation métisse de la Saskatchewan, de l'Alberta, de l'Ontario et de la Colombie-Britannique - le RNM poursuivra son travail en vue de renforcer les relations entre la Nation métisse et le gouvernement du Canada.
Cassidy Caron, présidente
Ralliement national des Métis
Sommaire exécutif
Le présent rapport est le cinquième rapport annuel présenté au Parlement depuis la création du ministère des Services aux Autochtones en 2017 et l'entrée en vigueur de la Loi sur le ministère des Services aux Autochtones en 2019. Comme dans les rapports des années précédentes, et comme l'exige la loi, ce rapport annuel présente les mesures que le ministère a prises au cours de l'exercice 2023–24 écoulé, en ce qui concerne deux objectifs clés : a) combler les écarts socio-économiques entre les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis et les autres Canadiens, et les mesures prises par le ministère pour combler ces écarts ; et b) les progrès réalisés en vue du transfert des responsabilités ministérielles aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Ce rapport sert d'outil pour informer les parlementaires et les Canadiens des mesures concrètes prises et des progrès réalisés pour atteindre les objectifs clés susmentionnés. Il vise également à accroître la transparence et la responsabilité à l'égard des populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis desservies par le ministère en ce qui a trait à ces objectifs.
En 2023–24, Services aux Autochtones Canada a pris des mesures concrètes pour aider à combler les écarts socio-économiques et soutenir les voies de l'autodétermination des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Le dépôt du projet de Loi C-61, la Loi sur l'eau propre des Premières Nations, contribuera à combler les écarts en matière de services d'eau potable et d'eaux usées et reconnaîtra et affirmera le droit inhérent des Premières Nations à l'autonomie gouvernementale en ce qui a trait à l'eau, aux sources d'eau, à l'eau potable, aux eaux usées et aux infrastructures connexes. Le ministère fait progresser la réconciliation économique grâce à un engagement continu avec les détenteurs de droits et les organisations de développement économique afin de définir les principales priorités en matière de développement économique et les prochaines étapes. Services aux Autochtones Canada s'engage avec les organes directeurs des Premières Nations, des Inuits et des Métis à exercer leur compétence en matière de services à l'enfance et à la famille et soutient un processus de collaboration avec les Premières Nations et les gouvernements provinciaux sur une plus grande autodétermination dans la prestation des services de soins de santé. Le 11 juillet 2024, l'Assemblée des Premières Nations, les Chiefs of Ontario, la Nishnawbe Aski Nation et le Canada ont conclu une entente sur la réforme à long terme du Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Assujettie à un processus de mobilisation auprès des Premières Nations et aux approbations finales des parties à l'entente, elle prévoit 47,8 milliards de dollars sur dix ans, ce qui assure un financement stable et prévisible sur une plus longue période permettant ainsi de soutenir pleinement la mise en œuvre du Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations entièrement réformé.
Le budget 2024 témoigne de l'engagement continu du Canada à combler les écarts socio-économiques en investissant dans des domaines essentiels tels que 390,4 millions de dollars pour construire ou rénover des établissements de santé, 242,7 millions de dollars pour améliorer l'accès à l'enseignement postsecondaire des étudiants des Premières nations et 918 millions de dollars pour combler les écarts en matière de logement et d'infrastructure pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Ce rapport couvrira les principales étapes, les initiatives et les investissements réalisés en 2023–24 et les premières activités et investissements réalisés en 2024–25.
Remarques sur la terminologie
Dans ce rapport, toutes les expressions se rapportant aux individus et aux communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis seront mises au pluriel afin de refléter la diversité des peuples et des cultures autochtones. Nous avons pris soin d'éviter le langage colonial et paternel et d'utiliser un langage respectueux qui reconnaît le droit à l'autodétermination. Les termes historiquement nuisibles et oppressifs seront évités, sauf lorsqu'il s'agit de citer des documents historiques, de la littérature ou des lois existantes. Compte tenu des relations constitutionnelles et législatives uniques entre la Couronne et les individus et les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ce rapport utilise un langage fondé sur la distinction. Il utilise également le terme « autochtone » dans le cas de lois, d'organisations, de programmes ou d'initiatives spécifiques.
Le présent rapport fait référence au « transfert des responsabilités ministérielles » et à « l'exercice des compétences » comme deux concepts distincts mais connexes qui contribuent à l'objectif général de promouvoir l'autodétermination des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Il est important de faire la distinction entre :
- le transfert des responsabilités ministérielles aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis par le biais d'un accord entre la ministre des Services aux Autochtones Canada et les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis ; et,
- les efforts déployés par les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour exercer leur compétence sur la prestation de services à leurs citoyens/membres par des moyens législatifs. En vertu de l'article 7(b) de la Loi sur le ministère des Services aux Autochtones, la ministre doit « prendre les mesures indiquées pour opérer le transfert progressif. »
Le présent rapport fait référence au « transfert des responsabilités » tel que décrit dans la loi, qui comprend le transfert de la capacité et du contrôle de la prestation de ces services aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis. Le transfert des responsabilités ministérielles aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis est l'un des nombreux outils permettant de favoriser l'autodétermination des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Services aux Autochtones Canada reste ouvert et déterminé à clarifier davantage les définitions et l'intention de ces concepts avec ses partenaires.
Services aux Autochtones Canada reconnaît également le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale. Pour éviter de confondre le transfert des responsabilités ministérielles en matière de programmes et/ou de services avec les ententes d'autonomie gouvernementale conclues avec le ministère des Relations Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada, le présent rapport utilise les termes « autodétermination » ou « le transfert des responsabilités ministérielles » à moins qu'il ne fasse référence à des ententes d'autonomie gouvernementale prévues par la loi.Note de bas de page 1
Le ministère fonde sa compréhension de l'élaboration conjointe sur l'article 18 Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui stipule que « Les peuples autochtones ont le droit de participer à la prise de décisions sur des questions qui peuvent concerner leurs droits, par l'intermédiaire de représentants qu'ils ont eux-mêmes choisis conformément à leurs propres procédures, ainsi que le droit de conserver et de développer leurs propres institutions décisionnelles. » Le ministère reconnaît et respecte le fait que les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont formulé, et dans certains cas officialisés, des attentes en matière d'élaboration conjointe, y compris des principes et des pratiques exemplaires. Le 31 janvier 2024, les dirigeants de la Nation métisse et les ministres du Cabinet se sont entendus sur les principes d'élaboration conjointe afin de déterminer comment le Canada et la Nation métisse travailleront ensemble à l'avenir.
Dans le présent rapport, le terme « institution » désigne les organismes de prestation de services aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis avec lesquels Services aux Autochtones Canada collabore actuellement ou a l'intention de collaborer pour faire progresser l'autodétermination des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis et pour s'attaquer aux disparités socio-économiques auxquelles sont confrontés les peuples autochtones du Canada. Par exemple, le 31 janvier 2024, les dirigeants de la Nation métisse et les ministres du Cabinet ont convenu des principes d'élaboration conjointe- un ensemble de principes directeurs qui détermineront comment le gouvernement du Canada et la Nation métisse travailleront ensemble à l'avenir pour faire avancer les priorités communes afin d'améliorer la vie des Métis. Un processus similaire est en cours avec les Premières Nations et les Inuits.
Le rapport utilise l'acronyme 2SLGBTQI+ pour désigner les membres des communautés aux deux esprits, lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre, queer, en questionnement, intersexuelle et asexuelle. Le signe « + » reconnaît d'autres identités non couvertes par l'acronyme. En outre, le terme « Distinctions+ » est utilisé pour refléter la nécessité de prendre en compte la diversité parmi les Premières Nations, les Inuits et les Métis à travers le Canada, en reconnaissant que les identités et les expériences des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont façonnées par de nombreux facteurs qui se recoupent, notamment le genre et l'identité sexuelle, l'âge, le handicap, la géographie et le lieu de résidence, le lien avec la culture et la communauté, les histoires uniques et distinctes de la communauté et d'autres facteurs.
1.0 Mesurer les écarts socio-économiques
1.1 L'indice de bien-être des communautés de 2021
Mesurer le comblement des écarts socio-économiques
Services aux Autochtones Canada a pour mandat de combler les écarts socio-économiques entre les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis et les communautés non autochtones au Canada. La façon dont ces écarts sont mesurés et quantifiés est essentielle pour comprendre ce que sont les écarts socio-économiques. Actuellement, Services aux Autochtones Canada utilise principalement les données du recensement de la population pour quantifier les écarts socio-économiques. Cela permet d'effectuer des analyses fondées sur les distinctions et dans le temps pour les communautés des Premières Nations, des Inuits, des Métis et des non-Autochtones du Canada. Services aux Autochtones Canada produit une série de produits utilisant diverses approches pour évaluer les écarts socio-économiques, notamment l'application de l'Indice de développement humain des Nations Unies aux peuples autochtones, le rapport du compendium du ministère des Services aux Autochtones Canada, le rapport annuel 2023 du ministère, et l'indice de bien-être des communautés. Bien qu'il existe des limites connues à la pertinence culturelle et à l'application de ces indicateurs fondés sur le recensement aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis, ces produits, pris ensemble, saisissent des aspects importants du bien-être socio-économique.
L'Indice de bien-être des communautés de 2021 offre un moyen systématique et fiable de suivre le bien-être socio-économique des communautés des Premières Nations, Inuits et non autochtones du Canada sur une période de quarante ans (1981 à 2021).
Il convient de noter que l'Indice de bien-être des communautés ne peut pas être calculé pour la Nation métisse, car celle-ci n'est pas représentée dans la géographie standard de Statistique Canada (subdivisions de recensement) utilisée pour identifier les municipalités ou leur équivalent sur lequel l'Indice du bien-être des communautés est basé. Parce qu'elle est basée sur la population plutôt que sur la géographie, l'application de l'indice de développement humain par Services aux Autochtones Canada inclut les Métis ainsi que les Premières Nations et les Inuits.Note de bas de page 2 Les scores de l'indice varient de 0 à 100 en fonction de quatre composantes du bien-être : l'éducation, l'activité professionnelle, le revenu et le logement. Les scores les plus élevés correspondent à un meilleur bien-être socio-économique. L'indice illustre également les écarts de bien-être socio-économique entre les communautés des Premières Nations et des Inuits et les communautés non autochtones, ainsi que les variations entre les communautés des Premières Nations et des Inuits.
Tendances socio-économiques nationales pour les communautés des Premières Nations
Entre 2016 et 2021, l'écart entre les scores globaux de l'Indice de bien-être des communautés s'est réduit, marquant la plus forte réduction de l'écart au cours des quatre dernières décennies. De plus, les écarts relatifs à l'activité sur le marché du travail, au revenu et au logement ont également diminué au cours de cette période.
L'indice global du bien-être des communautés et les scores des quatre composantes pour les communautés des Premières Nations ont augmenté à long et à court terme. L'impact de chaque composante sur l'évolution de l'indice global de bien-être des communautés entre 2016 et 2021 varie. Le revenu a eu l'impact positif le plus important sur l'augmentation du score global. Le logement a eu le deuxième impact positif le plus important, en contribuant à réduire le nombre de maisons nécessitant des réparations importantes ou surpeuplées. L'écart de logement en 2021 reste le plus important parmi toutes les composantes, mais il s'est réduit à court et à long terme. Le volet « éducation » a contribué à la troisième amélioration des résultats globaux, grâce à l'amélioration des taux d'obtention de diplômes d'études secondaires et universitaires. Il est à noter, et à surveiller de près, que si l'écart dans l'enseignement secondaire a diminué, l'écart dans l'enseignement post-secondaire s'est légèrement creusé à court et à long terme.
Afin d'améliorer l'accès des étudiants des Premières Nations à l'enseignement postsecondaire, Services aux Autochtones Canada soutient le Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire qui offre une aide financière aux étudiants des Premières Nations qui poursuivent des études postsecondaires. Il soutient également la Stratégie d'emploi pour les jeunes inuits et des Premières Nations, qui offre des subventions salariales aux employeurs pour qu'ils embauchent et maintiennent en poste des étudiants âgés de 15 à 30 ans qui sont des membres des Premières Nations vivant dans des réserves ou des Inuits vivant à l'extérieur de leur région de revendication territoriale, afin qu'ils acquièrent de l'expérience professionnelle pour renforcer la participation des Premières Nations et des Inuits à la population active.
La composante « activité de la population active » a eu l'impact positif le plus faible sur le score global, car l'amélioration du taux d'emploi a été contrebalancée par une baisse du taux d'activité entre 2016 et 2021. La diminution du taux d'activité peut être attribuée à divers facteurs, tels que les changements démographiques, les changements dans la mobilité et d'autres perturbations liées à la pandémie COVID-19. L'écart d'activité de la population active est le plus faible de toutes les composantes, mais il ne s'est réduit qu'à court terme.
Tendances socio-économiques nationales pour les communautés inuites
Dans l'ensemble, les scores de bien-être des communautés inuites ont également augmenté à long terme (1981 à 2021), mais ont diminué à court terme (2016 à 2021). L'écart dans les scores globaux de bien-être des communautés entre les communautés inuites et les communautés non autochtones s'est régulièrement creusé depuis 2001 et s'est encore accentué entre 2016 et 2021.
Les scores des quatre composantes du bien-être des communautés inuites ont augmenté à long terme, mais seul le score de la composante du revenu a augmenté à court terme. Ensemble, ces composantes ont contribué à une diminution du score global de bien-être des communautés inuites entre 2016 et 2021. Le revenu a eu l'impact positif le plus important. L'écart de revenu est le plus faible de toutes les composantes et s'est réduit à court et à long terme. Le logement n'a pratiquement pas eu d'impact, l'amélioration du score pour les logements surpeuplés ayant compensé la baisse du score pour les logements nécessitant des réparations importantes. L'écart de logement est le plus important de toutes les composantes et a diminué à long terme, mais a augmenté à court terme. L'éducation a eu l'impact négatif le plus important en raison de scores inférieurs pour le niveau d'études secondaires et universitaires. Le déficit en matière d'éducation s'est creusé de manière significative à court et à long terme. Afin d'améliorer l'accès des étudiants inuits à l'enseignement postsecondaire, Services aux Autochtones Canada soutient la Stratégie d'éducation postsecondaire des Inuits, qui fournit aux partenaires inuits des fonds pour les frais d'études et de subsistance des étudiants inuits qui poursuivent des études postsecondaires. La stratégie prévoit également des programmes et des services de soutien non académiques pour les étudiants de niveau postsecondaire, l'engagement communautaire, la gouvernance de l'éducation et la coordination nationale, tels que des séances de conseil et de mentorat pour les étudiants potentiels sur les possibilités d'études postsecondaires, les cours et l'admissibilité aux programmes. La composante « activité de la population active » a eu le deuxième impact négatif le plus important, l'amélioration du taux d'emploi étant compensée par une baisse du taux d'activité. L'écart d'activité s'est creusé à court et à long terme.
Tendances régionales et socio-économiques pour les communautés des Premières Nations et des Inuits
Il existe des différences régionales significatives dans les scores de bien-être des communautés. Pour les communautés des Premières Nations, la région de l'Atlantique a obtenu le score global le plus élevé en matière de bien-être des communautés, tandis que les provinces des Prairies (Manitoba, Saskatchewan et Alberta) ont obtenu les scores les plus bas. Cependant, les communautés des Premières Nations dans les provinces des Prairies ont connu les réductions les plus importantes de l'écart avec les communautés non autochtones entre 2016 et 2021. Les disparités régionales s'expliquent par divers facteurs, notamment des phénomènes historiques tels que les différences dans l'élaboration des traités et les politiques gouvernementales historiques en fonction du traité ou de la région.
Régions (Premières Nations) | Score 2021 | Changements de score | 2021 Gap | Changements dans l'écart | ||
---|---|---|---|---|---|---|
1981-2021 | 2016-2021 | 1981-2021 | 2016-2021 | |||
Atlantique | 69,4 | 21,1 augmentation de score | 4,6 augmentation de score | 6,8 | 4,6 rétrécissement de l'écart | 3,2 rétrécissement de l'écart |
Québec | 66,9 | 22,0 augmentation de score | 5,6 augmentation de score | 11,7 | 7,0 rétrécissement de l'écart | 3,5 rétrécissement de l'écart |
Ontario | 62,3 | 15,7 augmentation de score | 3,0 augmentation de score | 17,7 | 3,2 rétrécissement de l'écart | 2,1 rétrécissement de l'écart |
Manitoba | 54,5 | 14,1 augmentation de score | 5,2 augmentation de score | 24,1 | 0,6 élargissement de l'écart | 4,6 rétrécissement de l'écart |
Saskatchewan | 56,5 | 17,7 augmentation de score | 5,5 augmentation de score | 23,0 | 3,7 rétrécissement de l'écart | 5,0 rétrécissement de l'écart |
Alberta | 56,5 | 12,0 augmentation de score | 3,6 augmentation de score | 22,8 | 0,9 rétrécissement de l'écart | 3,9 rétrécissement de l'écart |
Colombie-Britannique | 67,0 | 18,4 augmentation de score | 4,1 augmentation de score | 13,5 | 8,3 rétrécissement de l'écart | 3,0 rétrécissement de l'écart |
Les territoires | 67,2 | 21,1 augmentation de score | 0,9 augmentation de score | 15,2 | 5,2 rétrécissement de l'écart | 0,1 élargissement de l'écart |
Source : Services aux Autochtones Canada, tableaux personnalisés, recensements de la population, 1981, 2016, 202. Notes : Les changements de scores avec un ↑ indiquent une augmentation des scores. Les changements d'écart avec un ↓ indiquent un rétrécissement de l'écart avec les communautés non autochtones de la même région, tandis que ceux avec un ↑ indiquent un élargissement de l'écart. |
Alors que les scores globaux de bien-être des communautés ont augmenté dans les quatre régions de l'Inuit Nunangat entre 1981 et 2021, les scores au Nunavut et dans la région de peuplement des Inuvialuit ont diminué entre 2016 et 2021. L'écart entre les communautés inuites et la moyenne canadienne des communautés non autochtones s'est creusé dans les quatre régions inuites entre 2016 et 2021. Services aux Autochtones Canada entreprend une analyse de l'élargissement de l'écart pour les communautés inuites.
Régions (Inuits) | Score 2021 | Changements de score | Écart 2021 | Changements dans l'écart | ||
---|---|---|---|---|---|---|
1981-2021 | 2016-2021 | 1981-2021 | 2016-2021 | |||
Nunatsiavut | 67,7 | 18,6 augmentation de score | 0,8 augmentation de score | 11,0 | 4,4 rétrécissement de l'écart | 0,4 élargissement de l'écart |
Nunavik | 60,8 | 23,6 augmentation de score | 0,4 augmentation de score | 17,9 | 9,4 rétrécissement de l'écart | 0,8 élargissement de l'écart |
Nunavut | 57,7 | 10,4 augmentation de score | 1,6 diminution de score | 21,0 | 3,8 élargissement de l'écart | 2,8 élargissement de l'écart |
Convention definitive des Inuvaluit | 64,5 | 14,3 augmentation de score | 2,0 diminution de score | 14,2 | 0,1 rétrécissement de l'écart | 3,2 élargissement de l'écart |
Source : Services aux Autochtones Canada, tableaux personnalisés, recensements de la population, 1981, 2016, 2021 Notes : Les modifications des scores accompagnées d'un ↑ indiquent une augmentation des scores et celles accompagnées d'un ↓ indiquent une diminution des scores. Les changements d'écart avec un ↓ indiquent un rétrécissement de l'écart avec la moyenne pancanadienne pour les communautés non autochtones, tandis que ceux avec un ↑ indiquent un élargissement de l'écart. |
Tendances socio-économiques au niveau communautaire dans les communautés des Premières Nations et des Inuits
Le nombre de communautés des Premières Nations dont le score global de bien-être des communautés est supérieur à 50 a augmenté de manière significative depuis 1981. Les scores globaux de bien-être communautaire d'une majorité de communautés sont restés stables ou ont augmenté d'un à neuf points entre 2016 et 2021. Bien que les communautés des Premières Nations présentent une plus grande variation dans les scores globaux de bien-être communautaire que les communautés non autochtones, l'éventail des scores pour les communautés des Premières Nations a diminué entre 2016 et 2021, ce qui indique une réduction de la disparité entre les communautés des Premières Nations. Le nombre de communautés inuites dont le score de bien-être des communautés est inférieur à 50 a également diminué de manière significative depuis 1981, mais a augmenté entre 2016 et 2021. L'éventail des scores pour les communautés inuites a augmenté entre 2016 et 2021, ce qui indique une augmentation de l'inégalité entre les communautés inuites au cours de cette période.
2016 | 2021 | |||||
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Premières Nations | Inuit | Non autochtones | Premières Nations | Inuit | Non autochtones | |
Score global de l'IBC | 58,4 | 61,3 | 77,5 | 62,4 | 60,6 | 78,7 |
% < 50 | 22,2% | 2,0% | 0,1% | 8,2% | 4,0% | 0,1% |
Min (intervalle de 95%) | 39 | 50 | 66 | 44 | 48 | 68 |
Max (intervalle de 95%) | 78 | 80 | 86 | 79 | 81 | 87 |
Intervalle (Max-Min) | 39 | 30 | 20 | 35 | 33 | 19 |
Source : Services aux Autochtones Canada, tableaux personnalisés, recensements de la population, 2016, 2021. Note : 2,5 % des scores les plus élevés et 2,5 % des scores les plus bas ont été supprimés pour éliminer les communautés aberrantes. |
Considérations clés pour l'indice de bien-être des communautés
Les données de l'Indice de bien-être des communautés ont été recueillies pendant la pandémie de COVID-19. Par conséquent, l'interprétation des scores de l'indice de bien-être des communautés 2021 doit tenir compte des effets variables de la pandémie et des restrictions qui y sont associées. Par exemple, les quatre composantes du bien-être des communautés ont été affectées par la modification des schémas de mobilité à l'intérieur et à l'extérieur des communautés inuites et des Premières Nations en raison de la pandémie et des transferts gouvernementaux temporaires liés à la pandémie. En ce qui concerne ces impacts et d'autres, le prochain recensement de 2026 nous aidera à mieux comprendre les impacts temporaires de la pandémie par rapport aux changements à plus long terme du bien-être socio-économique des communautés.
Bien que l'Indice du bien-être des communautés illustre clairement les écarts de bien-être socio-économique entre les Premières Nations, les Inuits et les communautés non autochtones au fil du temps, il ne peut pas évaluer directement l'influence de politiques sociales, de programmes gouvernementaux ou de pratiques spécifiques sur la réduction des écarts socio-économiques. Plus généralement, l'évolution socio-économique au fil du temps, telle que mesurée par l'Indice de bien-être des communautés ne peut être attribuée à des forces motrices isolées telles que des politiques ou des programmes gouvernementaux individuels. Cependant, plusieurs outils sont disponibles pour évaluer les implications directes des programmes et politiques individuels, qui peuvent se concentrer sur les intrants et les extrants spécifiques des politiques et des programmes, ainsi que sur les résultats souhaités. Par exemple, la politique de résultats de 2016 définit les exigences en matière de mesure des performances et d'évaluation des programmes afin de suivre les résultats par rapport aux objectifs fixés et d'identifier les possibilités d'améliorer la pertinence, l'efficacité et l'efficience des programmes. L'indice de bien-être des communautés ne peut mesurer que les effets collectifs de l'ensemble des politiques et programmes gouvernementaux, ainsi que d'autres facteurs de changement extérieurs aux politiques et programmes gouvernementaux.
Les quatre composantes de l'indice de bien-être des communautés ne constituent pas une liste complète des dimensions du bien-être. Bien que les quatre composantes de l'indice bénéficient d'une large couverture de données dans les communautés des Premières Nations et des Inuits et qu'elles offrent un aperçu important du bien-être, l'indice ne reflète pas entièrement les perspectives des Premières Nations, des Inuits et des Métis sur les changements socio-économiques, qui peuvent inclure d'autres dimensions. Il existe d'autres dimensions du bien-être qui correspondent mieux aux cultures et aux visions du monde des Premières Nations, des Inuits et des Métis et qui sont fondées sur les forces plutôt que sur les déficits. Bien que l'indice de bien-être des communautés soit limité aux données du recensement de la population, étant donné qu'il recueille des données pour la majorité des communautés autochtones et non autochtones du Canada, divers programmes des Services aux Autochtones Canada intègrent un éventail beaucoup plus large d'indicateurs dans leurs activités de conception, de mise en œuvre et d'évaluation qui reflètent et respectent les perspectives des partenaires et des communautés autochtones.
Le gouvernement du Canada reconnaît l'importance de l'autodétermination des Premières Nations, des Inuits et des Métis, y compris sa relation avec le bien-être de leurs communautés. Compte tenu de la nécessité d'étendre l'autodétermination des Premières Nations, des Inuits et des Métis au traitement, au contrôle et à la gestion des données, l'initiative Approche transformationnelle des données autochtones a été lancée en 2022. Cette initiative promeut le développement de mesures du bien-être culturellement pertinentes, élaborées par et pour les populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Cette initiative et d'autres soutiennent la souveraineté des données des Premières Nations, des Inuits et des Métis et les stratégies de données autonomes afin de garantir que les organisations et les populations autochtones disposent d'une capacité de données suffisante et durable. De telles initiatives aideront les peuples autochtones à contrôler, gérer, protéger et utiliser leurs données pour fournir des services efficaces à leurs communautés, raconter leur propre histoire, participer aux processus décisionnels fédéraux liés à leurs priorités et réaliser leurs visions respectives de l'autodétermination.
1.2 Synthèse des rapports d'évaluation des Services aux Autochtones Canada : Une perspective d'évaluation de la contribution du ministère à l'élimination des écarts socio-économiques
Comprendre le rôle de la fonction d'évaluation des Services aux Autochtones Canada dans l'amélioration de la prestation des programmes et des services :
La Politique sur les résultats du Conseil du Trésor exige que tous les ministères évaluent la pertinence, l'efficacité et l'efficience de tous les programmes de subventions et de contributions en cours dont les dépenses réelles moyennes sur cinq ans sont égales ou supérieures à 5 millions de dollars par an.
Chez Services aux Autochtones Canada, la fonction d'évaluation élabore, adapte et met en œuvre ses méthodes d'évaluation de plus en plus en collaboration avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et explore et met en œuvre des moyens de soutenir la capacité d'évaluation des Premières Nations, des Inuits et des Métis et de faire progresser les fonctions d'évaluation dirigées par les Autochtones.
Les données présentées dans cette section proviennent des rapports d'évaluation publiés par Services aux Autochtones Canada au cours des cinq dernières années. Bien qu'ils ne décrivent pas entièrement les effets des services du ministère sur les écarts socio-économiques, leurs méthodologies robustes fournissent des informations causales à partir d'études de cas et de visites sur place avec des partenaires autochtones, d'une analyse documentaire, d'entretiens avec des informateurs clés du personnel du ministère et d'un examen approfondi des données sur le rendement des programmes. En fin de compte, elles fournissent des indications sur les domaines dans lesquels et la manière dont Services aux Autochtones Canada travaille efficacement pour éliminer les écarts socio-économiques et sur la manière d'améliorer nos efforts.
Chaque année, ce rapport traite des progrès réalisés par Services aux Autochtones Canada pour combler les écarts socio-économiques entre les Premières Nations, les Inuits et les Métis, d'une part, et les Canadiens non autochtones, d'autre part le Rapport annuel au Parlement 2023 et les recensements de 2021 montre qu'au cours de cette période :
- Les écarts de revenus se sont réduits de 31,8 % à 46,55 % (Il est important de noter que le comblement des écarts et l'interprétation des scores de bien-être des communautés pour 2021 doivent tenir compte des effets de la pandémie, des restrictions associées, ainsi que des transferts temporaires de fonds publics liés à la pandémie.) ;
- Les écarts en matière d'éducation secondaire se sont réduits, mais les écarts en matière d'éducation post-secondaire se sont accrus ;
- La qualité des logements pour les populations autochtones s'est généralement améliorée (Veuillez noter que le comblement de l'écart dans la proportion de logements surpeuplés s'explique en partie par l'augmentation du surpeuplement dans la population non autochtone. Dans l'ensemble, le nombre de ménages autochtones surpeuplés est resté relativement stable entre 2016 (25 220 logements) et 2021 (25 345 logements). Analyse basée sur le recensement 2016-2021. Rapport annuel des Services aux Autochtones du Canada au Parlement 2023.) ; et,
- Les enfants autochtones continuent d'être surreprésentés dans les foyers d'accueil (Selon le recensement de 2021, les enfants autochtones représentent 53,8 % des enfants placés en famille d'accueil au Canada, alors qu'ils ne constituent que 7,7 % de la population infantile. Il convient de noter que le recensement n'identifie que les enfants vivant en famille d'accueil dans un foyer privé et exclut ceux qui vivent dans des institutions, des foyers de groupe ou d'autres dispositifs de prise en charge.).
En bref, les écarts socio-économiques se sont creusés dans certains cas et atténués dans d'autres.
Dans le cadre de son engagement de transparence avec ses partenaires inuits, métis et des Premières Nations ainsi qu'avec l'ensemble de la population canadienne, et afin d'identifier les facteurs potentiels contribuant à ces écarts, Services aux Autochtones Canada procède régulièrement à des évaluations de ses programmes et services. Depuis sa création en juillet 2019, Services aux Autochtones Canada a réalisé et publié au total dix évaluations et un examen de programme. Cette année, un examen de ces évaluations a été effectué pour comprendre le rôle de Services aux Autochtones Canada dans le soutien apporté aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour combler les écarts socio-économiques, notamment par le biais des programmes et services du ministère (Notez que Deux autres rapports d'évaluation publiés en 2019, mais achevés en grande partie en 2018, ont été répertoriés sur le site Web du ministère et inclus dans le présent rapport : l'évaluation 2018 du programme d'aide au revenu dans les réserves et l'évaluation 2018 du programme de soins cliniques et de soins aux clients de 2012-2013 à 2016-2017.).
Il convient de noter que ce chapitre ne vise pas à fournir des mises à jour détaillées sur les progrès et les travaux en cours pour répondre aux conclusions des rapports d'évaluation. Il vise plutôt à mettre en évidence les résultats des évaluations qui pourraient contribuer à combler les écarts socio-économiques entre les Premières Nations, les Inuits et les Métis, d'une part, et les Canadiens non autochtones, d'autre part. De plus, les résultats des évaluations sont principalement axés sur les Premières Nations, car la majorité des programmes et des Services aux Autochtones Canada sont axés sur les communautés des Premières Nations sur les réserves. Cette situation est conforme au rôle historique du ministère dans la mise en œuvre de la Loi sur les Indiens et au financement important accordé pour la prestation de programmes et de services aux communautés dans les réserves.
Voici quelques-unes des conclusions de l'étude (Pour les résultats détaillés et la mise en œuvre, se référer aux rapports d'évaluation du programme. Rapports d'évaluation) :
Les services au ministère des Services aux Autochtones Canada soutiennent les changements positifs au sein des communautés
Dans l'ensemble des domaines de service, les évaluations ont fait état d'une variété de répercussions socio-économiques positives découlant des programmes et des services de Services aux Autochtones Canada. Par exemple, les campagnes de sensibilisation et d'éducation sur la gestion des déchets solides ont permis de détourner le recyclage des sites d'enfouissement ; le pourcentage de systèmes d'eau publics qui respectent les lignes directrices nationales en matière de qualité de l'eau est passé de 69 pour cent à 94 pour cent entre 2012–13 et 2019–20 ; et le principe de Jordan a approuvé plus de 4,86 millions de produits, de services et de soutiens pour les enfants des Premières Nations entre juillet 2016 et le 31 mars 2024. De ce total, 45 pour cent (2,17 millions de produits, services et soutiens) ont été approuvés en 2023–24 seulement.
Les programmes des Services aux Autochtones Canada contribuent grandement à soutenir le développement du secteur public autochtone
Veuillez noter que le secteur public autochtone désigne les organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis qui fournissent un large éventail de services aux communautés autochtones, y compris la prestation de services directs, les fonctions de réglementation et le soutien à la politique et à la défense des intérêts. La croissance continue du secteur public autochtone favorise le transfert des programmes ministériels et des responsabilités en matière de services vers le contrôle autochtone. Les investissements servent à soutenir le recrutement, le maintien en poste et le perfectionnement des fournisseurs de services des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin qu'ils puissent offrir des services de grande qualité à leurs communautés. Par exemple, le Programme de formation itinérante est considéré comme un moyen efficace d'offrir une formation et un soutien continus aux opérateurs des réseaux d'aqueduc et d'égout, et le modèle a été étendu à d'autres secteurs de l'infrastructure. Le sous-programme Santé et ressources humaines a fait des progrès en ce qui concerne l'augmentation du nombre de membres des Premières Nations, d'Inuits et de Métis qui étudient et travaillent dans le domaine des soins de santé. Selon une évaluation de la gestion des terres, les organisations des Premières Nations peuvent offrir aux communautés un réseau de soutien, des possibilités de formation et d'apprentissage par les pairs, fournir des services de « défense des intérêts politiques » aux Premières Nations, et pourraient compenser davantage la demande de ressources humaines du ministère.
Bien que de nombreux services soient fournis directement au niveau communautaire, les évaluations ont également souligné le rôle important des fournisseurs de services agrégés, tels que les conseils tribaux et les organisations de services techniques, qui peuvent faciliter les économies d'échelle dans divers domaines allant des lignes directrices et des normes en matière d'éducation aux inspections techniques des infrastructures. Par exemple, le forum annuel sur la gestion des déchets solides organisé par le « First Nations Technical Services Advisory Group » en Alberta et les discussions au sein du comité directeur du chef du groupe consultatif sont des lieux importants pour le partage des connaissances, de l'expertise et des meilleures pratiques. En Ontario, le conseil tribal « United Chiefs and Councils of Mnidoo Mnising » a engagé un coordinateur des déchets pour servir ses six Premières Nations membres. Le coordinateur a notamment pour mission d'informer sur les programmes de boîtes bleues et de recycler les pneus, les métaux blancs, les appareils électroniques et d'autres matériaux.
Plus important encore peut-être, plusieurs programmes ont soutenu des plans de services communautaires qui contribuent à des approches holistiques de haute qualité, approuvées par la communauté, et qui soutiennent la voie vers des services autodéterminés. Par exemple, les services de santé Giishkaandago'lkwe (services de santé de la région tribale de Fort Frances) travaillent avec dix Premières Nations signataires du Traité no 3 dans la région de Fort Frances afin d'améliorer la santé et le bien-être de la communauté. Giishkaandago'lkwe a pris le contrôle de son programme de santé publique environnementale et a depuis embauché un analyste de la qualité de l'eau et effectué des analyses et des opérations sur l'eau, créé et promulgué des politiques et des procédures liées aux travaux d'infrastructure physique (champs d'épuration, codage, morsures d'animaux) et augmenté les efforts de planification liés à l'éducation et à la communauté afin de sensibiliser et d'éduquer sur leur système d'eau.
Bien que les services améliorent les déterminants sociaux de la santé et contribuent à de meilleurs résultats, Services aux Autochtones Canada ne dispose pas de données complètes sur les performances au niveau des résultats pour quantifier son impact sur les écarts socio-économiques
Les rapports d'évaluation soulignent systématiquement qu'il est difficile d'évaluer l'impact total des services du ministère des Services aux Autochtones Canada sur les écarts socio-économiques, et ce pour plusieurs raisons :
« Les coûts liés au report de la gestion des déchets solides sont plus élevés à long terme. »
- Services aux Autochtones ne dispose pas de prévisions concrètes de l'offre et de la demande pour mesurer les écarts dans tous les domaines de service. Par exemple, bien qu'il puisse démontrer que son financement a aidé les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis à accéder à l'enseignement postsecondaire, il ne dispose pas d'une mesure précise de la demande et ne peut donc pas déterminer clairement l'écart de financement global. Les rapports rendent compte des étudiants financés par Services aux Autochtones Canada, mais pas du nombre d'étudiants que les partenaires n'ont pas été en mesure de financer. Les rapports ont systématiquement fait état d'un « manque de données disponibles et adéquates pour évaluer correctement les progrès du programme par rapport aux résultats immédiats et intermédiaires » ;
- L'Évaluation groupée du soutien aux infrastructures de santé des Premières Nations et des Inuits a noté que les exigences en matière de mesure des performances et de rapports sont souvent mal alignées sur les résultats opérationnels et les modes de connaissance des Premières Nations et des Inuits, ce qui crée des obstacles à la collecte de données exactes et significatives et donne une image incomplète des progrès accomplis. Pour remédier à ce décalage et éliminer ces obstacles, le gouvernement du Canada s'est engagé à soutenir la souveraineté autochtone en matière de données et les stratégies de données dirigées par les Autochtones afin de veiller à ce que les Premières Nations et les Inuits disposent de la capacité de données suffisante et durable dont ils ont besoin pour contrôler, gérer, protéger et utiliser leurs données afin de fournir des services efficaces à leurs peuples, de raconter leurs propres histoires, de participer aux processus décisionnels fédéraux sur les questions qui les concernent et de réaliser leurs visions respectives de l'autodétermination. Les approches élaborées conjointement pour renforcer la gouvernance des données par les Autochtones et la collaboration sur les mesures des résultats permettent aux Services aux Autochtones Canada de travailler avec ses partenaires pour donner la priorité aux solutions autochtones visant à combler les écarts critiques en matière d'information. À titre d'exemple, le Cadre national axé sur les résultats, dirigé par les Premières Nations et engagé avec les responsables des données des Premières Nations, pourrait soutenir la production de rapports socio-économiques par les Premières Nations. Il peut être adapté au fur et à mesure que les communautés définissent leurs propres mesures de réussite et de bien-être sur la base de leurs propres modes de connaissance autochtones; et
- Des incohérences existent dans le suivi des indicateurs pour les cadres établis. Par exemple, il a été constaté que les aides à la formation pour les services de gestion des déchets solides étaient suivies différemment d'une région à l'autre, ce qui empêchait une cohérence des dépenses totales. Les incohérences régionales sont traitées dans le cadre d'un examen national annuel des indicateurs de suivi des programmes.
Malgré les écarts de données, Services aux Autochtones Canada reconnaît que les niveaux de financement actuels ne sont pas suffisants pour combler les écarts socio-économiques
Un audit réalisé en 2018 par le Bureau du vérificateur général du Canada a révélé que Services aux Autochtones Canada « ne disposait pas d'une vue d'ensemble du bien-être des membres des Premières Nations vivant dans les réserves par rapport à celui des autres Canadiens ». Les rapports 2 à 4 de 2024 de la vérificatrice générale du Canada au Parlement du Canada - Le logement dans les communautés des Premières Nations ont constaté que « [d]e nombreuses personnes vivant dans les communautés des Premières Nations n'ont pas accès à un logement sûr et en bon état ». Un large éventail de répondants aux évaluations a validé cette affirmation, citant les difficultés d'accès à un financement suffisant et prévisible dans les secteurs de la santé, de l'infrastructure et des services sociaux. Ces pénuries de financement sont à l'origine de contraintes réelles telles que :
- Pénurie de capacités dans le secteur public autochtone. De nombreuses communautés ont besoin de professionnels de la finance, de réceptionnistes, d'agents d'accueil et d'autres praticiens supplémentaires ;
- Le caractère abordable des approches d'éducation spéciale pour les élèves ayant des besoins particuliers dans la réserve. Dans les régions où les services d'enseignement général étaient largement disponibles, les écoles n'étaient souvent pas en mesure de payer les approches alternatives plus coûteuses pour les élèves ayant des besoins particuliers ;
- Un manque de financement pour le fonctionnement et l'entretien des infrastructures dans les réserves, dans des domaines tels que les eaux usées et les déchets solides, qui sont nécessaires pour effectuer les réparations avant que les problèmes ne menacent le fonctionnement ou la longévité de l'infrastructure de la communauté ;
- Des bases de données et des processus obsolètes des Services aux Autochtones Canada, qui entraînent des retards dans l'accès aux services des Affaires individuelles, notamment l'enregistrement et les annuités des traités ; et
- Les niveaux et la formule de financement actuels ne préparent pas suffisamment les Premières Nations à développer leurs capacités en matière de gestion des terres et à faire face à la réalité de la gestion des terres de nombreuses Premières Nations.
Les personnes interrogées dans le cadre de l'évaluation indiquent que, dans certains domaines, Services aux Autochtones Canada a amélioré la qualité de ses services, en particulier dans le secteur de la santé.
Les répondants à l'Évaluation groupée du soutien aux infrastructures de la santé pour les Premières Nations et les Inuits ont notamment indiqué que la qualité de la programmation s'était améliorée au fil du temps. Par exemple, l'adoption d'une « approche groupée » pour les programmes Nutrition Nord et Vie saine, qui sont clairement liés à l'éducation nutritionnelle et à la disponibilité, a donné des résultats positifs. Cinquante-sept pour cent des répondants sont d'accord ou tout à fait d'accord pour dire que l'accès aux services de santé holistiques s'est amélioré depuis 2015, et cinquante pour cent sont d'accord ou tout à fait d'accord pour dire que la qualité des soins s'est améliorée grâce au financement conçu pour soutenir l'intégration des régimes de soins de santé des Premières Nations, des Inuits et de la province.
Les évaluations ont également mis en évidence une série d'améliorations pratiques que Services aux Autochtones Canada peut continuer à apporter
Il s'agit notamment des points suivants :
- Des améliorations continues pour aligner ses services sur les partenaires des Premières Nations et des Inuits— Le programme d'aide à la vie autonome, par exemple, est offert indépendamment de la plupart des programmes de santé parce qu'il est considéré comme un programme « social ». Toutefois, les personnes interrogées ont indiqué que ce programme s'inscrit dans un continuum avec les services de santé et qu'il n'est peut-être pas judicieux, à long terme, de continuer à gérer des enveloppes de financement distinctes pour des besoins connexes ;
- L'intégration de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants autochtones (dirigée au niveau fédéral par Emploi et Développement social Canada) aux programmes de santé, d'éducation, d'aide sociale et autres programmes destinés aux enfants dans les réserves (soutenus par Services aux Autochtones Canada) s'aligne sur les meilleures pratiques reconnues au niveau international. Ces pratiques recommandent généralement d'intégrer le développement et l'apprentissage de la petite enfance directement dans les systèmes existants qui soutiennent le développement de l'enfance autochtone des services à l'enfance. Depuis avril 2019, le ministère a mis en œuvre une nouvelle politique et une nouvelle approche de financement élaborées conjointement pour transformer le mode de financement de l'éducation dans les réserves. Cette approche comprend des investissements communs nationaux soutenant la maternelle à temps plein pour les enfants âgés de quatre et cinq ans, les programmes linguistiques et culturels, ainsi que les programmes avant et après l'école, et offre une certaine souplesse aux Premières Nations dans les réserves pour allouer les ressources éducatives en fonction des besoins uniques des élèves de leurs communautés. L'Assemblée des Premières Nations a noté que l'objectif des Premières Nations en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants est de préparer un enfant à une bonne vie ancrée dans sa culture et sa langue, et pas seulement de le préparer à un système de garde d'enfants « classique » ou eurocentrique ;
- Veiller à ce que les programmes et les services ciblent effectivement l'ensemble de la population - les évaluations ont révélé des écarts dans les services de plusieurs programmes. Par exemple :
- Les personnes interrogées dans le cadre de l'Évaluation du Programme des affaires individuelles des Premières Nations ont souligné les difficultés d'accès aux services dans les zones urbaines, car il n'y a que 16 kiosques d'inscription exploités par Services aux Autochtones dans les zones urbaines, malgré le fait que 16 % des Indiens inscrits et 45 % des Indiens non-inscrits vivent à l'extérieur des réserves. La section de l'évaluation portant sur la réponse et le plan d'action de la direction a permis de déterminer les mesures à prendre pour combler les écarts, notamment en faisant appel aux groupes communautaires urbains et à d'autres secteurs du ministère pour tirer parti de l'offre de services et l'élargir.
- L'évaluation de 2018 du Programme d'aide au revenu dans les réserves a appelé à une participation significative des Premières Nations à la conception et à la mise en œuvre du programme. Le budget de 2018 a accordé aux Services aux Autochtones 8,5 millions de dollars sur deux ans pour un processus de participation des Premières Nations propre à chaque région, qui a mené à l'achèvement du Rapport national sur le processus de mobilisation mené pas les Premières Nations sur l'Aide au revenu de 2018-2020. En réponse aux conclusions de ce rapport, le gouvernement du Canada continue de collaborer avec les partenaires des Premières Nations pour veiller à ce que le Programme réponde mieux aux besoins des personnes vivant dans les réserves ;
- Inversement, le financement limité de la connectivité eHealth a signifié que les personnes vivant dans des régions éloignées continuent d'avoir des difficultés à accéder aux services de santé. Les niveaux de financement du programme de santé en ligne sont généralement restés inchangés depuis 2018, à 21,31 millions de dollars, ce qui a entravé sa capacité à étendre sa portée à d'autres régions éloignées. Le budget 2018 a renouvelé le financement du programme de base aux niveaux existants. Des investissements supplémentaires dans la connectivité eHealth signifieraient que les personnes vivant dans des régions éloignées pourraient avoir un meilleur accès aux services de santé ; et,
- En outre, pour garantir aux Premières Nations l'accès et la propriété des données relatives à leurs terres, le Système national de suivi des ajouts aux réserves a été achevé en mars 2023. Avec les partenaires des Premières Nations, le responsable des données s'efforce de répondre au besoin critique d'accès et de propriété des données d'ici 2026.
- Continuer à identifier et à combler les écarts—la pandémie de COVID-19 a montré qu'en dépit de progrès significatifs dans de nombreux domaines de services, les communautés restent exposées à des risques d'événements inattendus. Les ressources humaines et sanitaires ont été détournées d'autres besoins et défis urgents en matière de santé, tels que l'insécurité alimentaire et la lutte contre les maladies, qui s'en trouvent exacerbés. Malgré cela, Services aux Autochtones Canada et ses partenaires ont fait preuve de souplesse et de persévérance. Les évaluations ont révélé que les représentants des communautés estimaient généralement que Services aux Autochtones Canada avait réagi efficacement à la pandémie de COVID-19 en faisant preuve d'une plus grande souplesse dans l'exécution des programmes ; par exemple, les exigences en matière de rapports ont été généralement assouplies afin que tout le monde puisse se concentrer sur les besoins urgents ; et
- Partager des connaissances et de l'expertise—Dans certaines régions, des membres du personnel des Services aux Autochtones Canada ont été envoyés en mission d'échange avec des associations foncières régionales afin de partager leurs connaissances et leurs compétences avec ces organisations.
Les évaluations montrent également que l'harmonisation des efforts de prestation de services avec d'autres niveaux de gouvernement contribue à améliorer la qualité des services
Plusieurs évaluations ont souligné les avantages des partenariats entre les partenaires des Premières Nations et des Inuits, d'une part, et les fournisseurs de services provinciaux et municipaux, d'autre part. Les personnes interrogées dans le cadre de l'Évaluation groupée du soutien aux infrastructures de santé des Premières Nations et les Inuits ont indiqué que le financement de l'intégration des systèmes de santé améliorait la qualité des soins de santé en favorisant la collaboration entre les Premières Nations, les Inuits et les services de santé provinciaux/territoriaux, ce qui se traduisait par une meilleure qualité des soins. Les évaluateurs ont également entendu parler de possibilités d'affaires et d'économies d'échelle dans le domaine de la gestion des déchets solides grâce à des partenariats entre les Premières Nations et les municipalités.
Les exemples présentés dans cette section illustrent concrètement l'importance des deux objectifs clés dont il est question dans le présent rapport annuel—combler les écarts socio-économiques et transférer la responsabilité des services aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis—qui sont mieux réalisés ensemble. Services aux Autochtones Canada suit les progrès réalisés dans la mise en œuvre des conclusions des évaluations et en rend compte à l'aide de plans d'action de réponse de la direction, fondés sur les recommandations des évaluations et les engagements de la direction. Néanmoins, les rapports d'évaluation indiquent clairement dans leur examen et leur analyse que les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont les mieux placés pour concevoir, fournir et gérer leurs propres services autodéterminés afin de combler les écarts socio-économiques entre leurs populations et les populations non autochtones.
La section suivante du présent rapport fait le point sur l'engagement du ministère à mettre en œuvre la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones à l'appui des services autogérés par les Premières Nations, les Inuits et les Métis, et en présente les principaux points saillants.
2.0 Mise à jour de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones Plan d'action 2023-2028
Services aux Autochtones Canada met en œuvre la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (PDF) en collaboration et en coopération avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Le Plan d'action 2023-2028 pour la mise en œuvre de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones comprend 181 mesures importantes qui reflètent les priorités et les propositions définies par les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Services aux Autochtones Canada participe à 34 de ces mesures. La présente section met en lumière certaines des initiatives entreprises par le ministère à l'appui des mesures prévues dans le Plan d'action qui soutiennent les efforts visant à combler les écarts socio-économiques et à préparer le ministère au transfert des responsabilités ministérielles aux partenaires autochtones, conformément au mandat du ministère. En voici quelques exemples :
Mesure 2.17 du plan d'action : Proposition de législation sur l'eau et les eaux usées des Premières Nations
La mesure 2.17 du plan d'action engage Services aux Autochtones Canada à « Poursuivre les efforts visant à faire progresser le transfert des services d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées dans les communautés des Premières Nations et soutenir les modèles de prestation de services autodéterminés dans les communautés des Premières Nations. Il s'agit notamment de faire progresser l'élaboration et l'introduction, en consultation avec les Premières Nations, de la proposition d'une nouvelle loi sur l'eau potable et les eaux usées pour les Premières Nations, qui prévoit des moyens de protéger les sources d'eau et des protections juridiquement contraignantes en matière d'eau potable sur les terres des Premières Nations comparables à celles qui sont en vigueur dans les provinces et les territoires. »
Aujourd'hui, les communautés des Premières Nations ne bénéficient pas de protections juridiquement contraignantes en matière d'eau potable, comme c'est le cas dans les provinces et les territoires.
Dans les communautés des Premières Nations, une législation efficace et un régime réglementaire national sont essentiels pour soutenir l'accès durable à une eau potable propre, sûre et fiable, ainsi qu'un traitement efficace des eaux usées.
Le 11 décembre 2023, le projet de loi C-61 - Loi concernant l'eau, les sources d'eau, l'eau potable, les eaux usées et les infrastructures connexes sur les terres des Premières Nations a été déposé au Parlement. Le nouveau projet de loi vise à répondre aux principales préoccupations exprimées par les Premières Nations :
- Reconnaissant et affirmant le droit inhérent des Premières Nations à l'autonomie gouvernementale, y compris la compétence en matière d'eau, de sources d'eau, d'eau potable, d'eaux usées et d'infrastructures connexes sur les terres des Premières Nations ;
- Renforcer les engagements de financement en déployant les meilleurs efforts possibles pour assurer un financement adéquat et durable des services d'eau sur les terres des Premières Nations, comparable aux services reçus dans les communautés autres que celles des Premières Nations ;
- Établir des normes nationales minimales pour la prestation de services d'eau potable et d'eaux usées sur les terres des Premières Nations en fonction du choix des Premières Nations ;
- Faciliter les accords transfrontaliers de protection des sources d'eau ; et
- Fournir des voies pour un engagement continu, y compris la consultation et la coopération sur les réglementations fédérales.
Par le biais du Plan d'action, le gouvernement du Canada s'engage à poursuivre ses efforts pour :
- Faire progresser le transfert des services d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées aux communautés des Premières Nations
- Soutenir les modèles de prestation de services autodéterminés dans les communautés des Premières Nations ; et
- Offrir des voies pour protéger les sources d'eau et des mesures de protection de l'eau potable exécutoires sur les terres des Premières Nations, semblables à celles qui sont en place dans les provinces et les territoires.
Mesure 1.27 du plan d'action : l'élaboration conjointe d'un cadre de politique de transfert de services
La mesure 1.27 du plan d'action engage Services aux Autochtones Canada à « entreprendre avec les partenaires l'élaboration conjointe d'un Cadre stratégique de transfert de services. [...] pour but de faire avancer conjointement le transfert de responsabilités pour la conception, la prestation et la gestion de services de Services aux Autochtones Canada aux partenaires autochtones ».
Services aux Autochtones Canada entreprend des discussions exploratoires avec les partenaires des Premières Nations à travers le Canada pour comprendre le paysage actuel, les obstacles et les réussites du transfert de services qui répondent aux besoins et aux priorités des communautés.
Services aux Autochtones Canada continuent d'examiner les processus et mécanismes actuels en tant qu'étapes clés pour décoloniser les pratiques actuelles et éliminer les obstacles au transfert de la responsabilité des services. Il s'agit notamment de déterminer comment créer des approches cohésives et holistiques pour transférer les responsabilités ministérielles aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis et mieux mesurer les résultats du ministère en ce qui a trait aux progrès réalisés dans le transfert des responsabilités. Dans le contexte financier actuel, le ministère procède à cette mesure de manière progressive.
Plan d'action Mesure 1.74 : réconciliation économique
La mesure 1.74 du plan d'action engage Services aux Autochtones Canada et d'autres ministères à « faire progresser la réconciliation économique en s'engageant sur des aspects clés du développement économique autochtone, notamment en entamant des discussions sur un régime d'investissement et de gestion des actifs financiers dirigé par des Autochtones, et en s'attaquant aux obstacles économiques persistants auxquels se heurtent les entreprises et les communautés autochtones ». À la suite de l'annonce dans le budget 2023 d'un montant de 5 millions de dollars pour élaborer un cadre de réconciliation économique avec des partenaires autochtones, Services aux Autochtones Canada a fourni des fonds aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour qu'ils s'engagent avec les détenteurs de droits et les organisations de développement économique à définir les principales priorités en matière de développement économique et à déterminer les prochaines étapes concrètes à suivre pour le gouvernement. Cela comprend un engagement à soutenir les initiatives de développement économique hautement prioritaires identifiées par les partenaires autochtones, telles que la création d'une banque de développement autochtone, qui peut inclure des recommandations visant à modifier l'ensemble actuel des programmes et services des Services aux Autochtones Canada et de Relations Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada, ou à en créer de nouveaux.
L'élaboration conjointe d'un cadre de réconciliation économique nécessite une collaboration et un partenariat avec divers secteurs de l'économie et des gouvernements. En novembre 2023, le ministère a rencontré à Ottawa les dirigeants des organisations autochtones nationales et les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux des Affaires autochtones et a défini un certain nombre de domaines essentiels à l'égalité économique et à la prospérité des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, notamment l'infrastructure, l'accès au capital financier et humain, les terres, l'éducation et la formation professionnelle, la connectivité, les politiques d'approvisionnement, entre autres.
Services aux Autochtones Canada continuera de travailler avec l'Inuit Tapiriit Kanatami, le Ralliement national des Métis et un groupe d'institutions et d'organisations économiques des Premières Nations à l'élaboration d'un cadre de réconciliation économique. Cette collaboration sera soutenue par des possibilités supplémentaires d'engagement et d'identification des priorités économiques avec les détenteurs de droits et les dirigeants autochtones.
Soutenir les initiatives dirigées par des autochtones
Services aux Autochtones Canada soutient des initiatives dirigées par des Autochtones, mises en œuvre par l'Association nationale des sociétés de financement autochtones et soutenues par le gouvernement du Canada par l'intermédiaire du Programme d'entrepreneuriat autochtone. L'Initiative pour l'entrepreneuriat des femmes autochtones est un exemple d'initiative. Lancée par l'Association nationale des sociétés de financement autochtones en 2020–21, l'objectif est d'augmenter de 50 % d'ici 2025 le nombre de femmes entrepreneurs autochtones ayant accès à un financement par l'intermédiaire du réseau des institutions financières autochtones.
Services aux Autochtones Canada travaillera également avec des partenaires pour éliminer les obstacles et accroître les capacités et les occasions d'affaires, notamment en améliorant l'accès des entrepreneurs autochtones au capital grâce au Programme d'entrepreneuriat autochtone. Ce programme, qui a été transféré en 2015, est administré par l'Association nationale des sociétés autochtones de financement par l'intermédiaire du réseau des institutions financières autochtones et, depuis 2019, il est également administré par les sociétés de financement des Métis dans l'ensemble du Canada.
Dans le cadre du mécanisme bilatéral permanent Canada-Nation métisse, les parties ont conclu un sous-accord quinquennal sur le développement économique, dans lequel le gouvernement du Canada a investi un total de 50 millions de dollars sur cinq ans dans les sociétés de financement métisses. Le budget 2024 prévoit également un investissement supplémentaire de 30 millions de dollars sur cinq ans pour les sociétés de capitaux métisses qui, depuis des décennies, apportent un soutien essentiel aux entrepreneurs et aux entreprises métis.
3.0 État d'avancement du transfert de la responsabilité des services dans l'ensemble du ministère
Services aux Autochtones Canada a réalisé des progrès significatifs dans le transfert de la responsabilité des services et dans le comblement des écarts socio-économiques dans de nombreux domaines. En voici quelques exemples.
Bien que ce chapitre se concentre sur les progrès réalisés dans chaque domaine de programme, le gouvernement du Canada collabore avec les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin de définir des priorités communes, d'élaborer conjointement des politiques et de suivre les progrès réalisés par l'intermédiaire des mécanismes bilatéraux permanents. Des progrès importants ont été réalisés en 2024 et seront soulignés dans le rapport annuel au Parlement de 2025.
3.1 Services à l'enfance et à la famille - Affirmer la compétence et la réforme
Le 9 février 2024, la Cour suprême du Canada a rendu son avis selon lequel la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis est constitutionnellement valide en tant qu'exercice de la compétence du Parlement en vertu de l'article 91(24) de la Loi constitutionnelle de 1867. Cela inclut l'affirmation par le Parlement que le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale reconnu et confirmé par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 inclut la compétence en matière de services à l'enfance et à la famille. L'avis a également confirmé l'approche législative du Parlement en collaboration avec ses partenaires dans la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
Avis de la Cour suprême du Canada sur la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis (2024)
« La loi crée un espace pour que les groupes, les communautés et les peuples autochtones puissent exercer leur compétence pour s'occuper de leurs enfants. La reconnaissance de cette compétence invite les communautés autochtones à travailler avec la Couronne pour tisser des liens entre les lois autochtones, nationales et internationales afin de protéger le bien-être des enfants, des jeunes et des familles autochtones. »
Services aux Autochtones Canada s'engage auprès des instances dirigeantes des Premières Nations, des Inuits et des Métis représentant les communautés qui souhaitent exercer leur compétence en matière de services à l'enfance et à la famille. La première entente de coordination entre la Première Nation de Cowessess (territoire du Traité 4) et la province de la Saskatchewan en vertu de la Loi a été signé le 6 juillet 2021. Depuis, six autres ententes ont été conclues avec les communautés suivantes : les Premières Nations de Wabaseemoong Independent et Kitchenuhmaykoosib Inninuwug, la Première Nation de Peguis, Louis Bull Tribe, les Premières Nations de Founding (Première Nation de Loon River, Lubicon Lake Band et la Première Nation Peerless Trout) et Splatsin.
En juin 2024, 30 tables de discussion sur les ententes de coordination ont été entamées, et 21 tables de discussion sur les ententes de coordination sont actuellement en cours avec des instances dirigeantes autochtones qui cherchent à créer et à mettre en œuvre leurs propres lois pour leurs communautés et à fournir à leurs membres des services à l'enfance et à la famille efficaces et adaptés à leur culture. Huit ententes ont été signées et jusqu'à dix autres ententes de coordination pourraient être signées d'ici la fin de 2025.
Le budget 2024 propose 1,8 milliard de dollars sur onze ans, à partir de 2023–24, pour aider les communautés à exercer leur compétence en vertu de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Cela comprend la première entente inuite visant à soutenir les solutions communautaires fondées sur la prévention afin de réduire le nombre d'enfants pris en charge.
Services aux Autochtones Canada continue de s'engager et de collaborer régulièrement, dans un esprit d'élaboration conjointe, à la mise en œuvre de la loi par l'intermédiaire des mécanismes d'engagement fondés sur les distinctions existants avec les organisations autochtones nationales.
3.2. Réforme du programme de services à l'enfance et à la famille et poursuite de la mise en œuvre du principe de Jordan
L'Entente de principe sur la réforme à long terme du programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et le principe de Jordan a été signée par plusieurs parties clés, dont l'Assemblée des Premières Nations, la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations, les Chefs de l'Ontario, la Nation Nishnawbe Aski et le gouvernement du Canada. L'entente de principe fournit un cadre pour la réforme du Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations afin d'améliorer la mise en œuvre du principe de Jordan et de réformer Services aux Autochtones Canada afin d'empêcher la réapparition de la discrimination.
Le gouvernement du Canada travaille avec ses partenaires des Premières Nations pour éliminer la discrimination systémique et réparer les préjudices subis par le passé. Le Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations fournit des fonds pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants, des jeunes, des jeunes adultes et des familles des Premières Nations qui résident habituellement dans une réserve ou au Yukon. Le financement vise à aider les Premières Nations à s'attaquer aux facteurs structurels qui font que les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations risquent d'avoir affaire au système de protection de l'enfance, ce qui contribue à la surreprésentation des enfants des Premières Nations dans les services de protection. Les efforts visant à réformer le Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et le principe de Jordan sont en cours depuis juillet 2016.
Le gouvernement du Canada a continué à mettre en œuvre les premières réformes du programme, qui sont nées de l'Entente de principe sur la réforme à long terme du programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et le principe de Jordan, signé le 31 décembre 2021.
En avril 2022, Services aux Autochtones Canada a commencé à mettre en œuvre une série de mesures immédiates qui constituent une première étape vers la réforme globale du programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Les mesures spécifiques comprennent une augmentation du financement des services de prévention, le financement des services de représentation des Premières Nations dans tout le pays et le financement pour soutenir les jeunes et les jeunes adultes qui sortent de la prise en charge jusqu'à leur 26e anniversaire. En outre, au début de 2024, Services aux Autochtones Canada a commencé à verser des fonds aux agences de services à l'enfance et à la famille des Premières Nations pour les composantes dérivées de la méthodologie réformée pour les technologies de l'information, les résultats, les situations d'urgence, la pauvreté et l'éloignement.
L'entente de principe contenait également un engagement de 2 milliards de dollars pour le logement afin de soutenir les enfants et les familles résidant dans les réserves. Au début de 2024, 209 millions de dollars de cet engagement ont été versés aux Premières Nations.
Le 11 juillet 2024, l'Assemblée des Premières Nations, les chefs de l'Ontario, la Nation Nishnawbe Aski et le gouvernement du Canada ont conclu une entente de 47,8 milliards de dollars sur la réforme à long terme du programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Cette entente est soumise à l'engagement des Premières Nations et aux approbations finales des parties à l'entente.
Cette entente dirigée et conçue par les Premières Nations est le fruit des efforts cumulés des parties des Premières Nations, de leur dévouement et de leur leadership inébranlable. S'appuyant sur l'entente de principe quinquennale de 20 milliards de dollars signée le 31 décembre 2021, l'entente prévoit 47,8 milliards de dollars sur dix ans, ce qui assure un financement stable et prévisible sur une longue période pour la mise en œuvre complète d'un programme réformé de services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Ce financement permettra à un plus grand nombre d'enfants des Premières Nations de grandir dans leur famille en bénéficiant des services et du soutien dont ils ont besoin.
En plus des efforts continus pour réformer le programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, la Cour fédérale du Canada a approuvé, en octobre 2023, la Convention de règlement relative aux Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, le principe de Jordan, et l'entente de règlement du recours collectif Trout and Kith. Cette entente, menée par les Premières Nations, prévoit un total de 23,34 milliards de dollars pour les enfants et les familles des Premières Nations lésés par le sous-financement discriminatoire du programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et ceux touchés par la définition étroite du principe de Jordan par le gouvernement fédéral.
Le principe de Jordan
Le principe de Jordan, nommé en l'honneur de Jordan River Anderson de la Nation crie de Norway House, garantit que les enfants des Premières Nations bénéficient d'un accès sensiblement égal aux services gouvernementaux, en tenant compte de leur situation, de leur expérience et de leurs besoins particuliers. Depuis 2016, près de 8,1 milliards de dollars ont été engagés pour répondre aux besoins des enfants des Premières Nations en matière de santé, de services sociaux et d'éducation dans le cadre du principe de Jordan. Cela comprend l'investissement le plus récent de 1,6 milliard de dollars sur deux ans, à partir de 2023–24, indiqué dans le budget 2024.
Dans le cadre de l'entente de principe, le Canada s'est engagé à respecter les ordonnances actuelles du Tribunal, à continuer de mettre en œuvre le principe de Jordan et à travailler avec les parties pour élaborer des options et une approche de mise en œuvre pour l'approche à long terme du principe de Jordan. En outre, le Canada s'est engagé à prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre les mesures énoncées dans un « Plan de travail pour améliorer les résultats » en vertu du principe de Jordan, qui comprennent des engagements clés pour apporter des améliorations opérationnelles, notamment pour identifier, répondre et rendre compte des demandes urgentes, améliorer les mesures de savoir-faire culturel et de confidentialité, et réduire les obstacles administratifs à la soumission de demandes en vertu du principe de Jordan.
L'initiative : Les enfants inuits d'abord
L'initiative : Les enfants inuits d'abord garantit que les enfants inuits bénéficient d'un accès sensiblement égal aux services gouvernementaux, en tenant compte de leur situation, de leur expérience et de leurs besoins particuliers. L'initiative s'inspire du principe de Jordan et a été approuvée par le Cabinet en 2018, à titre de mesure provisoire, étant entendu qu'une approche à long terme spécifique aux Inuits serait élaborée en collaboration avec les partenaires inuits. L'initiative vise à combler les écarts critiques de longue date dans les services sanitaires, éducatifs et sociaux offerts aux enfants inuits au Canada et s'est révélée être une source importante de soutien pour les familles inuites. Entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024, 93 267 produits, services et mesures de soutien ont été approuvés dans le cadre de l'initiative : Les enfants inuits d'abord, ce qui représente une augmentation de 68 pourcents par rapport à l'exercice précédent. Les trois principales catégories de produits, de services et de mesures de soutien approuvés dans le cadre de l'initiative : Les enfants inuits d'abord au cours de l'exercice 2023–24 sont le soutien économique, l'éducation et les services de santé.
Des progrès significatifs ont également été accomplis dans l'élaboration conjointe d'une nouvelle approche à long terme, spécifique aux Inuits, de l'initiative : Les enfants inuits d'abord.
Depuis janvier 2023, l'Inuit Tapiriit Kanatami, les organismes de traités inuits et le gouvernement du Canada travaillent en étroite collaboration dans le cadre du processus d'élaboration conjointe. À l'automne 2023, Inuit Tapiriit Kanatami et les organisations inuites signataires de traités ont présenté un modèle de responsabilité partagée et des principes directeurs visant à accroître la responsabilité des Inuits dans la prestation et l'administration de l'initiative : Les enfants inuits d'abord et à mieux répondre aux besoins des enfants inuits en matière de santé, de services sociaux et d'éducation. En juillet 2024, le gouvernement du Canada a approuvé le principe d'un modèle de responsabilité partagée et s'est engagé à continuer à travailler avec les partenaires inuits pour élaborer ce modèle par le biais du développement conjoint d'un cadre national, y compris des approches de prestation régionales flexibles, qui guideront la mise en œuvre à long terme de l'initiative.
3.3. Éducation - Promouvoir les ententes régionales sur l'éducation
La mesure 2.19 de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones plan d'action engage Services aux Autochtones Canada à « soutenir le contrôle des Premières Nations sur l'éducation des Premières Nations et des approches d'éducation autodéterminée à plusieurs niveaux, y compris la conclusion d'ententes régionales sur l'éducation ». Les ententes régionales sur d'éducation répondent aux objectifs et aux priorités fixés par les Premières Nations en matière d'éducation et offrent une option novatrice pour élaborer conjointement des stratégies de prestation de services éducatifs en collaboration. Les ententes soutiennent l'avancement de la réussite des élèves par le biais d'entes locales ou régionales qui facilitent un plus grand contrôle de l'éducation par le biais des systèmes éducatifs conçus par les Premières Nations et fournissent une voie vers le transfert de cette responsabilité ministérielle. En mars 2024, dix ententes régionales en matière d'éducation auront été signées avec des partenaires des Premières Nations pour soutenir environ 25 500 étudiants dans cinq provinces, dont une en Colombie-Britannique, deux en Alberta, cinq en Saskatchewan, une au Québec et une au Nouveau-Brunswick. Ces ententes ont joué un rôle déterminant dans la réalisation des objectifs en matière d'enseignement primaire et secondaire fixés par les Premières Nations pour leurs propres systèmes éducatifs et leurs élèves, comme le montre l'entente tripartite sur l'éducation de la Colombie-Britannique.
Signé en 2018 entre Services aux Autochtones Canada, la province de la Colombie-Britannique et le Comité directeur de l'éducation des Premières Nations, l'entente tripartite sur l'éducation de la Colombie-Britannique succède à l'entente-cadre tripartite sur l'éducation de 2012 et est considérée comme la première entente régionale sur l'éducation. L'entente prévoit un modèle de financement souple pour les écoles des Premières Nations, avec des adaptations pour refléter les caractéristiques uniques des écoles des Premières Nations, ainsi qu'un financement pour les services de deuxième niveau et les programmes d'éducation spécialisée conçus et dispensés par les Premières Nations, ainsi que pour les programmes de langue et de culture des Premières Nations. L'entente couvre les élèves des Premières Nations résidant ordinairement dans les réserves de la Colombie-Britannique, y compris les élèves qui fréquentent les écoles provinciales, et engage les parties à collaborer de façon continue au profit de tous les élèves de la Colombie-Britannique, quel que soit l'endroit où ils fréquentent l'école.
Les engagements pris dans le cadre de l'entente tripartite sur l'éducation de la Colombie-Britannique ont permis un certain nombre d'avancées positives en vue d'accroître le contrôle des Premières Nations sur l'éducation des Premières Nations en Colombie-Britannique. Étant donné qu'un grand nombre d'élèves des Premières Nations de la Colombie-Britannique fréquentent les écoles provinciales, l'entente a également donné lieu à d'importantes réalisations visant à améliorer les expériences et les résultats scolaires des apprenants des Premières Nations dans le système d'éducation publique. Parmi ces réalisations, citons l'officialisation des processus de suivi des résultats des élèves des Premières Nations dans les écoles publiques de la Colombie-Britannique et la fourniture aux Premières Nations de données spécifiques aux communautés ; la mise en œuvre d'une exigence d'obtention de diplôme axée sur les Autochtones pour tous les élèves de la province ; l'obligation pour les districts scolaires de la Colombie-Britannique d'offrir une journée de formation professionnelle axée sur les Autochtones à tous les enseignants des écoles publiques et, plus récemment, l'élaboration conjointe d'amendements à la Loi sur les écoles de la Colombie-Britannique (« British Columbia School Act ») visant à soutenir les changements systémiques dans le système provincial afin d'améliorer les résultats scolaires des élèves des Premières Nations et des autres élèves autochtones fréquentant les écoles publiques de la province, et à favoriser des relations plus efficaces entre les conseils d'éducation et les Premières Nations.
Programme de gestionnaire financier autochtone
Le Programme de gestionnaire financier autochtone a été lancé le 15 mars 2024 conjointement par Services aux Autochtones Canada et Relations Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada afin de donner aux communautés autochtones les moyens de faire face aux conditions socio-économiques de manière indépendante, conformément au programme de réconciliation du gouvernement et aux appels à l'action de la Commission de vérité et de réconciliation. Élaboré en collaboration avec Services aux Autochtones Canada, Relations Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada, le Secrétariat du Conseil du Trésor et « l'Aboriginal Financial Officers Association of Canada », ce programme pilote offre à sa première cohorte de huit apprentis un programme de deux ans comprenant une formation en cours d'emploi, des cours sanctionnés par un certificat de « l'Aboriginal Financial Officers Association of Canada » (en partenariat avec l'Université Simon Fraser) et un mentorat de haut niveau de la part de hauts responsables des finances autochtones. Une deuxième cohorte est prévue pour janvier 2025, ce qui permettra d'élargir les possibilités d'emploi.
Développement conjoint des priorités en matière d'éducation
Services aux Autochtones Canada, a participé à des mécanismes bilatéraux permanents avec des partenaires inuits et métis afin d'identifier des priorités communes en matière d'éducation, d'élaborer conjointement des options politiques et de suivre les progrès réalisés. Dans le cadre de ces mécanismes bilatéraux permanents, et conformément aux engagements spécifiques à l'éducation des nations inuites et métisses de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, le ministère a travaillé à l'élaboration conjointe d'options pour les politiques et les approches relatives à l'éducation primaire et secondaire des nations inuites et métisses. Ce travail comprend l'identification des domaines stratégiques pour le soutien fédéral avec les provinces/territoires et le soutien à la recherche sur les écarts en matière d'éducation.
En 2024–25, les chefs régionaux, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations et les ministres du Cabinet fédéral continueront de travailler à l'établissement d'une nouvelle relation, tout en faisant progresser la priorité mutuelle qu'est l'éducation. Le rapport de l'année prochaine rendra compte de ces progrès.
3.4. Santé - Élaboration conjointe des dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondée sur des distinctions et progrès vers la transformation de la santé
Dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions
Services aux Autochtones Canada collabore avec ses partenaires à l'élaboration des dispositions législatives sur la santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis fondés sur les distinctions afin d'améliorer l'accès à des services de santé de grande qualité et culturellement pertinents. À cette fin, le gouvernement du Canada a mis sur pied des groupes de travail fondés sur les distinctions, ou des tables d'élaboration conjointe, avec des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis ayant des identités et des expériences diverses et intersectionnelles, afin de se réunir régulièrement et de transformer ce qui a été entendu dans le cadre de l'engagement en propositions d'options législatives. Au total, 12 tables de travail ou tables d'élaboration conjointe ont été organisées dans toutes les distinctions entre octobre 2022 et juin 2023 (six tables des Premières Nations, une table inuite, quatre tables métisses et une table intersectionnelle). Ces tables ont permis d'identifier les mesures législatives fédérales potentielles nécessaires pour soutenir les approches menées par les Premières Nations, les Inuits et les Métis en vue d'améliorer l'équité en matière de santé.
Dispositions législatives sur la santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis est l'occasion de :
Reconnaître que le colonialisme crée des inégalités persistantes en matière de santé et garantir le droit des Premières Nations, des Inuits et des Métis à accéder à des services de santé sûrs, exempts de racisme et de discrimination.
Reconnaître la santé traditionnelle au même titre que les soins de santé occidentaux et utiliser les deux pour améliorer les résultats en matière de santé.
Assurer un financement à long terme, équitable, adéquat, durable, inclusif et flexible pour les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Légiférer sur les mécanismes bilatéraux permanents avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin d'identifier les priorités communes en matière de santé, d'élaborer conjointement des options politiques et de suivre les progrès accomplis. Dans le cadre de ces mécanismes bilatéraux permanents et conformément aux mesures pertinentes de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, contrôler la manière dont le ministère s'acquitte de ses obligations.
Créer des comités de gouvernance pour obtenir les autorisations nécessaires en fonction des priorités déterminées par les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Mettre en évidence les conclusions du rapport national de synthèse intitulé « Visions pour les dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions : Résumé. »
S'inspirant des discussions sur l'engagement et l'élaboration conjointe, Services aux Autochtones Canada a préparé un document sur les éléments législatifs clés qui présente une compilation de haut niveau des mesures législatives potentielles pour aborder les principaux thèmes soulevés par les partenaires. Le document a été partagé avec les partenaires en août 2023 et a suscité de nombreux commentaires et de réactions variés de la part des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis ayant des identités et des expériences diverses et intersectionnelles. Bien que certains partenaires apprécient le contenu général et les domaines prioritaires, d'autres ont exprimé des préoccupations importantes à l'égard du processus ou du contenu. Par exemple, de nombreux partenaires ont souligné des problèmes importants liés à l'absence d'un processus d'élaboration conjointe, aux échéances limitées, à l'approche législative en général, ainsi qu'à l'exclusion de certains partenaires clés du document. Les partenaires, toutes distinctions confondues, ont souligné l'importance de faire progresser la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, de soutenir les déterminants sociaux de la santé, et la nécessité d'un financement durable, flexible et équitable à long terme pour les programmes et services de santé, ainsi que des investissements dans la santé mentale, le renforcement des capacités, les ressources humaines et d'autres éléments essentiels nécessaires à la conception, à la gestion et à la prestation de services de santé autochtones aux communautés. Depuis l'automne 2023, Services aux Autochtones Canada continue de recevoir et d'analyser les commentaires de ses partenaires et réfléchit à des options qui lui permettraient, ainsi qu'à ses partenaires, de disposer de plus de temps pour développer une compréhension commune de l'élaboration conjointe tout au long de l'élaboration de la législation fédérale et d'accroître la transparence afin d'aider le processus à progresser de manière significative, en fonction des besoins des partenaires et de leur engagement continu
Le ministère attend actuellement la confirmation de la marche à suivre et, dans l'intervalle, engage des discussions avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin de définir une compréhension commune du processus d'élaboration conjointe et de la mise en œuvre des principes d'élaboration conjointe dans le cadre du processus d'élaboration des lois fédérales.
Transformation dans le domaine de la santé
La transformation dans le domaine de la santé des Premières Nations est un processus de collaboration entre le gouvernement du Canada, les Premières Nations et les gouvernements provinciaux, dans le cadre duquel de nouveaux partenariats fondés sur la responsabilité réciproque sont établis et les décisions relatives à la santé des Premières Nations sont prises par les Premières Nations. Le processus de transformation dans le domaine de la santé facilite les transferts à grande échelle des fonds destinés à la santé qui soutiennent actuellement les programmes et services de santé administrés par le gouvernement fédéral. Les fonds sont transférés à des organisations de santé dirigées par les Premières Nations qui ont obtenu un mandat de leurs dirigeants pour fournir des services de santé en leur nom.
Depuis 2018, l'initiative de transformation dans le domaine de la santé est l'initiative fédérale phare visant à favoriser une plus grande autodétermination en matière de santé en aidant les organisations de santé des Premières Nations à établir des partenariats tripartites et à mettre en place de nouveaux modèles de prestation de services de santé. L'initiative de transformation dans le domaine suit la feuille de route établie dans le cadre du transfert de services de l'Autorité sanitaire des Premières Nations en 2013. Le résultat final de la transformation dans le domaine de la santé vise à mettre en œuvre de nouveaux systèmes de santé et de nouveaux modèles de gouvernance qui transfèrent la responsabilité de la conception, de la gestion et de l'administration des services de santé financés par le gouvernement fédéral aux organisations de santé dirigées par les Premières Nations. Cette approche offre aux organisations des Premières Nations l'espace nécessaire pour intégrer une approche plus holistique de la santé et du bien-être, ce qui permettra d'intégrer les modes de connaissance, la culture et la langue des Premières Nations dans la prestation des services de santé et de réduire la dépendance à l'égard du ministère dans la prestation des services de santé aux autochtones. L'initiative de transformation dans les domaines de la santé favorise une plus grande autodétermination en matière de santé et soutient également les engagements relatifs à l'élaboration conjointe de systèmes et de politiques et au mandat du ministère.
Protocole d'entente trilatérale visant à promouvoir la santé et le bien-être des Mi'kmaq.
« En signant ce protocole d'entente aujourd'hui, les Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement du Canada et le gouvernement de la Nouvelle-Écosse démontrent que nous marchons main dans la main sur la voie de la transformation du système de santé. Nous sommes tous déterminés à transférer aux Mi'kmaq le contrôle de la conception et de la prestation des services et des programmes fédéraux de santé et de bien-être, ainsi qu'à transformer et à créer un nouveau système dirigé par les Mi'kmaq, sûr sur le plan culturel, complet et tenant compte des traumatismes. Ensemble, avec nos partenaires du système de santé, nous améliorerons la santé et le bien-être de notre peuple, de nos communautés et de notre nation. Elukuti'kw wjit naji-wlo'ltinenew utanminal ».
Des progrès et un élan significatif ont été réalisés depuis 2018, et il existe actuellement six initiatives sous-régionales de transformation de la santé au Canada (Keewatinohk Inniniw Minoayawin Inc. et Southern Chiefs Organization au Manitoba, Tajikeimɨk en Nouvelle-Écosse, Nishnawbe Aski Nation en Ontario, La Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador au Québec et Battlefords Agency Tribal Chiefs en Saskatchewan). Keewatinohk Inniniw Minoayawin Inc. et Southern Chiefs Organization au Manitoba. En avril 2023, un protocole d'entente a été signé avec Tajikeimɨk et la province de Nouvelle-Écosse et les partenaires travaillent à la conclusion d'ententes de principe en 2024–25. Tous les partenaires de ces ententes ont exprimé leur intérêt à faire avancer immédiatement les négociations de l'entente-cadre.
En 2023, le gouvernement du Canada a renouvelé son entente de financement sur 10 ans pour continuer d'appuyer la « First Nations Health Authority » dans son travail pour améliorer les résultats en matière santé pour les Premières Nations de la Colombie-Britannique. L'entente de financement de 8,2 milliards de dollars soutiendra la « First Nations Health Authority » dans ses efforts pour fournir et améliorer les systèmes de santé qui desservent et soutiennent plus de 200 communautés des Premières Nations dans la province. Les efforts de transformation dans le domaine de la santé entrepris par le ministère, les Premières Nations et les partenaires inuits ont été très efficaces pour obtenir la participation, les investissements et les contributions directes et en nature de la province.
Fonds d'équité en santé autochtone
Le gouvernement du Canada collabore également avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis pour apporter un soutien supplémentaire à leurs priorités en matière de santé en fournissant 2 milliards de dollars sur dix ans, distribués sur une base distincte par l'intermédiaire du Fonds d'équité en santé autochtone. Au cours de l'année écoulée, Services aux Autochtones Canada a collaboré avec un large éventail de partenaires autochtones nationaux et régionaux à la conception de ce fonds, qui représente une approche souple et un engagement à long terme en faveur de l'autodétermination des autochtones en matière de santé. Ce fonds soutiendra les approches autochtones visant à améliorer l'accès à des services de santé de qualité et culturellement sûrs, et représente pour la première fois un engagement à long terme en faveur des priorités des Métis en matière de santé.
Bien qu'elle n'en soit qu'au début de sa mise en œuvre, la Nation métisse de la Colombie-Britannique a défini, par l'intermédiaire des Fonds d'équité en santé autochtone, des plans visant à soutenir une série de priorités, notamment les services de santé mentale et de réduction des risques, les cliniques mobiles pour les communautés éloignées et d'autres programmes communautaires destinés à soutenir les aînés et les soins continus à long terme. En outre, les Fonds d'équité en santé autochtone fournit plus de 18 millions de dollars par an à la « First Nations Health Authority » pour soutenir une série de priorités, notamment un meilleur accès aux prestataires de services de santé autochtones, une sécurité culturelle et une humilité accrue dans le système de soins de santé de la Colombie-Britannique, et un meilleur accès aux soins de santé plus près de chez soi pour les communautés des Premières Nations.
En outre, Services aux Autochtones Canada continue de collaborer avec Statistique Canada, l'Agence de la santé publique du Canada et les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, notamment l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis, ainsi qu'avec d'autres organisations telles que le Centre de gouvernance de l'information des Premières Nations, en vue d'établir des indicateurs de santé permettant de combler les écarts et de faire l'objet d'un rapport systématique. Ce travail est essentiel à l'identification de mesures de résultats qui soient inclusives et reflètent les perspectives des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Aqqusariaq - Traitement de la toxicomanie et des traumatismes au Nunavut
Aqqusariaq (anciennement connu sous le nom de Centre de rétablissement du Nunavut) sera situé à Iqaluit, au Nunavut, et sera relié aux services et aux soutiens communautaires destinés aux Inuits de l'ensemble du territoire. Actuellement en phase de construction, le centre répondra au besoin d'une approche globale et systémique du traitement de la toxicomanie et des traumatismes au Nunavut. Cette initiative répond à la recommandation n° 2 de la Commission de vérité du Qikiqtani et à l'appel à l'action n° 21 de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, qui demandent au gouvernement fédéral de fournir un financement durable pour les centres de guérison afin de traiter les préjudices physiques, mentaux, émotionnels et spirituels causés par les pensionnats, en particulier au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest.
Dans le cadre du budget 2019, le gouvernement du Canada (par l'intermédiaire des Services aux Autochtones Canada) s'est engagé à verser 42,1 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir la conception et la construction d'Aqqusariaq et 9,7 millions de dollars en continu pour soutenir les opérations du centre de traitement.
3.5. Développement social - Nouvelles approches des services sociaux
À compter d'avril 2023, le gouvernement du Canada a fourni une prestation d'allègement de l'inflation d'environ 256,8 millions de dollars sur une période de dix mois pour fournir environ 300 $ par client de l'aide au revenu par mois ou une autre option déterminée par les dirigeants des Premières Nations pour soutenir toutes les personnes et les familles admissibles. Les Premières Nations avaient la possibilité d'allouer le financement supplémentaire par d'autres moyens, comme les garde-manger communautaires, afin de mieux répondre aux besoins des personnes et des familles bénéficiaires de l'aide au revenu. Les communautés des Premières Nations ont utilisé ces fonds pour répondre aux besoins urgents des personnes et des familles en créant des garde-manger pour les bénéficiaires de l'aide au revenu ou en fournissant des fonds directement aux clients pour les aider à acheter des articles ménagers essentiels, tels que des lits, des matelas, des serviettes, des casseroles, et pour les aider à couvrir le loyer, les services publics et les coûts de la nourriture lorsque leurs besoins essentiels n'auraient pas pu être satisfaits sans ces fonds.
Nouvelles approches en matière de services sociaux - Faits saillants dans les provinces de l'Atlantique
- Depuis 2016, Services aux Autochtones Canada travaille en étroite collaboration avec les Premières Nations des Maritimes (Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard) alors qu'elles élaboraient, et dans certains cas mettaient en œuvre, un système adapté à la culture pour la prestation de programmes sociaux « améliorés », l'aide au revenu étant un élément clé.
- Les Premières Nations de l'Île-du-Prince-Édouard mettent en œuvre leurs politiques d'aide au revenu améliorée depuis 2019 afin de mieux répondre aux besoins de leurs résidents.
- Les Mi'kmaq de Nouvelle-Écosse (représentés par l'association Ta'n Etli-tpi'tmk) ont rédigé la politique sociale améliorée des Mi'kmaq et négocient activement un accord sectoriel d'autonomie gouvernementale avec le gouvernement du Canada et la province de Nouvelle-Écosse, qui vise à refléter cette politique. L'association Ta'n Etli-tpi'tmk a également reçu des fonds pour renforcer ses capacités en matière de gestion de cas et d'aide à la préparation à l'emploi.
- Services aux Autochtones Canada travaille également avec les Premières Nations du Nouveau-Brunswick dans le cadre de l'élaboration de politiques améliorées d'aide au revenu. Dans le cadre de ce travail, le Wolastoqiyik /Mi'gmaq « Social Development Support Lodge » a reçu des fonds pour renforcer sa capacité de gestion de cas et de soutien avant l'emploi.
3.6. Infrastructures urbaines et logement
Le budget 2019 a engagé 60 millions de dollars sur cinq ans (57,5 millions de dollars hors financement des dépenses de fonctionnement), à partir de 2020–21, pour soutenir des projets d'infrastructure mineurs et majeurs qui répondront aux besoins d'infrastructure critiques immédiats afin d'améliorer la capacité, la sécurité l'accessibilité et l'efficacité énergétique pour les organisations qui fournissent des services aux communautés autochtones urbaines.
Le budget 2021 a engagé 200 millions de dollars sur trois ans (194,9 millions de dollars à l'exclusion du financement des dépenses de fonctionnement), à partir de 2022–23, dans le cadre des Fonds pour l'infrastructure des communautés autochtones pour les organisations de prestation de services autochtones urbaines admissibles afin de soutenir les rénovations, des réparations et des mises à niveau des installations existantes et la construction de nouveaux bâtiments communautaires accessibles au public qui répondront aux besoins des peuples autochtones vivant dans les centres urbains.
Les investissements dans l'infrastructure autochtone urbaine continuent de soutenir les Premières Nations, les Inuits et les Métis qui vivent dans les centres urbains ou qui y font la transition, en contribuant à garantir la sécurité et l'accessibilité des installations. Au 31 décembre 2023, Services aux Autochtones Canada avait soutenu 169 projets d'infrastructure urbaine, dont 68 sont terminés.
L'accès à des logements sûrs et abordables reste essentiel pour améliorer la santé et les résultats sociaux tout en garantissant un meilleur avenir aux populations et communautés autochtones urbaines, rurales et nordiques.
Le budget 2022 a engagé 300 millions de dollars pour élaborer et lancer une stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural et nordique avec des partenaires autochtones afin de répondre aux besoins de logement des peuples autochtones vivant dans les zones urbaines, rurales et nordiques.
Compte tenu des besoins importants en matière de logement des peuples autochtones vivant dans les zones urbaines, rurales et septentrionales du Canada, et notamment de l'incidence plus élevée du sans-abrisme, il a été reconnu que des mesures urgentes et à plus court terme étaient nécessaires. En juin 2023, Services aux Autochtones Canada a annoncé que le Logement Coopératif National Autochtone Inc., qui bénéficie du soutien d'un réseau de plus de 80 organisations autochtones bien établies de fournisseurs de logements et de services, fournirait un financement immédiat de 281,5 millions de dollars sur deux ans pour répondre aux besoins urgents et non satisfaits des peuples autochtones vivant dans les zones urbaines, rurales et septentrionales.
Le 22 juillet 2024, le Logement Coopératif National Autochtone Inc., en collaboration avec Services aux Autochtones Canada, a annoncé les bénéficiaires du processus d'expression des besoins du Logement Coopératif National Autochtone Inc. pour répondre au besoin critique de projets de logements sûrs et abordables pour les populations autochtones urbaines, rurales et nordiques. Dans le cadre de ce processus national, 280,4 millions de dollars sur un montant total de 281,5 millions de dollars sont distribués à 73 projets à travers le pays pour la construction d'environ 3 781 unités.
Grâce à une approche du logement autochtone fondée sur le principe « pour les autochtones, par les autochtones », qui reconnaît que les organisations autochtones sont les mieux placées pour comprendre les besoins de leurs communautés, Services aux Autochtones Canada s'efforce de combler cet écart d'ici à 2030.
Services aux Autochtones Canada continue d'aider la Société canadienne d'hypothèques et de logement à améliorer la qualité, l'offre et l'accessibilité financière des logements pour les peuples autochtones vivant dans les zones urbaines, rurales et nordiques, grâce à l'investissement de 4 milliards de dollars sur sept ans à partir de 2024–25 prévu dans le budget 2024 et à la mise en œuvre de la Stratégie pour le logement des Autochtones en milieux urbain, rural et nordique, qui s'ajoute à l'engagement de 300 millions de dollars pris dans le budget 2022 pour répondre aux besoins urgents et non satisfaits et soutenir l'engagement des populations autochtones dans le cadre de cette stratégie.
3.7. Programmes urbains pour les populations autochtones
En 2024, Services aux Autochtones Canada a appuyé les Premières Nations (inscrites et non inscrites), les Inuits et les Métis en versant 60,5 millions de dollars à plus de 200 organisations de prestation de services autochtones en milieu urbain qui desservent plus d'un million de personnes par an dans tout le pays. Ces organisations aident à répondre aux besoins essentiels des peuples autochtones dans les centres urbains, notamment en soutenant les populations autochtones urbaines les plus vulnérables et à risque (femmes, filles, jeunes, personnes âgées, personnes 2SLGBTQI+, personnes handicapées et personnes souffrant de toxicomanie).
Le Programme urbain pour les peuples autochtones des Services aux Autochtones Canada contribue à la mesure no 84 du plan d'action, qui consiste à « Continuer à soutenir les centres d'amitié et d'autres organisations et coalitions autochtones urbaines dans leur travail visant à identifier les besoins locaux et les priorités des peuples autochtones vivant en milieu urbain ou hors réserve et à y répondre d'une manière sûre, sécuritaire, accessible et culturellement pertinente. » Les centres d'amitié produisent une valeur sociale considérable, comme l'amélioration de la qualité des services, le bien-être physique et mental, et l'amélioration des programmes d'aide et de la prestation. Par exemple, un centre d'amitié a fourni un logement de transition à une femme autochtone enceinte qui fuyait un environnement abusif, l'a mise en contact avec des programmes de soutien et lui a permis de retrouver la stabilité, de participer à des programmes et de faire la transition vers son propre logement, s'assurant ainsi un avenir meilleur et un emploi éventuel au sein du mouvement des centres d'amitié. L'élaboration d'un nouveau cadre de performance, dirigé par les Autochtones et élaboré conjointement, véritablement ancré dans les méthodologies et les mesures de réussite autochtones, est un autre excellent exemple du travail actuellement réalisé par Services aux Autochtones Canada et ses partenaires autochtones en milieu urbain.
Le gouvernement du Canada reste déterminé à travailler en partenariat avec les partenaires autochtones travaillant dans les espaces urbains afin de soutenir et d'améliorer la qualité de vie des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis et de veiller à ce que les peuples autochtones disposent d'espaces sûrs et accessibles pour accéder à la prestation de services de haute qualité adaptés à leur culture.
3.8. Développement économique - Faire progresser la réconciliation économique
La section suivante met en lumière les initiatives en cours à Services aux Autochtones Canada qui soutiennent la réconciliation économique avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis :
- Le budget 2023 a annoncé que le gouvernement du Canada soutiendrait l'élaboration conjointe d'un cadre de réconciliation économique avec les partenaires autochtones qui augmentera les possibilités économiques pour les peuples, les communautés et les entreprises autochtones ;
- La ministre des Services aux Autochtones du Canada a organisé deux tables rondes sur la réconciliation économique le 8 février 2024 et le 27 mai 2024, afin de discuter des objectifs et des défis communs et d'explorer les possibilités de collaboration et d'action pour faire progresser la réconciliation économique. Parmi les participants figuraient des dirigeants d'organisations autochtones nationales et d'institutions économiques nationales des Premières Nations, des Inuits et des Métis, des cadres du secteur financier canadien, des ministres fédéraux et des hauts fonctionnaires fédéraux. Les participants se sont réunis à nouveau en mai 2024 pour discuter plus avant des mesures concrètes qui peuvent être prises pour lutter contre les obstacles à une prospérité économique accrue ;
- Une stratégie nationale d'engagement visant à soutenir la mise en œuvre d'un objectif obligatoire à l'échelle du gouvernement d'au moins cinq pour cent de la valeur totale des contrats fédéraux détenus par des entreprises autochtones est en cours de mise en œuvre. Services aux Autochtones Canada s'engage auprès de ses partenaires en utilisant une approche fondée sur les distinctions. Le transfert des responsabilités ministérielles aux partenaires autochtones est la mesure politique centrale d'une future stratégie transformatrice d'approvisionnement autochtone.
- L'Assemblée des Premières Nations a partagé les priorités pour instaurer un mécanisme bilatéral permanent renouvelé. La réconciliation économique est l'un des principaux domaines prioritaires. Services aux Autochtones Canada continuera de collaborer avec l'Assemblée des Premières Nations pour faire avancer les priorités dans le cadre du mécanisme bilatéral permanent.
Faire progresser la réconciliation économique en libérant le potentiel des terres des Premières Nations - Projets pilotes d'enregistrement des terres
Dans le budget 2023, le gouvernement du Canada s'est engagé à verser 35,3 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2023–24, à Relations Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada et à Ressources naturelles Canada pour développer, en collaboration avec le Conseil consultatif des terres, un nouveau registre national des terres dirigé par les Premières Nations. Ce nouveau registre offrira aux signataires de l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres des Premières Nations davantage de possibilités de réaliser les avantages économiques découlant du contrôle local de leurs terres.
Services aux Autochtones Canada soutient la vision décrite dans cet engagement budgétaire et a travaillé avec des partenaires des Premières Nations pour étudier la faisabilité du transfert des fonctions d'enregistrement des terres dans le cadre du système d'enregistrement des terres des Premières Nations à une organisation autochtone. Ce travail a inclus la signature d'un accord de non-divulgation pour transférer la conception de la technologie de l'information du système d'enregistrement des terres existant à LandSure, une filiale de la « Land Title and Survey Authority of British Columbia », qui a été retenue par les Premières Nations pour construire le nouveau système d'enregistrement des terres. Un accord de partage de l'information visant à partager les instruments fonciers du système d'enregistrement des terres des Premières Nations avec LandSure a été signé le 18 juin 2024.
Initiatives en matière de gestion des terres
Services aux Autochtones Canada s'est engagé à soutenir les initiatives visant à rendre aux communautés des Premières Nations le contrôle et la prise de décision concernant l'utilisation des terres des Premières Nations aux communautés des Premières Nations. Ces initiatives soutiennent la croissance économique et l'autodétermination des Premières Nations et font avancer le Canada sur la voie de la réconciliation. À cet égard, le budget 2023 a prévu 30 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2023–24, pour élargir et améliorer le Programme de gestion des terres et de l'environnement dans les réserves, afin d'aider les Premières Nations à renforcer leurs capacités à exercer des responsabilités accrues sur leurs terres de réserve, leurs ressources naturelles et leur environnement en vertu de la Loi sur les Indiens. Cet investissement a permis à Services aux Autochtones Canada d'établir un niveau de financement de base pour les participants au programme et d'ouvrir le programme à entre 25 et 44 nouveaux participants des Premières Nations d'ici 2027–28. En 2023–24, le Ministère a accueilli 11 nouvelles Premières Nations dans le Programme et a établi un financement de base de 70 000 $ pour les participants au niveau opérationnel.
Le budget 2023 prévoit également 187 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2023–24, et 34,5 millions de dollars par an pour assurer la croissance et le succès continu de l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres des Premières Nations. En vertu de cet accord, les Premières Nations se retirent des 44 articles de la Loi sur les Indiens relatifs aux terres et les remplacent par leurs propres lois sur l'utilisation des terres, l'environnement et les ressources naturelles, et tirent parti des possibilités de développement culturel et économique. Cet investissement facilite l'augmentation du financement accordé aux Premières Nations pour soutenir la gouvernance des terres et de l'environnement dans le cadre d'un nouveau protocole d'entente sur le financement opérationnel, négocié avec succès avec le Conseil consultatif des terres au cours de l'exercice 2023–24. Le budget 2023 a également augmenté l'accès à l'Accord-cadre en soutenant l'ajout de 50 nouveaux participants d'ici 2027–28. En 2023–24, six nouveaux signataires ont été ajoutés à l'Accord-cadre et 11 Premières Nations sont devenues opérationnelles avec des codes fonciers ratifiés. En outre, Services aux Autochtones Canada soutient Relations Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada, dans la refonte de la politique sur les ajouts aux réserves.
3.9. Logement et infrastructures dans les réserves
Services aux Autochtones Canada reconnaît le droit inhérent des Premières Nations à l'autodétermination en matière de logement et d'infrastructure communautaire. À ce titre, le ministère aide les partenaires des Premières Nations à élaborer et à fournir des solutions en matière de logement et d'infrastructure afin de soutenir leur autodétermination et de faire progresser l'objectif de transfert de la responsabilité de ces services aux Premières Nations. Grâce au financement des Services aux Autochtones Canada, les organisations des Premières Nations déterminent de nouveaux modèles de prestation de services de logement et d'infrastructure qui répondent à leurs diverses priorités et aspirations.
Le logement chez les Premières Nations
La Première Nation de Liard, le Conseil Dena de Ross River et la Première Nation de White River ont construit 33 nouvelles maisons et remis en état quatre autres maisons grâce au financement de Services aux Autochtones Canada Les derniers budgets fédéraux ont alloué environ 17 millions de dollars au financement du logement. L'attribution de ces fonds devrait jouer un rôle important dans l'amélioration de la qualité de vie des Premières Nations du Nord.
Services aux Autochtones Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement travaillent en étroite collaboration avec les peuples des Premières Nations pour soutenir la construction de nouveaux logements, réparer les logements existants et accroître la capacité des Premières Nations à gérer le logement dans les réserves. Le Ministère, la Société canadienne d'hypothèques et de logement, Infrastructure Canada et l'Assemblée des Premières Nations continuent également de collaborer à l'avancement de la Stratégie nationale sur le logement et les infrastructures connexes des Premières Nations, élaborée conjointement. Approuvée par l'Assemblée extraordinaire des chefs en décembre 2018, la stratégie définit des objectifs et des activités clés qui ouvrent la voie au transfert de la prise en charge, du contrôle et de la gestion du logement par les Premières Nations.
Avec ses partenaires, Services aux Autochtones Canada met également en œuvre un plan d'action de gestion détaillé pour répondre aux recommandations des Rapports 2 à 4 de 2024 de la vérificatrice générale du Canada au Parlement du Canada - Le logement dans les collectivités des Premières Nations. Les mesures prévues sont les suivantes
- Un soutien continu au renforcement des capacités de gestion des logements des Premières Nations ; et
- Le partage d'informations et de stratégies avec les organisations nationales et régionales des Premières Nations sur la manière de traiter la qualité de l'air intérieur et les problèmes liés aux moisissures dans les logements.
Transfert de la prestation des services d'infrastructure aux Premières Nations
Services aux Autochtones Canada investit dans les capacités des Premières Nations et travaille en partenariat avec les organisations des Premières Nations pour faire progresser l'autodétermination en matière de logement et d'infrastructure communautaire dans les réserves.
Les budgets 2017 et 2021 ont engagé 108,89 millions de dollars (jusqu'en 2025–26) pour soutenir les activités d'engagement, de renforcement des institutions et de mise en œuvre liées au transfert des services de logement et d'infrastructure aux organisations dirigées par les Premières Nations.
Au 31 décembre 2023, treize organisations des Premières Nations travaillent en partenariat avec Services aux Autochtones Canada pour déterminer de nouveaux modèles de prestation de services, y compris des services de logement et d'infrastructure, qui répondent à leurs divers besoins et priorités.
À ce jour, Services aux Autochtones Canada a conclu trois ententes-cadres pour transférer des services à des organisations dirigées par des Premières Nations, notamment la « Atlantic First Nations Water Authority des Premières Nations » de l'Atlantique en 2020 et la « Confederacy of Mainland Mi'kmaq » en 2023. La « Atlantic First Nations Water Authority » et le ministère ont signé une entente de transfert de la prestation de services en 2022, et le budget 2022 a engagé 173,2 millions de dollars sur dix ans pour soutenir la mise en œuvre de l'entente. La « Atlantic First Nations Water Authority » fournit maintenant des services d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées de haute qualité aux Premières Nations participantes, avec le soutien d'un financement durable et à long terme des Services aux Autochtones Canada.
Grâce au financement du renforcement des institutions, un certain nombre de partenaires ont renforcé leurs capacités techniques et de gestion en vue du transfert. Par exemple, la « Confederacy of Mainland Mi'kmaq » a élaboré un programme interne de gestion des biens et de planification des immobilisations
Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux efforts en cours, tous à des stades d'avancement différents, pour aider les Premières Nations à fournir des services de logement et d'infrastructure à leurs communautés de façon indépendante. Les organisations des Premières Nations déterminent de nouveaux modèles de prestation de services de logement et d'infrastructure qui répondent à leurs divers besoins, priorités et approches. Tous les modèles sont facultatifs et doivent être soutenus par leurs dirigeants.
Une étape importante dans la fourniture de services de logement et d'infrastructure aux communautés mi'kmaq
En octobre 2023, Services aux Autochtones Canada et la « Confederacy of Mainland Mi'kmaq » ont annoncé la signature d'un accord-cadre historique, élaboré conjointement, en vue de collaborer au transfert du contrôle, de la prestation et de la gestion des services de logement et d'infrastructure des Premières Nations aux Premières Nations Mi'kmaq participantes. L'accord-cadre décrit le processus de négociation, les principes directeurs ainsi que les rôles et responsabilités de toutes les parties concernées par le transfert du contrôle, de la prestation et de la gestion des services de logement et d'infrastructure aux Premières Nations participantes de la Nouvelle-Écosse.
Une fois le transfert terminé, les communautés participantes, en partenariat avec la « Confederacy of Mainland Mi'kmaq », prendront le contrôle de la conception, de la gestion, de la fourniture et de la prestation de tous les programmes et services de logement et d'infrastructure qui relèvent actuellement du Programme d'immobilisations et d'entretien de Services aux Autochtones Canada, à l'exception des services d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées.
3.10. Approches locales et régionales de la gestion des urgences et de la sécurité communautaire
Services aux Autochtones Canada reconnaît la nécessité de veiller à ce que les Premières Nations soient des partenaires à part entière et égaux dans le cadre d'une approche globale, culturellement appropriée et autodéterminée de la gestion des urgences, qui soutient les approches dirigées par les Premières Nations en matière de gestion et de fourniture de services d'urgence dans les communautés des Premières Nations. Le ministère est chargé de veiller à ce que les communautés des Premières Nations bénéficient de services de gestion des urgences, y compris la planification des urgences, la prévention des inondations (comme la mise en place de sacs de sable) et la lutte contre les incendies de forêt. En cas d'urgence, le ministère est également chargé de fournir des conseils, des ressources et un soutien à la demande de la Première Nation et de la province concernées.
Services aux Autochtones Canada aide les communautés des Premières Nations à renforcer et à soutenir leur capacité à faire progresser la gestion des urgences dirigée par les Premières Nations. Par exemple, le Ministère des Finances Canada a un poste de coordonnateur de la gestion des urgences dans les huit communautés de la « Confederacy of Mainland Mi'kmaq's » en Nouvelle-Écosse et fournit des fonds pour soutenir, en fonction des besoins déterminés par les Premières Nations, jusqu'à 70 postes de coordonnateur de la gestion des urgences à temps plein ou à temps partiel au Manitoba, et continuera de le faire jusqu'en 2024. Ces postes aideront les communautés à se préparer et à réagir aux situations d'urgence. Pour la première fois, 48 Premières Nations de l'Alberta disposeront chacune d'un poste de coordonnateur de la gestion des urgences formé pour soutenir les dirigeants et leur communauté en cas d'urgence. À partir de l'exercice 2024–25, Services aux Autochtones Canada soutiendra un projet de validation de principe sur trois ans visant à créer de nouveaux postes de coordonnateurs de la gestion des urgences dans les 48 communautés des Premières Nations de l'Alberta. Dans le cadre de ce projet, Services aux Autochtones Canada finance jusqu'à 263 postes de coordonnateurs de la gestion des urgences des Premières Nations, à temps plein ou à temps partiel, à l'échelle nationale. Ces postes jouent un rôle essentiel dans la préparation et la réponse à un large éventail d'urgences, notamment les catastrophes naturelles, les crises sanitaires et d'autres situations d'urgence. L'initiative favorise un sentiment d'appropriation en permettant aux communautés locales de prendre en charge leurs efforts de préparation et d'intervention en cas d'urgence, et adapte les réponses aux besoins uniques de chaque communauté.
Services aux Autochtones Canada fournit un financement direct aux communautés des Premières Nations et à d'autres bénéficiaires admissibles dans le cadre du Programme d'aide à la gestion des urgences afin de renforcer la résilience, de se préparer aux risques naturels et d'y répondre directement sur le terrain en utilisant les quatre piliers de la gestion des urgences (atténuation, préparation, intervention et rétablissement). Le programme fournit également des fonds aux provinces, aux territoires et aux organisations non gouvernementales pour soutenir la gestion des urgences dans les réserves. Pour faciliter la participation des Premières Nations, des Inuits et des Métis au renforcement de la gestion des urgences autochtones au Canada, Services aux Autochtones Canada participe et soutient un nouveau groupe de travail sur la gestion des urgences autochtones, dirigé par le gouvernement fédéral avec la participation des provinces et des territoires, afin de proposer des politiques, des programmes et des projets de gestion des urgences dirigés par le gouvernement fédéral et/ou les provinces et les territoires pour faire participer les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
En avril 2022, les conditions du Programme d'aide à la gestion des urgences ont été modifiées pour soutenir les activités liées aux urgences de santé publique, y compris les épidémies, les urgences de santé mentale ou les aspects sanitaires des urgences causées par des risques naturels ou accidentels. En utilisant une approche fondée sur les forces et le développement des relations, Services aux Autochtones Canada cherche à répondre aux besoins émergents, immédiats et autodéterminés de la communauté admissible en matière de santé et de besoins liés à la santé, et à les soutenir. Le budget 2019 a engagé 79,86 millions de dollars sur cinq ans et 16,98 millions de dollars en continu pour la préparation aux urgences sanitaires, le renforcement des capacités et les activités de mobilisation des connaissances. Dans le cadre du budget 2022, le Canada s'est engagé à verser 25 millions de dollars par an sur trois ans pour des activités d'intervention et de rétablissement en cas d'urgences sanitaires et d'aspects sanitaires des catastrophes naturelles.
Services aux Autochtones Canada a élaboré un plan d'action détaillé pour répondre aux recommandations formulées dans le rapport de 2022 du Bureau du vérificateur général du Canada sur la Gestion des urgences dans les collectivités des Premières Nations. Les mesures prises comprennent la création d'un comité directeur coprésidé par l'Assemblée des Premières Nations et composé de praticiens de la gestion des urgences issus des communautés des Premières Nations de l'ensemble du pays. Ce comité conseille et oriente activement Services aux Autochtones Canada dans sa réponse aux sept recommandations de l'audit. En tirant parti de l'expertise des praticiens de première ligne aux côtés de l'Assemblée des Premières Nations, ce comité vise à améliorer continuellement les stratégies de préparation et d'intervention en cas d'urgence, en veillant à ce que le travail soit fait pour donner la priorité à la sécurité et à la résilience des communautés des Premières Nations.
Services aux Autochtones Canada a réalisé d'importants progrès et est en bonne voie pour mettre en œuvre les sept recommandations formulées dans le rapport de la vérificatrice générale. Ces progrès comprennent l'adoption d'une approche fondée sur les risques, y compris une formule de financement améliorée qui permet de hiérarchiser efficacement les ressources et de se concentrer sur les communautés présentant les risques les plus élevés. Services aux Autochtones Canada a examiné les 112 projets d'atténuation structurelle non financés et s'efforce d'y remédier. En janvier 2024, le nombre de projets d'atténuation structurelle non financés admissibles mentionnés dans le rapport de la vérificatrice générale a été réduit à 50, avec un coût de projet estimé à environ 96 millions de dollars. Ce changement net est le résultat du travail effectué par Services aux Autochtones Canada en partenariat avec les communautés des Premières Nations.
En outre, une évaluation approfondie du plan d'urgence national, y compris des plans d'urgence régionaux, a été réalisée pour s'assurer qu'ils sont tous à jour. Services aux Autochtones Canada dirige l'engagement continu avec les Premières Nations et les partenaires provinciaux et territoriaux en vue de la négociation de nouveaux accords multilatéraux. Pour s'assurer que les progrès sont mesurés avec précision par rapport aux Objectifs de développement durable des Nations Unies, les indicateurs de performance existants ont été révisés et de nouveaux indicateurs ont été élaborés pour plus de précision. Le ministère a également rédigé des normes de service provisoires et un modèle d'orientation pour les rapports après action afin de s'assurer que les Premières Nations reçoivent le soutien approprié pendant et après les événements d'urgence eux-mêmes.
Approches de la gestion des urgences menées par les Premières Nations en Ontario.
Services autochtones Canada travaille avec ISN Maskwa, une société appartenant majoritairement à la Première Nation crie de Missanabie (51 % des capitaux propres de la Première Nation), pour faire progresser le soutien communautaire dirigé par les Autochtones à la gestion des urgences, y compris la préparation et la planification, les interventions d'urgence et les évacuations, la formation et le renforcement des capacités, ainsi que les communications en cas de crise.
- La vision des Cris de Missanabie est d'établir un mandat, une autorité et une organisation clairs, et de disposer des ressources nécessaires pour diriger, fournir et gérer les services de gestion et d'intervention en cas d'urgence pour les Premières Nations de l'Ontario. Dans le cadre de cette vision, Services aux Autochtones Canada a travaillé avec la Première Nation crie de Missanabie pour soutenir le développement d'un refuge d'évacuation d'urgence de 800 lits dans la réserve de Missanabie, en Ontario. Les opérations de l'installation seront soutenues par un accord de niveau de service élaboré conjointement par Services aux Autochtones Canada et la Première Nation crie de Missanabie.
- Le 23 janvier 2024, la Première Nation crie de Missanabie a conclu une entente de service avec la Première Nation de Kashechewan pour que l'ISN Maskwa soit leur fournisseur exclusif de services de gestion des urgences. En vertu de l'entente, le Centre des opérations d'urgence autochtone de l'ISN Maskwa sera activé pour coordonner la logistique associée aux événements d'évacuation.
- Le 7 mars 2024, la Première Nation de Cat Lake a retenu les services d'ISN Maskwa pour travailler en collaboration avec la ville de Thunder Bay afin de soutenir l'évacuation d'environ 90 membres de la communauté à haut risque à la suite de la perte du poste de soins infirmiers de la communauté.
- La mise en œuvre d'un transfert complet des services de gestion des urgences devrait prendre de trois à cinq ans. L'installation du refuge de gestion des urgences comme lieu privilégié pour l'évacuation des communautés des Premières Nations devrait être mise en place d'ici l'été 2025.
Gestion multilatérale des urgences
Avec ses partenaires des Premières Nations, Services aux Autochtones Canada prend des mesures concrètes pour transformer les programmes de gestion des urgences, que ce soit en élaborant de nouvelles ententes multilatérales de services de gestion des urgences ou en finançant des initiatives de gestion des urgences dirigées par les Premières Nations qui jettent les bases d'un transfert ultérieur de services aux Premières Nations.
Pour améliorer la prestation des services de gestion des urgences, y compris la préparation aux situations d'urgence et les efforts d'intervention et de rétablissement, aux communautés des Premières Nations vivant dans les réserves, Services aux Autochtones Canada a conclu des ententes bilatérales avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et des partenaires tiers de prestation de services dans l'ensemble du pays. Huit ententes bilatérales ont été mis en place pour garantir aux Premières Nations un accès aux services d'intervention d'urgence comparable à celui des autres résidents de leur juridiction, à savoir l'Ontario, le Québec, le Manitoba, l'Alberta, la Colombie-Britannique, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et l'Île-du-Prince-Édouard. Bien que ces ententes bilatérales aient constitué un bon point de départ, Services aux Autochtones Canada reconnaît que les Premières Nations n'étaient pas présentes à la table ou parties à ces ententes. Le Ministère s'est engagé à améliorer les services de gestion des urgences et à transférer le contrôle des programmes de gestion des urgences aux partenaires des Premières Nations.
Grâce à l'élaboration d'ententes multilatérales sur les services de gestion des urgences, les peuples des Premières Nations sont des partenaires égaux et à part entière du gouvernement du Canada et des gouvernements provinciaux et territoriaux en matière de gestion des urgences et soutiennent l'inclusion de tous les partenaires dans les mécanismes de prise de décision et de mise en œuvre. En outre, les ententes multilatérales soutiennent l'officialisation de la gestion des urgences par les Premières Nations en clarifiant les rôles et les responsabilités de chaque partie en cas d'urgence, renforçant ainsi les efforts de préparation, d'intervention, de rétablissement et d'atténuation au sein des communautés.
À l'heure actuelle, Services aux Autochtones Canada a conclu huit ententes bilatérales de services de gestion des urgences avec des gouvernements provinciaux et territoriaux et des tiers fournisseurs de services de gestion des urgences. Ces ententes ont été mise en place pour garantir aux Premières Nations l'accès à des services d'intervention d'urgence comparables à ceux offerts dans la même juridiction. Le gouvernement du Canada a identifié des possibilités d'engagement avec les Premières Nations et les gouvernements provinciaux et territoriaux dans toutes les juridictions et des efforts pour donner la priorité à l'avancement des ententes de services multilatéraux d'une manière qui soutienne en fin de compte le droit des Premières Nations à l'autodétermination.
3.11. Efforts pour soutenir les femmes et les personnes 2SLGBTQI+ des Premières Nations, des Inuits et des Métis
Le gouvernement du Canada a soutenu les femmes, les filles et les personnes 2SLGBTQI+ des Premières Nations, des Inuits et des Métis par le biais de programmes et d'initiatives fédéraux mis en place pour répondre à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et aux appels à la justice. La voie fédérale concernant les femmes, les filles et personnes 2SLGBTQI+ autochtones disparues et assassinées décrit les engagements du gouvernement du Canada pour mettre fin à la violence contre les femmes, les filles et les personnes 2SLGBTQI+ autochtones. Les progrès sont suivis par le biais du rapport d'avancement annuel de la voie fédérale, qui donne un aperçu des initiatives qui progressent grâce à un financement continu ou à un financement de projet, la portée de l'initiative et un calendrier.
Le 23 mai 2023, le Programme de prévention de la violence familiale et la Société canadienne d'hypothèques et de logement ont soutenu une réunion en personne de deux jours facilitée par le Comité directeur dirigé par des Autochtones avec des organisations autochtones et des représentants du gouvernement du Canada pour discuter de l'état de l'Initiative sur les maisons d'hébergement et les logements de transition pour les Autochtones, y compris les meilleures pratiques et les domaines à améliorer. La réunion a été l'occasion pour les membres de la haute direction des Services aux Autochtones Canada et de la Société canadienne d'hypothèques et de logement d'entendre directement les fournisseurs de services sur les besoins en matière de prévention de la violence et de logement au sein des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. La participation des Métis au comité s'est limitée aux discussions initiales de 2022. Il s'agit de représentantes d'organisations de femmes métisses, Les Femmes Michif et « Infinity Women. »
Services aux Autochtones Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement travaillent avec un comité directeur autochtone composé de représentants du Congrès des peuples autochtones, le comité Femmes, filles et personnes 2SLGBTQI+ disparues et assassinées et de la « National Indigenous Circle Against Family Violence ». Ce comité examine et sélectionne les nouveaux projets de refuges. Parallèlement, l'Initiative sur les maisons d'hébergement pour les femmes et les enfants inuits s'associe à Services aux Autochtones Canada et à la Société canadienne d'hypothèques et de logement avec « Pauktuutit Inuit Women of Canada », en tant que coprésidentes du Comité directeur inuit. Le comité directeur inuit est composé d'organisations de revendications territoriales et de certains refuges inuits. En date de mars 2024, un total de 47 nouvelles propositions ont été sélectionnées par les deux comités : 24 refuges et 23 maisons de transition.
Initiative Voies vers des communautés autochtones sûres
En réponse aux demandes des communautés autochtones pour des solutions de sécurité communautaire autodéterminées, Services aux Autochtones Canada a fourni 123,8 millions de dollars sur cinq ans (2021–22 à 2025–26) pour financer l'initiative Voies vers des communautés autochtones sûres. Cette initiative finance les communautés et les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis (dans les réserves et hors réserve) pour mettre en œuvre des programmes, des interventions et des services conçus par les Premières Nations, les Inuits et les Métis qui améliorent la sécurité et le bien-être des communautés en fonction des définitions des Premières Nations, des Inuits et des Métis des communautés sûres, sécuritaires et résilientes. Elle permet un plus grand contrôle communautaire, l'innovation et des approches alternatives qui reconnaissent l'importance des connaissances et des pratiques traditionnelles pour contribuer à l'amélioration de la sécurité et du bien-être des communautés. Elle soutient aussi spécifiquement les programmes, les services et les interventions qui répondent aux besoins liés à la sécurité et au bien-être des femmes et des filles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ainsi que des personnes 2SLGBTQI+.
En 2023–24, l'initiative Voies vers des communautés autochtones sûres a fourni un financement de 28 millions de dollars à 52 projets de sécurité et de bien-être dirigés par des communautés. Ces projets ont soutenu divers programmes et activités menés par les Premières Nations, les Inuits et les Métis, notamment la création d'un plan de justice pour les femmes autochtones de la Colombie-Britannique, le soutien à l'élimination des obstacles à l'application et à la poursuite des règlements des Premières Nations, la création d'un réseau national de soutien et de sensibilisation des femmes inuites et des programmes de sécurité et de bien-être culturellement pertinents pour soutenir les femmes et les filles autochtones et les personnes 2SLGBTQI+ dans les centres urbains.
3.12. La gouvernance et les capacités, éléments constitutifs du transfert
Les programmes de gouvernance et de capacité autochtones contribuent aux coûts permanents de la gouvernance des Premières Nations tout en fournissant des outils et un soutien aux communautés des Premières Nations et des Inuits pour qu'elles renforcent leur capacité de gouvernance. La modernisation de ces programmes constitue une première étape importante dans le transfert des responsabilités dans tous les domaines de programme.
Modernisation de la gouvernance
Le groupe de travail sur la modernisation de la gouvernance est coprésidé par l'Assemblée des Premières Nations et a travaillé avec des organisations autochtones expertes pour mener des recherches ciblées et élaborer des options pour de nouvelles approches visant à soutenir la capacité de gouvernance des Premières Nations. Ce travail se poursuivra en 2024–25.
Initiative globale de développement communautaire
Grâce à des investissements identifiés dans le budget 2021 de 151,4 millions de dollars sur cinq ans (2022–23 à 2026–27), l'Initiative enveloppante de développement communautaire fournit un soutien global holistique à vingt-deux communautés des Premières Nations participantes à travers le Canada. Dans le cadre de cette initiative, les communautés des Premières Nations participantes déterminent et dirigent la mise en œuvre de leurs priorités en matière de développement communautaire tout en travaillant en étroite collaboration avec le personnel régional de Services aux Autochtones Canada pour établir des partenariats avec les programmes gouvernementaux existants, le secteur privé et les organismes sans but lucratif. L'Initiative travaille avec ces partenaires pour identifier les possibilités de collaboration entre les partenaires et les programmes internes et externes afin d'optimiser le financement des projets, de soutenir le développement des capacités et de réduire les obstacles au développement communautaire grâce à un financement souple.
Exemples d'initiatives globales de développement communautaire en action
Première Nation de Serpent River
La Première Nation de Serpent River a connu des problèmes persistants avec son usine de traitement de l'eau, ce qui a entraîné des avis d'ébullition de l'eau successifs et une infrastructure d'eau insuffisante. En l'absence d'une infrastructure d'approvisionnement en eau fiable, la nation a dû reporter des priorités essentielles en matière de développement communautaire, notamment la construction de logements supplémentaires. La réparation, l'entretien et le remplacement éventuel de l'usine de traitement de l'eau ont donc été identifiés comme leur principale priorité dans le cadre de l'initiative globale de développement communautaire.
En collaboration avec l'équipe de soutien de l'initiative globale de développement communautaire, la nation a formé un partenariat avec le programme d'infrastructure communautaire des Services aux Autochtones Canada et a obtenu des fonds pour couvrir les coûts d'entretien de l'usine. Un montant de 118 030 $ provenant de l'Initiative a été utilisé pour renforcer la capacité de ce projet, ce qui a permis à la nation d'embaucher un gestionnaire de projet d'eau et d'infrastructure pour superviser les travaux initiaux de l'usine. Avec des ressources et des capacités dédiées, la nation a rapidement isolé les principaux problèmes de la station d'épuration, acheté et installé les pièces nécessaires, et rétabli un fonctionnement adéquat. Afin d'assurer la maintenance et l'amélioration continues de l'usine, la nation a ensuite formé trois membres de la communauté à la gestion du traitement de l'eau. Ces techniciens ont travaillé pour amener l'usine à un nouveau niveau, et la nation dispose maintenant d'une eau de qualité parmi les meilleures de la région.
Grâce à l'amélioration de la qualité de l'eau et de l'infrastructure en place, la nation a pu faire avancer ses priorités en matière de logement. En collaboration avec son équipe de soutien, elle a établi des partenariats avec la Société canadienne d'hypothèques et de logement. En juillet 2023, la nation a réussi à obtenir plus de 7,7 millions de dollars dans le cadre de l'Initiative de logement rapide de la Société pour construire sept duplex et deux unités de logement multiplex. La Nation continue de travailler avec son équipe de soutien et ses partenaires de la Société canadienne d'hypothèques et de logement et du Programme d'infrastructure communautaire pour explorer d'autres possibilités de logement.
Première Nation innue de Sheshatshiu
Dans la Première Nation innue de Sheshatshiu, les membres de la communauté avaient un accès limité aux services d'optométrie et devaient souvent parcourir plus de 1 500 kilomètres aller-retour pour recevoir des soins visuels de routine. Ils devaient donc s'absenter longtemps de leur travail, de leur école, de leur famille et de leurs autres responsabilités. Grâce à l'approche de l'initiative, les partenaires ont été réunis avec la communauté pour discuter de ce problème et trouver une solution à long terme.
La Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits s'est engagée à organiser et à prendre en charge les frais de déplacement d'un optométriste qui se rendrait dans la communauté pour offrir des cliniques de la vue régulières, au lieu que les clients se déplacent. Les examens et les lunettes seraient alors facturés au programme des Services de santé non assurés pour les clients admissibles. Cependant, le programme d'investissement de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits n'a pas été en mesure d'accorder la priorité à l'achat de l'équipement, étant donné qu'il a été sursollicité pour d'autres besoins prioritaires. En puisant dans le financement flexible de l'Initiative de développement communautaire global, la nation a pu obtenir 150 000 $ pour l'achat de l'équipement. La première clinique a eu lieu en février 2024, et plus de 100 membres de la communauté ont pu voir leurs besoins en matière de vision satisfaits au sein de la communauté.
3.13. Inscription et adhésion - Projet de loi C-38 et amélioration des services
Projet de loi C-38
En juin 2021, au nom de 16 plaignants individuels, Juristes Power Law a lancé une contestation fondée sur la Charte afin de mettre fin aux inégalités et à l'exclusion auxquelles sont confrontées les familles descendant de personnes qui ont été affranchies en vertu des versions antérieures de la Loi sur les Indiens. Il s'agit de la plainte civile Nicholas c. AGC. D'août à décembre 2022, Services aux Autochtones Canada a organisé des activités de participation pour éclairer la rédaction des amendements législatifs à la Loi sur les Indiens. Le 14 décembre 2022, le projet de loi C-38, Loi modifiant la Loi sur les Indiens (nouveaux droits d'inscription), a été déposé au Parlement. Le projet de loi a atteint l'étape de la deuxième lecture le 20 octobre 2023.
Les modifications proposées garantiraient que les personnes ayant des antécédents familiaux d'émancipation soient traitées de la même manière que celles qui n'en ont pas et permettraient de remédier pleinement aux iniquités législatives liées à l'émancipation. Le projet de loi aborderait également de manière proactive d'autres questions soulevées lors des consultations tenues en 2018–19, notamment la radiation volontaire, l'appartenance à une bande natale et certains termes désuets et offensants dans les dispositions sur les successions de la Loi sur les Indiens relatives aux personnes à charge, où les solutions identifiées lors des consultations et des engagements étaient claires.
Après l'introduction du projet de loi C-38, les séances d'information et l'engagement direct avec les personnes et les organisations intéressées se sont poursuivis.
Amélioration des services
Le Programme des affaires individuelles vise à améliorer la prestation des services en mettant en œuvre des solutions novatrices et en favorisant la collaboration avec les communautés des Premières Nations. Au fur et à mesure de l'avancement des travaux, des renseignements sont disponibles sur le site Web du Ministère à l'adresse suivante : Projet de loi C-38, Loi modifiant la Loi sur les Indiens (nouveaux droits d'inscription).
Consultation : Seuils de vote de la deuxième génération et de l'article 10
Le 20 novembre 2023, Services aux Autochtones Canada a lancé le processus de collaboration sur le seuil de la deuxième génération et les seuils de vote en vertu de l'article 10, un processus de consultation visant à obtenir des solutions législatives recommandées par les Premières Nations sur ces questions.
La ministre des Services aux Autochtones du Canada a invité 22 organisations à participer à un processus consultatif autochtone dans le cadre de l'élaboration conjointe du processus de consultation à venir.
La phase d'élaboration conjointe et d'échange d'informations comprend :
- Le processus consultatif autochtone
- L'initiative de partage d'informations avec les détenteurs de droits
Les activités de consultation et la phase événementielle seront conçues et mises en œuvre sur la base des recherches et des recommandations formulées dans le cadre du processus consultatif autochtone au cours de la phase d'élaboration conjointe et de partage d'informations, ainsi que de tout retour d'information préliminaire de la part des détenteurs de droits autochtones.
Kit d'échange d'informations sur les détenteurs de droits
Un kit de partage d'informations pour les détenteurs de droits a été élaboré pour aider les Premières Nations et les détenteurs de droits autochtones concernés à se préparer aux consultations sur le seuil de la deuxième génération et les seuils de vote de l'article 10.
Le kit vise à aider les détenteurs de droits à se préparer à la consultation en fournissant des données démographiques spécifiques à la communauté et une description solide des questions, à savoir le seuil de la deuxième génération et les seuils de vote de l'article 10. Le kit d'information pour les détenteurs de droits comprend une stratégie de distribution à grande échelle par courrier, par courriel et est accessible en ligne.
À partir de juin 2024, des séances d'information sur le processus de collaboration concernant le seuil de la deuxième génération et les seuils de vote de l'article 10 ont été lancées publiquement sur le site Web du ministère.
Administrateurs d'inscription
Les administrateurs d'inscription dans les communautés des Premières Nations, également connus sous le nom de commis à l'inscription ou sous d'autres titres professionnels, sont des personnes choisies par les Premières Nations pour aider à l'inscription, à l'adhésion et à la délivrance des cartes de statut d'une manière adaptée à la culture des membres de leur communauté.
- La formation en ligne a permis d'améliorer leur soutien afin d'étendre et de renforcer la prestation de services au niveau communautaire et dirigée par les communautés.
- Actuellement, 600 administrateurs d'inscription formés pour aider les demandeurs dans 523 communautés des Premières Nations.
- La formation est offerte sur une base continue afin de tenir compte des nouveaux administrateurs d'inscription ou d'améliorer les connaissances existantes.
- Le nombre de participants à la formation est passé de 273 en 2022 à 311 en 2023.
- 168 administrateurs d'inscription ont été certifiés pour examiner les documents originaux de preuve de naissance pour les demandes d'enregistrement afin de garantir l'authenticité et de mieux aider les demandeurs qui n'ont plus besoin d'envoyer leurs documents originaux par la poste.
Sources de confiance et partenaires désignés
Outre les administrateurs d'inscription, Services aux Autochtones Canada désigne des partenaires de confiance pour aider les personnes dans le processus de demande. Ces organisations aident à combler les écarts en matière de services et à élargir les points de service dans les zones urbaines et autres. Une source fiable est un administrateur de l'inscription désigné, un organisme ou un service du gouvernement provincial, territorial ou fédéral qui peut aider les personnes à remplir une demande d'inscription et de carte de statut. Elles servent de points de service supplémentaires pour élargir l'accès au-delà des bureaux régionaux des ministères, y compris pour les personnes résidant hors des réserves, et soutiennent les efforts plus larges visant à transférer la prestation de services aux partenaires des Premières Nations.
En outre, certaines sources dignes de confiance ont élargi leurs services pour faciliter les demandes d'enregistrement, avec 45 personnes formées avec succès par 11 organisations partenaires. Le ministère développe et finance en permanence de nouveaux partenariats afin de rapprocher les services des personnes et encourage les sources fiables, nouvelles et existantes, à découvrir comment elles peuvent soutenir le processus de demande en envoyant un courriel à sourcesfiables-trustedsources@sac-isc.gc.ca.
De gouvernement à gouvernement
L'engagement intergouvernemental avec les provinces et les territoires, ainsi qu'avec les organisations autochtones nationales, a été une priorité pour le ministère au cours des deux dernières années. En février 2023 et en novembre 2023, la ministre des Services aux Autochtones du Canada a convoqué les dirigeants de l'Assemblée des Premières Nations, de l'Inuit Tapiriit Kanatami et du Ralliement national des Métis, ainsi que les ministres provinciaux et territoriaux responsables des affaires autochtones pour discuter de leur intérêt commun à travailler en collaboration pour combler les écarts socio-économiques et améliorer le bien-être des Premières Nations, des Inuits et des Métis. La première réunion a porté sur la législation relative à la protection des sources d'eau et sur la mise en œuvre du projet de loi C-92, Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Les ministres de l'Environnement et des Services sociaux ont également été invités à cette réunion. Lors de la deuxième réunion, les dirigeants se sont concentrés sur la réconciliation économique, où les conversations ont permis d'identifier un certain nombre de domaines essentiels à l'égalité économique et à la prospérité des peuples autochtones. En outre, la ministre des Services aux Autochtones du Canada continue de plaider en faveur de la prise en compte des perspectives autochtones en participant à des réunions fédérales-provinciales/territoriales organisées par d'autres collègues ministres (sécurité publique, gestion des urgences, santé, etc.).
Dans le domaine de la modernisation de la prestation des services, Services aux Autochtones Canada cordonne et convoque les autres ministères fédéraux et les gouvernements provinciaux et territoriaux. Par exemple, le ministère a travaillé en collaboration avec le Service correctionnel du Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada et les ministères provinciaux des Finances pour aider les personnes à présenter une demande ou pour valider l'inscription des personnes qui souhaitent obtenir des prestations et des services. Certains de ces partenariats permettent également au programme de fournir un soutien ciblé aux populations vulnérables.
Transformation numérique
Services aux Autochtones Canada met en œuvre des solutions numériques afin de moderniser le processus de demande et d'offrir une alternative plus efficace aux demandes sur papier et aux demandes envoyées par la poste. À l'heure actuelle, les demandeurs peuvent présenter une demande de certificat sécurisé de statut indien (carte de statut sécurisée) dans les bureaux régionaux du Canada au moyen d'un processus de demande numérique. Lorsqu'ils utilisent le nouveau processus de demande numérique, les demandeurs âgés de 18 ans ou plus peuvent également choisir de recevoir le paiement de leur traité. En se fondant sur l'expérience des utilisateurs, Services aux Autochtones Canada améliore ce processus dans le but de créer une application en ligne, y compris des services d'inscription t à l'avenir, qui pourront être utilisés à tout moment et en tout lieu, à partir d'un appareil intelligent.
Plus de 19 451 demandes de carte de statut sécurisé ont été reçues par le biais du processus de demande numérique, avec un temps moyen de 8 minutes par demande, contre 20 minutes ou plus pour le processus sur papier.
3.14 Amélioration des services liés au patrimoine et aux fonds fiduciaires
Programme de financement de la gestion des successions et du patrimoine
Programme de financement de la gestion des successions et du patrimoine s'engage à fournir un soutien significatif aux partenaires des Premières Nations qui souhaitent jouer un rôle plus important dans l'administration des successions.
À partir de 2022, une refonte complète du Programme de financement de la gestion des successions et du patrimoine est en cours. Il s'agit maintenant d'un programme annuel dont le financement est stabilisé jusqu'en 2028. Au cours de l'exercice 2023–24, 57 entités autochtones ayant des propositions uniques en matière d'administration des successions ont été financées.
Mise en place de l'équipe d'intervention pour l'établissement des nouvelles successions
À partir de 2022, à la suite de nombreux règlements ayant des répercussions sur les adultes à charge résidant habituellement dans une réserve et sur les successions des personnes décédées alors qu'elles résidaient habituellement dans une réserve, les Services aux Autochtones Canada ont mis sur pied une nouvelle équipe. En 2023, l'équipe d'intervention en matière de règlement des successions a été créée pour compléter le programme des successions par une équipe nationale cohérente et coordonnée au niveau central, qui travaillera directement avec les services autochtones du Canada et les bureaux régionaux de la Couronne, des relations avec les autochtones et des affaires du Nord du Canada.
Cette nouvelle équipe fournira des services successoraux adaptés à la culture, tenant compte des traumatismes, de qualité et opportuns, axés sur les successions touchées par les règlements, pour lesquelles les délais peuvent jouer un rôle important dans l'admissibilité d'une succession à une indemnisation dans le cadre d'un règlement donné.
Bien que coordonnée au niveau central, l'équipe d'intervention pour l'établissement des nouvelles successions a une empreinte nationale, opérant dans chaque région des Services aux Autochtones Canada ou des Relations Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada, et réaffectant ses ressources en fonction de la demande.
Rapatriement des fonds fiduciaires détenus par Services aux Autochtones Canada
Les fonds en fiducie sont tous les fonds collectés, reçus ou détenus en fiducie par Services aux Autochtones Canada à l'usage et au profit des Premières Nations et de leurs membres. Les fonds en fiducie sont conservés dans le Trésor, où sont déposés les fonds publics, conformément à la Loi sur la gestion des finances publiques. Il existe deux types de fonds en fiducie :
- L'argent des particuliers : géré par le Ministère au nom des mineurs inscrits des Premières Nations, des adultes à charge et des successions de certains individus décédés ; et
- L'argent des bandes : géré par le Ministère au nom des Premières Nations conformément aux articles 61 à 69 de la Loi sur les Indiens.
D'importants efforts sont actuellement déployés pour rapatrier ces fonds détenus en fiducie par Services aux Autochtones Canada aux personnes et aux Premières Nations auxquelles ils appartiennent. Au cours de l'exercice 2023–24, l'Initiative de paiement des comptes mineurs et les efforts régionaux conjoints ont permis de rapatrier 1 206 449,59 $ à 253 personnes.
Parallèlement, Services aux Autochtones Canada a tiré parti des pouvoirs existants pour rapatrier l'argent des bandes vers les Premières Nations auxquelles elles appartiennent. Depuis 2006, plus d'un milliard de dollars a été rapatrié aux Premières Nations. Le ministère a depuis élargi et continue d'élargir ses outils de sensibilisation et d'information afin de mieux informer les Premières Nations des diverses options qui s'offrent à elles pour accéder à leurs fonds détenus en fiducie ou les récupérer. Depuis 2022, 35 120 253,06 dollars supplémentaires ont été restitués aux Premières Nations.
3.15. Nouvelle relation fiscale
Services aux Autochtones Canada continue de travailler avec ses partenaires sur la nouvelle relation financière, qui vise à fournir aux Premières Nations un financement suffisant, prévisible et souple. Un élément clé de cette approche est la subvention décennale de la nouvelle relation financière, qui fournit aux Premières Nations admissibles un financement prévisible à long terme, y compris une indexation garantie du financement pour suivre l'augmentation des coûts due à l'inflation et à la croissance de la population. La subvention favorise l'objectif du transfert de services en donnant aux Premières Nations la souplesse nécessaire pour concevoir et mettre en œuvre des programmes qui répondent aux priorités de la collectivité. En 2023–24, 13 Premières Nations supplémentaires ont choisi de signer des ententes de subvention, pour un total de 143 fonctionnant dans le cadre de la subvention, qui ont reçu collectivement 1,36 milliard de dollars via le mécanisme de subvention (contre 1,1 milliard de dollars).
Services aux Autochtones Canada étudie également la possibilité d'étendre l'admissibilité à la subvention aux organismes de prestation de services dirigés par les Premières Nations, tels que les conseils tribaux et les autorités sanitaires. Cela permettrait à un plus grand nombre de Premières Nations de bénéficier de la souplesse et de la prévisibilité de la subvention par l'intermédiaire des fournisseurs de services qu'elles ont choisis.
En 2023–24, le travail s'est poursuivi sur le projet de cadre national axé sur les résultats, en recueillant les commentaires des citoyens des Premières Nations, des experts en données, des dirigeants, des organisations autochtones régionales et des conseils tribaux pour soutenir les rapports socio-économiques dirigés par les Premières Nations. Les rapports « Ce que nous avons entendu » et une infographie sont en cours de finalisation et pourraient servir de base à un cadre permanent dirigé par les Premières Nations, qui pourrait évoluer au fur et à mesure que les Premières Nations développent leurs capacités en matière de données et de statistiques grâce à des phases de travail connexes dans le cadre de l'Approche transformationnelle des données autochtones.
Le ministère étudie également d'autres possibilités avec ses partenaires pour faire progresser la nouvelle relation financière grâce aux recommandations provisoires du comité consultatif mixte de l'Assemblée des Premières Nations et des Services aux Autochtones Canada sur les relations financières, y compris des ententes de financement plus souples et plus stables soutenus par des soutiens institutionnels et des capacités appropriés.
4.0 Envisager le transfert des responsabilités ministérielles avec les partenaires
4.1 Résumé des principaux éléments à prendre en compte pour favoriser le transfert des responsabilités ministérielles
Depuis sa création, Services aux Autochtones Canada a entrepris et poursuit ses efforts pour soutenir le transfert progressif du contrôle aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis et pour faciliter l'autorité de la ministre des Services aux Autochtones Canada établie par la législation. Pour ce faire, il a fallu préparer le ministère à transférer efficacement le contrôle des services aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis par le biais d'une approche cohérente à l'échelle du ministère, en identifiant les principaux éléments à prendre en compte pour favoriser la conclusion des ententes de transfert efficaces et rationalisés. Ces considérations peuvent également apporter de la cohérence à l'éventail des modèles de transfert possibles et à l'état futur d'une relation renouvelée entre les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis et le gouvernement du Canada.
Selon l'article 7 de la Loi sur ministère des Services aux Autochtones dans l'exercice des pouvoirs et des devoirs et fonctions prévus par la présente loi, le ministre doit :
- fournir à des organisations autochtones la possibilité de participer à l'élaboration, à la prestation, à l'évaluation et à l'amélioration des services visés au paragraphe 6(2) ; et,
- en conformité avec tout accord concernant le transfert de responsabilité conclu en vertu de l'article 9, prend les mesures indiquées pour opérer le transfert progressif aux organisations autochtones des responsabilités du ministère en ce qui concerne en ce qui a trait à l'élaboration et à la prestation de ces services.
D'abord et avant tout, ces considérations sont ancrées dans les Principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones et dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui appellent à la reconnaissance du droit inhérent à l'autodétermination et à l'autonomie gouvernementale. Le transfert de la responsabilité ministérielle des services aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis appuie ces droits inhérents. Le ministère reconnaît que, bien que ces considérations facilitent l'exercice du pouvoir de la ministre en vertu de l'article 7 de la Loi sur le ministère des Services aux Autochtones, elles doivent en fin de compte être déterminées avec les partenaires dans le cadre d'accords de transfert négociés. Elles doivent également évoluer et s'adapter aux besoins et aux réalités des membres et des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Certaines de ces considérations comprennent, mais ne sont pas limitées à, ce qui suit :
- Clarifier les rôles et les responsabilités du ministère dans une entente de transfert, en particulier ses fonctions post-transfert ;
- Reconnaître les partenaires de transfert qui, au nom des détenteurs de droits, ont le pouvoir de conclure un accord avec la ministre ;
- Définir avec les partenaires les résultats et les paramètres appropriés pour la prestation des services afin de s'assurer qu'ils sont alignés sur les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis et sur les attentes du gouvernement fédéral, tout en respectant les normes provinciales ;
- Rationaliser les processus ministériels, élaborer des outils pour faciliter le processus de transfert et s'engager à un niveau régional plus large pour traiter les éléments de chevauchement et créer une synergie entre les initiatives de transfert ;
- Explorer et définir avec les partenaires les compétences et les ressources nécessaires à un transfert durable et efficace des responsabilités ministérielles ;
- Définir avec les partenaires les paramètres fiscaux permettant de conclure des accords de transfert de services suffisants et flexibles (en s'inspirant de précédents financiers tels que la nouvelle relation fiscale) ; et
- Explorer et définir avec les partenaires les régimes et mécanismes de responsabilité les mieux adaptés à un nouveau modèle de partenariat après le transfert.
Une approche fondée sur les distinctions est nécessaire pour s'assurer que les relations constitutionnelles et législatives uniques entre la Couronne et les Premières Nations, ainsi qu'entre les Inuits et les Métis, sont reconnues, affirmées et mises en œuvre. Il est essentiel d'adopter, pour le transfert des responsabilités ministérielles, une approche fondée sur les distinctions et culturellement compétente, qui s'appuie sur une analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus) rigoureuse, cohérente et de grande qualité. Pour soutenir ce travail, Services aux Autochtones Canada met de l'avant une stratégie de mise en œuvre afin de s'assurer que l'ACS Plus, culturellement compétente, est appliquée à chaque étape du travail du ministère, y compris lors de l'élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de l'évaluation de toutes les initiatives. L'approche ACS Plus du ministère est basée sur les cadres d'ACS Plus culturellement pertinents des organisations nationales de femmes autochtones. En réponse à l'étude du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie sur le rôle de l'ACS Plus dans le processus d'élaboration des politiques, le ministère a mis sur pied un groupe de travail avec des partenaires autochtones afin de mieux comprendre et influencer la mise en œuvre de l'ACS Plus dans les programmes ministériels. Compte tenu des besoins uniques des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, il n'existe pas de modèle unique permettant de faire progresser le transfert des responsabilités ministérielles aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis.
Ces considérations clés soutiennent également le changement culturel identifié et nécessaire pour mener à bien son mandat et sa vision lors de la création du ministère en 2019. Il s'agit d'adopter de nouvelles méthodes de travail et de modifier la culture générale et l'état d'esprit du ministère afin de respecter son engagement de renoncer au contrôle des processus de prise de décision concernant les services fournis aux communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Les priorités internes du ministère sont axées sur la mise en œuvre de ce changement, d'abord et avant tout en transformant la façon dont le ministère travaille à l'interne, mais aussi en renouvelant ses relations de travail avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Les considérations clés susmentionnées concernant le transfert du contrôle aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ainsi que les priorités internes du ministère pour renouveler ses relations avec ces partenaires, permettent de tenir le ministère responsable de sa conduite historique et des obstacles systémiques qui en résultent.
Au cours de l'exercice 2023–24, le ministère a entrepris une série de dialogues régionaux pour mieux comprendre le paysage du transfert des services du point de vue des partenaires des Premières Nations et pour recueillir les premiers points de vue sur le transfert de la responsabilité ministérielle des services afin de préparer le ministère à ce travail stratégique et à l'engagement futur avec les partenaires. Au cours de ces discussions exploratoires, les partenaires ont mis en évidence plusieurs considérations clés liées aux initiatives de transfert, notamment :
- La compétence : Les initiatives de transfert doivent être fondées sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui met l'accent sur le droit à l'éducation, le droit à ses propres institutions et le droit d'avoir son mot à dire dans la conception et la prestation de ses services ;
- Sur la capacité : L'aptitude à fournir des services dépend largement de la capacité et des ressources disponibles pour fournir des services efficaces et opportuns ;
- Sur l'agrégation : Le transfert de la responsabilité ministérielle des services doit se faire en fonction des priorités et du mandat des Premières Nations à leurs représentants agrégés. Les communautés doivent clairement percevoir les avantages et les résultats des approches de transfert proposées. En outre, l'appropriation du processus par les communautés est un élément clé du processus de transfert ;
- Sur les fonctions résiduelles après le transfert : Bien que la Couronne continue de jouer un rôle de financement, de nouvelles formes de partenariat devront être développées. Par exemple, dans les domaines où les provinces partagent la compétence avec le gouvernement fédéral, les ententes tripartites peuvent être un outil efficace pour clarifier les rôles et les responsabilités (par exemple, l'entente tripartite de la Colombie-Britannique sur le transfert des services de santé) ;
- Sur les normes de service : Dans certains cas, les normes provinciales peuvent ne pas être suffisantes pour assurer la qualité des services que les organisations des Premières Nations espèrent offrir aux communautés. Les perspectives des Premières Nations, y compris les approches de services culturellement sécuritaires, doivent être intégrées dans les discussions sur les normes de services ; et
- Sur la suffisance du financement : La garantie d'un financement suffisant et prévisible sera essentielle pour soutenir l'adoption d'initiatives de transfert.
Comme le souligne le chapitre 2 dans la mise à jour de la mesure 1.27 du plan d'action, le ministère s'efforcera d'examiner ces considérations avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et ce, de façon progressive. La section suivante traite d'un élément important de cet examen : la façon de mesurer les progrès réalisés en matière de transfert.
4.2. Nouvelle approche pour mesurer le transfert des responsabilités ministérielles
Bien que Services aux Autochtones Canada recueille des données de chaque secteur et programme pour rendre compte des progrès des initiatives de transfert existantes, il s'efforce également de répondre à la nécessité d'élaborer conjointement une stratégie globale de mesure et de résultats pour évaluer les progrès réalisés en matière de transfert. Cette section présente cette nouvelle approche de mesure. Il est essentiel d'évaluer et de comprendre comment Services aux Autochtones Canada mesure le succès du transfert des responsabilités ministérielles pour évaluer l'ensemble des progrès réalisés en matière de transfert. Le ministère estime qu'il est nécessaire d'adopter une méthode de mesure commune, élaborée en partenariat avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Cette méthode de mesure doit aligner les méthodologies existantes sur les méthodologies et les visions du monde autochtones et les enrichir afin de mesurer le travail accompli pour combler les écarts socio-économiques et les progrès accomplis dans le transfert des responsabilités ministérielles. Afin de se préparer à cette nouvelle approche et de décoloniser ses systèmes, Services aux Autochtones Canada a entamé des discussions préliminaires avec ses partenaires en vue d'élaborer une stratégie culturellement appropriée, dans l'esprit et l'intention de la réconciliation et du partenariat. En commençant par les Premières Nations, cette stratégie servira éventuellement à élaborer des cadres de mesure et de résultats fondés sur les distinctions, en collaboration avec les partenaires, afin de montrer les progrès réalisés par le ministère dans la transition vers des services dirigés et contrôlés par les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
En pratique, cette approche permettra d'établir une base de référence à l'échelle du ministère pour mesurer les progrès réalisés au fil du temps, ainsi que des objectifs et/ou des résultats qui soutiennent l'objectif stratégique du transfert progressif des responsabilités ministérielles. Elle introduit des mesures cohérentes qui peuvent être suivies d'une année sur l'autre et qui démontrent les progrès accomplis dans le transfert des responsabilités ministérielles vers le contrôle autochtone dans l'ensemble du ministère. Contrairement au cadre ministériel de résultats, un outil de gestion publique utilisé par tous les ministères et agences pour planifier, contrôler et rendre compte des performances, cette stratégie fournit une approche pour mesurer les progrès de la mise en œuvre de la politique dans l'espace politique de transfert pratiquement sans précédent. Elle vise à mesurer les progrès accomplis depuis l'état actuel, où le ministère contrôle les services, jusqu'à l'état post-transfert, où les Premières Nations contrôlent leurs propres services (mesurés par des indicateurs et des résultats élaborés en collaboration avec les partenaires des Premières Nations). L'examen préliminaire de la façon dont le transfert des responsabilités ministérielles peut être mieux mesuré au cours de cette transition pourrait inclure, sans s'y limiter, les indicateurs suivants pour mesurer les progrès :
- Estimation du nombre d'employés affectés aux activités de transfert dans l'ensemble du ministère ;
- Le nombre de « tables » de transfert actives dans les secteurs et les régions ;
- Le niveau d'investissement de Services aux Autochtones Canada dans les activités de transfert, y compris le soutien à l'engagement et les projets qui soutiennent la collaboration et l'exploration des activités de transfert ;
- Le pourcentage de financement qui est versé sous forme de subventions plutôt que de contributions dans le cadre d'ententes exigeant un fardeau de déclaration plus lourd ;
- Le pourcentage de financement versé aux Premières Nations sous forme de subventions pour les initiatives de transfert ; et,
- « L'empreinte » de la Loi sur les Indiens, en tenant compte du nombre de communautés qui ont utilisé les bretelles de sortie, telles que le Cadre de gestion des terres des Premières Nations.
L'approche vise à respecter les commentaires et les recommandations des partenaires des Premières Nations (Comité consultatif mixte sur les relations financières, 2019) sur le maintien d'un minimum d'indicateurs axés sur les résultats afin de ne pas imposer un fardeau excessif en matière de collecte de données aux peuples et aux gouvernements des Premières Nations. Ainsi, elle propose de commencer par des indicateurs pour lesquels des données justificatives sont déjà collectées à l'interne ou accessibles au public. La stratégie est dynamique - un ensemble vivant de mesures de progrès et de réussite qui guide la mise en œuvre et fournit une feuille de route pour vérifier que les initiatives de transfert restent sur la bonne voie. En tant que telle, elle peut être adaptée au fur et à mesure que Services aux Autochtones Canada tire des leçons de ses expériences avec ses partenaires. Cette approche de mesure ne remplacera pas un cadre ou une stratégie distincte pour mesurer le comblement des écarts socio-économiques (p. ex. l'Indice de bien-être des communautés, etc.).
Transition vers des services autodéterminés
Alors que Services aux Autochtones Canada soutient la transition vers des services autodéterminés et dirigés par les Premières Nations, les Inuits et les Métis, les éventuels indicateurs de progrès et de résultats, décidés par le biais d'une approche fondée sur les distinctions, feront partie d'un cadre plus large de politique de transfert de services (en l'élaboration conjointe conformément à la mesure 1.27 du plan d'action). Cette transition sera caractérisée par des étapes progressives vers une approche décolonisée de l'établissement de rapports qui respecte l'autodétermination des Premières Nations, des Inuits et des Métis et soutient la responsabilité première envers leurs citoyens respectifs. Cette approche sera fondée sur le principe de la responsabilité mutuelle, élaborée conjointement et alignée sur les travaux en cours avec les partenaires d'élaboration conjointe sur un cadre de responsabilité mutuelle qui réduit les rapports administratifs au gouvernement du Canada.
L'approche fondée sur les distinctions impliquera l'établissement d'indicateurs globaux et holistiques pertinents pour les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, afin qu'elles puissent raconter leur histoire et rendre compte des résultats et des progrès accomplis à leur manière. Cette démarche est importante, car les partenaires ont déclaré que les indicateurs ou les stratégies de mesure établis par le gouvernement fédéral utilisent et imposent des normes de mesure eurocentriques et coloniales qui ne tiennent pas compte des grandes différences potentielles dans les normes et les valeurs sociales des Premières Nations, des Inuits et des Métis (Gunthro, 2021). L'approche transformationnelle du ministère en matière de données autochtones est un élément clé de ce travail. Dans le cadre de cette initiative, le ministère collabore avec ses partenaires inuits, métis et des Premières Nations afin d'explorer leur vision de la souveraineté des données et de soutenir la création d'une capacité statistique fondée sur les distinctions dans le cadre des fondements du transfert de services. Cette approche reconnaît le rôle essentiel de l'infrastructure de données dans l'élaboration des politiques, la conception des programmes et la prestation des services. Dans le cadre de cette initiative, Services aux Autochtones Canada s'efforce également d'améliorer la capacité du ministère à partager ses données avec ses partenaires autochtones en vue d'un éventuel transfert de données et d'un soutien aux projets de collaboration.
L'approche visant à suivre les progrès réalisés en matière de transfert de responsabilités ne remplacera pas la nécessité d'un cadre distinct mais complet pour mesurer le comblement des écarts socio-économiques et la responsabilité mutuelle. À cet égard, le ministère travaille en étroite collaboration avec l'Assemblée des Premières Nations depuis 2019 sur un cadre national axé sur les résultats dans le cadre des efforts visant à établir une nouvelle relation financière avec les Premières Nations. L'engagement avec les responsables des données des Premières Nations sur ce cadre a permis d'obtenir des informations précieuses qui ont orienté ce travail pour l'aligner sur des initiatives complémentaires dans le paysage des données autochtones. Il met l'accent sur la souveraineté des données autochtones et souligne l'importance pour les Premières Nations de disposer d'une capacité de données suffisante et durable pour contrôler, gérer, protéger et utiliser leurs données de manière efficace. L'engagement a également permis de passer des mécanismes de rapport prescrits par le gouvernement à la fourniture d'un projet de boîte à outils de ressources que les communautés des Premières Nations peuvent utiliser pour développer leurs capacités en matière de données et de statistiques. Cette approche élimine les obstacles qui empêchent les Premières Nations de concevoir et de fournir des services efficaces à leurs peuples, de raconter leur propre histoire, de participer aux processus décisionnels fédéraux sur les questions qui les concernent et de concrétiser leurs visions respectives de l'autodétermination.
Conclusion : Priorités clés pour l'année à venir
Renforcés par les engagements pris dans le plan d'action 2023-2028 de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les objectifs clés mis en évidence dans le présent rapport—combler les écarts socio-économiques et transférer les responsabilités ministérielles aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis —illustrent l'engagement du ministère à établir et à maintenir des relations avec les partenaires et à soutenir les populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis dans la promotion de leur autodétermination.
Les investissements proposés dans le budget 2024 soutiennent ce travail de maintien et d'amélioration des services et appuient les objectifs d'autodétermination avec le financement proposé pour l'enseignement primaire, secondaire et postsecondaire des Premières Nations, la gouvernance de base des Premières Nations et la nouvelle relation fiscale, la santé et le bien-être des enfants, des jeunes, des familles et des communautés autochtones, et les opportunités de développement économique pour les entrepreneurs et les communautés autochtones. Services aux Autochtones Canada soutient et reconnaît les droits inhérents des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis par le biais d'une nouvelle législation. Le dépôt du projet de loi C-61, Loi sur l'eau propre des Premières Nations, élaboré avec les Premières Nations, affirme leurs droits inhérents à l'autonomie gouvernementale, reconnaît l'importance de leur gestion des terres et des eaux et vise à jeter les bases d'une institution de l'eau dirigée par les Premières Nations afin d'aider les communautés à exercer leur compétence pour s'assurer qu'elles disposent d'une eau potable saine pour les générations à venir.
Services aux Autochtones Canada travaillera en partenariat et en collaboration avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis afin d'exercer sa compétence dans les domaines qui leur importent. Le ministère reste déterminé à soutenir les processus menés par les Premières Nations pour s'affranchir de la Loi sur les Indiens, à l'élaboration conjointe des dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondée sur des distinctions et à soutenir la mise en œuvre de services à l'enfance et à la famille dirigés par les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Les réunions sur les priorités communes, comme celle qui a eu lieu entre l'Assemblée des Premières Nations et les ministres du cabinet fédéral au début du mois de juin 2024, montrent l'importance de réunions régulières pour assurer des progrès efficaces sur les priorités communes et soulignent le rôle crucial des perspectives régionales dans l'avancement des besoins et des intérêts des Premières Nations. À l'appui d'une relation renouvelée de nation à nation avec les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, Services aux Autochtones Canada travaillera en étroite collaboration avec ses partenaires en vue d'apporter des améliorations significatives à la vie des familles et des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, sur la base de la reconnaissance des droits, du respect, de la coopération et du partenariat.