Réforme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations : Rencontres de la représentante spéciale de la ministre en Saskatchewan

Du 26 février au 3 mars 2017, la représentante spéciale de la ministre, Mme Wesley-Esquimaux, a rencontré des intervenants et des partenaires en Saskatchewan qui s'intéressent au processus de réforme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, notamment :

Les intervenants et les partenaires étaient invités à cerner ce qui devait être changé dans le Programme des services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Ce rapport présente un résumé des réunions tenues en Saskatchewan par Mme Wesley-Esquimaux, en plus de souligner les enjeux et les constatations clés.

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Principales questions et conclusions

Jeunes

  • Des Autochtones, et notamment des jeunes, doivent servir de mentors et de soutien aux enfants autochtones pris en charge.
  • Aider les enfants pris en charge à conserver des liens avec leur collectivité (ou une autre collectivité autochtone si leur sécurité est menacée) et avec leur identité culturelle.
  • Faire en sorte que les frères et sœurs pris en charge demeurent ensemble.
  • Offrir du soutien et des activités culturelles (par exemple, éducation axée sur le territoire) pour aider les jeunes pris en charge à conserver un lien avec leur culture.
  • Il faut augmenter le nombre de travailleurs sociaux autochtones ou ayant une formation sur la sécurité culturelle.
  • Il faut offrir une formation de sensibilisation à la culture aux familles d'accueil (surtout les familles non autochtones) pour leur permettre d'aider les enfants autochtones pris en charge à conserver des liens avec leur culture.
  • Améliorer les processus d'évaluation des familles d'accueil.
  • Les familles et le système d'aide à l'enfance devraient mieux comprendre les jeunes bispirituels et transgenres afin de pouvoir répondre à leurs besoins.
  • Il faut s'assurer de ne pas imposer de valeurs et de croyances religieuses aux jeunes (par exemple, la fréquentation de l'église).
  • Il faut fournir des fonds et du soutien aux jeunes qui ne sont plus pris en charge en raison de leur âge pour leur permettre de poursuivre leurs études et de satisfaire leurs autres besoins de base, comme le logement.
  • Créer une ligne 1-800 pour permettre aux enfants pris en charge de signaler les sévices ou la négligence dont ils font l'objet dans les foyers d'accueil.
  • Les enfants sont souvent intimidés et ne savent pas vers qui se tourner lorsqu'ils ont besoin d'aide.
  • Il faudrait des programmes d'art-thérapie pour les enfants et les jeunes pris en charge.
  • Les jeunes veulent comprendre pourquoi ils sont pris en charge, ce qui va leur arriver et pourquoi ils sont placés à répétition.
  • Prendre conscience que les enfants et les jeunes pris en charge sont déprimés et malheureux.

Organisations représentants les dirigeants des Premières Nations

  • Aimeraient diriger, développer et gérer leurs propres programmes de services à l'enfance et à la famille.
  • Souhaitent qu'on leur délègue plus de pouvoirs afin d'être en mesure d'adopter leurs propres lois, et elles veulent que le gouvernement respecte leur culture et leurs pratiques.
  • Les lois ou les normes nationales visant les services à l'enfance et à la famille des Premières Nations doivent refléter les points de vue des Autochtones et leur contexte culturel.
  • Les dirigeants veulent qu'on s'attaque aux raisons fondamentales pour lesquelles les enfants doivent être pris en charge et qu'on mette l'accent sur la prévention en renforçant les familles et en plaçant les enfants à l'avant-plan.
  • Il faut plus de travailleurs sociaux autochtones ou qui ont de l'expérience avec les Autochtones et les personnes ayant subi un traumatisme.
  • Financement pour la prise en charge par des membres de la famille (par exemple, verser des fonds à la famille élargie pour l'aider à s'occuper d'un enfant).
  • Formule de financement des services à l'enfance et à la famille fondée sur les besoins, et non sur des pourcentages.
  • Davantage de soutien aux parents, comme des programmes de formation au rôle de parent adaptés à la culture (p.ex., sensibilisation et compétences parentales, saines habitudes de vie, counseling familial).
  • Plus de ressources pour encadrer les enfants ayant des besoins spéciaux, notamment afin de fournir des services d'intervention d'urgence pour traiter les cas d'intimidation et prévenir le suicide, ainsi que pour assurer une présence dans les écoles et embaucher des éducateurs spécialisés.
  • Les représentants des écoles doivent mettre fin au traitement particulier des enfants pris en charge, pour éviter qu'ils soient mis à l'écart des activités et qu'ils ne veulent plus fréquenter l'école.
  • Les lignes directrices et les politiques concernant les allocations spéciales pour enfants doivent être claires pour calmer les appréhensions voulant que la province retienne des fonds destinés aux agences.
  • Il faut examiner les questions de compétence interprovinciale dans les cas où des enfants autochtones sont placés dans une autre province que celle où réside leur famille.
  • Créer des forums afin de discuter d'autres questions, par exemple les drogues et les activités des gangs.

Membre des collectivités et conseils tribaux

  • Il faudrait que les conseils tribaux ou des groupes de Premières Nations reçoivent des fonds pour fournir les services à l'enfance et à la famille à la place des organismes.
  • Examiner la possibilité de conclure des accords d'autonomie gouvernementale aux termes desquels les Premières Nations seraient responsables de leurs propres programmes de services à l'enfance et à la famille.
  • Le gouvernement fédéral ou les Premières Nations doivent légiférer au sujet des services à l'enfance et à la famille en vue d'aider les familles et de remplacer la compétence provinciale.
  • Veiller à ce que les collectivités autochtones et les parents prennent part aux discussions concernant les normes nationales, de sorte que le contexte culturel et les besoins des familles des Premières Nations soient pris en considération. Les Premières Nations savent ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
  • Élargir le recours à la prise en charge par des membres de la famille comme moyen de réduire le nombre d'enfants qui sont retirés de leur collectivité.
  • Les enfants et les jeunes doivent avoir accès aux services, peu importe leur lieu de résidence, que ce soit dans une réserve ou ailleurs.
  • Une approche globale des services à l'enfance et à la famille qui met l'accent sur le bien-être et prévoit de nombreux services, dont des cours sur le rôle de parents et du counseling en santé mentale.
  • On doit tenir compte du système de justice pénale dans la réforme du programme, en raison du taux élevé d'Autochtones incarcérés.
  • Il faut aider les enfants des Premières Nations qui sont pris en charge à établir des liens avec leur culture, soit en les ramenant dans leur collectivité pour des visites ou, s'il n'est pas possible de le faire de façon sécuritaire, en organisant des visites dans d'autres collectivités des Premières Nations.
  • Les fonds versés par le gouvernement fédéral ne se rendent pas toujours jusqu'aux collectivités.
  • Il faut changer la formule de financement pour qu'elle soit fondée sur la population de la collectivité et éliminer la distinction entre les résidants des réserves et les autres.
  • Créer des modèles de financement souples pour que les collectivités puissent reporter les fonds d'une année à l'autre.
  • Faire en sorte que les travailleurs sociaux des bandes et de la province collaborent afin de cerner les besoins des enfants, d'y répondre de manière plus adéquate et de fournir des programmes et des services adaptés à la culture.
  • La participation active des aînés est importante pour le bien-être des enfants et des familles.
  • Importance d'avoir des programmes axés sur le territoire comme outil de prévention.
  • Il doit y avoir, dans les collectivités, une ou des personnes chargées d'aider les familles en ce qui a trait aux problèmes familiaux et liés aux enfants (par exemple, une personne formée pour faire de la prévention en période de crise afin d'éviter d'autres perturbations familiales).
  • Il faut plus d'infrastructure pour les services à l'enfance et à la famille dans les collectivités, notamment des bureaux pour les organismes, des foyers de traitement familial et des refuges.
  • La réforme des services à l'enfance et à la famille doit être harmonisée avec les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Organismes d'aide à l'enfance

  • Importance des programmes de prévention pour aider les jeunes à rester dans leur foyer et dans leur collectivité.
  • Il faut accroître le financement direct pour améliorer les programmes de prévention des organismes.
  • Le financement doit être stable, prévisible et continu; il ne devrait pas être nécessaire de soumettre des propositions chaque année pour les programmes visant à préserver la cellule familiale.
  • Les fonds devraient être investis dans les programmes de prévention, notamment le programme de soutien parental Triple P.
  • Continuer à offrir des services aux jeunes de plus de 18 ans et adopter une approche plus souple pour les encourager à poursuivre leurs études et à obtenir une éducation postsecondaire.
  • Changer la formule de financement des organismes de services à l'enfance et à la famille, car celle-ci « récompense » le fait de placer des enfants.
  • Il faut modifier le système régissant le programme d'Affaires autochtones et du Nord Canada (c.-à-d., les lignes directrices, les politiques et les procédures).
  • Le manque de travailleurs sociaux complique le recrutement de personnel par les organismes des Premières Nations.
  • La rémunération des travailleurs sociaux embauchés par des organismes des Premières Nations doit être semblable à celle versée à ceux d'autres organismes.
  • Le montant versé pour un enfant pris en charge dans une réserve est moindre que s'il est pris en charge par la province, ce qui fait qu'il est difficile de garder les enfants dans leur collectivité.
  • Il faut investir davantage dans les immeubles et les bureaux afin de pouvoir augmenter le nombre de travailleurs et répondre aux besoins des enfants pris en charge.
  • Offrir plus de soutien ou les services d'un accompagnateur pour aider les personnes et les familles qui doivent se présenter devant les tribunaux ou composer avec des questions de justice pénale, en particulier lorsque les délinquants sont envoyés dans des foyers de groupe plutôt que dans des établissements carcéraux.
  • Il est difficile d'attirer des travailleurs dans les collectivités nordiques et de les maintenir en poste en raison de l'isolement et du coût de la vie élevé.
  • Il faudrait assouplir les modalités des visites à la maison et des activités visant à réintégrer les enfants dans leurs familles, en offrant notamment des visites aux frères et sœurs et aux grands-parents.
  • Il faut procéder à un examen des lois, des politiques et des pratiques opérationnelles de la province ainsi que des pratiques opérationnelles des organismes afin de réformer les modèles occidentaux d'aide à l'enfance.
  • On doit investir dans les programmes et les travailleurs en santé mentale afin de pouvoir traiter les situations de crise liées au suicide ainsi que les problèmes de toxicomanie et d'alcoolisme.

Travailleurs sociaux et travailleurs spécialistes du mieux-être

  • Abandonner les programmes aux termes desquels des enfants sont retirés de leur milieu, et plutôt adopter un modèle qui renforce les familles et favorise le mieux-être des enfants.
  • Investissements additionnels pour permettre aux travailleurs communautaires d'organiser des activités à l'intention des enfants et des jeunes.
  • Un manque de programmes pour former des Autochtones en travail social.
  • On doit offrir davantage de soutien en santé mentale aux enfants et aux familles dans les réserves et à l'extérieur.

Représentants de la province

  • Le gouvernement provincial offre du soutien dans le cadre de la réforme fédérale des services à l'enfance et à la famille, l'objectif étant d'assurer aux Autochtones une plus grande maîtrise de ces services.
  • Discussions en cours avec les Premières Nations en vue de modifier l'approche provinciale en matière d'aide à l'enfance.
  • La province examine des moyens d'aider plus efficacement les enfants et les familles des Premières Nations vivant à l'extérieur des réserves qui ont besoin de services à l'enfance et à la famille, dont les enfants métis.
  • Les collectivités doivent pouvoir obtenir rapidement des fonds additionnels afin de répondre à des besoins urgents en matière de prévention du suicide et de formation des premiers répondants.
  • Il faut répondre aux besoins des collectivités éloignées des Premières Nations, qui sont confrontées à des défis particuliers comme le manque de services et d'infrastructure pour les programmes des services à l'enfance et à la famille.

Défenseur des droits des enfants

  • On doit adopter des normes nationales concernant les approches en matière de services à l'enfance et à la famille dans les réserves.
  • Les jeunes qui ne sont plus pris en charge en raison de leur âge doivent recevoir davantage de soutien et de services (par exemple, compétences pratiques et éducation postsecondaire).
  • Il faut éliminer les distinctions entre les résidants des réserves et les autres, de sorte que tous les enfants aient droit à des programmes et à des services semblables en fonction de leurs besoins plutôt que de leur lieu de résidence.
  • Les défenseurs des droits des enfants doivent délaisser leur fonction d'enquêteur au profit d'un rôle de soutien, afin d'intervenir selon les besoins plutôt que de retirer les enfants de leur foyer.

Principaux thèmes

Un certain nombre de thèmes se sont dégagés des discussions avec les intervenants et les partenaires.

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