Programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les Autochtones
Le Programme national de lutte contre l'abus de l'alcool et des drogues chez les Autochtones (PNLAADA) est un exemple de programme de Santé Canada dont la gestion est assurée en grande partie par les communautés et les organismes des Premières nations. Son but reste celui qui avait présidé à sa création dans les années 70, à savoir aider les communautés inuites et des Premières nations à établir et à offrir des programmes visant à abaisser les taux élevés d'abus d'alcool, de drogue et de solvants chez les habitants des réserves.
Le PNLAADA soutient un réseau national de 52 centres de traitement pour patients hospitalisés totalisant environ 700 lits. On trouvera des renseignements généraux sur ces centres ainsi que sur ceux qui sont financés par le Programme national de lutte contre l'abus de solvants chez les jeunes (PNLASJ), en consultant le Répertoire des centres de traitement, établi et mis à jour dans le cadre de ces programmes.
Contexte et activités
Le PNLAADA a été instauré au milieu des années 1970, dans le cadre d'un projet pilote de lutte contre l'abus d'alcool et de drogue. On en a fait un programme permanent en 1982, vu « l'urgence du problème manifeste d'abus d'alcool et de drogue chez les Premières nations et les Inuits » (trad. libre). Cette stabilité a favorisé une meilleure coordination avec d'autres programmes de promotion de la santé et de la sobriété dans les communautés.
Le PNLAADA compte aujourd'hui plus de 550 programmes de prévention et plus de 700 travailleurs - presque tous employés par les communautés inuites et des Premières nations. Les activités varient selon le nombre d'habitants et les besoins de chaque communauté, ainsi que la disponibilité de travailleurs qualifiés, mais on peut les répartir en trois grandes catégories :
Les activités de prévention, qui visent à prévenir l'apparition des graves problèmes causés par l'abus d'alcool et d'autres drogues :
- Campagnes de sensibilisation du public;
- Réunions publiques;
- Communications orales;
- élaboration de matériel pédagogique sur l'abus d'alcool et de drogue;
- Programmes scolaires;
- Travail avec les médias d'information;
- Activités d'ordre culturel ou spirituel.
Les activités d'intervention, qui s'attaquent aux problèmes d'abus le plus tôt possible après leur apparition :
- Activités récréatives pour les jeunes;
- Groupes de discussion et programmes sociaux;
- Programmes axés sur la spiritualité et la culture autochtones.
Les activités postobservation, qui visent à prévenir la résurgence des problèmes d'abus d'alcool et de drogue :
- Counselling;
- Cercles de partage;
- Groupes d'entraide;
- Intervention de crise;
- Visites de soutien;
- Visites de sensibilisation;
- Orientation vers un traitement;
- Orientation vers un service de désintoxication;
- Orientation vers des services sociaux;
- Orientation vers des services médicaux;
- Orientation vers des services offerts par la bande.
Examen du programme
En 1989, le PNLAADA a fait l'objet d'un premier examen, mais dont la portée était toutefois limitée. On a donc créé, en 1996, un cadre de référence pour la réalisation d'un examen plus exhaustif qui permettrait d'évaluer l'efficacité du programme et fournirait une information utile à Santé Canada comme aux communautés autochtones pour l'amélioration des programmes de lutte contre l'abus d'alcool et de drogue.
L'examen général comportait plusieurs étapes, notamment :
- Un examen approfondi des publications dans le domaine des toxicomanies, à la recherche de méthodes d'évaluation, de travaux pertinents et d'études sur les toxicomanies chez les Premières nations et les Inuits;
- Des entrevues avec des représentants des Premières nations et de Santé Canada pour déterminer quels étaient les plus grands sujets de préoccupation chez les intervenants du PNLAADA;
- La collecte de données statistiques sur les fréquences de base relativement à l'abus d'alcool et de substances dans les communautés autochtones, à partir des réponses à un questionnaire remis aux travailleurs de la santé et aux dirigeants des Premières nations et des Inuits.