Rapport annuel au Parlement 2023

Table des matières

Message de la Ministre

L'honorable Patty Hajdu

J'ai le plaisir de présenter le quatrième rapport annuel au Parlement du ministère des Services aux Autochtones Canada. Ce rapport souligne les progrès réalisés avec nos partenaires Premières Nations, Inuits et Métis pour démanteler les systèmes coloniaux, réduire les écarts socio-économiques et transférer le contrôle des services à nos partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Je demeure engagée à respecter les principes d'honnêteté, d'équité et d'autodétermination alors que nous entreprenons le travail crucial de réconciliation.

Ce rapport fait suite à la publication récente du Plan d'action visant à mettre en œuvre Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en collaboration et en coopération avec les peuples autochtones. Le Plan d'action s'engage à prendre de véritables mesures de transformation pour réparer les préjudices du passé et à reconnaître la gouvernance, la compétence et l'autodétermination des peuples autochtones. Services aux Autochtones Canada est, et continuera d'être, l'un des principaux contributeurs à ce plan d'action dans le cadre d'une approche pangouvernementale. Alors que le gouvernement du Canada a encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs définis dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, nous continuons à travailler avec nos partenaires autochtones en vue d'une réconciliation et d'une véritable équité pour tous les peuples autochtones.

En avril 2023, un accord de règlement final révisé a été conclu entre le gouvernement du Canada, l'Assemblée des Premières Nations (APN) et les représentants des plaignants du groupe Moushoom et Trout, avec l'appui de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Cet accord historique permettra d'indemniser les enfants et les familles des Premières Nations qui ont subi des préjudices en raison du sous-financement discriminatoire des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, ainsi que ceux qui ont été affectés par l'application étroite du principe de Jordan par le gouvernement fédéral. Par le biais d'une réforme à long terme du programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et du principe de Jordan, le gouvernement du Canada continuera à travailler avec ses partenaires autochtones pour éliminer la discrimination systémique et traiter les préjudices du passé.

Le gouvernement fédéral appuie l'autodétermination des peuples autochtones afin de veiller à ce que les enfants autochtones puissent grandir dans des environnements sûrs et sains qui soutiennent leur identité culturelle. Depuis son entrée en vigueur, la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis a permis à 200 groupes autochtones de recevoir un financement pour exercer leur compétence et élaborer leurs propres lois et modèles en matière de services à l'enfance et à la famille. Jusqu'à maintenant, nous avons signé sept accords au Canada, dans quatre provinces, et nous nous attendons à ce que plusieurs autres accords soient conclus en 2024.

Faire face au passé colonial du Canada nécessite également d'appuyer les peuples autochtones dans leur guérison des systèmes de contrôle et de discrimination. En juillet 2022, le Canada a accueilli une visite historique du pape François, durant laquelle le pape a présenté des excuses. Cette visite a été rendue possible grâce aux efforts déterminés des peuples autochtones à travers le pays. Les excuses étaient demandées depuis longtemps par les peuples autochtones du Canada et étaient considérées comme une étape nécessaire pour faire avancer la réconciliation avec les peuples autochtones et mettre en œuvre l'appel à l'action 58 de la Commission de vérité et de réconciliation. Les survivants des pensionnats et leurs familles, ainsi que les familles des survivants qui ne sont jamais retournés chez eux, ont été appuyés par Services aux Autochtones Canada et Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada avant, pendant et après la visite papale. Ce soutien comprenait des ressources pour organiser des activités communautaires, des cérémonies et des voyages pour les survivants, ainsi que l'accès à des services de soutien culturel et émotionnel tenant compte des traumatismes. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires pour mettre en œuvre tous les appels à l'action de la Commission de vérité et de réconciliation et à soutenir les peuples et les communautés autochtones dans leur travail de guérison des traumatismes intergénérationnels et de l'héritage colonial.

Réduire les écarts d'infrastructure entre les peuples autochtones et la population non autochtone reste une priorité pour nous et des mesures importantes ont été prises pour réduire ces écarts. À compter de juin 2023, 142 avis relatifs à la qualité de l'eau potable à long terme ont été levés des réseaux publics dans les réserves depuis novembre 2015. À ce jour, 28 restent en vigueur dans 26 communautés des Premières Nations. De plus, 255 avis à court terme sur la qualité de l'eau potable (en vigueur pour une période de 2 à 12 mois) ont été levés. L'année dernière, nous avons abrogé la Loi sur la salubrité de l'eau potable des Premières Nations de 2013 puisque cette loi n'a pas été élaborée en collaboration avec des partenaires autochtones. Cette abrogation est conforme à l'entente de règlement du recours collectif sur la salubrité de l'eau potable des Premières Nations. Depuis l'abrogation, nous travaillons directement avec les Premières Nations, y compris les Premières Nations signataires de traités modernes et des ententes sur l'autonomie gouvernementale, ainsi qu'avec les organisations des Premières Nations, afin de faire avancer l'élaboration d'une nouvelle proposition de loi qui tienne compte des besoins des Premières Nations. Cette proposition de loi importante s'élabore avec des partenaires autochtones qui aident le Canada à être de meilleurs partenaires dans l'élaboration conjointe de lois et de politiques.

L'éducation des peuples autochtones s'améliore à travers le prisme de l'autodétermination. Le gouvernement du Canada a signé neuf accords régionaux en matière d'éducation qui jetteront les bases des systèmes éducatifs conçus par les Premières Nations. Ces accords en matière d'éducation soutiennent les systèmes éducatifs conçus par les Premières Nations afin d'intégrer les langues, les cultures et les traditions des Premières Nations dans l'apprentissage des élèves. Un exemple parmi d'autres est l'accord signé en juillet 2022 entre Services aux Autochtones Canada et le Conseil en éducation des Premières Nations du Québec, qui permet à près de 5 800 élèves de la maternelle au secondaire dans 22 communautés des Premières Nations d'avoir accès à une éducation culturellement pertinente.

Les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis continuent de faire face à des écarts inacceptables en matière de santé, qui se traduisent par une détérioration de la santé, de la qualité de vie et des décès prématurés. En février 2023, un nouveau financement a été annoncé pour un total de 2 milliards de dollars sur dix ans afin de financer le Fonds d'équité en matière de santé autochtone. Le Fonds sera distribué en fonction des distinctions aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis afin de soutenir leur travail continu pour répondre à leurs besoins uniques en matière de santé. En mars 2023, l'accord de financement décennal avec l'Autorité sanitaire des Premières nations de la Colombie-Britannique a été renouvelé. Cette approche en matière de santé menée par les Premières Nations garantit que les peuples autochtones de la Colombie-Britannique reçoivent des soins de haute qualité, culturellement sûrs et adaptés à leurs besoins.

En plus de se concentrer sur le traitement des inégalités auxquelles sont confrontés les peuples autochtones, Services aux Autochtones Canada envisage des approches plus larges pour transformer les politiques coloniales enracinées dans le racisme et la discrimination. Le projet de loi C-38, présenté en décembre 2022, est un pas en avant longtemps réclamé sur le chemin de la réconciliation, car il vise à remédier aux inégalités fondées sur le sexe dans les dispositions de la Loi sur les Indiens relatives à l'inscription et à l'appartenance à une bande. Les consultations se poursuivent avec les peuples des Premières Nations afin d'élaborer d'autres voies permettant de s'éloigner de la Loi sur les Indiens.

En 2015, le gouvernement fédéral a placé la réconciliation au cœur de son travail. Les initiatives présentées dans ce rapport ainsi que le travail des autres ministères commencent à faire la différence. Bien qu'il reste incontestablement du travail à faire, les données du Recensement montrent que les écarts entre les peuples autochtones et les autres populations du Canada se réduisent en ce qui concerne le revenu global, l'achèvement des études secondaires et la proportion de maisons nécessitant des réparations importantes. Ces premières données sont encourageantes et montrent que les investissements qui soutiennent l'autodétermination commencent à faire progresser l'équité et à réduire les écarts socio-économiques.

Nous continuerons à faire rapport au Parlement sur le travail et l'engagement du gouvernement fédéral pour faire progresser la réconciliation et aider les peuples autochtones dans leurs efforts vers l'autodétermination. J'espère que ce rapport encouragera les parlementaires et tous les Canadiens à continuer à avancer sur cette voie ensemble.

L'honorable Patty Hajdu
Ministre des Services aux Autochtones

Message de la cheffe nationale par intérim de l'Assemblée des Premières Nations

'Qey/Kwe',

En tant que cheffe nationale par intérim de l'Assemblée des Premières Nations (APN), j'ai l'honneur de défendre les droits, les intérêts et les priorités des Premières Nations, conformément aux directives de l'Assemblée des Premières Nations, et de veiller à ce que leurs voix soient entendues et respectées sur les questions touchant leurs nations. Le rapport annuel au Parlement de Services aux Autochtones Canada (SAC) est une occasion importante d'évaluer les progrès et le plan du gouvernement visant à promouvoir la compétence et l'autodétermination des Premières Nations.

Le rapport met en évidence de nombreuses initiatives importantes de la part de SAC. Toutefois, les Premières Nations continuent de se heurter à des obstacles qui les empêchent d'accéder à des données de qualité, fondées sur les distinctions, concernant les programmes et les politiques administrés par SAC pour les Premières Nations. Le soutien aux nouvelles institutions de gouvernance, financières et statistiques des Premières Nations permettra à SAC de s'acquitter de son mandat. En même temps, il aidera les gouvernements des Premières Nations à fournir des services publics de manière efficace et efficiente en fonction de leurs besoins et de leurs priorités. Ce soutien facilitera la transition vers un avenir où les Premières Nations et le Canada partageront conjointement la responsabilité d'améliorer le bien-être des Premières Nations et de réduire les écarts socio-économiques. C'est ce travail essentiel que nous devons accélérer ensemble.

Les Premières Nations ont besoin de processus améliorés pour mettre en place des services de qualité, dirigés par les Premières Nations, ainsi que d'un accès aux terres et d'une capacité et d'un soutien financier appropriés qui tiennent compte de l'inflation, de la croissance prévue et des besoins futurs. Alors que le Canada se prépare à faire face aux conséquences du changement climatique, de la croissance démographique et des innovations telles que l'intelligence artificielle, il est impératif que les Premières Nations reçoivent le soutien nécessaire pour relever les défis mondiaux et contribuer de manière significative à l'économie canadienne.

Afin de soutenir le mandat du ministre visant à réduire les écarts en matière d'infrastructure d'ici 2030, l'APN a collaboré avec SAC et des experts de premier plan de l'industrie pour élaborer le document « Réduire les écarts en matière d'infrastructure d'ici 2030: une estimation collaborative et exhaustive des coûts identifiant les besoins des Premières Nations en matière d'infrastructure et d'investissement ». Estimée à 349,2 milliards de dollars, la réduction des écarts en matière d'infrastructure est un investissement significatif et nécessaire que le Canada doit réaliser conformément à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Réduire les écarts en matière d'infrastructure est un engagement monumental qui nécessite des approches novatrices. Il est essentiel que les Premières Nations aient accès aux infrastructures nécessaires, notamment aux routes, aux services publics, à la connectivité numérique, aux installations et aux logements, afin de favoriser des économies prospères et de jeter les bases des possibilités économiques et de la croissance.

Ce travail ne peut être accompli par SAC seul. Il est nécessaire d'améliorer la coordination entre les ministères fédéraux et de mettre en place des plans et des engagements transparents sur la façon dont SAC participera aux approches pangouvernementales visant à répondre aux priorités qui dépassent les capacités et le mandat d'un seul ministère fédéral. L'APN se réjouit à l'idée de continuer à faire avancer ce travail en faveur des droits inhérents, des titres et des compétences des Premières Nations.

Woliwon/Wela'lin

Joanna Bernard, cheffe nationale par intérim
Assemblée des Premières Nations

Message du président de l'Inuit Tapiriit Kanatami

Les Inuits continuent de subir des inégalités sociales et économiques évitables par rapport aux autres Canadiens, notamment dans le domaine de la santé et du bien-être. Un grand nombre de notre peuple vivant dans l'Inuit Nunangat—la patrie des Inuits—ont des difficultés à accéder aux services de santé, y compris aux services de santé mentale.

À court terme, le gouvernement fédéral doit continuer à soutenir la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuit et l'initiative « Priorité aux enfants inuits » afin de permettre la mise en place de mesures urgentes dans nos communautés pour réduire les écarts en matière d'accès aux services de santé essentiels.

Afin de réduire les écarts systémiques et discriminatoires en matière de l'accès aux soins de santé, il faudra trouver de nouvelles solutions législatives et politiques. La Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et le Plan d'action qui l'accompagne doivent être mis à profit pour mettre fin et prévenir les discriminations dont sont victimes les Inuits

L'ITK a proposé au gouvernement fédéral des solutions pour la mise en œuvre, le contrôle, et l'application des obligations du Canada en matière de droits de l'homme liés aux soins de santé dans l'Inuit Nunangat, solutions que nous avons bon espoir de faire avancer en partenariat avec Services aux Autochtones Canada et d'autres ministères.

Services aux Autochtones Canada continue d'être un partenaire apprécié et efficace au sein du Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne. L'engagement actif et le leadership du ministère au sein du comité seront nécessaires pour réaliser notre engagement commun de mettre fin à la tuberculose dans l'Inuit Nunangat d'ici 2030, ainsi que pour l'élaboration conjointe d'une politique fédérale en matière d'éducation des Inuits, nécessaire pour soutenir le niveau d'éducation des Inuits et l'amélioration des résultats en matière de santé.

Nakummek,

Natan Obed, Président
Inuit Tapiriit Kanatami

Message de la présidente du Ralliement national des Métis

Depuis la signature de l'Accord entre le Canada et la Nation métisse en 2017, la Nation métisse et le gouvernement du Canada ont travaillé ensemble, à la fois en collaboration et en coopération, pour faire avancer les intérêts des citoyens métis dans l'ensemble de la patrie. En contribuant à ce rapport annuel, nous nous réjouissons de mettre en lumière le travail accompli et le partenariat entre le Ralliement national des Métis (RNM) et le Canada.

Malheureusement, les programmes du ministère des Services aux Autochtones excluent encore largement la Nation métisse. Commenter directement ce rapport est difficile pour la Nation métisse, car les transferts de programmes et le démantèlement de la Loi sur les Indiens ne s'appliquent pas de manière significative à notre peuple. Bien que ces démarches soient essentielles pour progresser vers la réconciliation, nous devons également reconnaître que la Nation métisse et nos concitoyens ont des besoins distincts.

Bien que ce rapport reconnaisse les progrès réalisés par le ministère des Services aux Autochtones dans des domaines tels que les services de santé et le développement économique, nous constatons que ces domaines continuent de discriminer intrinsèquement les citoyens métis. Un engagement a été pris entre le Canada, le RNM et nos membres dirigeants, mais les avancées visant à combler ces lacunes dans les programmes demeurent lentes.

Au cours de l'année, le RNM a utilisé le mécanisme bilatéral permanent entre la Couronne et la Nation métisse pour faire avancer les priorités avec le ministère des Services aux Autochtones. Ce mécanisme s'est avéré un outil précieux pour traiter les priorités dans les domaines de l'éducation, de la santé et du développement économique.

Pour améliorer la santé des Métis, la Nation métisse a signé un protocole d'accord avec SAC et travaille sur un sous-accord concernant la santé et le bien-être. Ce sont les premières étapes pour réduire le fossé entre les Métis et les Premières Nations et les Inuits. La Nation métisse cherche à obtenir des investissements à long terme, durables, flexibles et prévisibles dans la santé des Métis pour éliminer les inégalités en matière de santé. La Nation métisse doit pouvoir compter sur des investissements fiables dans les capacités de base en matière de santé pour apporter des changements tangibles dans la vie des citoyens métis. Les transferts fiscaux, par opposition aux processus fondés sur des propositions pour des programmes limités dans le temps, sont nécessaires pour acheminer le financement futur sous forme de subventions. Ces processus de nation à nation respectent l'autodétermination en matière de soins de santé et soutiennent le mandat de transformation des services de santé autochtones.

En outre, l'attention portée à l'éducation des Métis de la maternelle à la 12e année a conduit à l'élaboration d'un plan de travail pour la signature d'un sous-accord spécifique aux Métis d'ici l'automne 2024. Veiller à ce que les enfants et les jeunes métis soient soutenus tout au long de leur parcours scolaire est un élément clé de l'avenir de la Nation métisse au sens large. De nouveaux investissements et un dialogue dans le cadre du processus du mécanisme bilatéral permanent sont nécessaires pour éliminer les obstacles à une éducation équitable dans l'ensemble de la patrie.

Il est également essentiel de soutenir le développement économique et la prospérité de la Nation métisse. Le RMN, en collaboration avec Services aux Autochtones, travaille sur un protocole d'accord financé pour le développement économique et étudie les possibilités d'un futur sous-accord. Ces efforts restent essentiels, car la Nation métisse continue de travailler sans relâche pour soutenir son économie par l'entremise de sociétés de capitaux métisses et d'autres programmes qui sont menacés sans un investissement continu de la part du Canada. Services aux Autochtones Canada doit travailler en partenariat avec la Nation métisse dans le cadre d'une approche fondée sur les distinctions afin de parvenir à une véritable réconciliation économique.

Au cœur de ces questions réside le renouvellement de la relation de nation à nation et de gouvernement à gouvernement entre la Nation métisse et le gouvernement du Canada. Sans une véritable reconnaissance de l'autodétermination de la Nation métisse, il reste difficile de surmonter les inégalités sociales, économiques et culturelles qui persistent entre les Métis et les Canadiens non autochtones.

Pour y remédier, le RNM et les membres dirigeants continueront de travailler pour l'autonomie gouvernementale. Nous savons que les citoyens métis sont mieux servis par les gouvernements métis. Le RNM reste déterminé à défendre, représenter et communiquer les besoins des citoyens métis auprès de Services aux Autochtones Canada. Ensemble, grâce à un partenariat fructueux, nous pouvons construire un avenir meilleur pour les citoyens métis.

Cassidy Caron, présidente
Ralliement national des Métis

Introduction

La Ministre de Services aux Autochtones Canada présente chaque année un rapport annuel au Parlement, conformément à la Loi sur le ministère des Services aux Autochtones. Le rapport annuel a pour but de présenter les mesures prises par Services aux Autochtones Canada pour atteindre deux objectifs clés :

  1. combler les écarts socio-économiques entre les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis et la population non autochtone au Canada, et
  2. transférer la responsabilité des services ministériels aux Autochtones.

Ce rapport donne l'occasion à tous les Canadiens d'être informés sur le travail essentiel du Ministère dans l'accomplissement de son mandat législatif—promouvant la transparence et la responsabilité au sein du gouvernement.

Les trois premiers rapports au Parlement faisaient état des progrès réalisés par le Ministère dans le cadre de diverses activités de transfert de services et mettaient l'accent sur les lacunes dans les services offerts aux partenaires autochtones et sur les efforts déployés par le Ministère pour y remédier. De plus, le rapport de l'année dernière a fait état des progrès réalisés dans le cadre de diverses activités de transfert de services dans l'ensemble du Ministère et présentait une vision pour le transfert complet de la responsabilité des services au contrôle autochtone.

Le rapport annuel 2023 de Services aux Autochtones Canada va plus loin que les rapports précédents en offrant une vision directe, concrète et transparente du transfert de la responsabilité des services vers le contrôle autochtone. Le rapport précise les efforts déployés pour améliorer les mesures et les stratégies visant à réduire les écarts socio-économiques. Lors de la rédaction des grandes lignes de ce rapport, le Ministère a discuté avec les organisations autochtones nationales au cours de l'hiver 2023 afin de recueillir leurs points de vue et de connaître les priorités à aborder dans le rapport. Les priorités des Premières Nations, des Inuits et des Métis, des populations autochtones vivant en milieu urbain, des femmes autochtones et des personnes 2ELGBTQIA+ sont explicitement mises en évidence.

Ce rapport commence par une présentation des statistiques relatives au bien-être des peuples autochtones et aux écarts spécifiques qui continuent d'exister entre les peuples autochtones et la population non autochtone au Canada. Il présente les principaux résultats d'une analyse comparative des données du Recensement de 2021 et des données du Recensement de 2016 utilisées dans le premier rapport au Parlement, en 2020.

Ensuite, le rapport détaille les progrès réalisés en matière de transfert de la responsabilité des services ministériels au contrôle autochtone. Ces mises à jour comprennent de l'information sur le financement, les principales étapes et les engagements ministériels en cours.

Enfin, le rapport décrit le travail effectué au sein du Ministère pour améliorer l'environnement de travail, dans le but de fournir de meilleurs services à la population autochtone. Il souligne notamment à quel point la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones est fondamentale pour son mandat et comment, cette année, le Ministère a contribué à sa mise en œuvre. On trouvera plus d'information à ce sujet dans le Rapport d'avancement annuel et le Plan d'action publiés par Justice Canada. Le rapport se termine par une section prospective soulignant ce qui se passera dans les mois à venir, y compris une discussion sur les nouveaux investissements jusqu'au budget 2023, avec des remarques finales.

Le rapport se termine par une section prospective soulignant ce qui se passera dans les mois à venir, y compris une discussion sur les nouveaux investissements jusqu'au budget 2023, avec des remarques finales.

Remarques sur la terminologie

Pour faire progresser la réconciliation, tous les libellés du présent rapport concernant les peuples, cultures, collectivités autochtones, entre autres, seront pluralisés afin de refléter la diversité des peuples et des cultures autochtones. On mettra la majuscule à la première lettre des peuples autochtones, et on a pris soin d'éviter le langage paternaliste et colonialiste et de privilégier un langage respectueux qui reconnaît le droit à l'autodétermination. Enfin, on évitera d'utiliser les termes historiquement nuisibles et oppressifs, sauf dans le cas où l'on renvoie à des documents historiques, à la littérature, ou à des lois existantes.

Le rapport fait référence au « transfert de services » et à la « réappropriation de compétence » comme deux concepts distincts mais liés qui contribuent à l'objectif global de faire progresser l'autodétermination des Autochtones. Il demeure important de faire une distinction entre :

  1. le transfert des responsabilités ministérielles aux Autochtones au moyen d'une entente entre la Ministre de Services aux Autochtones Canada et les partenaires autochtones et
  2. les efforts déployés par les partenaires autochtones pour se réapproprier la compétence en matière de prestation de services à leurs citoyens et membres par des moyens législatifs.

En vertu de l'article 7(b) de la Loi sur le ministère des Services aux Autochtones, le ministre doit « prendre les mesures indiquées pour opérer le transfert progressif, à des organisations autochtones, des responsabilités du ministère en ce qui a trait à l'élaboration et à la prestation de ces services. » Bien que ce rapport fasse référence au « transfert de responsabilités » tel qu'il est décrit dans la loi ministérielle, cela inclut le transfert de la capacité et du contrôle de la prestation de ces services aux Autochtones. Le transfert des responsabilités ministérielles au contrôle autochtone est l'un des nombreux outils permettant de soutenir les progrès des partenaires autochtones dans la réappropriation des compétences. Services aux Autochtones Canada demeure ouvert et déterminé à clarifier davantage les définitions et l'intention de ces concepts avec ses partenaires.

Services aux Autochtones Canada reconnaît également le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale. Pour éviter toute confusion entre le transfert des responsabilités en matière de services et les accords d'autonomie conclus avec Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, nous utiliserons les termes « autodétermination » ou « transfert des services », sauf dans les cas où il est question d'ententes sur l'autonomie gouvernementale prescrites par la Loi.Note de bas de page 1

Le Ministère fonde sa compréhension d'une élaboration conjointe sur le respect des institutions autochtones autonomes, comme le stipule la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui confirme l'article 18 de la Déclaration, selon lequel « Les peuples autochtones ont le droit de participer à la prise de décisions sur des questions qui peuvent concerner leurs droits, par l'intermédiaire de représentants qu'ils ont eux-mêmes choisis conformément à leurs propres procédures, ainsi que le droit de conserver et de développer leurs propres institutions décisionnelles. » Le Ministère reconnaît et respecte le fait que les partenaires autochtones ont formulé des attentes en matière d'élaboration conjointe, y compris des principes et des bonnes pratiques.

Tout au long du présent rapport, le terme « institution » est utilisé pour désigner les organismes de prestation de services aux Autochtones avec lesquels le Ministère travaille actuellement ou avec lesquels il a l'intention de travailler pour faire progresser l'autodétermination des partenaires autochtones et éliminer les écarts socio-économiques touchant les peuples autochtones au Canada.Note de bas de page 2

Le rapport utilise l'acronyme 2ELGBTQIA+ pour désigner les membres de la communauté aux deux esprits, lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre, queer, en questionnement, intersexuelle et asexuelle. Le signe « + » reconnaît d'autres identités non couvertes par l'acronyme. En outre, le terme « Distinctions+ » est utilisé pour refléter la nécessité de prendre en compte la diversité parmi les Premières Nations, les Inuits et les Métis à travers le Canada, en reconnaissant que les identités et les expériences des peuples autochtones sont façonnées par de nombreux facteurs qui se recoupent, notamment le genre et l'identité sexuelle, l'âge, le handicap, la géographie et le lieu de résidence, le lien avec la culture et la communauté, les histoires uniques et distinctes des communautés, et d'autres facteurs.

Partie 1 : Profil des écarts socio-économiques : Données actualisées sur les écarts socio-économiques entre les peuples autochtones et la population non autochtone du Canada

En 2020, le premier rapport annuel du Ministère au Parlement a mis l'accent sur les indicateurs de référence pour évaluer la nature et l'ampleur des écarts socio-économiques entre les peuples autochtones et la population non autochtone du Canada. Comme le Recensement de la population est effectué tous les cinq ans au Canada, de nouvelles données sur de nombreux indicateurs examinés dans le rapport 2020 sont désormais disponibles à partir du Recensement de 2021.

Alors que ce chapitre présente les faits saillants et un résumé des tendances générales observées dans les écarts socio-économiques, le rapport complet du compendium est disponible sur le site Web de Services aux Autochtones Canada. Le rapport complet du compendium présente un examen plus complet des indicateurs liés au revenu, à l'emploi, à l'éducation, au logement, au placement en famille d'accueil et aux langues autochtones. Le rapport du compendium comprend des analyses supplémentaires et des données désagrégées fondées sur les distinctions pour tous les indicateurs. Les indicateurs liés à l'incarcération sont également examinés à l'aide des données les plus récentes du sondage Services correctionnels pour adultes. Étant donné que de nouvelles données relatives aux domaines de la santé inclus dans le rapport 2020 n'ont pas encore été publiées, les indicateurs de santé sont exclus à la fois de ce chapitre et du rapport d'ensemble. Pour un aperçu complet des principaux indicateurs de chaque domaine, voir l'annexe A.

Il existe depuis longtemps des écarts importants entre les résultats socio-économiques de la population autochtone et ceux de la population non autochtone au Canada. Ces écarts sont le fruit d'une longue histoire de colonialisme, de discrimination et de marginalisation, qui ont eu une incidence profonde sur les peuples autochtones et continuent d'affecter leur vie aujourd'hui. Il est important de mesurer ces écarts socio-économiques. Cela permet de démontrer que les programmes et services existants sont conçus et financés de manière appropriée et de définir de manière claire et transparente ce que signifie le progrès et s'il est réalisé au fil du temps.

Revenu

Dans l'ensemble, le revenu individuel médian était plus élevé en 2020Note de bas de page 3 qu'en 2015 pour tous les groupes autochtones, même en tenant compte de l'inflation. Bien qu'une proportion similaire de personnes ait été employée par rapport à 2016, celles qui avaient un emploi avaient un salaire plus élevé—un revenu supplémentaire de 800 $ à 4 200 $ par an après ajustement pour tenir compte de l'inflation. L'augmentation des revenus s'est accompagnée d'une réduction du nombre de ménages en situation de faible revenu. Un net rétrécissement de l'écart a été observé entre la population non autochtone et chaque groupe de la population autochtone, les écarts se rétrécissant de 31,8 à 46,5 %. Le nombre d'Autochtones vivant dans une situation de faible revenu est passé de 471 560 en 2015 à 335 560 en 2020.

Dans l'ensemble, 136 000 personnes autochtones de moins (60 190 Indiens inscrits vivant dans les réserves, 45 030 Indiens inscrits vivant hors réserve, 8 975 Indiens non inscrits, 2 840 Inuits et 18 965 Métis) vivaient dans une situation de faible revenu par rapport à 2015. Outre la mise en contexte des implications historiques de la pandémie sur le bien-être socio-économique de tous les Canadiens, le Recensement de 2026 sera important pour déterminer s'il y a eu des changements durables de ces lacunes au-delà de la disponibilité de prestations gouvernementales accrues pendant la pandémie de la COVID-19.

Éducation

Parmi les personnes âgées de 25 à 64 ans ayant au moins un diplôme d'études secondaires, une légère réduction des écarts a été observée pour les Indiens inscrits vivant hors réserve et les Indiens non inscrits, tandis qu'une forte réduction de l'écart a été observée pour les Métis. Au total, il y avait 80 280 Autochtones de plus ayant un niveau d'études secondaires en 2021 (925 Indiens inscrits vivant dans les réserves, 26 150 Indiens inscrits vivant hors réserve, 25 545 Indiens non inscrits, 1 730 Inuits et 25 930 Métis). Il est important d'augmenter le nombre de diplômés du secondaire, car il s'agit souvent d'une étape cruciale vers l'emploi et l'enseignement supérieur. Entre 2016 et 2021, l'écart s'est élargi pour tous les groupes autochtones en ce qui concerne la proportion de la population titulaire d'un diplôme universitaire. Bien que 47 980 Autochtones supplémentaires (4 985 Indiens inscrits vivant dans les réserves, 14 630 Indiens inscrits vivant hors réserve, 9 200 Indiens non inscrits, 890 Inuits et 18 275 Métis) aient obtenu un diplôme universitaire depuis 2016, la population non autochtone a enregistré des gains plus importants en matière d'achèvement des études universitaires au cours de la même période.

Logement

La qualité et les conditions de logement (c'est-à-dire le surpeuplement et la nécessité de réparations importantes) se sont généralement améliorées pour la population autochtone entre 2016 et 2021; toutefois, le rétrécissement de l'écart dans la proportion de logements surpeuplés est dû en partie à l'augmentation du surpeuplement dans la population non autochtone. Dans l'ensemble, le nombre de ménages autochtones surpeuplés est resté relativement le même entre 2016 (25 220 logements) et 2021 (25 345 logements). Les Métis et les Indiens non inscrits avaient des proportions de logements surpeuplés inférieures à celles de la population non autochtone en 2016 et en 2021. La proportion de logements nécessitant des réparations majeures s'est également considérablement améliorée. De 2016 à 2021, il y a eu 3 715 logements de moins associés à la population autochtone qui ont nécessité des réparations majeures.

Enfants pris en charge

Les enfants autochtones continuent d'être surreprésentés dans les familles d'accueil. Le Recensement se limitant à dénombrer les logements privés, il n'identifie que les enfants vivant en famille d'accueil dans un logement privé. Il exclut ceux qui sont placés dans des institutions, des foyers de groupe ou d'autres dispositions de prise en charge. La proportion d'Indiens inscrits, d'Indiens non inscrits et de Métis placés en famille d'accueil est restée relativement le même au cours de la période. Il y a eu une augmentation de près d'un point de pourcentage pour les enfants inuits. Il y avait 17 410 enfants autochtones en famille d'accueil en 2016, contre 17 320 en 2021.

Langues

Les langues autochtones constituent un élément vital de la diversité culturelle et linguistique du pays et sont essentielles à l'identité, à la culture et au bien-être des peuples autochtones. Outre les écarts socio-économiques, le déclin de la connaissance des langues autochtones est remarquable. En 2021, plus de 70 langues autochtones étaient parlées au Canada, dont plus de 20 (28,6 %) pour lesquelles 500 personnes ou moins déclaraient les parler comme langue maternelle.Note de bas de page 4 Dans l'ensemble, 243 155 personnes pouvaient tenir une conversation dans une langue autochtone, 188 905 personnes déclaraient avoir au moins une langue maternelle autochtone et 182 925 déclaraient parler une langue autochtone à la maison au moins régulièrement. De nombreuses langues autochtones du Canada sont menacées d'extinction en raison des conséquences du colonialisme, des pensionnats et de la discrimination persistante.

Justice pénale

Les peuples autochtones au Canada continuent d'être surreprésentés dans le système de justice pénale, à la fois comme victimes et comme délinquants. Les rapports sur les admissions en détention sont limités à un identifiant pan-autochtone. Entre 2016 et 2021, la proportion d'adultes autochtones admis dans un établissement correctionnel pour détention provisoire ou condamnés à une peine de détention ou à un programme de surveillance dans la communauté a légèrement augmenté, passant de 29,9 % en 2016 à 31,2 % en 2021. Cependant, le nombre total de ces admissions a diminué considérablement pendant cette même période, le nombre d'admissions pour les adultes autochtones passant de 74 823 en 2016 à 46 633 en 2021, soit une différence de 28 190 personnes.

Regard vers l'avenir

Il est impératif de réduire les écarts socio-économiques entre les peuples autochtones et les Autochtones en matière de revenus, d'emploi, d'éducation, de logement, de placement en famille d'accueil et d'incarcération pour parvenir à la réconciliation. Ces écarts résultent d'obstacles et d'inégalités systémiques qui ont conduit à la marginalisation et à l'oppression des peuples autochtones. Par exemple, s'attaquer aux disparités de revenus peut contribuer à réduire la pauvreté et le chômage dans les communautés autochtones, tandis que l'amélioration du niveau d'éducation peut augmenter les perspectives d'emploi et conduire à des revenus plus élevés. Remédier à la crise du logement à laquelle les peuples autochtones sont confrontés, notamment la surpopulation et le manque d'accès à des logements sûrs et abordables, peut contribuer à améliorer leur bien-être général et leur qualité de vie. La préservation des langues autochtones est également cruciale pour la réconciliation, car elles sont importantes pour la culture et l'identité autochtones. Les efforts de revitalisation linguistique contribuent à promouvoir le maintien et la préservation des langues autochtones, ce qui, à son tour, favorise la compréhension et l'appréciation culturelles. En outre, pour remédier à la surreprésentation des peuples autochtones dans les systèmes de placement familial et de justice pénale, il faut identifier et traiter la pauvreté, les traumatismes intergénérationnels et la discrimination. Des données détaillées et de plus amples renseignements sur ces indicateurs seront disponibles dans le rapport du compendium.

Partie 2 : Faire progresser le transfert de services : Progrès réalisés en matière de transfert et de réduction des écarts socio-économiques dans des domaines de services clés

Pour soutenir efficacement les transitions des Premières Nations vers l'abandon de la Loi sur les Indiens, Services aux Autochtones Canada reconnaît la nécessité de collaborer avec d'autres ministères, comme Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, afin d'adopter une approche pangouvernementale. Le Ministère souligne également l'importance de la collaboration avec d'autres ministères pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

De l'élaboration conjointe de dispositions législatives sur la santé à la signature d'ententes régionales sur l'éducation, en passant par la mise à l'essai de nouvelles approches en matière de services sociaux, l'année dernière, Services aux Autochtones Canada a travaillé en étroite collaboration avec ses partenaires autochtones pour faire avancer le transfert des responsabilités et réduire les écarts socio-économiques. Les sections suivantes mettent en lumière les principaux efforts et les étapes clés dans les domaines de services dont le Ministère est responsable.

2.1 Services à l'enfance et à la famille – Affirmation de la compétence et efforts de réforme

Les enfants et les jeunes autochtones sont surreprésentés dans les foyers d'accueil et ont besoin de services à l'enfance et à la famille culturellement compétents et dirigés par des Autochtones.Note de bas de page 5 Le rapport intitulé « Dénoncer la surreprésentation persistante des enfants des Premières Nations dans les services canadiens de protection de l'enfance », publié par l'Assemblée des Premières Nations, met en évidence cette corrélation dans les termes suivants :

Les enfants autochtones représentent 53,8 % des enfants placés en famille d'accueil au Canada, alors qu'ils ne constituent que 7,7 % de la population infantile.

« le manque de ressources adéquates mises à la disposition des parents des Premières Nations

  • dû au sous-financement persistant des services essentiels
  • crée des facteurs de stress structurels supplémentaires qui échappent au contrôle des familles des Premières Nations.

Étant donné la "tendance à percevoir la pauvreté autochtone comme un symptôme de négligence, plutôt que comme une conséquence de l'échec des politiques gouvernementales", les enfants des Premières Nations risquent davantage de faire l'objet d'une enquête et d'être finalement appréhendés par le système de protection de l'enfance. »Note de bas de page 6

2.1.1 Affirmation de la compétence

Depuis 2020, le Ministère travaille en étroite collaboration avec les dirigeants autochtones désireux d'exercer leur compétence en matière de services à l'enfance et à la famille, conformément à la Loi de 2020 concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis.Note de bas de page 7 En 2022, les étapes suivantes ont été franchies :

  • 125 000 000 $ pour 252 propositions pour le renforcement des capacités visant à appuyer les corps dirigeants autochtones
  • Discussions relatives à une entente de coordination avec 19 corps dirigeants autochtones
  • 9 mécanismes de mobilisation relatifs à la Loi, y compris plus de 56 sessions
  • 2 corps dirigeants autochtones ont adopté leur loi, sans entente de coordinationNote de bas de page 8
  • 58 corps dirigeants autochtones (représentant plus de 90 groupes et communautés) ont envoyé un avis ou une demande d'exercice de leur compétences
  • 4 corps dirigeants autochtones ont adopté une loi dans le cadre d'une entente de coordinationNote de bas de page 9

Dans sa lettre de mandat pour 2021, la Ministre demande au Ministère de « Travailler avec les Premières Nations, les Inuits et la Nation métisse et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour mettre pleinement en œuvre la Loi concernant les enfants, les jeunes, et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, en fournissant du financement prévisible, durable, et à long terme pour les communautés qui souhaitent assumer leur compétence dans les services à l'enfance et aux familles. »

Le Ministère a adopté une approche collaborative pour la mise en œuvre de la Loi par l'entremise de discussions et d'engagements continus avec les partenaires autochtones, les ministères fédéraux et les homologues provinciaux et territoriaux qui fournissent des services à la population autochtone.

Dans l'esprit de l'élaboration conjointe, des structures de gouvernance bilatérales ont été ou sont actuellement mises en place avec les organisations autochtones nationales pour appuyer une vaste mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi afin que de nombreux points de vue soient entendus. Ces structures incluent les éléments suivants :

Protocole conjoint sur la Loi avec l'Assemblée des Premières Nations

Groupe de travail ponctuel sur la protection de l'enfance avec Inuit Tapiriit Kanatami

Protocole d'entente pour un accord Canada-Métis sur les services à l'enfance et à la famille et un futur groupe de travail bilatéral

Groupes de travail fondés sur les distinctions pour élaborer conjointement des stratégies visant à remédier à la surreprésentation des enfants et des jeunes autochtones dans les services de prise en charge

2.1.2 Réforme du programme de services à l'enfance et à la famille et poursuite de la mise en œuvre du principe de Jordan

Le principe de Jordan garantit que les enfants des Premières Nations reçoivent les produits, le soutien et les services dont ils ont besoin dans les domaines de la santé, des services sociaux et de l'éducation. Entre juillet 2016 et février 2023, plus de 2,36 millions d'enfants des Premières Nations ont reçu des services de santé, de soutien et d'éducation.

Parallèlement à ces avancées juridictionnelles, un financement durable et prévisible et des services à l'enfance et à la famille de qualité sont nécessaires pour réduire les écarts socio-économiques.

En 2016, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que le Canada avait fait preuve de discrimination à l'égard des enfants des Premières Nations en sous-finançant les services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et en appliquant une définition étroite du principe de Jordan. Outre la mise en œuvre de la décision et des ordonnances ultérieures rendues par le Tribunal, Services aux Autochtones Canada a travaillé avec les parties plaignantes et d'autres partenaires des Premières Nations pour réformer le programme et mettre fin aux litiges. Le 31 décembre 2021, une entente de principe sur la réforme à long terme du programme de services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et sur une approche renouvelée du principe de Jordan a été conclue. Depuis cette date, les négociations d'un accord de règlement définitif se poursuivent avec l'Assemblée des Premières Nations, la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations, les chefs de l'Ontario et la Nation Nishnawbe Aski. Le 1er avril 2022, le gouvernement du Canada a commencé à mettre en œuvre les premières réformes de programmes visant à réduire le nombre d'enfants des Premières Nations pris en charge. Ces mesures, qui s'élèvent à environ 2,7 milliards de dollars à ce jour, comprennent un financement accru pour la prévention, un financement pour les services de représentation des Premières Nations dans toutes les provinces et au Yukon (plutôt qu'uniquement en Ontario comme c'était le cas auparavant), et pour l'expansion des services de soutien après la majorité pour les jeunes adultes anciennement pris en charge jusqu'à leur 26e anniversaire.

La réforme du programme de services à l'enfance et à la famille des Premières Nations et du principe de Jordan est nécessaire pour remédier au sous-financement discriminatoire et empêcher qu'il ne se répète.

Outre les efforts déployés pour réformer le programme, le gouvernement du Canada a conclu, au début du mois d'avril 2023, un accord de règlement final avec l'Assemblée des Premières Nations et les représentants des plaignants dans les recours collectifs Moushoom et Trout, avec le soutien de la Société de soutien aux services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. L'accord prévoit l'indemnisation de ceux qui ont subi des préjudices en raison du sous-financement discriminatoire du programme et de l'application étroite du principe de Jordan.

L'Initiative : Les enfants inuits d'abord

L'Initiative : Les enfants inuits d'abord est une mesure provisoire qui prévoit 220 millions de dollars sur cinq ans (2019 à 2020 à 2023 à 2024) pendant qu'une approche à long terme est élaborée de manière conjointe pour répondre aux besoins des enfants inuits en matière de santé, de services sociaux et d'éducation. D'avril 2019 à mars 2023, l'Initiative : Les enfants inuits d'abord a atteint 114 500 produits et services approuvés pour les enfants inuits. L'approche actuelle de cette initiative a été conçue pour suivre le Modèle du principe de Jordan, dont la prestation de service est basée sur la demande. Le Canada collabore avec l'Inuit Tapiriit Kanatami, les organisations de revendication territoriale et le Comité national inuit sur la santé pour élaborer une approche à long terme.

2.2 Éducation – Faire progresser les ententes régionales en matière d'éducation

Le Congrès des peuples autochtones a identifié l'enseignement postsecondaire comme une priorité suite à la signature d'un accord avec le Canada en 2019. Par conséquent, les parties ont créé le groupe de travail sur l'enseignement postsecondaire à l'automne 2020. Le groupe de travail identifie les possibilités d'éliminer les obstacles à l'accès à l'enseignement postsecondaire pour les étudiants qui s'identifient comme des Indiens inscrits et non inscrits hors réserve, des Inuits du Sud et des Métis (à l'extérieur de la Nation métisse).

L'éducation est un facteur clé qui contribue à la réappropriation de la langue, de la culture et des moyens de subsistance pour les générations futures. Le Ministère continue d'appuyer l'autodétermination et le transfert de responsabilités en matière d'éducation aux partenaires des Premières Nations, reconnaissant ainsi que les services d'éducation conçus par les Premières Nations et les organisations des Premières Nations pour les étudiants des Premières Nations soutiennent efficacement la réussite des étudiants et la réduction des écarts relatifs au niveau d'éducation.

L'élaboration d'ententes régionales en matière d'éducation guidera le prochain niveau de transfert de services. Neuf ententes régionales en matière d'éducation ont été signées avec les Premières Nations en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick et au Québec.

Des discussions sont en cours avec plus de 50 Premières Nations et organisations éducatives des Premières Nations afin de conclure de nouvelles ententes régionales en matière d'éducation à l'échelle nationale.

« Dans ma carrière, c'est la première fois que j'ai vu une organisation autochtone expliquer son travail de fond au gouvernement fédéral, et que ce dernier a accepté que les Premières Nations soient plus avancées dans leurs analyses que le ministère. »

Denis Gros-Louis, directeur général du Conseil de l'éducation des Premières Nations

Le 14 juillet 2022, les Grands Chefs et les Chefs des 22 communautés membres du Conseil en Éducation des Premières Nations du Québec et de Services aux Autochtones Canada ont signé une entente régionale en matière d'éducation historique à Kahnawà:ke. Cette entente finance un système entièrement conçu par les communautés membres et le secrétariat du Conseil, qui vise près de 5 800 élèves. Cette entente constitue le fruit de dix années de recherche et d'analyse menées par le Conseil, y compris une évaluation approfondie des besoins des étudiants des Premières Nations, en tenant compte de la situation culturelle, linguistique, sociale et géographique des communautés, et en identifiant les obstacles à la réussite des étudiants. Le budget fédéral de 2022 a investi 310,6 millions de dollars sur cinq ans pour mettre en œuvre cet accord. Les partenaires ont déclaré que l'accord garantira « un financement suffisant pour la prestation de services éducatifs du primaire au secondaire par les communautés; l'accès à un enseignement de qualité qui répond aux besoins réels des communautés; une éducation axée sur la culture, la langue, et les réalités sociales et géographiques des communautés; un environnement adéquat qui favorise l'apprentissage sur le territoire; et le renforcement des capacités techno-pédagogiques des enseignants ».Note de bas de page 10

Par l'entremise de l'entente régionale en matière d'éducation du Conseil en éducation des Premières Nations, Services aux Autochtones entend appuyer les partenaires dans :

  • la mise en œuvre d'un programme scolaire culturellement approprié;
  • le recrutement et la fidélisation de plus de 600 professionnels dans le domaine de l'éducation et dans d'autres domaines de spécialisation;
  • l'amélioration de la réussite des étudiants;
  • l'augmentation des taux de rétention des élèves et d'obtention du diplôme d'études secondaires;
  • l'amélioration du financement du transport scolaire, dans le but d'en rétablir le contrôle;
  • l'appropriation du financement de l'éducation par et pour les communautés.

En plus de faire progresser les ententes régionales en matière d'éducation, le travail de collaboration avec les partenaires se poursuit pour faire avancer des priorités telles que l'éducation des adultes afin d'aider les membres des Premières Nations vivant dans les réserves à terminer leurs études secondaires, ainsi que l'éducation postsecondaire des Premières Nations, des Inuits et des Métis. En s'appuyant sur le lancement des stratégies fondées sur les distinctions en 2019, une priorité clé liée à l'éducation postsecondaire est le travail avec les Premières Nations concernant la Proposition de politique sur l'éducation postsecondaire des Premières Nations, qui a été approuvée par les Premières Nations réunies en assemblée en décembre 2021. L'éducation postsecondaire est une priorité pour le Ministère, et nous continuerons à travailler avec nos partenaires sur les moyens d'améliorer les résultats de cet important travail.

Travailler avec les dirigeants métis sur leurs priorités :

En décembre 2022, le Ralliement national des Métis et ses membres dirigeants ont rencontré les ministres du cabinet fédéral pour reconfirmer la mise en œuvre des priorités énoncées dans l'Accord Canada-Nation métisse. Les priorités communes comprennent le développement économique, la santé, le partage des bénéfices, les principes guidant l'élaboration conjointe, la préservation de la langue, l'éducation et les meilleures pratiques pour soutenir la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Des discussions sont en cours afin d'établir des accords auxiliaires pour guider les groupes de travail et les approches politiques en matière de réconciliation économique, d'amélioration de l'accès aux services de santé et de programmes d'éducation primaire et secondaire dirigés par les nations métisses. Sur ce dernier point, la Ministre de Services aux Autochtones Canada s'est engagée à présenter un plan de travail sur un sous-accord portant sur l'éducation primaire et secondaire lors du sommet du premier ministre le 1er juin 2023.

Ces efforts s'appuient sur la collaboration actuelle avec les partenaires métis pour élaborer conjointement une législation sur la santé autochtone, faire progresser la souveraineté des données des Métis, soutenir les sociétés de capitaux métisses et mettre en œuvre la stratégie de la Nation métisse en matière d'éducation postsecondaire.

Le 1er juin 2023, le premier ministre Justin Trudeau et la présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron, ont coprésidé le sommet annuel entre la Couronne et la nation métisse, en présence de ministres fédéraux et de présidents de la Nation métisse au cours de laquelle le premier ministre a réaffirmé l'engagement du gouvernement du Canada pour construire un avenir plus prospère pour tous les citoyens métis. Services aux Autochtones Canada continuera à travailler avec ses partenaires métis pour faire avancer les priorités communes dans l'esprit de cet engagement.

2.3 Santé – Élaboration conjointe des dispositions législatives sur la santé fondée sur les distinctions et progrès vers la transformation dans le domaine de la santé

Des progrès ont été accomplis depuis l'établissement du principe de JoyceNote de bas de page 11 en 2020, qui vise à garantir que tous les Autochtones du Canada bénéficient d'un accès égal et impartial aux services sociaux et de santé et ont le droit d'être en bonne santé physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. Le travail de collaboration visant à améliorer la santé des Autochtones se poursuit grâce à plusieurs initiatives, services et programmes axés sur la santé, notamment le Programme des services de santé non assurés, pour lequel le Ministère demeure engagé auprès des partenaires Premières Nations et Inuits.

2.3.1 Dispositions législatives sur la santé fondées sur les distinctions

La lettre de mandat de la Ministre pour 2021 oriente publiquement et de manière transparente les priorités de la Ministre et l'invite à « Mettre pleinement en œuvre le principe de Joyce et s'assurer qu'il guide le travail d'élaboration conjointe d'une législation autochtone sur la santé fondée sur les distinctions afin de favoriser la présence de systèmes de santé qui respecteront et assureront la sécurité et le bien-être des peuples autochtones. »

Depuis 2021, Services aux Autochtones Canada collabore avec ses partenaires autochtones à l'élaboration de nouvelles dispositions législatives visant à améliorer l'accès à des services de santé de qualité, culturellement adaptés et sûrs. Les partenaires n'ont cessé d'affirmer qu'un tel accès et la poursuite de la lutte contre le racisme autochtone dans les soins de santé sont des priorités essentielles auxquelles le gouvernement du Canada doit s'attaquer. De l'hiver 2021 à l'automne 2022, les partenaires régionaux et nationaux des Premières Nations, des Inuits, des Métis et des partenaires intersectionnels ont mobilisé leurs communautés sur la vision d'une législation relative à la santé des Autochtones fondée sur les distinctions. Le 13 janvier 2023, le Ministère a publié un rapport de synthèse national intitulé Ce que nous avons entendu : Visions pour les dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions. Les partenaires autochtones qui ont apporté leur contribution partagent des idées similaires cette législation. Bien que cette mobilisation ait mis en évidence le fait que certaines Premières Nations ne soutiennent pas la législation proposée ou préféreraient un processus basé sur les traités, globalement, les commentaires reçus reflètent l'espoir et l'optimisme que la législation appuiera les approches des Autochtones, leur souveraineté et améliorera l'équité en matière de santé.

Le Ministère en est maintenant à la phase d'élaboration conjointe et a lancé des tables d'élaboration conjointe pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Ces tables serviront à discuter de l'état de préparation et de l'intérêt des organisations autochtones à prendre en charge divers services de santé. Ces tables se concentreront également sur la transposition afin de traduire ce qui a été entendu dans le cadre de l'engagement en options de dispositions législatives proposées et de soutenir les approches dirigées par les Autochtones pour améliorer l'équité en matière de santé. L'élaboration d'une table conjointe intersectionnelle sur les dispositions législatives en matière de santé qui inclut les voix des Autochtones urbains, des non inscrits et des personnes autochtones vivant en milieu urbain, des femmes autochtones et des personnes 2ELGBTQIA+ et autres voix intersectionnelles est également en cours. Ces tables sont principalement dirigées par des Autochtones, avec des partenaires autochtones de toutes les distinctions+, et abordent des sujets tels que l'autodétermination dans la prestation des services de santé.

Ce que nous avons entendu jusqu'à présent…

Reconnaissance et respect de la diversité des cultures, des besoins, des priorités, des capacités et des défis

La souveraineté et le droit à l'autodétermination des nations sont reconnus et que la conception, l'exécution et le contrôle sont dirigés par les Autochtones

Les services de santé sont sous le contrôle et l'autodétermination autochtones

2.3.2 Modèles de transformation dans le domaine de la santé

Le gouvernement du Canada a investi 107,1 millions de dollars sur trois ans pour poursuivre les efforts visant à transformer la façon dont les communautés des Premières Nations conçoivent et fournissent les services de santé. Ce financement s'est poursuivi au cours du dernier exercice financier pour aider à soutenir ces initiatives.

Annoncé par le premier ministre le 14 avril 2023, le First Nations Health Authority et le gouvernement du Canada ont conclu un nouvel accord de financement de dix ans prévoyant 8,2 milliards de dollars pour soutenir l'approche autodéterminée de la First Nations Health Authority, alors qu'elle fournit, conçoit et administre des services de santé qui répondent aux besoins uniques des communautés des Premières Nations de la Colombie-Britannique. Cet investissement soutiendra l'accord de transfert historique, signé en 2011, par le Conseil de la santé des Premières Nations, le Canada et la Colombie-Britannique.

Des projets de modèles de transformation dans le domaine de la santé sont également en cours au Manitoba, en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse, impliquant 172 communautés des Premières Nations. En 2023, un financement initial a été accordé aux communautés de la Saskatchewan pour inclure de nouveaux projets et fur et à mesure qu'elles explorent des modèles de transformation dans le domaine de la santé pour leurs communautés. Voici des progrès réalisés au cours du dernier exercice financier dans le cadre des projets de modèles de transformation dans le domaine de la santé :

Accords de principe en cours de rédaction au Manitoba

Présentation du modèle de gouvernance de la santé par la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador au printemps 2023

Signature du protocole d'entente en Nouvelle-Écosse au printemps 2023

Ces projets impliquent un engagement fort de la part des organisations des Premières Nations auprès de leurs communautés. Ils soutiennent également les partenariats de collaboration entre le Ministère, les gouvernements provinciaux et les partenaires des Premières Nations, reconnaissant que la collaboration provinciale et territoriale est essentielle à ce processus de transformation.

2.3.3 Fonds d'équité en matière de santé autochtone

Plus récemment, dans le cadre du budget fédéral de 2023, le gouvernement du Canada a réaffirmé son engagement à augmenter le financement en matière de santé des provinces et des territoires de 196,1 milliards de dollars sur dix ans, y compris 25 milliards de dollars pour faire avancer les priorités communes en matière de santé, par l'entremise d'ententes bilatérales conclues avec les provinces et les territoires. L'un des principes clés de ces ententes est l'engagement commun de faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones, en reconnaissant leur droit à un accès équitable et égal à des services de santé de qualité et culturellement sûrs, exempts de racisme et de discrimination, partout au Canada. Ce nouvel investissement fédéral permet un engagement significatif entre les partenaires, y compris les provinces, les territoires et les partenaires autochtones, afin d'identifier des mesures concrètes qui réduisent les écarts, soutiennent les priorités en matière de santé autochtone et se concentrent sur l'élimination des inégalités en matière de santé.

Le budget fédéral de 2023 a également réaffirmé l'engagement de mettre en œuvre le nouveau Fonds d'équité en matière de santé autochtone, qui fournira 2 milliards de dollars sur dix ans pour relever les défis uniques auxquels les Autochtones sont confrontés en matière d'accès juste et équitable à des services de soins de santé de qualité et culturellement sûrs. Le Fonds d'équité en matière de santé autochtone sera fondé sur les distinctions et il est important de noter que cet investissement permettra également de soutenir les partenaires et les communautés qui se remettent de la pandémie de la COVID-19 et qui progressent vers l'équité en matière de santé. Plus précisément, il permettra aux partenaires de s'attaquer aux principales priorités en matière de santé, exacerbées par les retards liés à la pandémie.

Le gouvernement du Canada travaillera avec des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis à travers le pays, ainsi qu'avec les provinces et les territoires, à la conception et à la mise en œuvre du Fonds, en veillant à ce qu'il soit aligné sur les priorités régionales et communautaires en matière de santé dirigées par les Autochtones.

2.4 Développement social – Nouvelles approches aux services sociaux

Pour soutenir les personnes et les familles autochtones, Services aux Autochtones Canada fournit un ensemble de services sociaux, notamment une aide individuelle au revenu, une aide à la vie autonome pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap, ainsi qu'une aide à l'emploi pour les personnes âgées. Les services sociaux sont généralement des programmes fondés sur une formule et liés à des normes de comparabilité provinciales et il est reconnu depuis longtemps que ces programmes doivent être transformés pour mieux répondre aux besoins des partenaires autochtones.

Faits saillants de l'exercice financier 2022 à 2023 :

  • Un complément au Programme d'aide au revenu de 339,2 millions de dollars sur deux ans en 2022 pour s'assurer que les clients admissibles à l'aide au revenu et les personnes à charge vivant dans les réserves aient accès à des services pour faire face à leurs frais de subsistance essentiels et faire la transition vers des possibilités d'emploi et d'éducation. Cette somme comprend 300 millions de dollars pour aider les personnes et les familles à faire face aux facteurs économiques tels que l'inflation et empêcher que les écarts socio-économiques ne s'élargissant.
  • Travailler avec l'Assemblée des Premières Nations et d'autres partenaires des Premières Nations afin d'éclairer les changements futurs des programmes d'aide au revenu qui répondraient aux besoins spécifiques des communautés et soutiendraient l'autodétermination. Les recommandations conjointes sur les options stratégiques ont contribué à l'élaboration de la résolution 07/2022 de l'Assemblée des Premières Nations, Réforme du Programme d'aide au revenu dans les réserves, adoptée en novembre 2022.Note de bas de page 12
  • Travailler avec les Premières Nations du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard qui mènent des recherches, y compris une comparaison du Programme d'aide au revenu dans les réserves et des programmes provinciaux d'aide au revenu, ainsi qu'une analyse des besoins des clients et des fournisseurs de services. Le Ministère continue de travailler avec ces Premières Nations alors qu'elles élaborent des politiques sociales adaptées à leur culture.
  • Soutien à la mobilisation relatives aux soins de longue durée et aux soins continus menées par les Autochtones, qui se sont terminées à l'automne 2022. Cette mobilisation visait à obtenir les commentaires d'un large éventail de partenaires, d'organisations, de provinces, de territoires et de particuliers des Premières Nations et des Inuits sur les éléments d'un continuum de soins de longue durée holistique qui répond à leurs besoins. Les partenaires ont élaboré et validé des rapports de synthèse fondés sur les distinctions. Ces rapports serviront de base à l'élaboration, en collaboration avec les partenaires autochtones, d'options pour un nouveau cadre de soins de longue durée et de soins continus plus holistique et plus sûr sur le plan culturel, fondé sur les distinctions et dirigé par les Autochtones. Dans le cadre de la déclaration économique de l'automne 2022, un montant supplémentaire de 10,1 millions de dollars a été annoncé pour poursuivre l'élaboration conjointe d'options pour un incluant les partenaires métis. La mobilisation dirigée par la Nation métisse devrait débuter en 2023.

2.5 Prestation de services et infrastructures autochtones en zone urbain et hors réserve

Exemples de projets d'infrastructures urbaines :

  • Le Mi'kmaw Native Friendship Centre – construction d'un nouveau bâtiment pour le Mi'kmaw Native Friendship Centre en Nouvelle-Écosse;
  • Fédération Métisse du Manitoba – Red River Métis Youth Resource Centre St. Ambroise – rénovations dele bâtiment du centre de ressources pour la jeunesse métisse de St. Ambroise Red River au Manitoba;
  • Centre centre culturel et de bien-être de l'organisation Ka Ni Kanichihk au Manitoba – agrandissement du bâtiment existant; et,
  • Tunngasugit Inc. Inuit Resource Centre – achat d'un bâtiment de 8 140 pieds carrés et rénovation pour répondre aux besoins critiques d'espace pour le fonctionnement du programme au Manitoba.

Les Programmes urbains pour les peuples autochtones sont explicitement axés sur la population autochtone vivant dans des centres urbains, en transition vers ces centres ou accédant à des services dans ces centres. Ces programmes aident les Premières Nations (inscrites et non inscrites), les Inuits et les Métis qui vivent hors des réserves en soutenant financièrement les organisations autochtones de prestation de services en milieu urbain. Ces organisations aident les individus autochtones à faire face à des réalités urbaines souvent difficiles et complexes. Les programmes fournissent également des fonds aux coalitions afin d'encourager une collaboration continue entre plusieurs administrations gouvernementales, le secteur philanthropique et les organisations autochtones pour donner la priorité aux domaines où les besoins locaux sont les plus importants et de tirer parti des programmes et des sources de financement existants. En outre, les initiatives de programmes en matière de recherche et de collecte de données permettent de mieux comprendre les besoins croissants de la population autochtone urbaine. Les communautés des Premières Nations continuent d'accorder la priorité à l'accès à ces services vitaux pour leurs membres vivant hors des réserves et en milieu urbain.

En juin 2022, le financement pour les Programmes urbains pour les peuples autochtones est devenu disponible à hauteur de 101,1 millions de dollars sur trois ans (2022 à 2023 à 2024 à 2025), dont 71,1 millions de dollars pour renouveler le financement existant, 25 millions de dollars pour une expansion du financement et 5 millions de dollars pour la recherche et la collecte de données.Note de bas de page 13

Outre le financement de la capacité et de la prestation de services, au 31 décembre 2022, 136 projets mineurs et majeurs ont été financés, dont 50 projets d'infrastructure mineurs ont été achevés.Note de bas de page 14

En outre, un appel à propositions pour le financement du volet urbain du Fonds d'infrastructure des communautés autochtones pour les années 2023 à 2024 et 2024 à 2025 a été achevé le 30 décembre 2022.

2.6 Développement économique – Faire avancer un cadre de réconciliation économique

Le budget fédéral 2023 a franchi une étape importante pour faire progresser la réconciliation économique en proposant de fournir 5 millions de dollars en 2023 à 2024 à Services aux Autochtones Canada pour soutenir l'élaboration conjointe d'un cadre de réconciliation économique avec des partenaires autochtones. Le cadre de réconciliation économique s'appuiera sur la vision exposée dans des initiatives récentes menées par des Autochtones, telles que la Stratégie économique nationale pour les Autochtones au Canada, afin de faire progresser la réconciliation économique en tenant compte des besoins, des priorités et des perspectives des peuples autochtones.

La Stratégie économique nationale pour les Autochtones au CanadaNote de bas de page 15 a été lancée en juin 2022 et élaborée par plus de 20 organisations autochtones. Le Ministère reconnaît que pour « parvenir à un engagement et une inclusion significative des peuples autochtones dans l'économie canadienne […], les conditions de base du développement économique et du mieux-être » doivent être réunies dans les entreprises, les communautés et les gouvernements. Le Ministère prend des mesures concrètes pour travailler à la réconciliation économique avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis en soutenant les éléments des quatre voies stratégiques définies dans la stratégie : la population, les terres, les infrastructures et les finances. Il s'agit notamment d'élargir les possibilités de développement économique dans l'espace urbain pour les individus autochtones non- inscrits et vivant en milieu urbains.

La stratégie stipule que le développement économique ne peut être séparé d'autres facteurs ayant une incidence directe sur les résultats socio-économiques, tels que l'éducation, le logement, la santé et l'eau potable. Conformément aux principes fondamentaux de la stratégie, Services aux Autochtones Canada soutient l'amélioration du logement, de l'eau potable et des opportunités économiques dans les communautés autochtones. Le budget fédéral de 2022 a alloué 150 millions de dollars pour accroître les opportunités économiques matures dans les communautés autochtones, et 35 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir davantage la capacité financière, y compris la formation spécialisée dispensée par des organisations autochtones.

Afin d'améliorer les opportunités pour les entreprises autochtones, le gouvernement du Canada a mis en place une obligation pour 97 ministères et agences fédérales de s'assurer qu'un minimum de 5 % de la valeur totale des contrats est détenue par des entreprises autochtones. Cette obligation, qui comprend des rapports publics, est mise en œuvre progressivement sur une période de trois ans, à compter de l'exercice financier précédent. Au 28 février 2023, l'approvisionnement autochtone pour l'exercice 2022 à 2023 atteignait 16,9 %. En outre, Services aux Autochtones Canada s'engage avec des partenaires autochtones à des approches transformatrices de l'approvisionnement autochtone, y compris une proposition d'organisation d'approvisionnement dirigée par des Autochtones et le transfert potentiel de services, notamment le Répertoire des entreprises autochtones, qui est conçu pour aider et soutenir les entreprises autochtones dans la recherche d'occasions d'affaires, y compris l'approvisionnement fédéral. En outre, un nouveau service est désormais disponible par l'intermédiaire de Services aux Autochtones Canada : le navigateur pour les entreprises autochtones. Ce nouveau service offre un point de contact unique qui met en relation les organisations et les entreprises autochtones avec les services et les programmes de différents ministères fédéraux.Note de bas de page 16

2.6.1 Projets pilotes d'enregistrement des terres

Le budget fédéral de 2023 propose 35,3 millions de dollars sur trois ans, à partir de 2023 à 2024, à Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et Ressources naturelles Canada pour l'élaboration conjointe, en collaboration avec le Conseil consultatif des terres, d'un nouveau registre national des terres dirigé par les Premières Nations, qui offrira aux signataires de l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres des Premières Nations davantage de possibilités de réaliser les bénéfices économiques découlant du contrôle local de leurs terres. Services aux Autochtones Canada s'emploie à appuyer la vision exposée dans l'annonce du budget fédéral de 2023.

En outre, un projet pilote de deux ans a été lancé en 2021 pour former les agents du registre des terres des Premières Nations de l'Ontario à l'enregistrement des instruments de terre dans le système d'enregistrement des terres indiennes.

Le projet pilote de l'Ontario continue de bien progresser. Le Ministère collabore avec l'Association des terres autochtones de l'Ontario pour former davantage d'agents et se réunit régulièrement avec l'Association pour discuter des progrès et du plan d'action. En outre, l'Association rédige un guide à l'intention des futurs agents d'enregistrement des terres des Premières Nations.

2.7 Réduire le l'écart en matière de logements et d'infrastructures d'ici à 2030

La prestation de services essentiels aux membres de la communauté repose sur des infrastructures adéquates. En effet, pour assurer leur bien-être quotidien, ils dépendent de l'accès à l'eau potable, d'un logement sécuritaire, du traitement adéquat des eaux usées, d'une électrification fiable, de ponts et de routes.

Réduire l'écart en matière d'infrastructures : les chiffres

Le gouvernement du Canada s'est engagé à réduire l'écart d'infrastructure dans les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis d'ici 2030. À l'appui de cet objectif, depuis 2016 et en date du mois de décembre 31, 2022, le ministère a financé plus de 8,5 milliards de dollars dans 8 342 projets d'infrastructures communautaires, tels que l'eau et les eaux usées, le logement, les établissements d'éducation, les établissements de santé, la gestion des déchets solides et d'autres infrastructures communautaires.

Ces investissements ont un impact; par exemple, depuis novembre 2015 et au 31 décembre 2022, les Premières Nations ont levé 137 avis sur l'eau potable à long terme et ont traité 236 avis à court terme, les empêchant ainsi de devenir des avis à long terme.

Cependant, les communautés des Premières Nations n'ont pas la même protection juridique mise en place par les provinces et les territoires en matière d'eau potable. En réponse, et conformément à l'entente de règlement sur l'eau potable salubre, Services aux Autochtones Canada s'est engagé à élaborer et présenter une nouvelle législation sur l'eau potable et les eaux usées des Premières Nations, en consultation avec ces dernières. À cet effet, au cours du dernier exercice financier, le Ministère s'est directement mobilisé avec les Premières Nations, y compris les nations signataires d'un traité moderne et les nations autonomes, et avec les organisations des Premières Nations, notamment l'Assemblée des Premières Nations, les provinces et les territoires.

De plus, Services aux Autochtones Canada et Couronne- Autochtones et Affaires du Nord Canada ont travaillé en collaboration avec des partenaires autochtones fondés sur des distinctions afin de comprendre les besoins des communautés en matière d'infrastructure afin de réduire l'écart en infrastructure. Le Ministère s'est engagé avec les partenaires des Premières Nations et des Inuits à élaborer conjointement des plans d'infrastructure distincts. Les principales catégories de besoins en infrastructure identifiées par les Premières Nations sont le logement, les infrastructures de transport, l'eau potable, les eaux usées et les services publics, ainsi que les services d'urgence.

Avec l'appui de Services aux Autochtones Canada, l'Assemblée des Premières Nations a également collaboré à l'élaboration d'un rapport exhaustif sur les coûts afin de réduire les écarts d'infrastructure des Premières Nations d'ici 2030. Dans ce rapport, l'Assemblée des Premières Nations estime que le coût pour réduire les écarts d'infrastructure des Premières Nations serait de 349,2 milliards de dollars.

Services aux Autochtones Canada a collaboré avec l'Inuit Tapiriit Kanatami, qui a fait appel aux quatre organisations régionales inuites de revendication territoriale et a présenté un rapport décrivant les projets d'infrastructure prioritaires dans l'Inuit Nunangat. L'Inuit Tapiriit Kanatami a estimé que 55,3 milliards de dollars sur dix ans et 793,7 millions de dollars par an seraient nécessaires pour appuyer les projets prioritaires visant à réduire les écarts d'infrastructure dans l'Inuit Nunangat.

Services aux Autochtones Canada poursuivra ce travail tout au long de l'année 2023 à 2024 en mobilisant les communautés et les organisations des Premières Nations, d'autres ministères et des institutions financières pour définir une nouvelle approche financière audacieuse pour soutenir les infrastructures dans les réserves et pour faire progresser le transfert de responsabilités relatives au logement et à l'infrastructure. Grâce au financement de Services aux Autochtones Canada, les organisations des Premières Nations collaborent à l'élaboration de nouveaux modèles de prestation de services, y compris des services d'infrastructure, qui répondent à leurs divers besoins, priorités et approches. Tous les modèles sont optionnels et doivent être appuyés par les dirigeants.

2.8 Approches locales et régionales de la gestion des urgences et de la sécurité communautaire

2.8.1 Gestion multilatérale des urgences

L'un des principes fondamentaux de la gestion des urgences est que la préparation, l'atténuation, l'intervention et le rétablissement se font au niveau le plus local possible. Services aux Autochtones Canada collabore avec les Premières Nations pour fournir les ressources nécessaires à cette réponse locale aux urgences, y compris les urgences de santé publique. En Saskatchewan, par exemple, le Ministère subventionne les coûts d'un coordonnateur d'urgence dans chaque communauté des Premières Nations, ainsi que dans sept des neuf conseils tribaux en Saskatchewan.

Cependant, certaines situations d'urgence dépassent la capacité des ressources locales et le travail doit être effectué aux niveaux national et régional. Le Ministère continue de collaborer avec ses partenaires autochtones à l'élaboration et à la mise en œuvre d'accords de services multilatéraux. Dans le cadre d'un modèle multilatéral, Services aux Autochtones Canada crée un partenariat avec les provinces et les territoires, ainsi que les Premières Nations pour fournir des services de gestion des urgences.

Le pouvoir des services à grande échelle dirigés par les Premières Nations :

La First Nations Emergency Services Society est au service des Premières Nations de la Colombie-Britannique en ce qui concerne la planification, la formation, les interventions et le rétablissement en cas de crise, qu'il s'agisse d'incendies, de feux de forêt, de gestion des combustibles ou d'inondations.

Elle travaille avec les communautés en fonction de leurs besoins locaux : pour certaines, il peut s'agir d'une aide à la passation de marchés pour soutenir une équipe bien formée et bien intégrée dans une municipalité voisine. Pour d'autres, il peut s'agir d'une formation intensive aux techniques de brûlage naturel afin d'atténuer la propagation des incendies de forêt dans des régions trop éloignées pour utiliser les infrastructures.

La First Nations Emergency Services Society mène de solides exercices de planification au sein des communautés et fournit des formations locales pour stimuler l'emploi tout en assurant une réponse efficace aux situations d'urgence. De plus, en tant qu'organisation à grande échelle, elle peut gérer efficacement le réseau complexe des programmes de financement fédéraux et provinciaux pour lier les services de manière à répondre aux priorités, à la taille, à l'emplacement et à la culture des communautés qu'elle dessert.

La Ministre de Services aux Autochtones Canada a renouvelé son accord de quinquennal de collaboration en matière de gestion des urgences avec gouvernement national de Tŝilhqot'in et la Colombie-Britannique.Note de bas de page 17 Cette entente de collaboration engage toutes les parties à travailler ensemble pour améliorer la gestion des urgences selon quatre piliers que sont la préparation, l'atténuation, l'intervention et le rétablissement. Cela inclut la planification stratégique et opérationnelle, de même que le plan de mise en œuvre, lequel suscitea participation à des opportunités conjointes pour appuyer la gestion des urgences du gouvernement national de Tŝilhqot'in.

Reconnaissant l'importance de la participation des partenaires des Premières Nations à la prise de décisions qui affectent leurs communautés, le Ministère a élaboré un modèle de gouvernance du commandement conjoint avec des partenaires autochtones et la province de l'Ontario, qui a été mis en place pour la première fois pendant la saison des inondations et des incendies de forêt de l'été 2022. L'approche est conçue pour rationaliser le processus depuis la demande d'aide initiale d'une Première Nation jusqu'à une intervention d'urgence coordonnée. Les Premières Nations sont engagées à part entière et égale et, avec tous les partenaires, parviennent à un consensus la gestion des risques, décident et approuvent les ressources nécessaires à la mise en œuvre d'une intervention rapide.

Avec ses partenaires, Services aux Autochtones Canada met également en œuvre un plan d'action de gestion détaillé pour répondre aux recommandations du rapport du vérificateur général de 2022 sur la gestion des urgences dans les communautés des Premières Nations. Les actions prévues comprennent le passage à un modèle de prestation proactif, basé sur la prévention et les risques, et la prise en compte des besoins structurels en matière d'atténuation, et en collaborant avec les Premières Nations, les provinces et les territoires pour établir des ententes de services multilatérales.

Services aux Autochtones Canada poursuit ses discussions multilatérales avec ses partenaires des Premières Nations de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de la Saskatchewan, de l'Ontario et du Manitoba, et prévoit entamer des discussions avec d'autres provinces et territoires au cours de l'année à venir. Le Ministère continuera à faire avancer les discussions avec ses partenaires sur la façon dont il peut mieux appuyer les Premières Nations dans leurs réponses à la gestion des urgences de leurs communautés.

2.8.2 Stratégie climatique

Le changement climatique exacerbe les écarts socio-économiques existants entre les communautés autochtones et la population générale. Les communautés autochtones sont touchées de manière disproportionnée par le changement climatique, notamment par les catastrophes naturelles, les modifications des écosystèmes, les répercussions sur les infrastructures et le développement économique, l'augmentation du coût de la vie et les effets négatifs sur la santé et le bien-être. Cela est dû en partie à des multiples facteurs, notamment leur relation étroite avec les terres et les ressources naturelles et à leur dépendance à leur égard, à leur éloignement géographique, aux inégalités socio- économiques existantes et aux écarts en matière d'infrastructure. Afin de mieux intégrer les considérations climatiques dans ses programmes et services et de mieux coordonner ses contributions aux plans climatiques fédéraux, Services aux Autochtones Canada a lancé sa stratégie de travail sur le changement climatique.

La stratégie vise à appuyer les peuples autochtones à renforcer leur résilience climatique et à mettre en œuvre des actions autodéterminées, en intégrant plus efficacement les considérations relatives au changement climatique dans la conception et la mise en œuvre des programmes et des services ministériels. La stratégie repose sur trois piliers principaux : le renforcement des capacités et de la résilience climatique, la coordination de l'action climatique et le partage des données et de l'information. Elle fournit une orientation politique générale pour relever les principaux défis auxquels sont confrontés les secteurs ministériels en matière de changement climatique, notamment la gestion des données et de l'information, la communication des résultats, la planification des risques climatiques pour les programmes et les services, la gouvernance et la coordination, et la collaboration avec d'autres ministères, des partenaires autochtones et d'autres parties prenantes.

Pour faire face aux menaces du changement climatique, la stratégie contribuera à faire en sorte que le transfert des responsabilités relatives aux communautés autochtones soit basé sur le principe de la résilience et ainsi faire progresser l'action climatique au sein des communautés.

Le Fonds de soutien aux communautés autochtones

Le Fonds de soutien aux communautés autochtones est un fonds fondé sur les distinctions qui a appuyé les communautés des Premières Nations, des Inuits, des Métis, les populations autochtones vivant en milieu urbain, et les Premières Nations vivant hors réserve de mars 2020 à mars 2023. Il a été créé en tant qu'approche souple et sans restriction afin de fournir un financement direct aux dirigeants et aux organisations autochtones pour des solutions communautaires visant à prévenir la propagation de la COVID-19, à s'y préparer et à y répondre. Depuis mars 2020, plus de 2 milliards de dollars ont été alloués au Fonds. Ce montant s'ajoute aux 1,67 milliard de dollars versés par le Ministère au cours de la même période pour des mesures de santé publique telles que la vaccination et les tests dans les communautés des Premières Nations, afin de s'assurer qu'elles ont accès à des soins de santé et qu'elles sont en mesure de continuer à répondre à la nature évolutive de la pandémie.

Le Congrès des peuples autochtones a accédé du financement du Fonds dans le cadre du volet de financement fondé sur les besoins. Par conséquent, le Congrès pourrait utiliser ces fonds pour les distribuer à ses organisations provinciales affiliées afin de répondre aux pressions continues et émergentes dans leurs communautés par l'entremise de diverses activités, notamment la sécurité alimentaire, les campagnes de vaccination, l'hébergement en cas d'isolement, les aides à l'apprentissage en ligne, etc.

2.8.3 Voies vers des communautés autochtones sûres

En avril 2023, environ 85,5 millions de dollars sur un total de 120 millions de dollars sur cinq ans auront été engagés dans 58 projets Voies vers communautés autochtones sûres.

Au-delà des catastrophes naturelles, les communautés sont confrontées à toute une série de défis. Les traumatismes intergénérationnels, la résilience nécessaire pour surmonter ces traumatismes et la détermination à s'attaquer aux barrières systémiques et aux préjugés au sein des systèmes existants sont autant de facteurs puissants pour préserver la sécurité et le bien-être des membres de la communauté. L'initiative Voies vers des communautés autochtones sûres est un programme de subventions et de contributions de cinq ans (2021 à 2026) pour appuyer des projets novateurs conçus par des Autochtones qui améliore la sécurité et le bien-être de l'ensemble de la communauté. Les communautés et organisations des Premières Nations, les signataires d'ententes de traités modernes, les signataires d'ententes d'autonomie gouvernementale, les communautés et organisations inuites, les communautés et organisations métisses et les organisations au service de la population autochtone vivant en milieu urbain et des personnes autochtones 2ELGBTQIA+ sont des participants admissibles à l'initiative.

Le programme Voies vers des communautés autochtones sûres couvre une série de projets, tels que la conception, la prestation et la gestion de services et de programmes de santé physique et mentale, de sécurité et de bien-être culturellement adaptés.

2.9 Efforts pour soutenir les femmes autochtones et les personnes 2ELGBTQIA+

La marginalisation intersectionnelle élargit les écarts socio-économiques de la population autochtone du Canada. Elle met en évidence la résilience et les forces inhérentes nécessaires aux femmes autochtones et aux personnes 2ELGBTQIA+ qui sont nécessaires pour naviguer dans les systèmes d'oppression. Ces systèmes sapent la sécurité physique, sociale et économique en perpétuant la pauvreté et les inégalités en matière de logement, d'éducation et de transport, qui sont aggravés dans les communautés isolées. Les écarts socio-économiques qui en résultent et les systèmes d'oppression qui se chevauchent contribuent à la crise nationale actuelle de la violence fondée sur le genre à l'encontre des femmes et des filles autochtones et des personnes 2ELGBTQIA+ au Canada, laquelle s'enracine dans l'histoire traumatisante et destructrice et dans les effets persistants de la colonisation.

Services aux Autochtones Canada contribue à la mise en œuvre de la stratégie de prévention de 724,1 millions de dollars prévue dans la Voie fédérale concernant les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQIA+ autochtones disparues et assassinées. Cette stratégie vise à élargir l'accès à du soutien culturellement pertinent pour les femmes, les enfants et les personnes 2ELGBTQIA+ autochtones confrontés à la violence fondée sur le genre. En collaboration avec la Société canadienne d'hypothèques et de logement, elle soutient la construction de nouvelles maisons d'hébergement et de logements de transition pour les groupes autochtones dans tout le pays. Récemment, le Ministère a étendu ses pouvoirs pour répondre aux besoins des communautés hors réserve dans les provinces, pour s'assurer que les services soient disponibles pour l'ensemble de l'Inuit Nunangat, des Métis et des communautés autochtones urbaines. Le 8 mai 2023, la sélection de 22 nouveaux projets de maisons d'hébergement et de logements de transition a été annoncée—un investissement combiné pouvant atteindre 103 millions de dollars pour la construction et le soutien opérationnel continu.

Pour soutenir ce travail, le budget fédéral de 2022 a prévu un total de 61,5 millions de dollars sur six ans, à partir de 2022 à 2023, pour compléter les opérations et les programmes au sein du réseau des maisons d'hébergement existant et renforcer les activités de prévention de la violence.

En réponse à la question de la stérilisation forcée et contrainte des femmes autochtones, le Comité consultatif sur le bien-être des femmes autochtones a été créé par Services aux Autochtones Canada en 2019. Dirigées par des Autochtones, les organisations coprésidentes sont les Femmes Michif Otipemisiwak et le Conseil national des sages- femmes autochtones. Services aux Autochtones Canada a accordé du financement à des organisations de femmes autochtones pour qu'elles élaborent des produits d'information sur les droits reproductifs des femmes et commencent à comprendre la portée de la stérilisation forcée et contrainte.Note de bas de page 18

Le Comité consultatif sur le bien-être des femmes autochtones a identifié les priorités d'action suivantes :

  • Mettre fin à cette pratique en faisant la promotion des sages-femmes autochtones et des défenseurs des droits des patients autochtones;
  • Rechercher l'imputabilité en améliorant la collecte des données;
  • Guérir les victimes;
  • Examiner le rôle de la protection de l'enfance dans cette question;
  • Demander la modification du Code criminel;
  • Prévenir la pratique par une formation contre le racisme obligatoire pour les prestataires de soins de santé;
  • Veiller à ce qu'il n'y ait pas d'obstacles au transport médical pour accéder à une sage-femme.

Le Comité a également joué un rôle essentiel en fournissant de la rétroaction sur les investissements, les options d'allocation et les lignes directrices. Dans le cadre de l'investissement global visant à combattre le racisme anti-autochtone dans les systèmes de santé, le gouvernement du Canada a investi 33,3 millions de dollars sur trois ans, à partir de 2021 à 2022 et ce, pour améliorer l'accès à des services de santé culturellement sûrs, particulièrement les services destinés aux femmes autochtones, aux personnes 2ELGBTQIA+, aux personnes en situation de handicap et à d'autres groupes marginalisés susceptibles d'être victimes de discriminations croisées.Note de bas de page 19

En outre, un investissement de 6,2 millions de dollars sur deux ans, à partir de 2022 à 2023, a été financé par le budget fédéral de 2022 pour répondre directement aux besoins des survivants. L'objectif est de soutenir une série d'initiatives de guérison liées au bien-être physique, mental, spirituel et émotionnel des survivants de la stérilisation forcée et contrainte.

2.10 Autres activités clés du Ministère

2.10.1 Enregistrement et délivrance de la carte de statut

Depuis le 1er janvier 2016, le Ministère a imprimé 182 007 certificats sécurisés de statut indien pour des particuliers. Ce nombre a continué d'augmenter, grâce à des processus simplifiés pour améliorer l'accessibilité, aux efforts de modernisation et aux partenariats avec les Premières Nations et d'autres ministères fédéraux. Ce nombre est passé à 385 530 le 1er janvier 2021. Le Ministère constate un intérêt accru, passant de 45 000 cartes délivrées en 2021 à plus de 70 000 en 2022, sur la base d'une population totale enregistrée de 1 063 149 personnes au 31 décembre 2022.

Les obstacles à l'accès à l'identification peuvent avoir des conséquences économiques négatives pour les individus. En aidant les personnes à accéder à l'identification, on peut s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté et de l'exclusion sociale, de prévenir l'itinérance, et de réduire les limites d'accès à l'éducation et à l'emploi.

Services aux Autochtones Canada joue un rôle important en aidant les personnes à obtenir une pièce d'identité en délivrant le certificat sécurisé de statut indien, qui, en tant que pièce d'identité avec photo délivrée par le gouvernement fédéral, permet aux personnes d'accéder à un large éventail d'avantages et de services administrés par les différents paliers de gouvernement ainsi que par le secteur privé, tels que le logement, les soins de santé, l'emploi et l'éducation.

La liste des organismes de confiance désignés par le Ministère pour appuyer le processus de délivrance se trouve sur le site Web de Services aux Autochtones Canada. Le Ministère continue de s'associer aux communautés et aux organisations urbaines pour fournir des services en personne additionnels à ceux qu'il offre déjà. Cela permet un meilleur accès aux services et constitue un tremplin pour le transfert de services.

Plus de 15 partenaires urbains et 600 administrateurs du registre des Indiens basés dans les communautés sont généralement disponibles pour fournir un soutien dans les langues autochtones, gérer le processus de demande et surmonter les obstacles administratifs en ayant une perspective culturellement informée pour accéder à l'enregistrement et à la carte de statut.

2.10.2 Rapatriement des fonds fiduciaires et gestion des biens immobiliers

Services aux Autochtones Canada soutient les Premières Nations désireuses de trouver des solutions de rechange et des options pour accéder, gérer et contrôler les fonds en fidéicommis de la bande. Le transfert de la gestion des fonds en fidéicommis de la bande augmentera la participation des Premières Nations à l'économie canadienne et permettra aux membres des Premières Nations de saisir les occasions d'emploi, de revenu et de création de richesse. En 2022 à 2023, le Ministère a approuvé le déblocage de 157,8 millions de dollars en fonds en fidéicommis de la bande et de 9,1 millions de dollars en fonds fiduciaires des comptes individuels pour les mineurs, les adultes à charge, les adoptés, les descendants et les héritiers manquants ou absents. L'initiative de paiement des comptes de mineurs est une initiative de sensibilisation, d'accueil et de traitement des paiements menée par le Ministère, qui vise à s'assurer que les comptes en fiducie individuels détenus pour des personnes admissibles à recevoir leur argent sont payés le plus rapidement possible, réduisant ainsi le nombre de comptes en fiducie détenus par le Ministère. Depuis le lancement de l'Initiative de liquidation des comptes de mineurs en 2016, le Ministère a payé 1 892 comptes fiduciaires pour un montant de 7 068 931 $.

La gestion des successions survient à des moments particulièrement vulnérables de la vie des personnes endeuillées et constitue une exigence statutaire obligatoire en vertu de la Loi sur les Indiens. Pour appuyer cette exigence légale, 5,9 millions de dollars en financement de contribution ont été mis à la disposition des Premières Nations en 2022 à 2023 pour soutenir les initiatives de transition et de renforcement des capacités en matière de gestion des successions, et 8 721 dossiers de succession ont été complétés.

2.11 Réunir tous les éléments : La gouvernance et la capacité comme éléments constitutifs du transfert

Tous ces services—enfance et famille, éducation, santé, développement social, développement économique, infrastructures, gestion des urgences et gouvernance—reposent sur un réseau de gestion efficace qui n'est pas toujours visible. Le secteur public autochtone fournit un large éventail de services aux communautés autochtones, y compris la prestation de services directs, des fonctions de réglementation et un soutien en matière de politique et de défense des intérêts. La croissance continue du secteur public autochtone favorise le transfert des responsabilités relatives aux programmes et services ministériels au contrôle autochtone. Pour remplir son mandat, Services aux Autochtones Canada aide les gouvernements et les organisations autochtones à acquérir les compétences et les ressources nécessaires pour exercer leur compétence sur des services autodéterminés, selon une gouvernance culturellement adaptée, de saines pratiques d'administration financière et d'audit, des technologies de l'information de pointe et de gestion de l'information, es conseils juridiques, des communications solides, ainsi qu'à l'évaluation et à la mesure du rendement.

La Feuille de route favorise la mise en œuvre des droits des peuples autochtones en proposant des options qui soutiennent l'autodétermination

Autorité

Le projet Feuille de route propose un accroissement des pouvoirs décisionnels et une compétence accrue par le truchement de la LGF.

Capacité

Le projet Feuille de route rehausse la capacité de gouverner grâce à des revenus autonomes et à un soutien institutionnel.

Durabilité

Le projet Feuille de route comprend un cadre de gestion des risques qui répond aux exigences de toutes les parties prenantes ainsi qu'un système d'innovation qui favorise la croissance continue.

Source : Projet la Feuille de route du Conseil de gestion financière des Premières Nations, que le budget 2023 a qualifié d'initiative dirigée par les Autochtones qui fournit une base solide pour faire progresser la réconciliation économique.

À cette fin, le budget fédéral de 2023 a proposé 76,3 millions de dollars en 2023 à 2024 à Services aux Autochtones Canada afin de continuer à soutenir la capacité administrative des gouvernements des Premières Nations et des conseils tribaux qui fournissent des programmes et des services à leurs membres.

Le diagramme ci-dessous présente les éléments constitutifs que Services aux Autochtones Canada considère comme essentiels pour faire progresser l'autodétermination autochtone :

Une vision pour un soutien coordonné
Équivalent textuel pour Une vision pour un soutien coordonné

Réappropriation des compétences et le transfert

  • Ententes assurant la couverture et la direction du transfert des services ministériels au contrôle autochtone.
  • Soutenir la capacité et la souveraineté des autochtones en matière de données – le fondement du transfert de services.

Nouvelle relation financière

  • Instruments, institutions et mécanismes de responsabilité pour un financement suffisant, flexible et prévisible des services d'autonomie gouvernementale.
  • Création d'institutions fiscales, politiques, statistiques et d'audit dirigées par les autochtones.

Cadre de réconciliation économique

  • Réunit les mandats conjoints de prestation de services, de transfert et combe les écarts socio-économiques avec les partenaires autochtones.
  • Inclut des cadres de réconciliation économique dirigés par des autochtones et fondés sur des distinctions.

Modernisation de la gouvernance

  • Examen exhaustif et collaboratif des programmes et du financement fédéraux soutenant la gouvernance de Premières Nations.
  • Outils pour soutenir les compétences et la capacité du secteur public autochtone à concevoir et à surveiller les services.

L'autodétermination axée sur les droits en toile de fond

  • La Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peoples autochtones renforce les impératifs en matière d'autodétermination et de co-développement.
  • Alignement avec d'autres ministères et l'évolution des droits prévus à l'article 35.

Services aux Autochtones Canada continue de collaborer avec ses partenaires pour établir une nouvelle relation financière qui vise à fournir aux Premières Nations un financement suffisant, prévisible et durable.

L'un des éléments clés de cette approche est la subvention décennale de l'initiative Nouvelle relation financière qui fournit aux Premières Nations admissibles un financement prévisible à long terme. La subvention fait progresser l'objectif du transfert de services en offrant aux Premières Nations la souplesse nécessaire pour concevoir et offrir des programmes qui répondent aux priorités de la communauté. En 2022 à 2023, 13 Premières Nations supplémentaires ont choisi de signer des accords de subvention, pour un total de 130 communautés.

Le Ministère étudie également avec ses partenaires d'autres possibilités de faire progresser la Nouvelle relation financière grâce aux recommandations provisoires du Comité consultatif mixte sur les relations financières de l'Assemblée des Premières Nations et Services aux Autochtones Canada, notamment des modalités de financement plus souples et plus stables, soutenues par des mesures institutionnelles et administratives appropriées.

Jumelées à d'autres initiatives de réforme ministérielles portant sur la réconciliation économique et la modernisation de la gouvernance, ces initiatives représentent des éléments de transformation dans les relations entre Services aux Autochtones Canada et ses partenaires autochtones, jetant ainsi les bases de l'autodétermination.

Les partenaires autochtones ont exprimé une vision claire des services autodéterminés. Bien que l'échelle et la portée de leurs approches varient, ils signalent tous que les éléments communs suivant sont essentiels :

  1. la compétence et la responsabilité des services,
  2. un financement suffisant pour la mise en œuvre, et
  3. les compétences et la capacité à concevoir et à superviser la prestation de services.

2.11.1 Groupe de travail sur la modernisation de la gouvernance

Groupe de travail sur la modernisation de la gouvernance

Engagements de financement antérieurs pour réaliser un examen complet du financement actuel du Canada pour la gouvernance autochtone ainsi que des besoins actuels.

Le budget 2023 propose 76,3 millions de dollars en 2023 à 2024 à Services aux Autochtones Canada pour continuer à soutenir la capacité administrative des gouvernements des Premières Nations et des conseils tribaux qui fournissent des programmes et des services essentiels à leurs membres pendant que les travaux de modernisation.

Le groupe de travail sur la modernisation de la gouvernance est coprésidé par l'Assemblée des Premières Nations et Services aux Autochtones Canada. Le groupe de travail a entamé une analyse et une recherche en collaboration avec plusieurs institutions autochtones, praticiens et professionnels de la gouvernance. Cette recherche comprend une analyse des activités et des coûts associés à la gestion financière, à la gestion des ressources humaines, à la planification, à la gestion de l'information et à la technologie de l'information. Ces efforts se poursuivront en 2023 à 2024 et devraient se concrétiser par des recommandations portant sur la modification du Programme de capacité de gouvernance autochtoneNote de bas de page 20 de Services aux Autochtones Canada.

2.11.2 Initiative globale de développement communautaire

L'Initiative globale de développement communautaire offre un soutien global à 22 communautés Premières Nations participantes, sur une période de cinq ans (2022 à 2027). Cette initiative comprend un projet communautaire d'éducation et de formation à l'environnement et à la santé. Cette approche s'éloigne des services des programmes gouvernementaux existants en se concentrant sur la vision et les besoins uniques de chaque communauté pour la mise en œuvre du développement communautaire.

L'Initiative prévoit, par la collaboration horizontale, des discussions sur des réformes potentielles de programmes. Dans cette optique, l'initiative offre des plateformes aux communautés, partenaires, programmes et directions intéressés à participer aux discussions en cours afin de mieux harmoniser et moderniser les programmes existants pour répondre d'avantage aux besoins des Premières Nations. En outre, les communautés participantes cibleront leurs besoins en matière de capacités, qui seront comblés grâce au processus de l'Initiative. Ces possibilités de réforme orienteront les activités liées au transfert de la responsabilité des services à plus grande échelle.

2.11.3 Progresser la souveraineté des données autochtones

Les écarts en matière de données auxquelles sont confrontés les peuples autochtones sont persistantes et bien documentées. Dans le même temps, des données solides auxquelles toutes les parties peuvent se fier deviendront encore plus importantes au fur et à mesure que le transfert de services progressera. Les gouvernements ont besoin de données ventilées, fondées sur des distinctions, qui fournissent des preuves des besoins multidimensionnels et des forces uniques des peuples autochtones pour affecter efficacement les ressources afin de soutenir l'égalité réelle et de réduire les écarts socio- économiques. Les capacités nécessaires pour collecter, gérer et utiliser efficacement les données sont importantes pour permettre aux gouvernements et aux organisations autochtones de concevoir et de mettre en œuvre des programmes, des politiques et des services efficaces pour leurs peuples.

En 2019, l'Approche transformationnelle des données autochtones a été lancée dans le cadre de l'engagement du Canada à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. L'Approche se concentre sur l'amélioration de la capacité des données autochtones à soutenir les forces inhérentes, la résilience et les systèmes de connaissances des peuples autochtones en tant qu'élément fondamental de l'autodétermination autochtone.

Soutenue par un financement antérieur, la phase 1 (2022 à 2023 à 2024 à 2025) a commencé. L'Approche devrait prendre au moins trois phases et six ans de développement et aboutira à une capacité statistique dirigée par les Premières Nations, les Inuits et les Métis sous la forme de institutions, organisations ou fonctions fondées sur les distinctions et structurées et gouvernées en fonction des besoins et des perspectives propres à chaque groupe de distinctions.

Il est important de noter que le travail de développement entrepris au cours de la phase 1 aidera à déterminer comment les institutions statistiques basées sur les distinctions pourront répondre aux besoins des diverses sous-populations au sein de chaque groupe de distinctions—comme les peuples autochtones vivant dans les zones urbaines—dans le but de garantir que tous les gouvernements et organisations autochtones disposent des données dont ils ont besoin pour fournir des services à leurs peuples et se sentent visibles et bien représentés dans le système statistique national du Canada.

Renforcer les capacités des Premières Nations en matière de données

Stratégie de gouvernance des données des Premières Nations

La stratégie de gouvernance des données des Premières Nations vise à établir un réseau national de centres de gouvernance de l'information, gérés par et pour les Premières Nations.

Les centres fourniront des données et des services statistiques à leurs communautés, aux gouvernements et aux organismes de prestation de services.

L'objectif est de donner aux Premières Nations l'infrastructure nécessaire pour contrôler, détenir et exploiter leurs données, en exerçant leurs droits à l'autodétermination et à l'autonomie, y compris la souveraineté en matière de données.

Depuis 2018, Services aux Autochtones Canada finance le Centre de gouvernance de l'information des Premières Nations et ses partenaires régionaux pour coordonner l'élaboration d'une stratégie nationale de gouvernance des données dirigée par les Premières Nations.

En mars 2020, le Centre de gouvernance de l'information des Premières Nations et ses partenaires ont publié un rapport complet intitulé Stratégie de gouvernance des données des Premières Nations. En avril 2021, dans le cadre de l'Approche transformationnelle des données autochtones, le Centre de gouvernance de l'information des Premières Nations et ses partenaires régionaux ont reçu 51,1 millions de dollars sur trois ans (2022 à 2023 à 2024 à 2025) pour poursuivre l'élaboration de la stratégie et commencer à la mettre en œuvre.

Dans le cadre de la phase 1 de l'Approche transformationnelle des données autochtones, les travaux visant à faire progresser la Stratégie de gouvernance des données des Premières Nations ont commencé :

Phase 1

L'équipe de champions des données des Premières Nations est créée pour concevoir des plans directeurs pour les Centres de gouvernance de l'information

Des plans directeurs doivent être créés pour concevoir les organes de gouvernance et établir les priorités en matière de capacités

Phase 2

Construire ces centres sur la base des plans élaborés lors de la phase 1

À l'échelle nationale, l'équipe de champions des données invite les organisations partenaires dirigées par les Premières Nations à définir leurs besoins prioritaires et à établir des cadres de collaboration avec les ministères fédéraux sur la gouvernance, l'accès, le partage et la transition des données. Le réseau national des centres de gouvernance de l'information dirigés par les Premières Nations est un pilier essentiel de l'approche transformationnelle des données autochtones, qui aide les Premières Nations à répondre à leurs propres besoins en matière de données lors du transfert de services et à participer à des systèmes d'information plus solides et plus inclusifs afin de réduire les lacunes en matière de données.

Renforcer les capacités des Inuits en matière de données

Les Inuits ont beaucoup travaillé sur leurs besoins en matière de données et de recherche, notamment dans le cadre de la Stratégie nationale inuite sur la recherche de 2018 et de leurs travaux en cours pour mettre en œuvre le sondage national inaugural sur la santé des Inuits Qanuippitaa?. Soutenus par un financement de 4 millions de dollars sur trois ans (de 2022 à 2023 à 2024 à 2025), les Inuits, sous la direction de l'Inuit Tapiriit Kanatami, coordonnent les efforts des quatre organisations régionales inuites de revendication territoriale et du Conseil circumpolaire inuit du Canada afin d'élaborer une stratégie de données inuite par laquelle les Inuits peuvent exprimer leur vision de l'établissement d'une capacité de données durable et à long terme pour répondre aux besoins uniques des Inuits au sein de l'Inuit Nunangat et dans l'ensemble du pays. Ce travail s'alignera sur la politique de l'Inuit Nunangat, la soutiendra, et s'appuiera sur la stratégie nationale inuite sur la recherche de l'Inuit Tapiriit Kanatami 2018, en particulier sur la priorité numéro 4, qui consiste à « assurer l'accès, la propriété et le contrôle des données et de l'information par les Inuits ».

Renforcer les capacités des Métis en matière de données

Le Ralliement national des Métis et la Fédération métisse du Manitoba étudient comment des données culturellement pertinentes, soutenues par une capacité de données durable et dirigée par les Métis, pourraient compléter le travail de transformation qu'ils entreprennent dans des domaines tels que la gouvernance, le logement, la santé et les services aux enfants et aux familles. Un financement de 4 millions de dollars sur trois ans (2022 à 2023 à 2024 à 2025) est alloué à l'élaboration de stratégies de données pour les Métis, dont 3 millions de dollars ont été alloués au Ralliement national des Métis et à ses organisations membres pour soutenir l'élaboration d'une stratégie de données pour la Nation métisse, et 1 million de dollars a été alloué à la Fédération métisse du Manitoba pour soutenir l'élaboration d'une stratégie de gouvernance des données pour les Métis de la rivière Rouge, qui identifiera leurs besoins à long terme en matière de données et de capacité de données.

Travailler avec les dirigeants inuits sur leurs priorités :

La mise en œuvre de la Politique sur l'Inuit Nunangat par les programmes, les services et les politiques de Services aux Autochtones Canada demeure une priorité pour le Ministère. Alors que le secrétariat responsable de la politique sur les Inuit Nunangat de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada soit chargé de superviser la mise en œuvre de la politique, Services aux Autochtones Canada travaille dans l'esprit de cette politique à la prestation de ses programmes et de services.

La Politique sur l'Inuit Nunangat officialise l'approche du gouvernement fédéral à soutenir l'autodétermination des Inuits dans le contexte de programmes et de politiques spécifiques. Elle ouvre la voie à un développement conjoint entre les Inuits, les organisations et les ministères et organismes fédéraux pour déterminer les mécanismes les plus efficaces pour appliquer cette politique.

La Politique sur l'Inuit Nunangat offre des possibilités de renforcement et de transformation des politiques et des programmes du Ministère en appliquant une approche distincte; elle est un outil s'ajoutant aux accords et aux protocoles conclus avec les partenaires inuits en complétant et en clarifiant des approches inuites distinctes; et elle fournit une orientation pour travailler en collaboration—y compris l'élaboration conjointe—avec les partenaires inuits.

Les principes d'élaboration conjointe ont été rédigés par les Inuits et le Ministère et approuvés par les dirigeants du Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne en 2022. La finalisation de ces principes est une réalisation notable du groupe de travail sur les priorités législatives. L'utilisation de ces principes renforcera à la fois le partenariat entre les Inuits et la Couronne et les résultats du Comité.

Le 13 octobre 2022, Services aux Autochtones Canada a lancé le processus d'élaboration conjointe avec les partenaires inuits (Inuit Tapiriit Kanatami, régions inuites et Pauktuutit) afin de faire progresser l'élaboration de dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions, en tant que sous-groupe de travail responsable de la priorité santé et bien-être du Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne.

En outre, la sécurité alimentaire reste un domaine prioritaire pour la santé et le bien- être pour le Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne. Avec l'Inuit Tapiriit Kanatami, Services aux Autochtones Canada copréside le groupe de travail sur la sécurité alimentaire de l'Inuit-Couronne et continue de soutenir l'avancement des produits livrables communs liés à la mise en œuvre de la stratégie sur la sécurité alimentaire de l'Inuit Nunangat.

Partie 3 : Favoriser l'excellence ministérielle : Renforcer la responsabilité, la sécurité, la compétence culturelle, l'inclusion et le progrès

3.1 Appels à une plus grande responsabilité de Services aux Autochtones Canada envers les peuples autochtonesNote de bas de page 21

À mesure que Services aux Autochtones Canada travaille avec des partenaires autochtones pour transférer le contrôle des responsabilités ministérielles, ce que nous considérons comme une « réussite » changera également. En effet, le Ministère mesure actuellement les progrès accomplis dans la prestation de ses programmes et services au moyen du Cadre ministériel de résultats, un outil de gestion publique utilisé par tous les ministères et organismes pour planifier, contrôler et rendre compte du rendement, afin d'assurer la transparence et la responsabilité au sein du gouvernement.

Services aux Autochtones Canada et l'Assemblée des Premières Nations travaillent ensemble depuis 2017 à l'élaboration d'un Cadre national axé sur les résultats dans le contexte de l'établissement d'une nouvelle relation financière avec les Premières Nations. L'objectif de ce cadre serait de mesurer à l'échelle nationale, d'une manière qui reflète la vision globale et les valeurs des Premières Nations, le progrès réalisé pour réduire les écarts socio-économiques entre les Premières Nations et la population non autochtone au Canada.

Une ébauche du Cadre a été préparée et une mobilisation ciblée avec les dirigeants et les organisations des Premières Nations sur l'objectif et la conception du Cadre sont en cours, après quoi l'ébauche du Cadre sera peaufinée et finalement validée par l'entremise d'une résolution de l'Assemblée des Premières Nations.

Bien que le Ministère continue d'utiliser les cadres de mesure existants, tels que le Cadre ministériel des résultats et le Cadre national axé sur les résultats, les partenaires autochtones ont fait part de la nécessité d'élaborer conjointement un cadre global de mesure et de résultats afin de mesurer le progrès réalisé à réaliser le transfert des responsabilités des services ministériels et de rendre le Ministère responsable de ses actes. Pour ce faire, Services aux Autochtones Canada doit prendre en compte les éléments suivants :

  1. l'état actuel des résultats et des approches de mesure;
  2. l'état de transition dans lequel le Ministère doit élaborer de manière conjointe une stratégie de résultats et de mesure qui le rend imputable;
  3. l'état final, où les groupes autochtones contrôlent la conception, la prestation et la gestion des programmes et des services.

3.1.1 Vers des services autodéterminés : Élaboration conjointe d'approches de mesure pour la transition vers une prestation de services dirigée par les Autochtones

État initial : Financement ou prestation directe de services et contrôle de la conformité

Responsabilité hiérarchique basée sur les responsabilités de gestion financière du Ministère

Rapports axés sur la conformité

De nombreux facteurs tendent vers le remplacement par un nouveau système

Transition vers le transfert de services

Élaboration conjointe d'indicateurs et de sources/ outils de données pour répondre aux besoins réciproques en matière de responsabilisation

Passage à un financement basé sur les résultats

État final : Services autodéterminés

Dirigés par les Autochtones sur la base des priorités des communautés

La participation du Ministère est largement remplacée par la gouvernance autochtone locale, régionale et nationale

Renseignements partagés avec le Ministère uniquement dans le but de suivre les écarts socio-économiques et d'ajuster le financement en fonction de cadres tels que le Cadre national axé sur les résultats

Les principes suivants guideront le travail de Services aux Autochtones Canada pour atteindre l'état final :

  • Des stratégies de résultats et de mesure élaborées conjointement : Élaboration d'indicateurs en collaboration avec les partenaires autochtones, classés par ordre de priorité et ventilés en fonction des distinctions, des variations socio-économiques régionales et des facteurs intersectoriels.
  • Une évaluation du soutien aux capacités, à la gouvernance, à la compétence et à la suffisance du financement : Répondre aux besoins en matière de capacités et mettre en place une structure de gouvernance solide.
  • Une orientation par d'autres cadres clés : notamment le Cadre national axé sur les résultatsNote de bas de page 22 et le cadre « Mesurer pour s'épanouir ».Note de bas de page 23

Alors que Services aux Autochtones Canada reconnaît que l'élaboration conjointe de cadres de résultats et de mesure pour suivre le progrès réalisé en matière de transfert de services est importante pendant la période de transition vers le transfert de responsabilités, il admet que ces cadres ne remplacent pas la nécessité d'un cadre global pour mesurer la réduction des écarts socio-économiques. Au cours du prochain exercice, le Ministère entend commencer à discuter d'un tel cadre de mesure commun avec ses partenaires, en harmonisant les méthodologies actuelles avec les méthodologies autochtones.

3.2. Créer un environnement de travail interne culturellement compétent, sûr et inclusif

Au cours du dernier exercice financière, Services aux Autochtones Canada a pris des mesures concrètes en vue du transfert des services ministériels aux Autochtones. Parallèlement, des efforts ont été déployés pour créer un environnement de travail culturellement compétent, sûr et inclusif. La promotion d'un environnement interne sûr et inclusif aide le Ministère à servir efficacement les populations autochtones.

3.2.1 Création du bureau de l'ombuds

La santé et le bien-être des employés du Ministère sont des facteurs importants pour la prestation de services de qualité aux communautés.

À l'automne 2022, la Sous-ministre de Services aux Autochtones a créé le bureau de l'ombuds, qui offre un espace permettant aux personnes de discuter de problèmes en milieu de travail, de les aborder et de les résoudre sans crainte de représailles, en plus de soutenir une culture ministérielle bienveillante et de fournir des observations et des recommandations sur les tendances et les problèmes qui requièrent une attention particulière. Le bureau fournit des services en utilisant une approche centrée sur l'humain et tenant compte des traumatismes, guidée et inspirée par les façons autochtones de savoir, de faire et d'être, et s'efforce de créer un espace sûr où les employés sont habilités à trouver des solutions pratiques à leurs problèmes.

Le bureau de l'ombuds héberge également le Secrétariat pour l'inclusion, la diversité, l'équité et l'accessibilité. Ce modèle unique au sein du gouvernement du Canada garantit que les voix, les perspectives et les préoccupations des employés sont reconnues et prises en compte par des actions significatives et pertinentes. Cette relation innovante reconnaît que l'inclusion, la diversité, l'équité et l'accessibilité devraient être une lentille que nous appliquons à tout le travail que nous faisons pour améliorer le bien-être des employés à tous les niveaux de l'organisation.

Le Secrétariat fait office d'organe de mise en œuvre pour aider le Ministère à identifier, démanteler et prévenir la discrimination en milieu de travail à l'aide d'une approche intersectionnelle. Il soutient l'administration du groupe de travail sur l'inclusion, la diversité, l'équité et l'accessibilité et du conseil de direction, et coordonne l'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action sur l'inclusion, la diversité, l'équité et l'accessibilité et la lutte contre le racisme pour le Ministère. Le Secrétariat travaille également dans l'examen des programmes, politiques et services nouveaux et existants afin de soutenir une culture d'appartenance et de lutter contre le racisme, la discrimination et l'oppression individuels, institutionnels et systémiques.

3.2.2 Plan d'action des Sous-ministres de Services aux Autochtones Canada et Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada pour le recrutement, la rétention et le développement des employés autochtones

Relever les défis et les obstacles systémiques auxquels sont confrontés les employés autochtones au sein de la fonction publique reste une priorité pour Services aux Autochtones Canada. C'est dans cette optique que le Ministère, en partenariat avec Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, a lancé le Plan d'action conjoint des Sous-ministres sur l'inclusion des Autochtones. Les travaux préparatoires de ce plan ont commencé au début de 2021 et ont été officiellement approuvés par les employés autochtones en 2022. Ce plan a été élaboré en réponse aux nombreuses voix et recommandations des employés autochtones et comprend un large éventail de mesures à prendre.Note de bas de page 24

Ce projet est le fruit d'une collaboration entre le Secrétariat des employés autochtones, le Conseil des voix autochtones et la Direction générale de la main-d'œuvre autochtone. Ce plan trace la voie à suivre avec diverses mesures qui garantiront que les ministères s'efforcent de répondre aux priorités suivantes :

  • Priorité 1 : Lutter contre le racisme anti-Autochtone au sein de Services aux Autochtones Canada et de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada.
  • Priorité 2 : Soutenir l'engagement des employés autochtones.
  • Priorité 3 : Augmenter le nombre d'espaces culturellement sûrs dans tout le pays.
  • Priorité 4 : Établir une stratégie de marque et de communication pour les initiatives en matière de ressources humaines.

Bien que le travail dans le cadre de ce plan d'action soit déjà bien avancé dans de nombreux secteurs et de nombreuses régions, le progrès sera suivi grâce à l'élaboration d'un tableau de bord du Plan d'action qui fournira des mises à jour annuelles sur l'état d'avancement de la mise en œuvre du Plan d'action.

3.2.3 Plan d'accessibilité

Services aux Autochtones Canada a élaboré et publié son plan d'accessibilité triennal pour commencer à éliminer et à prévenir les obstacles dans tous les domaines afin de favoriser l'inclusion et la pleine participation en situation de handicap. Le plan décrit les moyens concrets par lesquels le Ministère s'engage à améliorer l'accessibilité, notamment :

  • Augmenter la représentation des personnes en situation de handicap, réduire les délais d'attente pour les mesures d'adaptation et soutenir la progression de carrière;
  • Former davantage de gestionnaires à leur rôle et à leurs responsabilités dans le cadre des mesures d'adaptation;
  • Développer et promouvoir des outils tels que le passeport d'accessibilité, qui permettra de mieux soutenir les employés en situation de handicap en enregistrant leurs besoins en matière d'aménagements, de sorte qu'ils n'aient pas à répéter leurs demandes lorsqu'ils changent de poste;
  • Réaliser une étude sur les systèmes, les politiques et les pratiques en matière d'emploi et la promotion de pratiques d'embauche plus inclusives;
  • Promouvoir un changement de culture pour rendre les événements plus accessibles en veillant à ce qu'une interprétation en langue des signes soit proposée, que des formats et des outils accessibles soient utilisés et que des transcriptions écrites soient disponibles.

Le Ministère continuera à recevoir les commentaires des personnes en situation de handicap afin de rendre compte de ses progrès et de continuer à s'adapter pour améliorer encore l'accessibilité pour tous.

3.3 Mise en œuvre de l'analyse comparative entre les sexes plus

L'analyse comparative entre les sexes plus est une composante essentielle du mandat de Services aux Autochtones Canada et ce, pour contribuer à rendre les politiques, les programmes et les services plus adaptés aux besoins des divers groupes et individus autochtones. Le Ministère a continué à travailler à sa mise en œuvre par la mise en place l'unité de coordination de l'analyse comparative entre les sexes plus, appelé le Centre de responsabilité au sein du Secteur des politiques stratégiques et des partenariats. À ce jour, l'équipe s'est concentrée sur la systématisation, l'intégration et le renforcement des capacités pour des analyses comparatives entre les sexes plus culturellement compétentes, de même qu'à jouer un rôle de remise en question des préparées en soutien aux principales initiatives ministérielles. Le Ministère travaille avec des partenaires autochtones pour développer et améliorer la compétence culturelle de l'analyse comparative entre les sexes notamment par l'intermédiaire du comité consultatif sur le bien-être des femmes autochtones.

3.4 Contribution de Services aux Autochtones Canada à la mise en œuvre de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits autochtones

La Loi sur le ministère des Services aux Autochtones s'engage dans son préambule à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et définit des orientations claires sur la collaboration avec les partenaires et institutions autochtones et sur le transfert de responsabilités et de services à ces derniers.

Services aux Autochtones Canada appuie la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en mettant en place des éléments fondamentaux pour soutenir le contrôle des programmes et des services par les communautés, par la conception conjointe de programmes et de services et le transfert continu des responsabilités des services ministériels. Tous ces éléments sont essentiels pour promouvoir l'autodétermination et accroître l'équité—des objectifs clés de la Loi.

Services aux Autochtones Canada a pris une part active aux efforts interministériels menés par le ministère de la Justice pour soutenir la mise en œuvre de la Loi. Il a notamment contribué à l'élaboration d'un plan d'action en collaboration et en coopération avec les peuples autochtones. Un certain nombre de mesures de transformation liées au mandat de Services aux Autochtones Canada ont été incluses dans le plan d'action.

Services aux Autochtones Canada collabore également avec le ministère de la Justice pour veiller à ce que ses lois actuelles et futures soient conformes à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Un exemple récent est le dépôt, en décembre 2022, du projet de loi C-38, qui vise à remédier aux inégalités dans les dispositions de la Loi sur les Indiens relatives à l'inscription et à l'appartenance à une bande. La présentation du projet de loi est le fruit d'un engagement étroit avec les partenaires autochtones, y compris les organisations de femmes autochtones.

Pour plus d'information sur les engagements pris par Services aux Autochtones Canada en vue de la mise en œuvre de la Déclaration, veuillez consulter le Rapport d'avancement annuel du ministère de la Justice sur la mise en œuvre de la Loi et du Plan d'action relatifs à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Conclusion : Priorités pour l'année à venir

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones est le fondement de la façon dont Services aux Autochtones Canada travaillera avec ses partenaires autochtones à l'avenir. S'appuyant sur l'esprit et l'intention de la Déclaration, Services aux Autochtones Canada travaillera avec ses partenaires pour faire avancer une série d'initiatives, en offrant notamment des outils concrets de mise en œuvre de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, l'élaboration conjointe des dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions, l'avancement des projets de transformation dans le domaine de la santé, et le soutien des travaux en cours pour réduire les écarts d'infrastructure d'ici 2030.

Continuer à soutenir les processus dirigés par les Premières Nations visant à abandonner la Loi sur les Indiens reste également une priorité du Ministère.

Services aux Autochtones Canada a l'intention de poursuivre la réalisation de son mandat en s'appuyant sur les principes de la mobilisation et de l'élaboration conjointe avec les partenaires autochtones. Le Ministère reste engagé à faire progresser l'autodétermination autochtone pour ainsi développer des relations avec ses partenaires autochtones : des relations de nation à nation, de gouvernement à gouvernement et entre la Couronne et les Inuits.

Annexe A

Survol de la variation de l'écart observé entre les populations autochtones et non autochtones entre 2016 et 2021 pour tous les indicateurs de domaine, populations autochtones et non autochtones, Canada.

Revenu individuel médian (ajusté)
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2015 Revenu 22 100 $ 35 400 $ 37 400 $ 36 000 $ 44 300 $ 46 600 $
Différence population non autochtone -24 500 $ -11 200 $ -9 200 $ -10 600 $ -2 300 $  
2020 Revenu 32 000 $ 42 000 $ 43 200 $ 42 800 $ 48 800 $ 50 400 $
Différence population non autochtone -18 400 $ -8 400 $ -7 200 $ -7 600 $ -1 600 $  
Variation sur 5 ans Revenu 9 900 $ 6 600 $ 5 800 $ 6 800 $ 4 500 $ 3 800 $
Variation de l'écart (en pourcentage) -24,9 % -25,0 % -21,7 % -28,3 % -30,4 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Importante Importante Importante Importante Importante  
Direction de l'écart Rétrécit Rétrécit Rétrécit Rétrécit Rétrécit  
Pourcentage de personnes en situation de faible revenu
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2015 Pourcentage 47,7 % 30,3 % 25,2 % 22,3 % 17,3 % 13,8 %
Différence population non autochtone 33,9 % 16,5 % 11,4 % 8,5 % 3,5 %  
2020 Pourcentage 31,3 % 19,8 % 16,8 % 16,5 % 12,6 % 10,7 %
Différence population non autochtone 20,6 % 9,1 % 6,1 % 5,8 % 1,9 %  
Variation sur 5 ans Pourcentage -16,4 % -10,5 % -8,4 % -5,8 % -4,7 % -3,1 %
Variation de l'écart (en pourcentage) -39,2 % -44,8 % -46,5 % -31,8 % -45,7 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Importante Importante Importante Importante Importante  
Direction de l'écart Rétrécit Rétrécit Rétrécit Rétrécit Rétrécit  
Taux
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2016 Pourcentage 46,9 % 60,2 % 66,1 % 57,4 % 70,4 % 76,0 %
Différence population non autochtone -29,1 % -15,8 % -9,9 % -18,6 % -5,6 %  
2021 Pourcentage 47,1 % 58,7 % 64,8 % 55,2 % 69,1 % 74,1 %
Différence population non autochtone -27,0 % -15,4 % -9,3 % -18,9 % -5,0 %  
Variation sur 5 ans Pourcentage 0,2 % -1,5 % -1,3 % -2,2 % -1,3 % -1,9 %
Variation de l'écart (en pourcentage) -7,2 % -2,5 % -6,1 % 1,6 % -10,7 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Mineure Aucun changement Mineure Aucun changement Mineure  
Direction de l'écart Rétrécit Aucun changement Rétrécit Aucun changement Rétrécit  
Revenu médian d'emploi
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2015 Revenu 25 200 $ 38 300 $ 39 500 $ 35 400 $ 44 800 $ 46 200 $
Différence population non autochtone -21 000 $ -7 900 $ -6 700 $ -10 800 $ -1 400 $  
2020 Revenu 29 400 $ 40 000 $ 40 400 $ 39 600 $ 45 600 $ 47 600 $
Différence population non autochtone -18 200 $ -7 600 $ -7 200 $ -8 000 $ -2 000 $  
Variation sur 5 ans Revenu 4 200 $ 1 700 $ 900 $ 4 200 $ 800 $ 1 400 $
Variation de l'écart (en pourcentage) -13,3 % -3,8 % 7,5 % -25,9 % 42,9 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Moyenne Aucun changement Mineure Importante Importante  
Direction de l'écart Rétrécit Aucun changement Élargit Rétrécit Élargit  
Pourcentage de personnes ayant au moins un diplôme d'études secondaires
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2016 Pourcentage 57,0 % 75,0 % 80,3 % 55,9 % 82,3 % 89,2 %
Différence population non autochtone -32,2 % -14,2 % -8,9 % -33,3 % -6,9 %  
2021 Pourcentage 59,9 % 78,2 % 82,7 % 56,0 % 85,5 % 90,7 %
Différence population non autochtone -30,8 % -12,5 % -8,0 % -34,7 % -5,2 %  
Variation sur 5 ans Pourcentage 2,9 % 3,2 % 2,4 % 0,1 % 3,2 % 1,5 %
Variation de l'écart (en pourcentage) -4,3 % -12,0 % -10,1 % 4,2 % -24,6 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Aucun changement Mineure Mineure Aucun changement Importante  
Direction de l'écart Aucun changement Rétrécit Rétrécit Aucun changement Rétrécit  
Pourcentage de personnes ayant un diplôme universitaire
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2016 Pourcentage 5,4 % 11,3 % 11,9 % 5,3 % 13,6 % 29,3 %
Différence population non autochtone -23,9 % -18,0 % -17,4 % -24,0 % -15,7 %  
2021 Pourcentage 9,1 % 15,7 % 16,4 % 7,6 % 18,8 % 37,0 %
Différence population non autochtone -27,9 % -21,3 % -20,6 % -29,4 % -18,2 %  
Variation sur 5 ans Pourcentage 3,7 % 4,4 % 4,5 % 2,3 % 5,2 % 7,7 %
Variation de l'écart (en pourcentage) 16,7 % 18,3 % 18,4 % 22,5 % 15,9 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Moyenne Moyenne Moyenne Importante Moyenne  
Direction de l'écart Élargit Élargit Élargit Élargit Élargit  
Pourcentage de logements classés comme surpeuplés
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2016 Pourcentage 12,7 % 2,7 % 1,1 % 16,0 % 0,8 % 1,8 %
Différence population non autochtone 10,9 % 0,9 % -0,7 % 14,2 % -1,0 %  
2021 Pourcentage 11,3 % 2,8 % 0,9 % 13,9 % 1,0 % 2,3 %
Différence population non autochtone 9,0 % 0,5 % -1,4 % 11,6 % -1,3 %  
Variation sur 5 ans Pourcentage -1,4 % 0,1 % -0,2 % -2,1 % 0,2 % 0,5 %
Variation de l'écart (en pourcentage) -17,4 % -44,4 % 100,0 % -18,3 % 30,0 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Moyenne Importante Aucun écart Moyenne Aucun écart  
Direction de l'écart Rétrécit Rétrécit Aucun écart Rétrécit Aucun écart  
Pourcentage de logements nécessitant des réparations majeures
  Indien inscrit dans une réserve Indien inscrit hors réserve Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2016 Pourcentage 40,0 % 12,2 % 12,3 % 21,8 % 10,3 % 6,0 %
Différence population non autochtone 34,0 % 6,2 % 6,3 % 15,8 % 4,3 %  
2021 Pourcentage 34,0 % 10,9 % 10,7 % 21,2 % 9,4 % 5,7 %
Différence population non autochtone 28,3 % 5,2 % 5,0 % 15,5 % 3,7 %  
Variation sur 5 ans Pourcentage -6,0 % -1,3 % -1,6 % -0,6 % -0,9 % -0,3 %
Variation de l'écart (en pourcentage) -16,8 % -16,1 % -20,6 % -1,9 % -14,0 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Moyenne Moyenne Importante Aucun changement Moyenne  
Direction de l'écart Rétrécit Rétrécit Rétrécit Aucun changement Rétrécit  
Pourcentage d'enfants âgés de 0 à 17 ans en famille d'accueil
  Registered Indian (total) Indien non inscrit Inuit Métis Non autochtone
2016 Pourcentage 4,5 % 3,1 % 2,4 % 1,3 % 0,3 %
Différence population non autochtone 4,2 % 2,8 % 2,1 % 1,0 %  
2021 Pourcentage 4,5 % 3,0 % 3,3 % 1,2 % 0,2 %
Différence population non autochtone 4,3 % 2,8 % 3,1 % 1,0 %  
Variation sur 5 ans Pourcentage 0,0 % -0,1 % 0,9 % -0,1 % -0,1 %
Variation de l'écart (en pourcentage) 2,4 % 0,0 % 47,6 % 0,0 %  
Résultat Ampleur de la variation de l'écart Aucun changement Aucun changement Importante Aucun changement  
Direction de l'écart Aucun changement Aucun changement Élargit Aucun changement  

Source : Services aux Autochtones Canada. Tableaux spécifiques, Recensements de la population (2016 et 2021)

Notes

Selon Cohen (Cohen, J. (1988). Statistical Power Analysis for the Behavioral Sciences (2e éd.). Hillsdale, NJ : Lawrence Erlbaum Associates), un pourcentage de changement de 5 % serait considéré comme une variation d'ampleur mineur. En utilisant les conventions de Cohen pour estimer l'ampleur des variations avec des amplitudes de variation similaires, une variation de 12,5 % serait considérée comme une variation d'ampleur moyenne, et une variation de 20 % ou plus serait considérée comme une variation d'ampleur importante.

La répartition entre réserves et hors réserves n'est pas incluse pour les enfants placés en famille d'accueil car elle peut induire en erreur, les enfants indiens inscrits vivant en famille d'accueil hors réserves pouvant être issus de familles vivant dans les réserves.

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