Les Atikamekw d'Opitciwan lancent un programme de formation en abattage d'arbres mécanisé

Les étudiants des Premières Nations sont souvent contraints de devoir quitter leur communauté pour poursuivre leurs études ou trouver du travail. Cela constitue un obstacle dans leur cheminement scolaire et professionnel. Ces mêmes jeunes, qui représentent une grande proportion des membres de leur communauté, ont un rôle important à jouer dans le développement économique de leur communauté.

La Coopérative de Travail Inter-Nations a vu le jour dans la communauté Atikamekw d'Opitciwan au Québec et a pour mission de favoriser le développement et la formation de la main-d'œuvre locale. Des travailleurs du secteur forestier sont à l'origine de la création de la coopérative. Le conseil d'administration et les travailleurs qu'elle embauche sont tous membres de la communauté atikamekw.

Depuis 2009, la coopérative a offert à plus de 280 travailleurs et travailleuses une occasion d'emploi.

« En 2008, il n'y avait pas de travaux forestiers prévus pour les ouvriers de la communauté. Il y a donc eu un manque d'emplois offerts en foresterie pendant 1 ou 2 ans », explique Jacques Verrier, conseiller en entrepreneuriat collectif de la coopérative. « C'est de là qu'est venue l'idée de rassembler les travailleurs pour former une coopérative de travail ». Cette initiative leur a déjà permis d'obtenir de nouveaux contrats de travail.

Au cours des dernières années, la coopérative a mis sur pied des programmes de formation pour ceux et celles qui souhaitent travailler dans le secteur forestier. La première cohorte d'apprentis, tous autochtones, ont débuté la formation à l'automne 2021.

Abatteuse-école, formation, simulation
Photo : M. Verrier, Coopérative de Travail Inter-Nations

Un simulateur comme soutien à la formation

Pour encourager la relève à s'orienter vers le secteur forestier, la coopérative a fait l'acquisition d'un simulateur d'abattage d'arbres à des fins de formation. « Cet appareil permet à la formation de venir aux étudiants, et non l'inverse », constate Jean-Paul Awashish, président de la coopérative. Cela constitue un atout majeur puisque les étudiants peuvent apprendre chez eux, en terre connue.

Le programme de formation combine des séances théoriques et des exercices pratiques à l'aide du simulateur. À moindre coût et dans un environnement sécuritaire, les étudiants peuvent vivre une expérience digne de la réalité du métier.

« On veut que les participants au programme aient le plus d'heures d'apprentissage pratique possible. Le simulateur devient un outil essentiel pour atteindre les objectifs préalables avant d'utiliser une véritable machine et d'accomplir des tâches dans un milieu réel de travail véritable », explique monsieur Verrier.

L'acquisition de cette technologie vise d'ailleurs à stimuler l'intérêt de jeunes candidats et à les encourager à obtenir leur diplôme d'études secondaires. L'expérience acquise à l'aide du simulateur facilite aussi leur accès aux programmes de formation professionnelle.

La coopérative souhaite que chaque année une cohorte d'étudiants atikamekws complète cette formation adaptée sur le plan culturel. L'organisme s'est aussi fixé l'objectif ambitieux d'embaucher une cinquantaine de nouveaux employés de la Nation Atikamekw au cours des 5 prochaines années.

Retombées économiques et exportation du projet

En plus des retombées économiques, les membres de la coopérative espèrent que la formation permettra de former la relève et de générer davantage d'emplois pour les Autochtones.

« Tout ce qu'on espère pour l'avenir, c'est de pouvoir former d'autres personnes de chez nous. On veut aller chercher les jeunes pour essayer de les amener avec nous », souligne Marcellino Saganash, opérateur pour la coopérative.

Le simulateur est une unité mobile, ce qui comporte un double avantage : il pourra servir aussi bien en forêt que dans d'autres milieux de formation. Les organisateurs espèrent que ce projet pilote inspirera d'autres Nations à faire de même.

Services aux Autochtones Canada et Ressources naturelles Canada sont fiers d'avoir appuyé ce projet en 2019 par l'entremise de l'Initiative Forêt en valeur, une Initiative sur les partenariats stratégiques en cours au Québec. Le développement économique des peuples autochtones est au cœur de la réconciliation.

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