Réponse du gouvernement du Canada au rapport « Soutenir les dons des adultes des Premières Nations vivant avec des besoins particuliers »

Table des matières

Message de la sous-ministre adjointe principale, Direction générale de la Santé des Premières Nations et des Inuit

Nous vous remercions du travail que vous avez effectué dans le cadre du rapport « Soutenir les dons des adultes des Premières Nations vivant avec des besoins particuliers (PDF) (non disponible en français) » (le Rapport).

Dans un esprit de réconciliation et conformément aux Principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones, Services aux Autochtones Canada (SAC) continue de s'engager à chercher à résoudre les problèmes par l'entremise du dialogue, de la coopération, du partenariat et d'une négociation fondés sur la reconnaissance des droits. De plus, grâce aux efforts d'autres ministères, le gouvernement réalise également des progrès considérables pour surmonter d'une manière plus générale les défis auxquels sont confrontés les Canadiens vivant avec un handicap.

Dans ce contexte, SAC cherche à améliorer ses programmes afin de soutenir la prestation de services par et pour les Premières Nations et les communautés autochtones. Pour ce faire, au cours des 2 dernières années, nous avons mobilisé des partenaires autochtones afin d'élaborer conjointement un nouveau cadre holistique pour les soins de longue durée et les soins continus, en travaillant avec l'Assemblée des Premières Nations (APN) et l'Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) à la définition d'options qui guideront nos efforts à l'avenir.

Le cadre stratégique global qui en résultera aidera à informer nos options et mènera à la mise en œuvre de changements à nos approches actuelles en matière de prestation des services. Nous savons que nos partenaires reconnaissent les occasions que ce travail offre et comprennent l'importance de le soutenir, en contribuant à la mise en place d'un programme renouvelé de soins de longue durée et de soins continus, à la fois mis en œuvre et pris en charge par les communautés autochtones.

Le Rapport nous a donné un précieux aperçu des expériences vécues et des défis auxquels font face certaines personnes ayant des besoins particuliers au Manitoba, ce qui nous aidera dans ce travail. Nous apprécions les efforts considérables qui ont été déployés pour préparer le Rapport et nous nous réjouissons de continuer à travailler en partenariat sur ces questions, et ce, dans un esprit de réconciliation.

Candice St. Aubin
Sous-ministre adjointe principale
Santé des Premières Nations et des Inuit
Services aux Autochtones Canada

Introduction

Le système actuel

Tous les ordres de gouvernement au Canada sont confrontés à un contexte changeant en ce qui concerne la prestation des services sociaux et de santé et la gestion de l'ensemble de ces services. Le vieillissement de la population exerce de nouvelles pressions sur les services de soins de longue durée et de soins continus, qui ont souvent de la difficulté à répondre à un ensemble plus complexe de besoins en matière de soins personnels et de santé. Parallèlement, des pressions similaires ont entraîné la nécessité d'une rotation plus rapide des patients dans les hôpitaux, ce qui contribue à faire sortir beaucoup plus tôt les patients dont les besoins doivent être encore satisfaits au sein de et par la communauté. Les fournisseurs de services de soins de longue durée et de soins continus sont donc confrontés à des défis de plus en plus nombreux.

La demande pour l'ensemble des services sociaux et de santé a également augmenté de manière considérable. Les besoins en matière de soins sont de plus en plus complexes, en partie en raison de la sortie anticipée des hôpitaux, des établissements de soins de longue durée qui se concentrent principalement sur les clients ayant des besoins de soins très élevés, de la comorbidité des maladies chroniques, mais aussi du désir accru de recevoir des soins à domicile ou dans la communauté. Cette augmentation de la demande est plus prononcée dans les endroits géographiquement isolés.

Il est important de noter que ces défis ne sont pas exclusifs aux adultes plus âgés ni aux personnes âgées. Ceux qui ont des besoins sociauxNote de bas de page 1 et de santé plus complexes à tous les âges dépendent des services de soins de longue durée et de soins continus pour vivre leur vie avec le plus grand degré possible d'indépendance et d'autonomie. Les services peuvent s'étendre sur tout le spectre des soins, de l'aide aux activités de la vie quotidienne et des services sociaux et de santé à domicile, à la prestation de soins et d'une assistance de plus haut niveau en milieu institutionnel, en passant par les soins palliatifs et les soins de fin de vie. Les services requis peuvent être structurés de manière complexe et fournis par divers intervenants (comme des organismes de coordination provinciaux ou régionaux, ou des prestataires de services des secteurs privé, public et à but non lucratif), avec un financement provenant d'une combinaison de sources publiques, privées et personnelles.

Les services pour toutes les personnes handicapées (adultes et enfants) entrent dans cette catégorie complexe de besoins sociaux et de santé, et toutes les provinces sont confrontées à des pressions pour gérer la demande croissante. Par exemple, la liste d'attente pour les services en matière d'autisme pour les enfants du Manitoba est estimée à 1,5 an, tandis qu'en Ontario, l'attente est de 5 à 6 ans et les enfants vieillissent avant de pouvoir recevoir des services (plus de 50 000 enfants sont actuellement en attente de services). En plus des services, les gouvernements provinciaux offrent tous une aide spécialisée au revenu aux personnes handicapées dans le cadre des régimes d'aide sociale, mais les demandeurs doivent satisfaire à des critères d'admissibilité précis pour y avoir accès.

En 2020, le gouvernement du Manitoba a commencé à élaborer un processus pour faire le suivi de l'information sur les temps d'attente pour les programmes destinés aux personnes handicapées et à leur famille, et pour en faire rapport publiquement. Le ministère de la Famille offre ces mesures de soutien principalement par l'entremise de deux programmes, un intitulé Services aux enfants handicapés et un autre intitulé Services d'intégration communautaire des personnes handicapées. Pour certains programmes, il est difficile de suivre les données sur les temps d'attente. La Loi sur l'accessibilité pour les Manitobains trace la voie à suivre pour éliminer, réduire et prévenir les obstacles grâce à l'élaboration de normes d'accessibilité dans les domaines fondamentaux de la vie quotidienne. Adoptée en 2013, elle fait actuellement l'objet d'un examen complet dans le cadre de son cycle d'examen quinquennal. Le plan annuel 2023 à 2024 (PDF) (non disponible en français) est maintenant disponible.

Pour les peuples autochtones, ces défis sont aggravés par l'héritage du colonialisme et les inégalités dans les déterminants sociaux de la santé au sein des communautés, ce qui entraîne une plus grande charge de morbidité et de maladie, en particulier pour ceux qui vivent dans des communautés éloignées et isolées. Les personnes et les familles qui cherchent des services et du soutien peuvent faire face à des obstacles encore plus grands, avec des lacunes en matière de soins culturellement sécuritaires et appropriés dans le système traditionnel, et un manque d'informations et de ressources disponibles pour les aider.

Engagement de SAC à l'égard des soins continus et de longue durée

Services aux Autochtones Canada (SAC) travaille à l'intégration de 2 programmes de longue date qui sont mis en œuvre et gérés par les communautés des Premières Nations et des Inuit, dans de nouveaux cadres de travail fondés sur des distinctions pour les soins de longue durée et les soins continus. Le Programme d'aide à la vie autonome (AVA) finance des communautés qui fournissent des services sociaux non médicaux (comme des soins à domicile, en foyer de groupe et en établissement) aux aînés et aux personnes atteintes d'une maladie chronique ou d'une incapacité (mentale ou physique) qui résident habituellement dans une réserve. Le Programme de soins à domicile et en milieu communautaire des Premières Nations et des Inuit (PSDMCPNI) est une approche coordonnée des services de soins de santé à domicile et en milieu communautaire qui finance des services de soins à domicile et en milieu communautaire pour les Premières Nations et les Inuit de tous âges qui ont fait l'objet d'une évaluation et qui ont été désignés comme ayant besoin de soins.

Le budget de 2019 prévoyait 8,5 millions de dollars pour permettre à SAC de participer à l'élaboration conjointe de ces cadres de soins de longue durée et de soins continus fondés sur les distinctions, élaborés conjointement et holistiques avec des partenaires des Premières Nations et des Inuit, qui couvrent l'ensemble des services et des mesures de soutien pour les personnes handicapées, y compris ceux qui ont déjà servi en vertu du principe de Jordan. Les options de politique qui sont en cours d'élaboration conjointe devraient inclure ces cadres généraux ainsi que des changements pouvant être mis en œuvre, tout en désignant les secteurs dans lesquels des ressources supplémentaires pourraient être ajoutées à l'approche actuelle de la prestation de services.

Bien que les travaux aient été retardés en raison de la pandémie de COVID-19, ils sont presque terminés, et un cadre pour les Métis suivra. Ce processus nous a donné l'occasion de réfléchir à la meilleure façon de fusionner les 2 programmes historiques en une plateforme plus efficace pour soutenir le travail des communautés dans ce domaine, y compris leurs services et soutiens aux personnes et familles ayant des besoins de santé plus complexes, comme indiqué dans le Rapport. Par exemple, des recommandations visant à améliorer les programmes existants ont été présentées par des partenaires des Premières Nations au cours de l'activité de mobilisation nationale des Premières Nations en matière de soins de longue durée et de soins continus (non disponible en français), qui a eu lieu à l'automne 2022. Les options pour les cadres de soins de longue durée et de soins continus sont en cours de finalisation avec les partenaires et devraient être communiquées durant l'exercice de 2024 à 2025.

Nous poursuivons ce travail dans le contexte d'un regain d'engagement de tous les ministères et organismes fédéraux envers la réconciliation et le respect de la souveraineté autochtone. Par exemple, en 2016, le Canada s'est engagé sans réserve à créer un cadre juridique pour la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (la Déclaration des Nations Unies) et, en 2021, la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (la Loi) est entrée en vigueur. La Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones affirme que la Déclaration des Nations Unies s'applique en droit canadien et engage le Canada à créer et à mettre en œuvre un plan d'action pour atteindre les objectifs de celle-ci. Le Plan d'action de 2023 à 2028 décrit les mesures que le Canada doit prendre en partenariat avec les peuples autochtones pour mettre en œuvre les principes et les droits énoncés dans la Déclaration des Nations Unies et pour faire progresser la réconciliation de façon tangible.

SAC est spécifiquement désigné comme responsable ou coresponsable de 34 de ces 181 mesures, seul ou en partenariat avec d'autres ministères fédéraux. Dans le cadre du Plan d'action, le gouvernement du Canada s'est également engagé à travailler avec les provinces et les territoires pour améliorer l'accès juste et équitable à des services de santé de qualité et culturellement sécuritaires, y compris une mobilisation et une collaboration importantes avec les organisations et les gouvernements autochtones.

Collaboration entre les ministères et les administrations

Parallèlement à ces travaux, le Canada poursuit également un programme important dans le cadre de la Loi canadienne sur l'accessibilité (LCA) concernant les intérêts, les services et les mesures de soutien offerts aux personnes handicapées. L'objectif global de la LCA est de rendre le Canada exempt d'obstacles d'ici 2040, en mettant l'accent sur 7 domaines prioritairesNote de bas de page 2, incluant la conception et la prestation de programmes et de services. Tous les ministères et organismes fédéraux ont récemment publié leurs plans d'action de la LCA et sont responsables de leur mise en œuvre d'ici décembre 2024. Une communauté de pratique composée de responsables ministériels se réunit régulièrement pour discuter des progrès réalisés et des pratiques exemplaires pour la mise en œuvre de la LCA. Certains exemples d'initiatives de ces plans d'action sont décrits ci-dessous et comprennent de nouveaux règlements en vertu de la Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées, et des investissements dans le cadre des nouvelles ententes sur la santé avec les provinces et les territoires, qui comprennent des engagements visant à élargir l'accès aux soins primaires et aux services de santé mentale.

SAC cherche également à travailler en collaboration avec d'autres ministères fédéraux ainsi qu'avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, afin de tirer efficacement parti des ressources pour mieux servir et soutenir les communautés autochtones. Néanmoins, une approche coordonnée pour répondre aux besoins en matière de santé des membres des Premières Nations, des Inuit et des Métis, et de prestation de soins de santé entre tous les ordres de gouvernement, y compris les gouvernements autochtones, demeure un défi constant. De nombreuses recommandations appellent à un nouveau financement conséquent dans cet espace partagé, ce qui dénote une approche coopérative globale qui implique la participation des gouvernements, ce qui a été amorcé avec le cadre des soins de longue durée et des soins continus. Dans les nouveaux accords bilatéraux sur la santé, le Canada a veillé à ce que les provinces et les territoires s'engagent à améliorer la qualité et la sécurité culturelle des services de santé pour les Premières Nations, les Inuit et les Métis. Bien que le gouvernement fédéral ne puisse pas orienter la façon dont les provinces et les territoires travaillent dans leur propre administration pour respecter ces engagements, SAC peut jouer un rôle en aidant à cerner et à régler les problèmes, en partenariat avec les communautés et les organisations autochtones.

Dans ce contexte, les expériences vécues par les personnes qui ont besoin de soutien et de services pour gérer des besoins sociaux et de santé plus complexes, comme indiqué dans le Rapport, nous aideront à orienter notre travail. Toutefois, compte tenu de l'accent mis sur l'expérience vécue, le Rapport n'a pas été en mesure de donner une vue d'ensemble de la vaste gamme de programmes et de services qui pourraient offrir bon nombre de ces services et mesures de soutienNote de bas de page 3. Nous sommes d'avis que, ensemble, les activités actuelles au fédéral, ainsi que les efforts visant à favoriser et à améliorer la collaboration avec les provinces et les territoires, nous donnent l'occasion de résoudre bon nombre des problèmes décrits dans le Rapport. Dans cette optique, notre approche vise à dresser un tableau complet des efforts déployés par les ministères et les organismes fédéraux qui pourraient être mis à profit, de manière à favoriser une plus grande indépendance et autonomie dans la vie quotidienne de ces personnes et de ces familles. Par conséquent, les sections suivantes mettent en évidence divers programmes et services, organisés en fonction des thèmes du Rapport, qui pourraient déjà régler certains des problèmes relevés dans celui-ci.

La culture comme fondement et l'autodétermination

Le gouvernement du Canada s'est engagé à faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones au moyen d'une relation renouvelée de nation à nation, de gouvernement à gouvernement et entre la Couronne et les Inuit, axée sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat en tant que fondement d'un changement transformateur. Pour cela, il faut continuer à modifier les structures institutionnelles et la gouvernance existantes afin que les Premières Nations, les Inuit et les Métis puissent se doter des capacités nécessaires pour parvenir à l'autodétermination. Les recommandations du Rapport concernant l'autodétermination et la culture en tant que fondement sont appuyées par ces engagements et les programmes suivants.

Comme il a été mentionné précédemment, SAC participe présentement à l'élaboration conjointe de nouveaux cadres fondés sur les distinctions pour les soins de longue durée et les soins continus avec des partenaires des Premières Nations et des Inuit. La collaboration avec les partenaires autochtones dans l'élaboration de cette stratégie démontre l'importance que SAC accorde à l'autodétermination en tant que principe pour l'élaboration et le renouvellement des programmes.

Pour les programmes existants de soins à domicile et en milieu communautaire ainsi que d'aide à la vie autonome des Premières Nations et des Inuit décrits ci-dessus, SAC fournit du financement, principalement au moyen d'accords de contribution avec des Premières Nations ou avec des organisations des Premières Nations, afin que les communautés puissent établir des priorités et administrer les services. Dans le cas du programme de soins à domicile et en milieu communautaire, comme la prestation des services est régie de cette façon, les services peuvent être offerts d'une manière culturellement appropriée, avec un soutien supplémentaire fourni par SAC. Dans le cas du programme d'aide à la vie autonome, le volet des soins à domicile pour les services non médicaux comprend des services comme des programmes de jour, des programmes de repas et des services d'entretien ménager. Les dépenses admissibles pour ce volet pourraient être utilisées pour réaliser des activités culturelles et liées aux ressources dans la région servie. Il existe en outre un processus visant à promouvoir des accords de financement flexibles, et le financement fixe n'est désormais utilisé que dans des situations particulières, avec une solide justification. Grâce à cette nouvelle orientation, de nombreux accords de contribution avec les communautés des Premières Nations sont passés à un type d'accord plus souple, comme la subvention de 10 ans pour la nouvelle relation financière, qui met davantage l'accent sur l'autodétermination dans la prestation de ces programmes.

L'autodétermination et la culture sont également favorisées en donnant aux communautés les outils nécessaires pour renforcer la qualité et la sécurité culturelle de leurs services de santé, et SAC s'engage à appuyer les processus qui permettent aux membres des Premières Nations et aux Inuit, aux familles et aux communautés d'avoir accès à des services de santé accrédités qui répondent à leurs besoins et à leurs priorités. SAC travaille en collaboration avec ses partenaires pour améliorer l'accès à des services de grande qualité dans le but d'aider les peuples autochtones à offrir des services de façon indépendante et à tenir compte des conditions socioéconomiques dans leurs communautés.

Pinaymootang Health Centre: Nous sommes exemplaires

Le Programme d'amélioration de la qualité et d'agrément de la santé des Premières Nations et des Inuit de SAC favorise l'autodétermination en appuyant les systèmes dirigés par les Autochtones et en augmentant la capacité des ressources humaines en santé. L'accréditation est un processus continu qui mesure les normes fondées sur des données probantes par rapport aux processus d'un organisme de santé afin de mieux utiliser les ressources, de produire de meilleurs résultats, d'accroître l'efficacité, d'améliorer la qualité et la sécurité et de réduire les risques. Le programme AIDE (Adults with Exceptionalities) de l'autorité sanitaire de la Première Nation de Pinaymootang est un exemple de projet pilote d'amélioration de la qualité qui vise à offrir des services dans les réserves aux adultes qui ne sont plus couverts par le principe de Jordan.

Le Canada est déterminé à mettre fin au racisme envers les Autochtones dans les systèmes de santé d'une manière qui tient compte des expériences vécues par les peuples autochtones et se fonde sur la reconnaissance de leurs droits, le respect et la coopération. Quatre dialogues nationaux (2020 à 2023) avec les gouvernements, les partenaires des systèmes de santé et les organismes de santé autochtones ont discuté des mesures visant à lutter contre le racisme envers les Autochtones dans les systèmes de santé du Canada. Les discussions ont permis de cerner les causes profondes et les lacunes majeures permettant de s'assurer que les systèmes sont exempts de racisme et de discrimination systémique à l'égard des populations autochtones.

La réponse du gouvernement fédéral à ces dialogues comprend de nombreuses initiatives, y compris un nouveau fonds de partenariat pour la sécurité culturelle de SAC pour soutenir les initiatives dirigées par les Autochtones qui visent à renforcer la sécurité culturelle et à s'attaquer au racisme envers les Autochtones de même qu'aux obstacles systémiques dans les systèmes de santé. En 2023, en collaboration avec des partenaires autochtones, SAC a également lancé un nouveau carrefour en ligne visant à fournir aux professionnels de la santé des renseignements et des ressources pour lutter contre le racisme envers les Premières Nations, les Inuit et les Métis dans les systèmes de santé. Par exemple, le Système de suivi de la gestion des incidents permet aux fournisseurs de soins de santé de signaler les incidents liés à la sécurité des patients. La sécurité psychologique et culturelle est un élément clé de la sécurité des patients, et les expériences de racisme et de préjugés des Premières Nations au sein des services de santé peuvent se chevaucher aux incidents suivis par le système de suivi de la gestion des incidents. En donnant l'occasion de cerner et de corriger les problèmes liés à la qualité des soins, ces 2 initiatives aident à appuyer l'autodétermination des Autochtones et le contrôle des services dans leurs communautés.

Ce principe est également reflété dans la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis (la Loi), qui est un autre exemple de l'engagement du Canada à appuyer les approches de planification dirigées et déterminées par les Autochtones, ainsi que la prise de décisions et la prestation des services d'aide à l'enfance et à la famille. La Loi offre aux groupes, aux communautés et aux peuples autochtones un cadre facilitant l'exercice de leur compétence en matière de services d'aide à l'enfance et à la famille et établit des normes nationales minimales pour la prestation de ceux-ci aux enfants autochtones et à leurs familles. La Loi affirme également que le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale est reconnu et confirmé par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et inclut la compétence en matière de services d'aide à l'enfance et à la famille. La Loi fait partie des engagements généraux du Canada qui sont conformes à la Déclaration des Nations Unies et à sa mise en œuvre, et elle répond également aux appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.

Déterminants sociaux de la santé

Les déterminants sociaux de la santé sont un ensemble précis de facteurs socioéconomiques parmi les déterminants de la santé plus globaux. Ils sont reliés précisément à la position d'une personne dans la société, comme son revenu, son niveau de scolarité ou son emploi. Les expériences de discrimination, de racisme et de traumatisme historiques sont d'importants déterminants sociaux de la santé pour certains groupes, comme les Autochtones. « Les Premières Nations considèrent la santé comme un concept holistique, soit l'équilibre entre le corps, l'esprit et les émotions, qui va au-delà des notions occidentales, étant donné que celles-ci ont tendance à mettre l'accent sur les comportements individuels et la génétique. Les déterminants sociaux en matière de santé dans le contexte des Premières Nations comprennent également des déterminants structurels uniques, notamment l'histoire, la colonisation, le climat politique, l'économie et les contextes sociaux. »

Le gouvernement du Canada reconnaît que les peuples autochtones, y compris les Premières Nations, les Inuit et les Métis, peuvent avoir de la difficulté à accéder à des soins de santé culturellement sécuritaires. Le Canada s'est engagé à collaborer pour faire avancer les priorités des peuples autochtones en matière de soins de santé. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'engagement pris par le gouvernement du Canada de s'attaquer aux déterminants sociaux de la santé et de promouvoir l'autodétermination, conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (Déclaration des Nations Unies).

Dans le cadre de la Stratégie nationale sur l'autisme et du tout premier Plan pour l'inclusion des personnes en situation de handicap du Canada, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), en collaboration avec Emploi et Développement social Canada (EDSC), adopte une approche dirigée par les Autochtones pour mobiliser les peuples autochtones par l'entremise d'organisations autochtones nationales. Le Centre pour la promotion de la santé de l'ASPC est à la tête d'un processus canadien significatif de mobilisation et de consultation dans la conception de stratégies sur l'autisme fondées sur les distinctions. L'évaluation de l'autisme par l'Académie canadienne des sciences de la santé comprenait un engagement ciblé auprès des peuples autochtones, éclairé par un comité consultatif autochtone. Le comité comprenait 2 membres des Premières Nations et 1 membre métis, ainsi qu'un chercheur sur l'autisme des Premières Nations.

Dans le contexte du travail d'élaboration conjointe de cadres de soins de longue durée et de soins continus fondés sur les distinctions avec les Premières Nations et les Inuit, comme il a été décrit plus tôt, SAC a également exploré les enjeux liés aux déterminants sociaux de la santé avec des partenaires autochtones. Il a été question de l'éventail complet des services, notamment des mesures de soutien pour les personnes handicapées, des approches liées au vieillissement sur place, des améliorations apportées aux soins en établissement et, éventuellement, des services offerts aux personnes qui étaient auparavant servies en vertu du principe de Jordan. Ces travaux, ainsi que les efforts déployés par les ministères et organismes fédéraux, ont également porté sur des questions liées aux déterminants sociaux de la santé, comme le logement, le revenu et l'éducation.

Logement

Le budget de 2022 a prévu 4,3 milliards de dollars sur 7 ans pour combler les lacunes en matière de logement dans les communautés des Premières Nations, des Inuit et des Métis, et 300 millions de dollars pour élaborer et lancer conjointement une stratégie de logement pour les Autochtones en milieu urbain, rural et nordique (la Stratégie). À compter de l'exercice de 2024 à 2025, le budget de 2023 ajoute 4 milliards de dollars sur 7 ans pour mettre en œuvre cette stratégie, dirigée par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) et élaborée conjointement avec des partenaires autochtones. L'objectif de la stratégie sera de répondre aux plus grands besoins en matière de logement des Autochtones vivant dans les régions urbaines, rurales et nordiques.

En décembre 2023, le gouvernement du Canada a annoncé que le financement pour les régions urbaines, rurales et nordiques serait versé par l'entremise d'un Centre national du logement autochtone et directement par les titulaires de droits. Il a également annoncé son intention de lancer une demande de propositions ouverte et transparente en janvier 2024, afin que les partenaires autochtones soient pris en considération pour diriger l'établissement du nouveau Centre national du logement autochtone. L'un des principaux rôles du Centre national du logement autochtone sera de fournir du financement pour répondre aux besoins en matière de logement des Autochtones dans les régions urbaines, rurales et nordiques. Selon la vision du promoteur retenu, le Centre national du logement autochtone pourrait également jouer d'autres rôles, notamment la défense des droits, la recherche et les partenariats.

Le gouvernement du Canada travaillera également avec des partenaires des Premières Nations, des Inuit et des Métis et des partenaires des gouvernements autochtones autonomes signataires de traités modernes pour élaborer conjointement des ententes de financement afin de soutenir leurs citoyens, leurs membres et leurs bénéficiaires vivant en zones urbaines, rurales et nordiques, et discuter des approches provisoires pour ceux qui ne sont pas encore prêts. Il s'agit d'une étape clé dans l'avancement de l'engagement budgétaire.

La SCHL offre également des options de financement qui répondent aux besoins en matière de logement des Autochtones et des résidents du Nord par l'entremise de la Stratégie nationale sur le logement (SNL). Le Fonds pour le logement abordable de la SNL appuie la construction ou la rénovation de logements abordables existants à revenu mixte, à occupation mixte et à usage mixte. La SCHL a prévu 13,17 milliards de dollars sur 10 ans pour financer cette stratégie de 2018 à 2028. L'objectif est de créer 60 000 nouveaux logements et de réparer ou de rénover 240 000 logements. En date du 30 septembre 2023, 31 589 nouveaux logements ont été construits ou sont en cours de construction, dont 847 pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. Au total, 128 959 logements ont été réparés, rénovées ou sont en cours de réparation.

Voici d'autres programmes de financement de la SCHL :

  • Le Programme de logement sans but lucratif dans les réserves (budget annuel de 8 millions de dollars) appuie les communautés des Premières Nations en fournissant une aide financière destinée à la construction de logements locatifs abordables dans les réserves. Les communautés peuvent demander des subventions et des prêts pour aider à construire, à acheter et à remettre en état des logements sans but lucratif, ainsi que pour gérer ces logements.
  • Le financement pour l'élaboration de propositions pour les collectivités des Premières Nations est destiné à l'étape de la proposition des projets de logement dans les réserves. Les communautés des Premières Nations peuvent présenter une demande de financement pour aider à élaborer la proposition nécessaire pour participer à notre programme de logement sans but lucratif.
  • Le Programme de prêts directs dans les réserves offre aux Premières Nations le taux d'intérêt le plus bas possible pour les prêts assurés qui peuvent couvrir jusqu'à 100 % des coûts en capital. L'accès des Premières Nations au financement sur réserves est extrêmement limité en raison des dispositions de la Loi sur les Indiens qui limitent la possession, le transfert et la saisie des terres de réserve. Ce programme est le seul organisme fédéral de prêt pour la construction de logements dans les réserves. Les subventions du programme aident à compenser les coûts d'exploitation pendant que le projet fait l'objet d'une hypothèque, et la titrisation est fournie sous la forme d'une garantie de prêt ministérielle émise par Services aux Autochtones Canada. Ainsi, la construction de logements est possible pour une fraction du coût initial assumé par le gouvernement. Le budget annuel de ce programme varie d'une année à l'autre, mais il s'élève en moyenne à 122 millions de dollars.
  • Le Programme de prêts assurés dans les réserves des Premières Nations offre du financement pour des ensembles de logements des Premières Nations, assuré par une garantie de prêt ministérielle. Les prêts assurés aident les membres des Premières Nations qui vivent dans une réserve à obtenir du financement pour des projets de logement, y compris des projets axés sur l'achat, la construction ou la rénovation d'une maison unifamiliale ou d'un immeuble locatif à logements multiples.
  • L'assurance prêt hypothécaire sur les terres des Premières Nations est offerte pour les garanties d'emprunt ministérielles, par le Fonds pour les habitations du marché des Premières Nations, par un intérêt à bail sur les terres des Premières Nations ou par un bail de A à A (lorsque les membres d'une Première Nation qui détiennent une participation individuelle s'accordent un bail à eux-mêmes).
  • Le Financement de préservation pour le logement communautaire offre une aide financière pour aider les fournisseurs de logements communautaires admissibles (par exemple, les organismes de logement sans but lucratif et les coopératives de location) à réaliser des activités de préservation liées à la durabilité des ensembles de logements communautaires existants. Le financement maximal par projet est de 50 000 $, mais peut être augmenté à 75 000 $ au cas par cas.
  • Le Programme d'amélioration des maisons d'hébergement offre des « fonds pour construire et réparer des maisons d'hébergement pour personnes fuyant la violence familiale ». La SCHL travaille en étroite collaboration avec les Premières Nations de partout au Canada pour veiller à ce que ces services essentiels soient offerts dans leurs communautés et offrir du soutien à ceux qui cherchent à construire de nouveaux refuges ou des ensembles de logements de transition.
  • L'Initiative de maisons d'hébergement et de logements de transition pour les Autochtones est une réponse fédérale clé au rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Le budget de 420 millions de dollars sur 5 ans à compter de 2020 appuiera la construction de 38 nouveaux refuges et de 50 maisons de transition pour les femmes, les enfants et les personnes 2ELGBTQIA+ autochtones qui fuient la violence fondée sur le sexe. SAC fournit le financement continu pour assurer le fonctionnement et l'entretien des nouveaux refuges dans le cadre de cette initiative conjointe.
  • Le Programme d'aide à la remise en état des logements dans les réserves fournit du financement pour assurer la réparation de logements à loyer modique, y compris en ce qui concerne l'accessibilité et d'autres modifications pour répondre aux besoins des personnes handicapées. Disposant d'un budget annuel de 8,4 millions de dollars, il fournit jusqu'à 60 000 dollars par foyer et 25 % supplémentaires pour les projets situés dans les régions nordiques ou éloignées.
  • Le programme de rénovation du Fonds pour le logement abordable offre des prêts à faible taux d'intérêt et des contributions pour rénover et réparer des bâtiments existants destinés à la construction de logements abordables. Cette option dans le cadre du Fonds pour le logement abordable met l'accent sur la création de logements abordables, éconergétiques, accessibles et socialement inclusifs, à revenu mixte, à mode d'occupation mixte et à usage mixte.

Le Plan d'accessibilité de 2023 à 2025 de la SCHL décrit un engagement à l'égard de « l'approvisionnement en biens, en services et en installations », qui comprend l'ajout de considérations relatives aux exigences en matière d'accessibilité dans les contrats d'approvisionnement. Tous les agents d'approvisionnement et de passation de marchés ont reçu une formation sur la façon d'aider leurs clients à intégrer l'accessibilité à l'approvisionnement d'ici décembre 2023. À compter de janvier 2024, l'accessibilité sera explicitement prise en compte dans tous les approvisionnements.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) facilite également la mise en œuvre de programmes communautaires d'amélioration continue du logement, comme leprogramme de Stages en habitation pour les jeunes Autochtones, financé par la Stratégie emploi et compétences jeunesse d'Emploi et Développement social Canada (EDSC). Disposant d'un budget annuel d'un million de dollars, ce programme fournit une aide financière sous la forme d'une subvention salariale aux organisations et aux entreprises qui embauchent des jeunes des Premières Nations, des Inuit et des Métis. Ces stages permettent aux jeunes Autochtones d'acquérir de l'expérience de travail et de suivre une formation en cours d'emploi, ce qui appuie leurs efforts visant à trouver un emploi à long terme dans le secteur du logement et à renforcer les capacités au sein de leurs communautés. Le Programme de formation pour les compétences et l'emploi destiné aux Autochtones, établi dans les années 1970 et doté d'un budget annuel de 1,852 million de dollars, aide les communautés des Premières Nations à acquérir les compétences, la formation et les ressources nécessaires pour atteindre leurs objectifs en matière de logement.

En lien avec les recommandations concernant le logement, le Programme d'aide à la vie autonome de SAC fournit du financement destiné aux services d'aide sociale non médicale pour les personnes à faible revenu ayant des besoins particuliers et résidant habituellement dans les réserves, dans le cadre de 3 volets (soins à domicile, soins en institution et placement en foyer d'accueil pour adultes), afin de les aider à conserver leur indépendance le plus longtemps possible dans leur communauté d'origine. Le volet des soins à domicile pour les services non médicaux comprend le financement de services comme les programmes de repas, l'entretien ménager et les dépenses pour l'entretien mineur du domicile. Les soins en établissement offrent 2 paliers de soins, comme les soins fournis dans les établissements résidentiels certifiés par la province. Les foyers d'accueil pour adultes offrent du soutien financier pour la supervision et les soins aux personnes incapables de vivre seules et qui n'ont pas besoin de soins médicaux continus.

Revenu et emploi

« Les résultats de cette étude soulignent le besoin criant de s'attaquer à la pauvreté en tant que cause profonde des préjudices et de la souffrance subis par les membres des Premières Nations ayant des besoins particuliers, et que les soutiens financiers existants sont à la fois insuffisants et comportent des obstacles d'accès importants » (le Rapport). Bien qu'il n'y ait actuellement aucun plan pour aller de l'avant avec une allocation universelle dans les Premières Nations, SAC travaille actuellement avec des partenaires autochtones pour rendre le programme d'aide au revenu plus adapté aux besoins de celles-ci, et de s'attaquer aux obstacles et aux coûts socioéconomiques accrus auxquels sont confrontées les personnes vivant avec un handicap.

L'objectif de la nouvelle Prestation canadienne d'invalidité est de réduire la pauvreté et d'assurer la sécurité financière des personnes handicapées en âge de travailler. La prestation vise à compléter, et non à remplacer, les mesures de soutien existantes. Les détails et la conception de la prestation, comme l'admissibilité et le montant, seront établis dans le règlement. La Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées a reçu la sanction royale le 22 juin 2023 et stipule que les règlements doivent être adoptés dans les 12 mois suivant l'entrée en vigueur de la loi, soit au plus tard le 21 juin 2025. EDSC a lancé un processus de mobilisation ciblé fondé sur les distinctions en janvier 2022 et a fourni du financement aux organisations autochtones nationales pour obtenir leurs conseils quant à l'élaboration et la mise en œuvre du Plan pour l'inclusion des personnes en situation de handicap (PIPSH), y compris la nouvelle Prestation canadienne d'invalidité (PCI) proposée. EDSC a également commencé à collaborer avec les signataires de traités modernes et d'ententes sur l'autonomie gouvernementale à la conception et à la mise en œuvre de la PCI à l'automne 2022. La mobilisation sur la PCI auprès des organisations autochtones nationales et des signataires d'accords sur les traités modernes et l'autonomie gouvernementale se poursuivra jusqu'en 2024. Dans le budget fédéral de 2023, le gouvernement s'est engagé à verser 21,5 millions de dollars au cours de l'exercice de 2023-2024 pour poursuivre la conception et la mise en œuvre de la nouvelle PCI, y compris la mobilisation sur le processus de réglementation auprès de la communauté des personnes handicapées, des organisations autochtones, des gouvernements, des communautés, des provinces et des territoires.

Programme d'aide au revenu et aide fiscale

Le Crédit d'impôt pour personnes handicapées (CIPH) tient compte de l'incidence, sur la capacité contributive d'une personne, des dépenses liées à une incapacité qui sont impossibles à détailler. Les critères d'admissibilité sont définis dans la Loi de l'impôt sur le revenu. Une personne doit avoir une déficience grave et prolongée des fonctions physiques ou mentales, et les effets doivent être tels que la personne est aveugle, ou limitée de façon marquée dans sa capacité à accomplir une activité courante de la vie quotidienne, ou limitée de façon marquée sans soin thérapeutique fréquent servant à maintenir une fonction vitale. Dans le cas des enfants et des adultes qui n'ont pas une obligation fiscale suffisante pour utiliser pleinement le montant du CIPH, celui‑ci peut être transféré à un membre de la famille qui subvient à leurs besoins. L'admissibilité au CIPH est utilisée comme critère pour l'obtention d'autres prestations fédérales telles que celles qui suivent.

  • L'allocation canadienne pour enfants (ACE) est une prestation mensuelle non imposable versée aux parents ou aux principaux responsables de soins d'enfants de moins de 18 ans. Les familles ayant des enfants qui sont admissibles au CIPH et à l'ACE sont également admissibles à la prestation pour enfants handicapés.
  • L'Allocation canadienne pour les travailleurs (ACT) est un crédit d'impôt remboursable qui complète les gains des travailleurs à faible revenu ou à revenu modeste et les incite à travailler. L'ACT se compose de 2 parties : un montant de base et un supplément pour invalidité. Le supplément pour personnes handicapées de l'ACT est offert aux personnes qui ont droit à l'ACT et qui sont admissibles au CIPH.
  • La déduction pour frais de garde d'enfants permet de tenir compte, aux fins de l'impôt, des dépenses liées à la garde d'enfants admissibles encourues pour permettre à la personne qui s'occupe principalement de l'enfant de travailler. Si l'enfant est admissible au CIPH, l'aidant a accès à un niveau plus élevé du plafond de dépenses et des frais de soins. Les enfants admissibles au CIPH peuvent faire l'objet d'une demande de remboursement, quel que soit leur âge.
  • Le Régime enregistré d'épargne‑invalidité (REEI), y compris les Subventions canadiennes et les Bons canadiens pour l'épargne‑invalidité du Canada, est un régime d'épargne destiné à aider les personnes admissibles au CIPH à épargner en vue d'assurer leur sécurité financière à long terme. Pour encourager l'épargne dans un REEI, le gouvernement complète les contributions privées par des subventions et des bons.
  • Le Crédit d'impôt pour l'accessibilité domiciliaire est un crédit d'impôt non remboursable pour les dépenses admissibles de rénovation ou de modification d'un logement pour une personne admissible qui a plus de 65 ans ou n'importe quel âge et qui est admissible au CIPH.
  • Le Crédit d'impôt pour la rénovation d'habitations multigénérationnelles est un crédit d'impôt remboursable pour les dépenses liées à la construction d'une unité secondaire autonome afin qu'une personne de plus de 65 ans ou une personne de plus de 18 ans admissible au CIPH puisse vivre avec un parent admissible.

Les personnes qui engagent des dépenses médicales ou liées à un handicap supérieures à la moyenne peuvent également bénéficier d'une aide fiscale grâce au Crédit d'impôt pour frais médicaux. Les dépenses admissibles sont énumérées dans la Loi de l'impôt sur le revenu et le Règlement de l'impôt sur le revenu et comprennent celles payées à un médecin ou à un hôpital public ou privé; en tant que rémunération pour des soins auxiliaires ou en tant que paiement pour des soins à temps plein dans une maison de repos; pour les médicaments sur ordonnance; et pour les procédures de laboratoire, de radiologie ou d'autres procédures de diagnostic. Les contribuables peuvent regrouper et déduire les frais médicaux qu'eux-mêmes, leur époux ou conjoint de fait et leurs enfants mineurs engagent. Les aidants qui engagent des dépenses médicales ou liées à un handicap pour un parent âgé, un enfant adulte ou un autre membre de la famille qui est financièrement dépendant d'eux peuvent également généralement déduire ces dépenses. Le Supplément remboursable pour frais médicaux est un crédit d'impôt remboursable qui fournit aux travailleurs canadiens à faible revenu une aide pour les frais médicaux et les frais liés à une invalidité, y compris ceux demandés au titre du Crédit d'impôt pour frais médicaux.

L'Agence du revenu du Canada (ARC) aide les contribuables handicapés des Premières Nations à accéder aux prestations auxquelles ils ont droit par le biais des programmes qui suivent.

  • La ligne téléphonique pour les résidents du Nord est une ligne téléphonique réservée aux personnes du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut qui ont des questions sur les crédits d'impôt et les avantages fiscaux pour les résidents du Nord et les crédits d'impôt pour frais médicaux, tels que le CIPH.
  • Le Programme communautaire des bénévoles en matière d'impôt (PCBMI) et d'autres programmes de sensibilisation répondent aux questions fiscales des populations vulnérables afin de les aider à accéder aux prestations et aux crédits auxquels elles ont droit. Les responsables travaillent avec des partenaires dans les communautés autochtones pour offrir une éducation et un soutien, notamment en diffusant du matériel promotionnel, en organisant des séances d'information personnalisées et en recrutant et en formant des bénévoles.
  • Les super cliniques sont des activités multilatérales où des bénévoles du PCBMI, des responsables de sensibilisation aux prestations et d'autres intervenants ou partenaires apportent leur soutien aux individus. Le modèle de la super clinique élimine les obstacles en fournissant une aide essentielle à la production de déclarations de revenus en un seul lieu, à un seul moment et gratuitement.

Sécurité alimentaire

SAC soutient indirectement les activités liées à la sécurité alimentaire par le biais d'une série de programmes, de services et d'initiatives portant sur des domaines prioritaires tels que la prévention du diabète, l'éducation nutritionnelle, l'aide au revenu, le développement foncier et économique, et l'adaptation de la santé au changement climatique. Il s'agit notamment d'une série de programmes communautaires de promotion de la santé, adaptés à la culture, qui mettent l'accent sur le développement sain de l'enfant, un mode de vie sain et le mieux‑être social et mental. SAC collabore également avec d'autres ministères fédéraux dans le cadre d'efforts et de mécanismes politiques liés à l'alimentation, tels que la Politique alimentaire pour le Canada, l'élaboration d'une Politique nationale en matière d'alimentation dans les écoles et de sa programmation, et l'initiative horizontale de Nutrition Nord Canada. SAC travaille actuellement avec des partenaires autochtones pour que le programme d'aide au revenu réponde mieux aux besoins des Premières Nations ainsi que pour s'attaquer aux obstacles socioéconomiques et aux coûts accrus auxquels sont confrontées les personnes vivant avec un handicap. Cela inclut un financement souple pour des projets communautaires tels que la sécurité alimentaire.

Le Programme de soins à domicile et en milieu communautaire des Premières Nations et des Inuit (PSDMCPNI) pour les Premières Nations de SAC offre des services culturellement appropriés par le biais d'un modèle de soins communautaires qui fournit des services complets, adaptés à la culture et aux besoins uniques des Premières Nations et des Inuit en matière de santé et de services sociaux. Le programme SDMC soutient la nutrition, la planification et la préparation des repas dans le cadre des soins à domicile disponibles dans la réserve, y compris l'incorporation d'aliments traditionnels lorsqu'ils sont disponibles. En outre, la partie Soins à domicile du Programme d'aide à la vie autonome (PAVA) de SAC comprend des dépenses pour les programmes et la préparation de repas ainsi que la planification de menus. Dans certaines communautés, les fonds du PAVA sont utilisés pour payer des aliments traditionnels ou de « festin » adaptés à la culture. Par exemple, un centre de santé de Sioux Lookout a reçu une dérogation spéciale pour servir des viandes sauvages et du gibier non inspectés à ses patients dans le cadre de son programme d'alimentation traditionnelle Miichim.

Éducation et emploi

Le Programme d'enseignement primaire et secondaire de SAC offre un financement de base adaptable aux élèves admissibles des Premières Nations vivant dans les réserves, de la maternelle à la 12e année. Les formules de financement sont fondées sur des données provinciales comparables, auxquelles s'ajoutent des mesures d'adaptation et d'amélioration pour tenir compte des contextes particuliers des Premières Nations. Le Programme d'enseignement primaire et secondaire finance des services d'éducation spécialisée pour les élèves des Premières Nations présentant des difficultés d'apprentissage allant de légères à graves. Les services généralement financés comprennent : des programmes, des services d'orthopédagogie, des services cliniques et le recrutement d'enseignants-ressources. Les Premières Nations ont la possibilité de dépenser ces fonds de base en fonction des priorités de leurs communautés et de leurs élèves en matière d'éducation.

Le Programme d'éducation spécialisée à coûts élevés (PESCE) de SAC offre un financement supplémentaire pour les mesures de soutien et les services qui s'adressent aux élèves des réserves présentant des troubles d'apprentissage modérés à graves et dont les besoins en matière d'éducation spécialisée ne peuvent être comblés par les ressources prévues dans le cadre du Programme d'enseignement primaire et secondaire. Les programmes d'enseignement primaire et secondaire et d'éducation spécialisée à coûts élevés sont offerts aux élèves admissibles vivant dans les réserves, âgés de 4 à 21 ans, et qui souhaitent continuer de fréquenter l'école après l'âge de 18 ans, ce qui représente une offre bonifiée par rapport à celles d'autres provinces et territoires. SAC continue de collaborer avec ses partenaires pour respecter leurs priorités dans ce domaine.

Le budget de 2021 prévoyait un investissement de 350 millions de dollars sur 5 ans dans l'éducation aux adultes afin d'élargir l'accès à l'obtention d'un diplôme d'études secondaires et à la formation de mise à niveau connexe pour les élèves des Premières Nations vivant dans les réserves ainsi qu'au Yukon et aux Territoires du Nord‑Ouest. La mise en œuvre et les activités supplémentaires font actuellement l'objet d'un financement ciblé et l'éducation secondaire des adultes sera bientôt également soutenue par les formules de financement du Programme d'enseignement primaire et secondaire de SAC. Le financement de l'éducation aux adultes est adaptable et les Premières Nations peuvent l'utiliser pour élaborer leurs propres programmes afin d'aider les étudiants, y compris ceux qui ont des besoins particuliers, à terminer ou à mettre à niveau leurs études secondaires. Cet arrangement permet aux Premières Nations d'exercer un contrôle sur l'éducation des membres de leurs communautés. SAC offre un financement et du soutien aux étudiants des Premières Nations inscrits à un programme d'études postsecondaires dans le cadre de la Stratégie d'éducation postsecondaire des Premières Nations et s'engage à combler l'écart entre les niveaux de scolarité. La Stratégie d'éducation postsecondaire comprend les initiatives suivantes :

  • Le Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire offre une aide financière non remboursable aux étudiants des Premières Nations afin qu'ils poursuivent leurs études vers l'obtention d'un titre de compétences postsecondaire reconnu, selon les priorités et les indications des Premières Nations.
  • Le Programme préparatoire à l'entrée au collège et à l'université apporte une aide financière non remboursable aux étudiants des Premières Nations qui sont inscrits à des programmes préparatoires à l'entrée au collège et à l'université acceptés, selon les priorités et les indications des Premières Nations.
  • Le Programme de partenariats postsecondaires (PPP) fournit des fonds pour aider les Premières Nations à établir leurs propres partenariats avec des établissements pour accroître la disponibilité de programmes d'éducation postsecondaire adaptés aux besoins des Premières Nations.

SAC s'est engagé à faire progresser les futurs modèles régionaux d'éducation postsecondaire des Premières Nations qui visent à leur permettre de passer de l'ensemble actuel de programmes d'éducation postsecondaire à des approches intégrées mieux adaptées aux priorités et aux besoins locaux des Premières Nations. SAC accorde également des fonds aux Premières Nations pour l'emploi et le perfectionnement des compétences de base par le biais des mesures de soutien préalables à l'emploi et de la gestion de cas dans le cadre du Programme d'aide au revenu. SAC travaille avec ses partenaires des Premières Nations pour améliorer l'accès à ces mesures de soutien, deux points qui ont été soulevés lors des processus de consultation et d'élaboration conjointe du Programme d'aide au revenu.

Il existe d'autres programmes de compétences qui répondent aux recommandations, tels que le Programme de formation pour les compétences et l'emploi destiné aux Autochtones (PFCEA) d'EDSC et le Fonds pour les compétences et les partenariats (FCP). Le PFCEA est un programme du marché du travail fondé sur les distinctions et conçu pour réduire l'écart entre les Autochtones et les non-Autochtones sur le plan des compétences et de l'emploi. Le PFCEA finance des organisations autochtones pour qu'elles conçoivent et dispensent des formations professionnelles et des mesures de soutien à l'emploi, notamment à l'intention des personnes autochtones ayant des besoins particuliers. Le budget annuel du PFCEA est de 408,2 millions de dollars, auxquels s'ajoutent 131 millions de dollars pour 2021. Le FCP est un programme axé sur les projets, doté de 50 millions de dollars par an, qui finance les partenariats entre les organisations autochtones et les employeurs de l'industrie afin d'offrir une formation professionnelle aux Autochtones, y compris à ceux qui présentent des besoins particuliers.

Soutien tout au long de la vie, soins centrés sur la personne et soins aux aidants

La prestation de soins peut être exigeante, complexe et stressante, et nous en sommes parfaitement conscients. « Malgré une formation limitée, voire inexistante, les aidants sont censés fournir des soins médicaux et infirmiers à domicile, s'orienter dans des systèmes de santé et de soins de longue durée complexes et prendre des décisions au nom du patient ». Le rapport fait référence à l'aide informelle « lorsque les soins sont fournis à une personne de l'entourage immédiat sans être un professionnel de la santé ou des services sociaux typiquement rémunéré ».

En février 2023, le Canada a annoncé un investissement de 196,1 milliards de dollars sur 10 ans, dont 46,2 milliards de dollars de nouveaux fonds, pour les provinces et les territoires afin d'améliorer les services de soins de santé pour les Canadiens. Ce financement sera distribué en partie par le biais du Transfert canadien en matière de santé et en partie au moyen d'accords bilatéraux adaptés avec les provinces et les territoires, qui permettent une certaine souplesse pour répondre à leurs besoins respectifs en matière de systèmes de soins de santé. Par ailleurs, le gouvernement investira 2,5 milliards de dollars sur 10 ans pour surmonter les difficultés particulières auxquelles sont confrontés les peuples autochtones en matière d'accès juste et équitable à des services de soins de santé de qualité et adaptés à leur culture. La répartition du financement réservée aux Autochtones sera fondée sur des distinctions, par l'intermédiaire d'un fonds pour l'équité en matière de santé.

Les partenaires des Premières Nations ont défini les mesures de soutien aux personnes handicapées et aux aidants familiaux comme des thèmes clés dans le cadre des consultations sur les soins de longue durée et de soins continus susmentionnées. Les discussions sur l'élaboration conjointe d'un cadre ont porté sur les moyens d'éliminer les obstacles auxquels se heurtent les personnes handicapées dans la prestation de soins de longue durée et de soins continus fondés sur les distinctions. Le cadre comprendra une gamme complète de services, y compris des mesures de soutien pour les personnes handicapées, des approches permettant de vieillir chez soi, des améliorations aux soins en établissement et pourrait inclure des services pour les personnes qui étaient auparavant desservies en vertu du principe de Jordan.

Le Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations fournit des ressources et du financement pour soutenir la prestation holistique et adaptée à la culture des services à l'enfance et à la famille (prévention et protection) qui répondent aux besoins des enfants, des jeunes et des familles qui résident ordinairement dans une réserve ou au Yukon. L'évaluation des besoins d'une personne sur le plan du soutien aux personnes handicapées porterait sur la personne, la famille, le fournisseur de services et la Première Nation. Les services de soutien après la majorité comprennent les soutiens qui aident les jeunes des Premières Nations à faire la transition vers l'âge adulte et à devenir autonomes dans des domaines tels que le logement, la sécurité alimentaire, les activités de santé et de mieux-être, l'acquisition d'aptitudes à la vie quotidienne, l'éducation ou l'assistance, le rétablissement des liens culturels et communautaires, l'aide à l'établissement de relations familiales et sociales et le soutien menant à l'autonomie. SAC a élaboré une nouvelle trousse d'outils en 2022 pour informer les jeunes et les fournisseurs des outils et des mesures de soutien disponibles. La trousse d'outils est mise à jour régulièrement, la version la plus récente datant de mars 2023. En janvier 2023, SAC a également établi un partenariat avec l'organisme Jeunesse, J'écoute pour donner aux jeunes et aux jeunes adultes des Premières Nations un accès à des renseignements sur les services de soutien après la majorité et aux ressources pertinentes.

La Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis : Si un groupe, une communauté ou un peuple autochtone a l'intention d'exercer son autorité législative en ce qui concerne les services à l'enfance et à la famille, les corps dirigeants autochtones agissant en leur nom ont accès à un financement pour les services de soutien après la majorité grâce à un accord de coordination. Les soins offerts après la majorité constituent une gamme de services destinés aux jeunes et aux jeunes adultes des Premières Nations qui étaient auparavant pris en charge; ils visent à favoriser une transition réussie vers l'âge adulte. Les mesures de soutien proposées ici pour les corps dirigeants autochtones viseront à fournir des services pour assurer la sécurité et le bien-être des jeunes autochtones dans le cadre d'une approche adaptée à la culture qui est également fondée sur les principes de l'égalité réelle et de l'intérêt supérieur des jeunes. Les services et programmes de soutien peuvent inclure la formation et l'aide liées aux compétences relatives à la vie quotidienne, le logement, les soutiens en matière de rétablissement des liens culturels et communautaires, le bien-être, les soutiens financiers et les mesures de soutien à l'éducation.

La Division de la santé des enfants, des jeunes et des familles de SAC fournit un soutien pour des grossesses et des naissances en santé, ainsi que le développement sain des enfants dans les communautés inuites et des Premières Nations, grâce à des services tels que le Programme de soins de santé maternelle et infantile, le Programme canadien de nutrition prénatale (composante Premières Nations et Inuit), le Programme de sages-femmes autochtones, le Programme d'aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves et l'Initiative sur le trouble du spectre de l'alcoolisation fœtale. Ces services visent à améliorer les résultats en matière de santé chez les nourrissons, les enfants, les jeunes, les familles et les communautés inuites et des Premières Nations en leur donnant accès à un ensemble de mesures de soutien dans des domaines ciblés tels que les soins et les mesures de soutien prénatals et postnatals, la santé avant la conception et la santé reproductive, la nutrition, l'alphabétisation et l'apprentissage précoces, ainsi que la santé physique, émotionnelle et mentale.

Le Programme de soins à domicile et en milieu communautaire (SDMC) des Premières Nations et des Inuitadopte une approche coordonnée en matière de services de soins de santé à domicile et en milieu communautaire qui permet aux membres des Premières Nations et aux Inuit de tous âges présentant des handicaps, des maladies chroniques ou aiguës, ainsi qu'aux personnes âgées, de recevoir des soins à domicile et dans leur communauté. La prestation des services est assurée selon un processus des soins dirigé comprenant la gestion de cas, les aiguillages et l'établissement de liens entre les services existants fournis à la fois dans la réserve et hors réserve. SAC aide les exploitants de SDMC à s'assurer que les membres de la communauté peuvent accéder aux éléments de services essentiels du programme, tels que les soins de relève à domicile et l'établissement de liens avec d'autres services professionnels et sociaux.

Les programmes Investissement en matière de démence dans les communautés (IDC) de l'Agence de la santé publique du Canada fournissent du financement aux personnes atteintes de démence et à leurs aidants. Le programme IDC soutient des projets communautaires visant à améliorer le bien-être des personnes atteintes de démence et des aidants (membres de la famille et amis) ou à accroître la connaissance des participants au sujet de la démence et de ses facteurs de risque et de protection.

Le crédit d'impôt pour frais médicaux (CIFM) tient compte de l'incidence des dépenses médicales ou des dépenses liées à une incapacité, qui sont supérieures à la moyenne, sur la capacité d'un particulier à payer de l'impôt sur le revenu. Les contribuables peuvent regrouper et réclamer les dépenses médicales qu'ils engagent, ou que leur époux ou conjoint de fait et leurs enfants mineurs engagent. Le CIFM permet de reconnaître aux fins d'impôt des dépenses précises, lesquelles sont énumérées dans la Loi de l'impôt sur le revenu et le Règlement de l'impôt sur le revenu. Les aidants naturels qui engagent des frais médicaux ou des dépenses liées aux incapacités pour un parent âgé, un enfant adulte ou un autre proche à leur charge peuvent généralement présenter une demande au titre du CIFM.

Le crédit canadien pour aidant naturel est un crédit d'impôt non remboursable dont peuvent se prévaloir les personnes qui soutiennent un époux, un conjoint de fait ou un parent à leur charge ayant une déficience physique ou mentale. Une personne est considérée comme étant à charge si elle dépend du contribuable pour subvenir régulièrement et constamment à ses besoins fondamentaux, en totalité ou en partie, tels que la nourriture, le logement et l'habillement.

Le crédit d'impôt pour personnes handicapées (CIPH) est un crédit d'impôt non remboursable qui aide les personnes handicapées ou les membres de leur famille qui subviennent à leurs besoins à réduire l'impôt sur le revenu qu'ils pourraient avoir à payer. Si la personne handicapée n'a pas besoin de la totalité du montant pour personnes handicapées pour réduire son impôt sur le revenu, les montants non utilisés peuvent être transférés au membre de la famille qui subvient à ses besoins.

Systèmes de soins de santé et de services sociaux

« Nous sommes conscients qu'il existe diverses formes de handicap – physique, sensoriel, cognitif ou lié à la santé mentale – et qu'il n'existe pas de solution universelle. Cependant, quels que soient les besoins des gens, le gouvernement du Canada est déterminé à rendre notre pays plus accessible et plus inclusif pour tous ».

Justin Trudeau, décembre 2022

Dans le cadre de la mobilisation de SAC à l'égard des soins de longue durée et de soins continus, les partenaires des Premières Nations ont établi que la réception de services plus près du domicile, la prestation de services et les problèmes de prestation de services étaient les thèmes principaux à aborder. Indépendamment du processus de mobilisation, en 2022, SAC a reçu 183 millions de dollars sur 3 ans pour améliorer les soins de longue durée et de soins continus dans les communautés autochtones (dont 2,8 millions de dollars pour étendre la mobilisation afin d'inclure les Métis). En outre, SAC travaille actuellement avec des partenaires autochtones pour faire en sorte que le Programme d'aide au revenu existant réponde mieux aux besoins des Premières Nations et pour remédier aux obstacles et aux coûts socioéconomiques accrus auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap.

Les soins palliatifs sont un élément clé du continuum de services pour les membres des Premières Nations vivant chez eux et dans leur communauté. Dans le budget de 2017, on a annoncé des investissements dans les services de soins de santé à domicile et palliatifs pour les Premières Nations et les Inuit – 184,6 millions de dollars sur 5 ans et 69,1 millions de dollars par la suite – ce qui représente une augmentation de 76 % du financement annuel dans ce domaine. Ce financement permettra d'améliorer le Programme de soins à domicile et en milieu communautaire des Premières Nations et des Inuit (PSDMCPNI), y compris la prestation de services de soins de santé palliatifs. L'offre de services de soins de santé palliatifs, y compris d'évaluations et de formation en matière de soins de santé palliatifs adaptés sur le plan culturel, permettra aux clients de rester dans leur communauté d'origine pour recevoir des soins plutôt que de devoir se faire soigner dans les grands centres urbains, qui sont souvent peu familiers.

SAC travaille également à l'embauche de professionnels de la santé publique et à la mise en place d'un financement destiné à soutenir les approches communautaires. Les approches communautaires sont importantes pour donner suite aux principales priorités en matière de santé publique ainsi que pour répondre aux besoins de formation en santé publique des professionnels existants et des jeunes autochtones intéressés par la santé publique communautaire. SAC reconnaît la nécessité d'accroître la représentation des travailleurs autochtones dans le système de soins de santé et de répondre aux besoins en ressources humaines dans le domaine de la santé, notamment pour les communautés rurales et éloignées. Les défis liés à la formation et au maintien en poste des professionnels de la santé dans les réserves sont complexes et tiennent à de nombreux facteurs, notamment la parité salariale, l'insuffisance de financement et l'éloignement géographique. L'Initiative sur les ressources humaines en santé autochtone (IRHSA) de SAC prévoit une formation à l'intention des travailleurs communautaires et des gestionnaires de la santé qui offre des services dans les communautés des Premières Nations afin d'améliorer la qualité et la cohérence de ces services. L'IRHSA est géré par des responsables régionaux qui préparent des plans de formation en prévision des demandes formulées par les communautés afin de répartir le financement. Ainsi, les modes de prestation de services varieront en fonction des besoins et des capacités de la communauté, et des demandes précises ne seront pas nécessairement reçues dans le cadre de cette initiative. Entre 2015 et 2020 (données les plus récentes disponibles), 1680 travailleurs communautaires et gestionnaires de la santé ont suivi une formation en promotion de la santé et en prévention des maladies financée par l'IRHSA.

Le Programme des services de santé non assurés (SSNA) de SAC offre aux membres inscrits des Premières Nations et aux Inuit reconnus une protection pour une gamme de soins de santé lorsqu'ils ne sont pas couverts par d'autres régimes ou programmes. Conformément au mandat du programme des SSNA, la couverture des prestations est fondée sur des données probantes, cohérente à l'échelle nationale et gérée de façon viable et efficiente.

Le programme des SSNA s'engage à améliorer continuellement les prestations et les services du programme; examine régulièrement les processus administratifs relativement aux approbations préalables de la couverture des prestations; et mets en œuvre des changements pour simplifier ces processus ou, lorsque cela est possible, élimine l'exigence d'approbation préalable. Pour qu'un médicament soit inscrit sur la liste des médicaments couverts par le Programme des SSNA, il doit être approuvé par Santé Canada aux termes du Règlement sur les aliments et drogues, faire l'objet d'un avis de conformité attestant qu'il respecte le Règlement et recevoir un numéro d'identification de médicament.

Les articles couverts par les prestations pour équipement médical et fournitures médicales du programme des SSNA servent à répondre aux besoins médicaux des clients des SSNA en ce qui concerne les activités de base de la vie quotidienne. Les politiques relatives à la couverture des services (y compris la fréquence et la quantité) s'appuient sur des données probantes, des pratiques exemplaires, la durée de vie prévue des appareils et les conseils de comités consultatifs de professionnels de la santé. Le programme examine au cas par cas toutes les demandes de protection exceptionnelle.

Le gouvernement du Canada procède à un examen pluriannuel conjoint du programme des SSNA, en partenariat avec l'Assemblée des Premières Nations (APN). Cet examen a principalement pour but de déterminer et de mettre en œuvre des mesures qui permettront d'accroître l'accessibilité des services pour les clients, de cerner les lacunes à l'égard des services et de simplifier leur prestation. Cet examen comprend une évaluation des services de transport pour raison médicale. Le budget de 2017 prévoyait 86 millions de dollars sur 5 ans pour élargir les services de counseling en santé mentale des SSNA, qui incluent désormais les services des guérisseurs traditionnels pour répondre aux besoins en santé mentale. SAC facilite l'accès aux guérisseurs traditionnels en fournissant aux clients (ou au guérisseur) une couverture pour le voyage, l'hébergement et les repas afin que la consultation d'un guérisseur traditionnel soit possible lorsque cela est nécessaire sur le plan médical.

Le service de transport pour raison médicale du programme des SSNA permet aux clients d'accéder à certains services de santé médicalement nécessaires qui ne peuvent être reçus au sein de la réserve ou la communauté où réside le bénéficiaire. La couverture est fournie pour le moyen de transport le plus économique et le plus efficient. Dans certaines communautés, le programme des SSNA peut financer des fourgonnettes médicales ou des véhicules médicaux (y compris des véhicules accessibles) à l'usage de la communauté pour permettre aux clients des SSNA de la communauté de se rendre à leurs rendez-vous médicaux et en revenir, lorsque cela représente le mode de transport le plus rentable. Il convient de noter que le mandat du programme des SSNA vise particulièrement le transport à des fins médicales et ne permet pas l'achat de véhicules pour des particuliers ou des familles. Les clients des SSNA qui se rendent dans un centre urbain dans le cadre d'un voyage médical bénéficient d'une couverture comprenant le transport vers le centre urbain et à l'intérieur de celui-ci pour se rendre aux rendez-vous, ainsi qu'une couverture pour les repas et le logement. Pour les personnes résidant dans les centres urbains et nécessitant une aide pour payer les transports publics, des subventions sont offertes par l'entremise de programmes provinciaux d'aide sociale ou d'aide aux personnes en situation de handicap. Les prestations de transport pour raison médicale du programme des SSNA couvrent plusieurs modes de transport. Les clients qui conduisent leur véhicule personnel pour se rendre à un rendez-vous médical à l'extérieur de la communauté où ils vivent bénéficient des taux d'allocation au kilomètre établi par le programme des SSNA, lesquels continuent de suivre la hausse des taux par kilomètre du Conseil national mixte. Les taux de couverture du transport pour raison médicale font présentement l'objet d'un examen.

Dans le Rapport, on demande expressément un engagement à passer de l'actuel modèle de soins infirmiers à un modèle de soins de santé holistique fondé sur une équipe multidisciplinaire et axé sur la communauté. SAC a étendu et continuera d'étendre son modèle de soins aux postes de soins infirmiers éloignés et isolés. Cette expansion vers un modèle de soins interprofessionnel inclut des infirmières diplômées, des auxiliaires médicaux, des infirmières praticiennes et des infirmières auxiliaires autorisées. L'évolution vers un modèle interprofessionnel est essentielle pour répondre aux besoins des communautés dans un contexte de pénurie mondiale de ressources humaines dans le domaine de la santé, qui n'a fait que s'aggraver depuis la pandémie de COVID-19.

La santé buccodentaire est un autre domaine dans lequel SAC s'efforce d'étendre le modèle de soins vers une approche interprofessionnelle. Par exemple, les Services communautaires de santé buccodentaire (SCSB) de SAC sont offerts dans les réserves afin d'améliorer l'accès à la prévention de la santé buccodentaire et aux services de traitement de base. Les équipes de santé buccodentaire comprennent des auxiliaires de santé buccodentaire pour enfants, des hygiénistes dentaires et, dans certains cas, des thérapeutes dentaires. Ces prestataires s'occupent principalement des enfants, de leurs parents ou soignants et des femmes enceintes, que ces personnes soient handicapées ou non.

L'Agence du revenu du Canada (ARC) dispose également de programmes qui appuient indirectement une approche par équipe multidisciplinaire, comme le Programme communautaire des bénévoles en matière d'impôt, qui existe depuis 1971. Ce programme est un partenariat de longue date entre l'ARC et les communautés qui organise des comptoirs d'impôts gratuits où les bénévoles remplissent les déclarations de revenus ou de prestations pour les personnes admissibles. L'ARC propose également des visites en personne dans tout le Canada grâce à un programme de sensibilisation et peut aider les organisations à informer leurs clients au sujet des prestations et des crédits auxquels ils peuvent avoir droit.

Dans le Rapport, on a relevé 3 éléments clés importants et étroitement liés qui entrent en ligne de compte quant aux perspectives relatives aux services d'aide aux personnes handicapées :

  1. Conception, structure et administration des programmes du gouvernement fédéral;
  2. Insuffisance des ressources, des mesures de soutien et des services;
  3. Incapacité à fournir des services et des mesures de soutien adaptés à la culture et exempts de stigmatisation aux membres des Premières Nations avec des besoins spéciaux au sein des réserves.

Le mandat de SAC vise à promouvoir les partenariats, à pallier les écarts socioéconomiques et à transférer les responsabilités et les services aux partenaires et établissements autochtones. Pour ce faire, il faut s'assurer que les populations autochtones sont présentes à la table des négociations pour toute décision touchant à leurs intérêts, que des fonds sont disponibles pour ces processus et que nous travaillons ensemble pour mettre en place les éléments fondamentaux permettant de soutenir le contrôle des programmes et des services par les communautés, ainsi que la conception conjointe et le transfert des programmes et des services.

Infrastructure communautaire, ressources, capacités, recherche et données

Les auteurs rapportent que les infrastructures communautaires inadéquates et le manque d'accessibilité à l'échelle communautaire limitent considérablement la capacité des participants à prendre part à la vie communautaire, aux activités culturelles et aux loisirs. Ils ajoutent : [traduction] « Nous imaginons un monde où les Premières Nations ont un contrôle accru sur les services, les mesures de soutien et les infrastructures, selon ce qu'elles jugent nécessaire dans leurs communautés ». Le Canada appuie le rôle essentiel que jouent les conseils de bande des Premières Nations à l'égard de l'accessibilité dans les communautés.

La Loi canadienne sur l'accessibilité (LCA) oblige les entités réglementées, y compris les conseils de bande des Premières Nations, à établir et à publier des plans sur l'accessibilité. Les organisations des Premières Nations se sont dites préoccupées par la capacité des conseils de bande de respecter cette exigence compte tenu des priorités concurrentes, des capacités administratives insuffisantes et d'un financement réservé à l'accessibilité. Une exemption des exigences de planification et de production de rapports prévues dans la LCA a été accordée aux conseils de bande jusqu'au cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du Règlement sur l'accessibilité, soit jusqu'en décembre 2026. La Direction du Canada accessible d'EDSC fait progresser les travaux liés à l'engagement pris dans le Plan d'action de la Déclaration des Nations Unies 2023 de faire progresser la mise en œuvre de la LCA d'une manière qui soit culturellement appropriée. Dans le cadre de ce travail, EDSC collaborera avec les Premières Nations pour établir des programmes qui aideront les communautés à déterminer leurs besoins particuliers en matière d'accessibilité.

Dans son plan d'accessibilité de 2023 à 2025, sous la rubrique « Conception et prestation des programmes et des services », la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) s'engage en faveur de l'accessibilité, notamment en aidant les promoteurs immobiliers à financer de nouveaux projets. Tout en s'efforçant de rendre les programmes plus accessibles, la SCHL tiendra les personnes handicapées au courant des mesures d'adaptation en matière d'accessibilité qui sont en place. Par exemple, la SCHL fournira un numéro de téléphone réservé aux questions relatives à ses programmes et inclura un énoncé sur l'accessibilité expliquant comment demander des documents dans des formats alternatifs au Centre du savoir sur le logement.

Parmi les autres programmes de la SCHL qui appuient la planification communautaire de l'accessibilité, mentionnons les suivants :

Le Fonds pour l'accessibilité (FA) d'EDSC soutient également les initiatives communautaires de planification de l'accessibilité. Il s'agit d'un programme de subventions et de contributions qui finance des projets d'infrastructure visant à rendre les communautés et les milieux de travail du Canada plus accessibles. Dans la foulée de l'appel de propositions pour des projets de petite envergure lancé en 2022 dans le cadre du FANote de bas de page 4, un montant de 3 millions de dollars a été versé à des organisations dirigées par des Autochtones pour leur permettre de réaliser des travaux de construction, de rénovation et de réaménagement et d'adopter des technologies d'assistance afin d'améliorer l'accès aux programmes, aux services et aux activités communautaires. Dans le cadre de cet appel à propositions, environ 4,8 millions de dollars ont été alloués pour soutenir des organisations dirigées par des Autochtones. Le FA est un programme reposant sur un processus concurrentiel, et les organisations admissibles peuvent présenter des demandes de financement dans le cadre d'appels de propositions.

Les communautés des Premières Nations ne bénéficient pas de protections juridiquement applicables en matière d'eau potable comparables à celles qui sont en place dans les provinces et les territoires. En 2013, la Loi sur la salubrité de l'eau potable des Premières Nations est entrée en vigueur pour soutenir l'élaboration de règlements fédéraux pour encadrer l'accès des Premières Nations à une source fiable d'eau potable salubre et à un traitement efficace des eaux usées. Cependant, en 2018, les Premières Nations ont commencé à exprimer des préoccupations au sujet de cette loi dans le cadre de la mobilisation continue, faisant valoir que la loi n'est pas efficace. En réponse à ces préoccupations, le gouvernement du Canada a abrogé, en juin 2022, la Loi sur la salubrité de l'eau potable des Premières Nations de 2013. Le gouvernement du Canada s'est engagé à élaborer et à adopter une nouvelle loi sur l'eau potable et le traitement des eaux usées des Premières Nations, en consultation avec ces dernières.

Recherche et données

Le rapport indique qu'il n'existe pas de données systématiques ou nationales permettant de connaître le nombre ou le type de handicaps chez les membres des Premières Nations vivant dans les réserves et hors réserve. Selon l'action prioritaire 85 de la Déclaration des Nations Unies, il faut faire ce qui suit : « Veiller à ce que les droits à l'égalité des personnes autochtones handicapées soient respectés lors de la conception et de la mise en œuvre des programmes, des politiques et des services du gouvernement du Canada. Cela comprend la recherche de solutions concrètes en matière de données pour mieux comprendre la situation socioéconomique des Autochtones handicapés. » Le budget de 2022 prévoyait un financement de 37 millions de dollars sur 5 ans pour soutenir la capacité de base des gouvernements, des organisations et des groupes autochtones afin qu'ils puissent continuer de contribuer de manière significative à la mise en œuvre de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies et du plan d'action connexe.

SAC s'est engagé à élaborer une stratégie de données avec les partenaires des Premières Nations et des Inuit, et cette stratégie sera mise en œuvre dès l'exercice de 2025 à 2026 pour les programmes d'aide à la vie autonome et de soins à domicile et en milieu communautaire des Premières Nations. Au cours de la phase préalable à la mise en œuvre, SAC tiendra des discussions avec les partenaires des Premières Nations et des Inuit afin de déterminer la stratégie globale à adopter en matière de données. Ces discussions respecteront une approche dirigée par les Autochtones pour les données qui, en plus de respecter les lois fédérales, s'harmonisera avec les principes de transfert de services, y compris la propriété, le contrôle, l'accès et la possession (PCAP) des Autochtones quant à la façon dont les données et l'information devraient être recueillies, protégées, utilisées et partagées afin d'appuyer les exigences en matière de production de rapports sur les résultats et de prise de décisions pour SAC et les exploitants de services autochtones.

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) s'efforce de soutenir la souveraineté des données et de veiller à ce que les Premières Nations, les Inuit et les Métis disposent d'une capacité de données durable grâce à une combinaison d'activités internes et de collaboration avec des partenaires. Ainsi, les priorités des Premières Nations en matière de données, de surveillance et de science seront correctement prises en compte et il sera possible de prévoir des ressources connexes suffisantes. Dans le contexte de l'après-COVID, l'ASPC lance des processus de renouvellement, y compris pour définir les priorités à l'horizon de 2025 à 2030 en matière de données, de surveillance et de science liées à la santé publique. L'objectif est de transformer la santé publique en améliorant les systèmes de données et de surveillance, conformément aux priorités scientifiques. Approuvée par les ministres fédéraux, des provinces et des territoires de la Santé en octobre 2023, la Charte pancanadienne des données sur la santé énonce un ensemble commun de principes destinés à guider l'action collective vers une vision partagée des données sur la santé au Canada, y compris un engagement à soutenir la souveraineté des données des Premières Nations, des Inuit et des Métis et les cadres de gouvernance dirigés par les Autochtones.

L'ASPC a versé des fonds au Centre de gouvernance de l'information des Premières Nations pour qu'il produise un rapport sur le bien-être mental des Premières Nations vivant dans les réserves et les communautés du Nord, et ce rapport se fondera sur des données tirées de l'Enquête régionale sur la santé (ERS) des Premières Nations. Les données de l'ERS sont recueillies selon une approche fondée sur le respect inhérent de la souveraineté des données, conformément aux principes de PCAP® des Premières Nations.

L'initiative de surveillance accrue de la démence de l'ASPC soutient la surveillance de la démence, ainsi que la collecte de données et la mobilisation communautaire, dans les populations autochtones. L'initiative nationale autochtone de surveillance de la démence vise à favoriser la collaboration avec les organisations partenaires des Premières Nations, des Inuit et des Métis pour la tenue d'une étude de faisabilité portant sur les méthodes acceptables et appropriées d'améliorer la surveillance de la démence au sein des populations autochtones. La deuxième partie de ce projet (2022 à 2024) vise à améliorer la surveillance de la démence par les communautés des Premières Nations. Une plateforme de formation solide sera développée et mise à l'essai pour favoriser la participation à l'évaluation cognitive à l'intention des Autochtones au Canada.

Le Programme pour la surveillance accrue des maladies chroniques de l'ASPC comprend des projets visant à soutenir l'élaboration conjointe d'un outil de surveillance culturellement sûr et pertinent sur l'île de Vancouver. Dans le cadre du projet, on collaborera avec les Gwa'sala-'Nakwaxda'xw pour concevoir et mettre en œuvre un système de surveillance des maladies chroniques durable, dirigé par la communauté et adapté sur le plan culturel.

Le Programme de données sur la santé de la Nation métisse de l'ASPC aide la Nation métisse à renforcer la capacité de ses gouvernements à mettre en place des systèmes durables de surveillance des données sur la santé et à produire des rapports, en veillant à ce que les partenariats et les ressources nécessaires soient en place pour recueillir et analyser les données sur la santé des citoyens. Les données sur la santé propres à la Nation métisse fourniront des éléments probants pour soutenir davantage les politiques et les programmes liés à la prestation de services de santé adaptés à la culture, dans le but ultime d'améliorer les résultats en matière de santé pour la Nation métisse.

Le Centre de recherche et de données autochtones de la SCHL, aussi connu sous le nom de « HUB6 », soutient les recherches sur le logement qui sont dirigées et codirigées par des Autochtones et qui sont axées sur les priorités définies par les organisations et les communautés autochtones. Les projets externes soutenus par le financement accordé au HUB6 sont dirigés par des Autochtones et utilisent des méthodologies privilégiées par les promoteurs autochtones. Des employés de la SCHL assurent la liaison avec les partenaires financés, d'une part, et accordent un soutien à ceux-ci, d'autre part, mais ils ne dirigent pas ces projets. De plus, ils ne participent pas à la collecte, à l'analyse et à l'interprétation des données, ni à l'élaboration des rapports. Les employés du HUB6 suivent la formation PCAP® proposée par le Centre de gouvernance autochtone des Premières Nations. Selon le critère d'admissibilité fondamental à respecter pour avoir droit au financement, il faut posséder la capacité de faire progresser les priorités de recherche des organisations autochtones en matière de logement. Ainsi, les populations visées dans le cadre d'un projet sont choisies à la discrétion de l'organisation des Premières Nations, des Inuit ou des Métis.

Conclusion

Nous savons que la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies exige des changements internes au sein du gouvernement. À SAC, nous nous sommes engagés à faire connaître nos obligations et à promouvoir le changement. En septembre 2020, SAC a mis en œuvre une politique d'apprentissage obligatoire pour améliorer la compétence culturelle et élabore maintenant un sondage à ce sujet pour évaluer l'efficacité de la politique. Par ailleurs, cette année, SAC a offert des séances de formation à plus de 900 employés pour les sensibiliser au lien entre le travail qui se fait au Ministère et la Déclaration des Nations Unies. Nous assurons l'uniformité sur le plan des politiques grâce à la création d'outils pour les documents du Cabinet et d'une communauté de pratique mensuelle visant à faciliter la mise en œuvre et le travail en consultation et en coopération avec les peuples autochtones. Tous les programmes et services mentionnés dans le présent document sont essentiels pour atteindre l'autodétermination et améliorer l'équité – de grands objectifs de la Déclaration des Nations Unies que SAC et le reste du gouvernement du Canada travaillent actuellement à mettre en œuvre, en collaboration et en consultation avec les peuples autochtones.

Le gouvernement du Canada s'est engagé à l'élaboration conjointe d'une loi sur la santé des Autochtones fondée sur les distinctions. De concert avec les partenaires autochtones et les provinces et territoires, nous élaborons cette nouvelle loi afin d'améliorer l'accès à des services de santé de grande qualité et adaptés à la culture. L'élaboration conjointe de la loi est l'occasion d'établir les principes généraux qui constitueront le fondement des services de santé pour les peuples autochtones; de contribuer à transformer la manière dont sont offerts les services de santé en collaborant avec les organisations autochtones à l'élaboration, à la prestation et à l'amélioration des services pour accroître le rôle des Autochtones dans la prestation des services de santé; de continuer de travailler à remplir l'engagement du gouvernement du Canada à l'égard de la réconciliation et d'une relation renouvelée de nation à nation, entre les Inuit et la Couronne, et de gouvernement à gouvernement avec les peuples autochtones, fondée sur la reconnaissance et la mise en œuvre des droits, le respect, la coopération et le partenariat.

Le gouvernement du Canada est également résolu à prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale et toutes les autres formes d'injustice sociale au Canada, notamment au moyen du Plan d'action national de lutte contre la haine. Le Canada prendra d'autres mesures pour combattre et éradiquer le racisme systémique contre les peuples autochtones, en particulier dans le système de soins de santé, en participant à l'élaboration conjointe de la loi sur la santé des Autochtones fondée sur les distinctions ainsi que de la stratégie en matière de santé mentale et de bien-être.

Le gouvernement du Canada participe à un certain nombre d'initiatives visant à faire des progrès concernant les besoins des peuples autochtones en matière de santé. Nous nous appuierons sur ces initiatives, au moyen du travail fait au sein de SAC et d'autres ministères, pour continuer à améliorer les services et les mesures de soutien destinés aux Autochtones ayant des besoins de santé plus complexes et leurs familles.

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