Parlons d’éducation dans les communautés des Premières Nations : Rapport du sondage

Les conclusions présentées dans ce rapport préparé par Hill+Knowlton Strategies Canada ne reflètent pas nécessairement la position d’AANC ou du gouvernement du Canada.

Table des matières

Introduction : L’éducation des Premières Nations de la maternelle à la 12e année

Le gouvernement du Canada reconnaît que l’amélioration de l’éducation des Premières Nations est un élément fondamental du renouvellement des liens qui nous unissent aux peuples autochtones. Les enfants et les jeunes des Premières Nations méritent une éducation de haute qualité qui est adaptée à leur culture, répond à leurs besoins et respecte le principe du contrôle par les Premières Nations de leurs systèmes d’éducation.

Le gouvernement est résolu à favoriser de nouveaux liens fiscaux nation à nation avec les Premières Nations qui procurent à leurs communautés un financement suffisant, prévisible et soutenu pour des programmes et services essentiels. Par cette relation fiscale renouvelée, le gouvernement cherche à améliorer les retombées économiques et sociales pour les peuples des Premières Nations et à éliminer les disparités et les iniquités entre les Premières Nations et les autres Canadiens.

Pour y parvenir, le gouvernement du Canada travaille de concert avec les Premières Nations à élaborer et mettre en place des changements positifs et à établir avec les Premières Nations un nouveau partenariat axé sur l’éducation primaire et secondaire. Le budget de 2016 prévoyait une augmentation sans précédent, soit 2,6 milliards de dollars sur cinq ans, du financement pour l’éducation primaire et secondaire dans les réserves. Cela comprend le soutien de la transformation des systèmes d’éducation dans le but d’améliorer les résultats scolaires des enfants des Premières Nations.

Cet investissement ne constitue que la première étape de la collaboration entre le gouvernement du Canada et ses partenaires des Premières Nations améliorations à l'éducation des enfants des Premières Nations.

Le gouvernement a supporte financièrement des rassemblements communautaires qui se tiennent sous l’égide d’organisations des Premières Nations partout au Canada de janvier à avril 2017 afin de recueillir les points de vue des parents et des membres des communautés sur les mesures qu’il faudrait prendre pour que les élèves des Premières Nations reçoivent une éducation de qualité et garante de succès.

Pour recueillir les points de vue du plus grand nombre de personnes possible et offrir une tribune à ceux ne pouvant assister à ces rassemblements communautaires, Affaires autochtones et du Nord du Canada (AANC) a lancé un sondage en ligne intitulé Parlons d’éducation dans les communautés des Premières Nations, auquel il était possible de répondre de février à avril 2017. Ce sondage avait pour but de recueillir les points de vue des jeunes, des parents, des aînés, des techniciens, des dirigeants des Premières Nations et de quiconque souhaitant partager son avis sur l’éducation des Premières Nations. Le sondage a fait l’objet d’une campagne de promotion sur les réseaux sociaux, les renseignements relatifs au sondage ont été partagés lors de conférences et d’événements, et approximativement 6 300 copies imprimées ont été envoyées par la poste à des partenaires du secteur de l’éducation des Premières Nations et aux bureaux régionaux d’AANC aux fins de distribution.

Les renseignements recueillis grâce au sondage contribueront à orienter d’autres volets de la mobilisation sur l’éducation, notamment les équipes de travail techniques dirigées conjointement par des membres d’organisations des Premières Nations et des représentants gouvernementaux, ainsi que les séances de dialogue régionales entre les dirigeants des Premières Nations et des hauts représentants du gouvernement.

Le gouvernement du Canada, conscient qu’une approche unique n’est pas la méthode à privilégier, a examiné l’information recueillie par l’entremise de ce sondage région par région. Cette information propre à chaque région, une fois qu’elle sera mise en contexte avec ce que l’on sait déjà et les discussions antérieures avec les Premières Nations, facilitera la tenue de discussions régionales importantes avec des dirigeants des Premières Nations et des experts techniques qui permettront de faire ressortir les lacunes actuelles et les mesures à prendre pour améliorer l’éducation des Premières Nations.

De façon générale, le processus de mobilisation aidera à forger un nouveau partenariat entre le Canada et les Premières Nations dans le but de s’assurer que tous les élèves des Premières Nations reçoivent une éducation de haute qualité adaptée à leur réalité culturelle, ce qui contribuera à améliorer leurs résultats tout en respectant les priorités régionales et le principe du contrôle de l’éducation des Premières Nations par les Premières Nations.

Le gouvernement du Canada remercie ceux qui ont pris le temps de répondre au sondage Parlons d’éducation dans les communautés des Premières Nations. Vos réponses, vos points et de vue et vos idées sont appréciés et constituent un élément fondamental du dialogue visant à améliorer l’éducation des Premières Nations au Canada.

Sommaire national

Le présent est un sommaire de toutes les réponses reçues au sondage à l’échelle du Canada.

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Les catégories ou thèmes centraux qui suivent sont ceux qui sont revenus le plus souvent dans les réponses fournies par les participants de partout au pays. Ils sont présentés en ordre d’importance d’après les réponses reçues.

La langue, la culture et l’histoire sont un thème central qui est sorti en force dans toutes les régions, les répondants ayant été nombreux à être d’avis que la culture des Premières Nations devrait faire partie intégrante du programme pédagogique dans son ensemble. Les activités traditionnelles devraient être valorisées et intégrées au programme offert en classe, ce qui englobe l’apprentissage dans la nature. Les participants estimaient également qu’une histoire fidèle à la réalité doit être enseignée, ce qui suppose d’aborder les pensionnats indiens, leurs répercussions, les traités et la Loi sur les Indiens.

Les langues des Premières Nations devraient également être encouragées et préservées. Les répondants ont cité l’importance de l’enseignement des langues des Premières Nations, notamment sous forme d’immersion, et d’enseignants capables de les enseigner. Parlant des enseignants, ceux-ci devraient être tenus de suivre une formation sur la sensibilisation culturelle. Les participants associaient aussi souvent l’enseignement des langues, de la culture et de l’histoire avec le développement d’un sentiment identitaire positif, confiant et empli de fierté chez les élèves des Premières Nations, indispensable à la réussite tant à l’école qu’à l’extérieur de celle-ci.

L’équité est un autre thème dominant du sondage, les répondants ayant souligné l’écart injuste au chapitre de la qualité de l’éducation et du financement qui favorise les écoles à l’extérieur des réserves. Les répondants ont été nombreux à mentionner que les écoles situées dans les réserves ont des enseignants moins qualifiés et un programme pédagogique d’un niveau en rien comparable à celui des écoles hors réserve ou provinciales. Beaucoup ont souligné le vaste écart dans le financement, qu’ils associent à des niveaux de réussite moins élevés chez les élèves des Premières Nations, tant à l’école que dans leur vie professionnelle. Des écarts ont aussi été relevés dans les services de soutien aux élèves, les infrastructures scolaires et l’accessibilité de l’éducation.

Le financement s’est également hissé parmi les thèmes les plus cités à l’échelle nationale, les répondants ayant été nombreux à affirmer que le financement, notamment la nécessité d’augmenter les niveaux de financement, était le principal problème dans l’éducation des Premières Nations. Les répondants ont cité un vaste éventail de programmes requérant un soutien financier accru, dont des programmes pour les personnes souffrant d’une incapacité ou d’un trouble, l’enseignement des langues et de la culture, les activités parascolaires, la poursuite des études postsecondaires, et la santé et le bien être. Les participants ont noté qu’il était également difficile d’embaucher et de retenir des enseignants de bonne qualité en raison du financement insuffisant, un problème qui touche également l’embauche de conseillers et d’aides enseignants, ainsi que d’offrir un perfectionnement professionnel continu. Les répondants ont aussi critiqué le modèle de financement en tant que tel, indiquant qu’un financement à long terme et stable s’imposait. De plus, les participants ont souligné un écart de financement injuste entre les écoles des communautés et les écoles à l’extérieur des réserves.

Les mesures de soutien aux élèves se sont révélées être un autre thème central, les répondants ayant mentionné que les élèves ont besoin d’une gamme de mesures de soutien. Aider les élèves ayant une incapacité ou un trouble d’apprentissage devrait être une priorité, et les participants ont été nombreux à mentionner le besoin pour des programmes spécialisés, des aides enseignants et de l’enseignement individualisé, de même que pour des évaluations dès la petite enfance afin de remonter à la source des difficultés détectées. Les répondants ont à maintes reprises fait remarquer qu’une proportion d’élèves des Premières Nations est aux prises avec un traumatisme, d’où la nécessité, pour les écoles, d’offrir des mesures de soutien en santé mentale, comme des conseillers. Le besoin pour des programmes de lutte contre l’intimidation et de prévention du suicide a également été souligné. Les participants ont aussi indiqué qu’il faut offrir de l’aide aux devoirs sur les heures du dîner et après l’école et embaucher des tuteurs. Les programmes de repas à l’école sont considérés comme étant importants, tout comme le soutien pour le transport en direction et en provenance de l’école et les activités parascolaires. Les répondants ont enfin mentionné qu’il faut offrir un soutien aux élèves qui effectuent la transition vers une école provinciale et quittent la réserve pour poursuivre leurs études.

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants de partout au pays ont cité plusieurs façons d’aider les élèves des Premières Nations. Celles ci ont été regroupées en des thèmes centraux présentés en ordre d’importance d’après les réponses reçues.

La langue, la culture et l’histoire sont le thème qui est revenu le plus souvent chez les répondants, toutes régions confondues. Les répondants ont été nombreux à affirmer que la culture des Premières Nations devrait faire partie intégrante du programme pédagogique et être enseignée dans toutes les matières, à tous les niveaux et chaque jour d’école. Le programme pédagogique devrait célébrer le patrimoine laissé par les Premières Nations et comprendre des activités et des événements culturels grâce auxquels les élèves pourraient acquérir des aptitudes traditionnelles. L’apprentissage à l’extérieur a été cité comme une façon d’y parvenir. Les répondants associaient souvent l’apprentissage des langues, de la culture et de l’histoire des Premières Nations avec le développement d’un sentiment de fierté chez l’élève par rapport à son appartenance à une Première Nation. Les participants étaient d’avis que les élèves devraient apprendre la langue de la Première Nation à laquelle ils appartiennent, mentionnant à maintes reprises que des programmes d’immersion devraient être offerts. De plus, l’histoire des Premières Nations devrait être enseignée, particulièrement l’histoire des pensionnats indiens et des traités. Les répondants ont également souligné l’importance de mettre les aînés à contribution dans l’enseignement des langues, de la culture et de l’histoire des Premières Nations.

Des enseignants et du personnel qualifiés sont un autre thème prédominant à l’échelle du pays. Les participants trouvaient extrêmement important que les enseignants soient qualifiés et aient reçu une formation pour enseigner les matières de base comme la lecture, l’écriture et les mathématiques, mais également des matières plus diversifiées comme les arts, l’économie familiale, l’éducation physique et les langues des Premières Nations. Les enseignants devraient aussi être qualifiés pour enseigner aux élèves souffrant d’un trouble, d’une incapacité ou d’une maladie mentale. Les répondants souhaitaient que les enseignants suivent une formation sur la sensibilisation culturelle et aient une bonne compréhension des situations que vivent les Premières Nations. Selon eux, les enseignants devraient se montrer attentionnés, empathiques, dévoués et disposés à s’investir dans la communauté locale. L’importance des autres membres du personnel au sein de l’école a aussi été soulignée, notamment la nécessité d’embaucher des conseillers, des aides enseignants, des orthophonistes, des tuteurs et des professeurs de langue et de culture. Enfin, les répondants ont été nombreux à indiquer que l’insuffisance du financement nuisait à la capacité des écoles d’embaucher et de retenir des enseignants de bonne qualité puisqu’il leur était impossible d’offrir des salaires compétitifs et un perfectionnement professionnel continu et constamment renouvelé.

Les activités parascolaires sont un autre thème souvent cité par les répondants, qui ont été nombreux à formuler des suggestions concernant les activités qui devraient être offertes aux élèves des Premières Nations. Des programmes sportifs bien structurés représentent la suggestion qui est revenue le plus souvent, bien que certains répondants voulaient également des activités non compétitives. Parmi les autres suggestions reçues, mentionnons des clubs ou des camps scientifiques ou technologiques, diverses activités liées aux arts (p. ex. musique, théâtre, danse, photographie), des excursions et des groupes de jeunes supervisés offrant un milieu rassurant aux élèves. Les participants ont mentionné les avantages des activités parascolaires sur la santé physique et mentale, ainsi que les occasions d’apprentissage qu’elles offrent, plusieurs d’entre eux s’attardant toutefois sur l’aide financière qui serait nécessaire pour couvrir les coûts de transport et les frais.

L’équipement et les infractructuresscolaires sont un autre thème central, les participants ayant recommandé que les écoles aient des bibliothèques comptant des livres récents, des gymnases bien équipés, des laboratoires scientifiques, des terrains de jeu et des salles de musique munies d’instruments. Une autre priorité relevée par les répondants est l’accès des élèves aux technologies modernes, comme les ordinateurs portables, les tablettes et une connexion haute vitesse à Internet qui soit fiable. Les enseignants devraient également recevoir une formation pour apprendre à utiliser les technologies. Les participants ont souligné qu’un financement supplémentaire s’imposait pour ces types d’installations et d’équipement.

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

Les répondants de partout au Canada ont relevé trois thèmes principaux concernant les qualités que doivent posséder les enseignants pour travailler efficacement avec les élèves des Premières Nations.

La connaissance des langues, de l’histoire et de la culture des Premières Nations est un thème central chez les répondants de partout au Canada. Les participants ont insisté sur la nécessité, pour les enseignants, d’être sensibilisés au traumatisme historique subi par les communautés des Premières Nations, notamment les pensionnats indiens, et d’avoir suivi une formation qui les a sensibilisés à leur culture et au racisme dont ils sont victimes. Les enseignants devraient également laisser une place de choix à la culture, à l’histoire et aux langues des Premières Nations dans le programme qu’ils enseignent, et ce, dès la maternelle. La culture des Premières Nations devrait être valorisée dans leurs salles de classe, notamment en intégrant aux leçons des activités culturelles et de l’apprentissage dans la nature. Les répondants étaient nombreux à être d’avis que les enseignants devraient parler couramment la langue de la Première Nation de la communauté où ils enseignent, mais les avis divergeaient sur la nécessité, pour les enseignants, d’être un membre de celle ci. L’importance d’enseigner une histoire fidèle à la réalité a aussi été soulignée, notamment les répercussions des pensionnats indiens, des traités et des politiques gouvernementales. Certains participants ont également insisté sur l’importance d’inviter les aînés dans les salles de classe.

Une approche compréhensive et empathique à l’enseignement est un autre thème qui est ressorti relativement souvent chez les participants, qui étaient d’avis que les enseignants doivent être attentionnés, compréhensifs, empathiques et respectueux. Ils doivent aussi être pleinement conscients des difficultés avec lesquelles les enfants des Premières Nations sont souvent aux prises, notamment le traumatisme intergénérationnel causé par les pensionnats indiens. Les répondants veulent que les enseignants soient passionnés par leur travail et ne soient pas uniquement motivés par le salaire. Ils doivent également être ouverts d’esprit et disposés à en apprendre davantage au sujet de la culture des Premières Nations. Enfin, les participants veulent que les enseignants tissent des liens empreints de confiance et de respect avec leurs élèves et servent de modèles pour ceux-ci.

Des enseignants et du personnel qualifiés sont un autre thème prédominant, les répondants étant d’avis que les enseignants devraient avoir suivi une formation adéquate et être qualifiés pour enseigner, notamment les matières comme la lecture, l’écriture, les mathématiques et les sciences. Les participants ont indiqué que les enseignants devraient faire l’objet d’une évaluation plus rigoureuse et satisfaire à des normes d’enseignement provinciales bien établies. De plus, les enseignants devraient être en mesure d’adapter leur approche à l’enseignement aux besoins de chaque élève. La formation des enseignants constitue, de l’avis des répondants, un élément clé de la réussite scolaire des élèves, y compris la formation sur la culture des Premières Nations, la manière de travailler avec les élèves ayant un trouble ou une incapacité, la façon de détecter un traumatisme psychologique chez l’enfant et la manière d’intervenir dans le cas d’un enfant victime de violence. Certains participants ont également souligné l’importance du perfectionnement professionnel continu.

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Plus des deux tiers des répondants de partout au pays ont indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Environ la moitié des répondants a indiqué que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans les écoles, les répondants ont fait ressortir quelques thèmes principaux.

Préserver et promouvoir la langue et la culture des Premières Nations est un thème qui est revenu très souvent, les répondants se disant heureux de constater que des activités linguistiques et culturelles sont offertes dans les écoles, un bon moyen de préserver les langues et la culture des Premières Nations pour les générations futures et d’augmenter les chances que les enfants qui participent aux activités culturelles mettent en pratique les connaissances ainsi apprises à l’âge adulte. Cela aide également les élèves à apprendre les traditions et l’histoire de leur propre communauté, surtout si ces connaissances ne sont pas transmises à la maison.

Susciter un sentiment de fierté et d’identité chez les membres des Premières Nations est un autre thème central pour les répondants, qui ont tenu à souligner que l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations engendrait un sentiment d’estime de soi et de fierté chez les élèves des Premières Nations. L’enseignement des langues et de la culture contribue également à leur donner une image positive de leur identité en tant que membre des Premières Nations et à développer un sentiment d’appartenance à leur communauté. C’est en voyant que leur culture est enseignée à l’école que les élèves réalisent toute l’importance et la valeur qu’elle a. Les répondants associaient la fierté identitaire qu’éprouve un membre des Premières Nations avec la réussite plus tard dans la vie.

Mettre les aînés et d’autres membres de la communauté autochtone à contribution est un autre thème prédominant parmi les participants de partout au Canada, qui ont indiqué qu’un bon moyen de resserrer les liens au sein de la communauté est de demander aux aînés et aux membres de la communauté autochtone locale de participer à l’enseignement des langues et de la culture. Les membres de la communauté peuvent également enseigner le dialecte local et éprouvent un lien d’attachement envers les valeurs, les croyances et les traditions locales. De plus, les participants étaient d’avis que ce processus tissait des liens entre les aînés et les jeunes.

Si la majorité des répondants de toutes les régions ont abordé les aspects qu’ils jugeaient positifs de l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations, certains ont aussi opté pour faire part d’améliorations à apporter. Dans certaines écoles, il faut procéder à une refonte de l’enseignement des langues et de la culture afin d’enseigner plus de langues des Premières Nations à plus de niveaux et d’une façon plus motivante pour les enfants. Les participants ont également affirmé que l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations devrait avoir lieu tant dans les écoles des communautés que dans les écoles à l’extérieur des réserves. Un financement additionnel s’impose pour embaucher des professeurs de langue et faire l’acquisition de ressources pédagogiques.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à un enseignement efficace des langues et de la culture des Premières Nations dans les écoles, les répondants ont cité en tête de liste les élèves qui apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations (90 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Dans l’ensemble, la majorité des répondants a jugé que tous les facteurs étaient relativement importants (81 % des répondants ou plus leur ont accordé une importance similaire). Ces facteurs comprenaient : les élèves suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations, le matériel scolaire comporte des images de personnes autochtones, et l’année scolaire laisse du temps pour des activités culturelles.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Une proportion approximative de 59 % des participants ayant des enfants âgés de 6 ans et moins a accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent. En outre, plus de la moitié des répondants bénéficient de mesures de soutien ou de services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des élèves au primaire. Les programmes préscolaires représentent le type de service le plus cité. Parmi les autres programmes de soutien ou services cités, mentionnons le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves et d’autres services de soutien. La raison la plus couramment citée par les répondants pour expliquer pourquoi leurs enfants ne s’étaient pas prévalus des programmes ou des services offerts dans leur communauté est l’absence de tels programmes.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants de partout au pays ont relevé un large éventail de mesures de soutien et de services susceptibles d’aider les enfants des Premières Nations à entrer et à réussir à l’école primaire.

Le soutien des parents ou des tuteurs est un thème revêtant une très grande importance pour les participants, pour qui le soutien de la part des parents est indispensable à la réussite scolaire de l’élève. Selon les répondants, les parents devraient donner, en plus de leur soutien, des encouragements à leurs enfants et instaurer un milieu familial stable, sain et aimant. Sans ce milieu familial positif, l’élève réussit difficilement à l’école. Les parents doivent s’investir dans la vie scolaire de leurs enfants, les faisant participer aux événements organisés par l’école et participant eux mêmes à titre de bénévoles. Certains participants ont noté que les parents ont eux aussi besoin d’aide et que des programmes devraient être mis en place pour leur enseigner des compétences parentales. Enfin, les écoles doivent offrir aux parents des occasions de jouer un rôle actif dans l’éducation de leurs enfants.

Des enseignants et du personnel qualifiés sont un autre thème central, les participants ayant été nombreux à insister sur l’importance de recruter des enseignants formés pour travailler avec les enfants des Premières Nations et les jeunes enfants en particulier. Ces enseignants doivent avoir une compréhension approfondie de la culture des Premières Nations et être en mesure d’adapter leurs méthodes d’enseignement aux besoins de leurs élèves. Les répondants ont indiqué que les enseignants doivent être attentionnés, dynamiques et suffisamment dévoués pour accepter de rester dans une communauté des Premières Nations pendant au moins deux ans, sinon plus. Des besoins en financement ont également été notés pour payer les salaires des enseignants, le matériel en classe, les ressources pédagogiques, le perfectionnement professionnel et pour permettre des classes plus petites. L’importance des autres membres du personnel au sein de l’école a aussi été soulignée, notamment la nécessité d’embaucher des aides enseignants, des orthophonistes et des professeurs de langue.

Les mesures de soutien à l’apprentissage sont un autre thème souvent cité par les répondants, qui ont été nombreux à mentionner dans leurs commentaires le besoin pour des services de tutorat, notamment l’importance d’une attention individualisée. Diverses autres mesures de soutien ont été citées, comme l’aide aux devoirs, les programmes d’alphabétisation et de lecture, l’aide en mathématiques et un soutien pour encourager les bons comportements. Les répondants ont tenu à souligner l’importance de mesures de soutien pour les élèves aux prises avec des troubles d’apprentissage.

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Moins du tiers des répondants de partout au Canada ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de la communauté. Une proportion légèrement supérieure des participants, soit environ un tiers, a indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement, comme Internet, la télévision, la radio et la poste. Environ 37 % des répondants ont indiqué que ces moyens n’étaient pas offerts dans leur communauté.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Quelques répondants ont fait part des aspects qu’ils jugeaient les plus positifs concernant les moyens alternatifs d’enseignement offerts dans leur communauté, comme le fait que les élèves peuvent choisir la forme sous laquelle ils préfèrent suivre des cours à partir d’un choix de programmes et de cours beaucoup plus vaste. Les répondants ont également noté que les options permettant de suivre les cours à distance offrent la possibilité aux élèves de demeurer au sein de leurs propres communautés pour apprendre et, donc, de conserver un lien avec leur famille et leur communauté.

Cela dit, plusieurs participants ont également fait remarquer qu’un enseignement individualisé en personne est généralement la méthode la plus efficace d’apprendre et que l’éducation à distance convient mieux aux élèves en mesure de se motiver eux mêmes.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Sur la question de savoir les options en matière d’éducation qui devraient être offertes, les répondants ont relevé les thèmes suivants.

La langue, la culture et l’histoire représentent un thème fort populaire chez les répondants de partout au pays, qui étaient d’avis qu’elles devraient figurer dans toutes les options en matière d’éducation. La culture des Premières Nations doit faire partie intégrante du programme pédagogique, et l’apprentissage de compétences traditionnelles doit être intégré aux plans de leçon. Par ailleurs, les aînés devraient s’impliquer dans l’enseignement des langues, de la culture et de l’histoire, qui devrait englober l’apprentissage dans la nature. Les participants ont souligné la nécessité d’enseigner les langues des Premières Nations, en ayant notamment recours à l’immersion, et une histoire fidèle à la réalité qui comprendrait des leçons sur les traités et la Loi sur les Indiens. L’apprentissage des langues, de la culture et de l’histoire des Premières Nations est associé au développement d’un sentiment de fierté et d’identité en tant que membre des Premières Nations. Certains répondants ont également mentionné la nécessité d’injecter des fonds plus importants dans les programmes de langue et de culture.

L’éducation à distance est un autre thème jugé important par les répondants, qui ont été nombreux à indiquer qu’elle devrait être accessible aux élèves des Premières Nations et à citer ses avantages, soit que les élèves peuvent demeurer au sein de leur communauté, évoluer à leur propre rythme, disposer d’un plus grand choix de matières et débourser moins pour se déplacer sur de longues distances pour les besoins de leur éducation. Seulement, il faut une connexion fiable à Internet ainsi que des ordinateurs, deux éléments qui devraient être mis à la disposition des élèves des Premières Nations selon les répondants. Certains commentaires mentionnaient également que l’éducation à distance ne devrait être envisagée que si l’éducation en personne n’est pas possible.

Le soutien à la poursuite des études ou à la formation liée à l’emploi s’est hissé parmi les thèmes les plus cités au pays, les répondants étant d’avis qu’un plus grand nombre de programmes de formation technique et d’apprentissage pratique devrait être offert, de même que plus de choix à l’éducation des adultes pour ceux qui n’ont pas terminé leurs études secondaires. Il devrait y avoir également plus de programmes qui offrent aux élèves des Premières Nations une expérience de travail pendant qu’ils terminent leurs études. Les participants ont indiqué que de nombreux élèves des Premières Nations souhaiteraient poursuivre des études postsecondaires, mais qu’ils ont besoin pour cela de plus de soutien, comme des conseillers en orientation, des séances d’information et une aide financière plus importante.

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants de partout au Canada ont répondu que les facteurs les plus importants étaient que les élèves se sentent à l’aise et que les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves. Tous les répondants ou presque ont qualifié ces deux facteurs de « très importants » ou « importants » (dans une proportion de 92 % et de 91 % respectivement). Une importance quasi équivalente a toutefois été attribuée à tous les autres facteurs, qui comprenaient : des conseillers communautaires sont présents dans les écoles hors réserve, des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves, la culture et les langues des Premières Nations sont enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves, et les Premières Nations ont un rôle à jouer dans le fonctionnement des écoles à l’extérieur des réserves.

Par ailleurs, la majorité des participants a affirmé qu’il était important pour les écoles dans les réserves et hors réserve d’avoir les mêmes objectifs d’enseignement pour tous les élèves (83 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Aux fins de comparaison, une proportion moindre de participants (72 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

Les programmes de transition ont été un thème prédominant chez les répondants de partout au Canada lorsqu’on leur a demandé ce qui aiderait les élèves des Premières Nations à effectuer la transition entre l’école dans la communauté et l’école provinciale. De l’avis des participants, un plus grand nombre de programmes de soutien de ce genre s’impose. Les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves pourraient unir leurs forces pour organiser des activités à l’intention des élèves sur le point d’effectuer la transition vers une école provinciale afin de leur donner une occasion d’entrer en contact avec des élèves de cette école et de se familiariser avec celle ci. Il pourrait également être utile d’organiser des visites de la nouvelle école avant la transition en tant que telle, parfois jusqu’à un an à l’avance. Les répondants étaient également d’avis que les élèves, avant d’effectuer la transition vers leur nouvelle école, devraient recevoir de l’information sur ce à quoi ils doivent s’attendre, comme des renseignements sur le choc culturel qu’ils seront appelés à vivre et des astuces relatives à la vie dans une nouvelle ville, par exemple en ce qui a trait au transport en commun, aux lieux où il est possible de se procurer de la nourriture et aux organisations des Premières Nations situées à proximité.

Les mesures de soutien sociales sont un autre thème fort populaire chez les participants, qui ont indiqué que les élèves des Premières Nations ont besoin d’une ou de plusieurs personnes-ressources à l’école provinciale qui leur offre encadrement et soutien. Il pourrait s’agir d’un mentor ou d’une personne avec qui l’élève serait jumelé dans le cadre d’un programme de jumelage, ou encore il pourrait s’agir d’un conseiller, d’un agent de liaison communautaire ou d’un enseignant. Ces personnes ou groupes pourraient aider les élèves à surmonter le racisme, l’intimidation ou d’autres difficultés, qui doivent à tout prix faire l’objet de mesures d’intervention dans les écoles à l’extérieur des réserves afin de cesser le plus possible. Les répondants ont également indiqué que la transition serait moins difficile si plus d’écoles étaient bâties dans les réserves et offraient une éducation de qualité comparable à celle des écoles hors réserve.

Un autre thème abondamment cité par les participants consistait à intégrer la culture des Premières Nations dans les écoles hors réserve, une proportion importante d’entre eux ayant affirmé que la culture des Premières Nations doit être intégrée au programme pédagogique des écoles à l’extérieur des réserves, qui comprendrait des cours sur les langues des Premières Nations. De l’avis des participants, une histoire fidèle à la réalité, qui aborderait les traités et les relations entre le gouvernement et les Premières Nations, doit aussi être enseignée dans les écoles situées à l’extérieur des réserves. Les aînés devraient également être présents dans les écoles hors réserve, qui devraient, de l’avis des participants, mettre à la disposition des élèves des Premières Nations des endroits où pratiquer leurs coutumes et leurs activités culturelles. Les enseignants des écoles à l’extérieur des réserves devraient également suivre une formation sur la lutte contre le racisme et l’oppression. Toujours selon les répondants, les écoles à l’extérieur des réserves devraient avoir une bonne compréhension des coutumes culturelles des élèves des Premières Nations. Toutes ces mesures constitueraient un bon moyen de faire reculer le racisme, les préjugés, la discrimination et l’ostracisme dont sont victimes les élèves des Premières Nations et faciliteraient leur transition des écoles situées dans les communautés vers les écoles à l’extérieur des réserves.

Faits saillants des réponses données par les jeunes

Questions préoccupantes

Les participants au sondage qui s’identifiaient comme étant des jeunes ont fait part des questions ou des préoccupations qu’ils jugeaient les plus importantes concernant l’éducation des Premières Nations et ce qui, selon eux, aiderait les élèves à réussir à l’école.

L’importance des langues, de la culture et de l’histoire des Premières Nations dans l’éducation s’est imposée comme un thème récurrent chez les jeunes de partout au pays, qui souhaitent que la culture des Premières Nations fasse partie intégrante du programme pédagogique, soulignant à quel point il est essentiel de préserver les traditions des Premières Nations. Des cours sur la culture autochtone devraient être offerts à tous les niveaux, et l’enseignement devrait avoir lieu à l’extérieur, dans la nature, le plus possible. Des cours sur les langues traditionnelles devraient également être offerts, tout comme des occasions d’immersion, afin de donner la chance aux élèves de pratiquer les langues des Premières Nations tous les jours. Les jeunes répondants ont tenu à mentionner que les répercussions du traumatisme historique se ressentent encore aujourd’hui, ce qui rend l’apprentissage plus difficile. De plus, les participants ont souligné l’importance d’intégrer le savoir autochtone dans les cours, par exemple en établissant des parallèles avec la viabilité environnementale. Bon nombre de jeunes étaient d’avis que les aînés devraient s’impliquer dans les écoles plus souvent. Dans l’ensemble, l’enseignement des langues, de la culture et de l’histoire aux élèves des Premières Nations était associé à un sentiment de fierté plus profond en leur identité en tant que membres des Premières Nations.

Les jeunes participants au sondage ont été nombreux à soulever des préoccupations concernant la qualité de l’éducation dans les réserves. Un point de vue fréquemment exprimé voulait que les normes et la qualité de l’éducation reçue par les élèves des Premières Nations dans les réserves étaient de beaucoup inférieures à celle que reçoivent les élèves qui n’appartiennent pas aux Premières Nations à l’extérieur des réserves. Les répondants trouvaient cette situation injuste et avançaient qu’elle donnait lieu à des perspectives moins intéressantes, à des niveaux de compétence moindres et, souvent, à un manque de confiance en soi chez les élèves des Premières Nations. On pourrait faire beaucoup pour améliorer cette situation.

En règle générale, les jeunes répondants voudraient voir plus d’écoles dans les réserves et aimeraient que tous les niveaux y soient offerts afin que les élèves n’aient pas à parcourir de longues distances et à s’éloigner de leurs amis et de leur famille pour poursuivre leurs études. De plus, les écoles dans les réserves devraient offrir toute la gamme des installations, des cours et des activités habituellement offerts dans le cadre d’une éducation de haute qualité.

Infrastructures : Les écoles devraient comprendre des gymnases, des laboratoires scientifiques, des bibliothèques, des cuisines, des terrains de jeu et des jardins.

Équipement : Les écoles devraient avoir une connexion fiable à Internet, des ordinateurs, du matériel d’art, des livres, des instruments de musique et de l’équipement sportif.

Cours : Les cours offerts devraient être très variés, en partant des matières de base comme la lecture, l’écriture, les mathématiques, les sciences et les arts pour englober les sciences sociales, la géographie, la menuiserie, la cuisine, la soudure et le codage. Les jeunes répondants voulaient également en apprendre davantage à l’école sur la santé mentale, la prévention du suicide, la violence commise en groupe, les drogues et l’alcool, et l’éducation sexuelle.

Activités parascolaires et clubs : De nombreux répondants ont souligné l’importance des sports et autres activités physiques. Plusieurs autres suggestions ont été formulées, comme des programmes de leadership, des événements sociaux et des espaces sûrs, notamment pour les groupes LGBTQ.

Les écoles devraient également être propres et avoir des infrastructures adéquates et sûres, y compris de l’eau potable.

Des enseignants et du personnel de soutien compétents sont considérés par les participants comme étant des éléments indispensables à la réussite scolaire. Les enseignants devraient être qualifiés et formés et avoir une bonne compréhension de la culture et de l’histoire des Premières Nations, en plus d’être ouverts d’esprit, attentionnés, dévoués, professionnels et disposés à demeurer au sein de la communauté à long terme.

Une autre préoccupation importante chez les jeunes participants était le soutien en matière de santé mentale, y compris la nécessité d’embaucher des conseillers et des psychologues. Les répondants voulaient que les écoles offrent des programmes de prévention du suicide et de la toxicomanie.

Enfin, les jeunes répondants ont souligné la nécessité d’offrir des mesures de soutien aux élèves souffrant d’une incapacité ou d’un trouble et l’importance des programmes de repas.

Méthodologie d’analyse et de rédaction du rapport

Dans le cadre de ce projet, l’analyse des résultats et la rédaction du rapport ont été réalisées par Hill+Knowlton Stratégies Canada (H+K), qui possède une vaste expérience de la mobilisation publique axée sur les politiques et peut compter sur une équipe de recherche et d’analyse nationale experte en méthodes de recherche primaire. H+K a travaillé dans nombre de dossiers relatifs aux politiques ciblant les Autochtones qui ont nécessité une collaboration directe avec des communautés autochtones.

Traitement et analyse des données

Analyse quantitative

H+K a utilisé deux programmes d’analyse statistique, soit SPSS et Q, pour traiter les questions fermées du sondage. Le programme SPSS a principalement été utilisé pour restructurer et confirmer les données, tandis que le programme Q a servi à l’analyse des données, à la mise au jour des tendances et à la rédaction du rapport.

Tout au long du processus d’analyse, de nombreuses mesures ont été prises pour valider la qualité des données recueillies lors de l’étape de la mobilisation, le but étant d’inclure le plus grand nombre de réponses possibles sans compromettre la qualité des données. Cette approche a été privilégiée afin que le sondage ratisse le plus large possible et qu’aucune réponse de fond donnée par les participants ne soit mise de côté, surtout si l’on considère que toutes les questions du sondage étaient facultatives.

Sur ce point, il importe de savoir qu’il n’était pas nécessaire pour les participants de répondre à toutes les questions du sondage pour que leurs données soient prises en considération dans l’analyse. Au contraire, les données analysées comprenaient toutes les réponses de fond données par les participants. On entend par là toute réponse donnée à toute question dès la première question qualitative (« Bien que plusieurs questions importantes aient un impact sur l’éducation des Premières Nations, selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations? ») jusqu’à la dernière (« Que peut on faire de plus pour améliorer l’éducation des élèves des Premières Nations? »). Des mesures supplémentaires ont été prises afin de relever et retirer les réponses qui ne semblaient pas valides. Par exemple, les réponses vides, c’est à dire les questions pour lesquelles aucune réponse n’a été donnée et les réponses ouvertes illisibles, ont été exclues de l’analyse.

Analyse qualitative

H+K a utilisé le logiciel d’analyse de données qualitatives appelé NVivo pour traiter l’ensemble des réponses données par les participants à chacune des questions ouvertes du sondage. À l’aide de NVivo, un processus efficace a été mis au point pour examiner, analyser et organiser de grandes quantités de données qualitatives. Chaque réponse individuelle a été lue, puis classée dans au moins une des « arborescences de codage » élaborées d’une manière itérative pour représenter les catégories ou les thèmes qui émergeaient des réponses des participants.

Grâce à cette manière de procéder, les analystes ont pu gérer les données qualitatives et préciser de plus en plus leur analyse, puisqu’il leur était possible d’établir de nouveaux thèmes, de recadrer des thèmes existants ou de fusionner ou de séparer des thèmes au besoin. Ce processus a permis aux analystes de mieux comprendre les tendances clés ressortant des données, ce qui s’est traduit par un processus plus rigoureux de communication des résultats. La fréquence des thèmes (c. à d. le nombre de fois qu’ils étaient mentionnés) a contribué à faire ressortir les préoccupations et les questions les plus citées, ou les « thèmes principaux » soulevés par les participants.

Il importe de noter que les participants ont été nombreux à aborder plus d’un thème dans leurs réponses. Ces réponses ont donc été, dans le cadre de l’analyse, codées plusieurs fois sous différents thèmes afin de saisir avec exactitude l’ensemble des nuances et des détails contenus dans chacune des réponses. C’est pourquoi, dans ce rapport, le nombre de réponses reçues (c. à d. le nombre de participants ayant répondu à une question) diffère du nombre d’idées distinctes contenues dans les données qualitatives en général.

Communication des résultats

Le présent rapport comprend une synthèse approfondie des conclusions du sondage, l’objectif étant de communiquer les points de vue des participants sur l’amélioration du système d’éducation des Premières Nations, exprimés « dans leurs propres mots ». Cela étant, les thèmes principaux qui reviennent tout au long du rapport ont été conçus de façon à présenter « les propos entendus » des participants.

Les conclusions du sondage sont présentées en sections selon les régions suivantes : Canada Atlantique, Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique. Le rapport comprend également un sommaire détaillé distinct des points de vue des participants originaires des territoires.

Chaque section portant sur une région comprend un bref survol des données démographiques des participants, un sommaire des faits saillants, ainsi qu’une description des principaux thèmes correspondant aux diverses sections du sondage, qui comprennent : la réussite scolaire, la langue et la culture, les programmes et les services pour la petite enfance, les options en matière d’éducation des Premières Nations et les liens avec les écoles à l’extérieur des réserves. Le rapport est conçu de sorte à faire ressortir les points de vue des participants sur les programmes et services auxquels ils ont actuellement accès, les points forts du système actuel et les solutions qui pourraient contribuer à améliorer l’éducation des Premières Nations au sein de leurs communautés.

Chaque section débute par les données démographiques des participants de la région correspondante. Il importe de noter que chaque participant pouvait partager son point de vue selon différentes perspectives; par exemple, un enseignant peut aussi être un parent et une tante ou un oncle. Cela signifie donc que les valeurs en pourcentage pour les données démographiques pourraient ne pas totaliser 100 %.

Les conclusions présentées dans ce rapport ne reflètent pas nécessairement la position d’AANC ou du gouvernement du Canada.

Portée et limites

Compte tenu du caractère ouvert et inclusif de la mobilisation publique, il convient de noter que les points de vue contenus dans ce rapport ne représentent pas nécessairement ceux de la population canadienne à l’échelle nationale, provinciale/territoriale ou régionale. De même, malgré les efforts considérables déployés pour mobiliser les dirigeants, les communautés et les organisations des Premières Nations, les conclusions du sondage ne reflètent pas non plus uniquement les points de vue des Premières Nations. Le sondage a été conçu de manière à favoriser la participation du plus grand nombre de personnes possible à l’échelle du pays, des efforts plus ciblés ayant été déployés afin de s’assurer la participation de ceux ayant de l’expérience et de l’intérêt dans l’éducation des Premières Nations.

Qui s’est exprimé?

La section qui suit contient les renseignements démographiques fournis par les répondants au sondage.

Dans la légende sous chaque graphique, « nbre total » signifie le nombre total de répondants ayant répondu à l’une ou l’autre des questions du sondage et « nbre de base » désigne le nombre de répondants ayant répondu à cette question en particulier. Si tous les répondants ont répondu à une question, seule la mention « nbre de base » est indiquée.

Êtes-vous un/une Autochtone, Métis(se) ou Inuit?
Êtes vous un/une Autochtone, Métis(se) ou Inuit?
Description du graphique à barres

Nbre de base= 1 781; nbre total= 1 782

  • 69% des répondants sont Premières Nations, Métis ou Inuit
  • 28% ne sont pas Premières Nations, Métis ou Inuit
  • 4% ne savent pas ou préfèrent ne pas répondre
Habitez-vous présentement dans une communauté des Premières Nations?
Habitez vous présentement dans une communauté des Premières Nations?
Description du graphique à barres

Nbre de base= 1 781; nbre total= 1 782

  • 37 % des répondants sont Premières Nations, Métis ou Inuit
  • 61 % ne sont pas Premières Nations, Métis ou Inuit
  • 2 % ne savent pas ou préfèrent ne pas répondre
Habitiez-vous dans une communauté des Premières Nations l’année dernière?
Habitiez vous dans une communauté des Premières Nations l’année dernière?
Description du graphique à barres

Nbre de base= 1 166; nbre total= 1 782

  • 9 % des répondants ont répondu oui
  • 88 % des répondants ont répondu non
  • 3 % des répondants ne savent pas ou préfèrent ne pas répondre
Votre famille compte-t-elle des enfants…?
Votre famille compte-t-elle des enfants…?
Description du graphique à barres

Nbre de base= 1 782

  • 25 % des répondants ont répondu avoir des enfants âgés de 6 ans ou moins
  • 26 % des répondants ont répondu avoir des enfants âgés de 7-11 ans
  • 33 % des répondants ont répondu avoir des enfants âgés de 12-18 ans
  • 43 % n’ont pas d’enfants
  • 3 % des répondants ne savent pas ou préfèrent ne pas répondre
Êtes-vous…?
Êtes-vous…?
Description du graphique à barres

Nbre de base= 1 782

  • 35 % des répondants sont des parents
  • 22 % des répondants sont des tantes ou oncles
  • 15 % des répondants sont des étudiants(es) universitaires ou collégial(e)
  • 15 % des répondants sont des enseignants(es)
  • 13 % des répondants sont des grands-parents
  • 6 % des répondants sont des tuteurs/tutrices
  • 7 % des répondants sont des gardiens(nes) du savoir
  • 5 % des répondants sont des jeunes
  • 5 % des répondants sont des travailleurs sociaux/travailleuses sociales
  • 4 % des répondants sont des aînés(es)
  • 4 % Aucune de ces réponses
  • 3 % des répondants sont des travailleurs/travailleuses de la santé
  • 3 % des répondants sont des directeurs/directrices
  • 3 % des répondants sont des travailleurs/travailleuses de la petite enfance
  • 2 % des répondants sont des élèves de la maternelle à la 12e année (5e secondaire)
Quel âge avez-vous?
Quel âge avez vous?
Description du graphique à barres - âge des répondants

Nbre de base= 1 133; nbre total= 1 782

  • 2 % des répondants sont âgés de moins de 18 ans
  • 14 % des répondants sont âgés entre 18 et 24 ans
  • 19 % des répondants sont âgés entre 25 et 34 ans
  • 19 % des répondants sont âgés entre 35 et 44 ans
  • 24 % des répondants sont âgés entre 45 et 54 ans
  • 15 % des répondants sont âgés entre 55 et 64 ans
  • 4 % des répondants sont âgés 65 et 74 ans
  • 0 % des répondants sont âgés de 75 ans et plus
  • 2 % des répondants ne savent pas ou préfèrent ne pas répondre
Êtes-vous…?
Êtes-vous…?
Description du graphique à barres

Nbre de base= 1 132; nbre total= 1 782

  • 75 % des répondants sont des femmes
  • 22 % des répondants sont des hommes
  • 2 % des répondants d’identifient autrement
  • 1 % ne savent pas ou préfèrent ne pas répondre
Est-ce-que, actuellement ou au cours des cinq dernières années, votre famille compte ou a compté un ou des enfants d’âge préscolaire ou fréquentant l’école de la maternelle à la 12e année (5e secondaire)?
Des répondants avaient des enfants d’âge préscolaire ou fréquentant l’école de la maternelle à la 12e année (5e secondaire)
Description du graphique à barres - des répondants avaient des enfants d’âge préscolaire ou fréquentant l’école de la maternelle à la 12e année (5e secondaire)

Nbre de base= 1 782

  • 13 % des répondants avaient des enfants d’âge préscolaire dans les 5 dernières années
  • 27 % des répondants avaient des enfants au primaire dans les 5 dernières années
  • 24 % des répondants avaient des enfants au secondaire à l’école dans les 5 dernières années
  • 42 % des répondants avaient des enfants à l’école dans les 5 dernières années
  • 19 % n’avaient pas d’enfants à l’école dans les 5 dernières années
  • 2 % des répondants ne savent pas ou préfèrent ne pas répondre
Dans quelle province ou quel territoire vivez-vous?
Dans quelle province ou quel territoire vivez vous?
Description du graphique à barres - province ou territoire

Nbre de base= 1 132; nbre total= 1 782

  • 27 % des répondants sont de l’Ontario
  • 26 % des répondants sont de la Colombie-Britannique
  • 14 % des répondants sont de l’Alberta
  • 11 % des répondants sont du Québec
  • 9 % des répondants sont du Manitoba
  • 9 % des répondants sont de la Saskatchewan
  • 2 % des répondants sont de l’Atlantique
  • 1 % des répondants sont du Nord

Ce que nous avons entendu (messages clés)

Plusieurs messages clés sont ressortis des réponses données par les répondants au sondage de toutes les régions.

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Ce que nous avons entendu (par région)

Atlantique

Qui s’est exprimé?

27 personnes de la région de l’Atlantique ont répondu au sondage de leur point de vue en tant que :

  • Parent (48 %)
  • Enseignant(e) (19 %)
  • Jeune (7 %)
  • Tante ou oncle (37 %)
  • Grand parent (7 %)
  • Aîné(e) (7 %)

Faits saillants des réponses reçues

Quels sont les enjeux les plus importants pour l’éducation des enfants des Premières Nations?

  1. Langue, culture et histoire
  2. Enseignants compétents
  3. Équité
  4. Mesures de soutien aux élèves

Quels sont les facteurs déterminants de la réussite scolaire des élèves des Premières Nations?

  1. Langue et culture
  2. Activités parascolaires
  3. Équipement et matériel pédagogique
  4. Enseignants et personnel de soutien qualifiés

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Le graphique suivant illustre les catégories, ou les thèmes, qui sont ressortis des commentaires reçus. Un thème est revenu plus souvent que les autres.

Selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations?
There were 33 distinct comments
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 33
  • 27% des répondants sont de l’Ontario
  • 26% des répondants sont de la Colombie-Britannique
  • 14% des répondants sont de l’Alberta
  • 11% des répondants sont du Québec
  • 9% des répondants sont du Manitoba
  • 9% des répondants sont de la Saskatchewan
  • 2% des répondants sont de l’Atlantique

Autres (12 %) :

  • Présence d’écoles
  • Maintien scolaire des élèves
  • Meilleure administration
  • Soutien aux personnes ayant une déficience ou un trouble

La langue, la culture et l’histoire représentent le thème le plus important pour les répondants de la région de l’Atlantique, qui ont été nombreux à citer l’importance d’un enseignement de l’histoire fidèle à la réalité, qui aborde notamment les traités, la Loi sur les Indiens et les répercussions des pensionnats indiens. Ils ont aussi été nombreux à souligner la nécessité d’enseigner les langues des Premières Nations ainsi que l’absence de la culture traditionnelle dans l’enseignement offert aux élèves des Premières Nations. À leur avis, un enseignement amélioré et plus complet des langues, de la culture traditionnelle et de l’histoire ferait naître un sentiment plus vif d’identité, de fierté et d’estime de soi chez les membres des Premières Nations.

Le deuxième thème le plus cité est des enseignants compétents. De l’avis des participants, il est primordial que les enseignants reçoivent une formation adéquate sur la culture et l’histoire des Premières Nations et optent pour une méthode d’enseignement respectueuse de la culture des Premières Nations.

« Ce que les élèves apprennent au sujet des Premières Nations n’est pas représentatif de notre histoire. Cet enseignement n’instille aucune fierté envers ce que nous sommes en tant que premiers habitants et ne montre pas comment le Canada est véritablement devenu un pays. » - Participant de la région de l’Atlantique (Traduit de l’anglais)

Les questions d’équité ont également été citées par les répondants, en particulier un accès égal à l’éducation. Certains répondants ont indiqué que les élèves des Premières Nations n’ont pas accès aux ressources pédagogiques offertes à l’extérieur des réserves, par exemple les excursions et l’utilisation de laboratoires scientifiques.

Les mesures de soutien aux élèves se sont également révélées être un autre thème important. La nature du soutien mentionnée varie de technologique à sociale, en passant par les mesures liées à la santé. Les élèves qui tentent de suivre des cours en ligne éprouvent parfois des difficultés en raison de la lenteur de leur connexion à Internet. Les élèves aux prises avec des troubles de santé ne reçoivent qu’un soutien minimal en matière d’apprentissage, lorsque soutien il y a. Les répondants ont également indiqué que les élèves des Premières Nations ont besoin d’aide pour composer avec des problèmes graves dans leur vie personnelle, notamment l’intimidation.

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants de la région de l’Atlantique ont cité plusieurs facteurs pour aider les élèves des Premières Nations à réussir à l’école, comme l’illustre le graphique ci-dessous.

À quoi reconnaît-on une bonne école et comment peut-on favoriser la réussite des élèves de Premières Nations?
There were 38 distinct comments made
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 38
  • Langue et culture : 24 %
  • Activités parascolaires : 16 %
  • Équipement et matériel pédagogique : 13 %
  • Enseignement et personnel de soutien qualifiés : 13 %
  • Participation de la communauté : 8 %
  • Respect des traités, autodétermination : 5 %
  • Autres : 21 %

Autres (21%):

  • Aide à la recherche d’emploi et à la poursuite des études
  • Soutien aux familles
  • Déménagement dans une autre réserve
  • Programmes de nutrition
  • Soutien de la famille et de la communauté
  • Formation des enseignants sur la culture et l’histoire des Premières Nations
  • Mesures de soutien sociales

La langue et la culture ont été les facteurs les plus cités par les répondants de la région de l’Atlantique, plusieurs d’entre eux ayant affirmé que la culture des Premières Nations devrait figurer au programme à tous les niveaux et qu’un cours sur les pratiques culturelles traditionnelles devrait être obligatoirement donné chaque année. Plusieurs répondants étaient d’avis qu’il faut plus de cours sur les langues et qu’il faudrait avoir davantage recours à l’immersion dans une langue des Premières Nations dans les écoles. L’importance d’enseigner l’histoire d’une manière qui est fidèle à la réalité a également été citée par certains répondants.

Les activités parascolaires se sont classées au deuxième rang. Les répondants qui les ont jugées importantes pour la réussite scolaire établissaient souvent un parallèle avec la santé, l’esprit d’équipe et la participation de l’enseignant et des parents. Au nombre des activités mentionnées, il y avait les sports, les expo sciences et les programmes artistiques, comme la musique et le théâtre.

L’infrastructure et le matériel pédagogique ont été un autre thème fort populaire chez les participants, qui ont mentionné des ressources comme des bibliothèques et des livres, mais également l’accès à Internet, à des ordinateurs portables et à des laboratoires scientifiques.

Le thème relatif aux enseignants et au personnel de soutien qualifiés était cité principalement dans ces deux contextes : les enseignants doivent être compétents et prendre le temps de créer des liens avec les élèves, ou les enseignants doivent appartenir aux Premières Nations eux-mêmes et être originaires de la communauté où ils enseignent. Les répondants ont également souligné l’importance de retenir les bons enseignants et d’accorder aux enseignants des Premières Nations plus de contrôle sur la matière qu’ils souhaitent enseigner.

"Un apprentissage culturel plus adapté à la culture, plus de cours linguistiques, et le respect des croyances culturelles et des traditions dans la salle de classe, lesquelles sont enseignées dès la maternelle. » - Participant de la région de l’Atlantique (Traduit de l’anglais)

« Pour les cours de langue, il faudrait embaucher un enseignant dont c’est la langue maternelle, ce qui nous aiderait à préserver notre langue. Bon nombre de langues autochtones sont en voie de disparition; or, la langue est importante, car elle fait aussi partie de notre culture. » - Participant de la région de l’Atlantique (Traduit de l’anglais)

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

En ce qui a trait aux qualités que doit posséder un enseignant et qui sont les plus importantes pour la réussite scolaire des élèves des Premières Nations, les réponses des participants de la région de l’Atlantique étaient articulées autour de trois thèmes principaux.

La connaissance et la compréhension de la culture des Premières Nations sont le thème qui est revenu le plus souvent chez les répondants, ayant été mentionné dans 37 % des réponses. Certains répondants étaient d’avis que la réussite des élèves des Premières Nations est en partie liée à ce qui leur est enseigné au regard de leur culture, de leur langue et de leur histoire. Les participants ont également indiqué que l’enseignement des langues traditionnelles était essentiel, faisant remarquer qu’une proportion importante des membres des Premières Nations sont en train de perdre leur capacité à communiquer dans les langues traditionnelles, qui représentent un élément fondamental de leur culture. Certains répondants ont indiqué qu’il n’est pas nécessaire pour les enseignants qui enseignent la culture des Premières Nations d’être titulaires d’un diplôme universitaire; ils doivent seulement très bien la connaître.

Un autre thème dominant chez les répondants de la région de l’Atlantique était de servir de modèle, par exemple en adoptant une attitude positive envers les élèves des Premières Nations, en leur offrant son soutien et en leur montrant les comportements porteurs de réussite. Ce thème a été cité dans 16 % des réponses obtenues dans la région de l’Atlantique.

Une approche compréhensive et empathique à l’enseignement est un autre thème qui est ressorti relativement souvent. Les participants ont indiqué qu’il fallait retrouver chez les enseignants des qualités précises, comme la compréhension, la compassion, le respect, la confiance, une capacité de réconfort et l’ouverture d’esprit. Dans l’ensemble, ce thème s’est retrouvé dans 16 % des réponses de la région de l’Atlantique.

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Près de la moitié des répondants de la région de l’Atlantique ont indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Seulement 19 % des participants ont répondu que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans certaines écoles, les répondants ont fait ressortir deux thèmes principaux :

  • Préserver et promouvoir les langues et la culture des Premières Nations : En classe, les élèves peuvent apprendre comment travailler avec des matériaux traditionnels et on leur enseigne la valeur de leur langue traditionnelle et l’histoire derrière celle ci.
  • Encourager la compréhension et la tolérance : L’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations en classe peut aider les enfants à comprendre les différentes cultures et à se montrer tolérants.

« Illusiavut est un cours sur les arts et l’artisanat culturels qui transmet aux élèves de précieux enseignements sur l’usage de leurs mains pour fabriquer plusieurs objets à l’aide de matériaux traditionnels comme la peau d’original, la fourrure d’animal et les tendons. » - Participant de la région de l’Atlantique (Traduit de l’anglais)

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs liés à la langue et à la culture, les répondants devaient indiquer l’importance qu’ils accordaient à la présence de chacun d’eux dans les écoles. Deux facteurs ont été jugés particulièrement importants par les répondants, soit le fait que les élèves apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations et suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations (85 % des participants les ont qualifiés de « très importants » ou « importants »). Une importance quasi équivalente a toutefois été accordée aux deux autres facteurs, puisque 81 % des répondants ont répondu qu’il était « très important » ou « important » que l’année scolaire laisse du temps pour des activités culturelles telles que la chasse et que 78 % des répondants ont répondu qu’il était « très important » ou « important » que le matériel scolaire comporte des images de personnes autochtones.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un peu plus de la moitié des participants de la région de l’Atlantique ayant des enfants âgés de 6 ans et moins ont accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent, tandis qu’un peu moins du tiers des répondants ont accès à des programmes ou à des services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des enfants au primaire. Les mesures de soutien à l’apprentissage, les activités destinées aux jeunes et les programmes après l’école représentent les types de service les plus cités, mais il y avait également les programmes préscolaires et les programmes d’orientation.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants de la région de l’Atlantique ont relevé un large éventail de mesures de soutien et de services susceptibles d’aider les enfants des Premières Nations à préparer leur entrée et à réussir à l’école primaire.

Les services de garde ou les programmes préscolaires sont la réponse qui est revenue le plus souvent, les répondants au sondage ayant mentionné que ces services permettent aux enfants des Premières Nations d’acquérir des aptitudes de socialisation et d’avoir accès à des activités d’apprentissage de base pour stimuler la croissance de l’enfant sur le plan pédagogique. L’importance d’un service de garde respectueux de la culture a également été mentionnée par certains répondants. Ce thème est revenu dans approximativement 15 % des réponses.

Les mesures de soutien sociales sont également un thème prédominant chez les répondants de l’Atlantique. De l’avis de certains d’entre eux, les écoles doivent embaucher un travailleur social ou un conseiller d’orientation pour offrir un soutien continu entourant des problématiques comme l’intimidation et pour être à l’affût de tout problème chez les enfants dès leur entrée à l’école primaire. L’importance d’accorder du temps pour jouer avec d’autres enfants a également été soulignée. Cette réponse a été citée par environ 12 % des répondants.

Les répondants de la région de l’Atlantique ont soulevé d’autres mesures de soutien et services, par exemple :

  • La langue et la culture : Les services de garde doivent respecter la culture de l’enfant, et l’enseignement des langues traditionnelles devrait être offert dans toutes les classes.
  • Les mesures de soutien à l’apprentissage : L’élève devrait avoir accès à du tutorat dès son entrée à l’école primaire ainsi qu’à des services d’orientation pour l’aider à choisir les cours à prendre à l’école.
  • Le soutien des parents et de la communauté : Aussi important que puisse être le soutien parental, la communauté dans son ensemble doit apporter son concours pour aider les élèves.

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un peu moins de 40 % des répondants de la région de l’Atlantique ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de la communauté, et seulement 20 % des participants ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement, comme Internet, la télévision, la radio et la poste. Une proportion légèrement supérieure à 40 % des répondants a indiqué que les élèves n’ont accès à aucun moyen alternatif d’enseignement.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Quelques répondants ont fait part des aspects qu’ils jugeaient les plus positifs concernant les moyens alternatifs d’enseignement offerts dans leur communauté. Le thème qui est revenu le plus souvent dans les réponses des participants de la région de l’Atlantique, soit dans les deux tiers de celles ci, est la nécessité d’offrir plus de moyens alternatifs d’enseignement dans les communautés négligées. Le seul autre thème cité à ce sujet est qu’il n’y a jamais trop de soutien, ce qui fait ressortir le besoin continu pour une forme de soutien dans la communauté pour les élèves.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Sur la question de savoir les options en matière d’éducation qui devraient être offertes aux élèves, les répondants de la région de l’Atlantique ont relevé quelques thèmes.

Le thème qui est revenu le plus souvent concerne les activités culturelles et linguistiques, de nombreux répondants ayant indiqué que toute option, quelle qu’elle soit, devrait comprendre l’enseignement de la culture et des langues des Premières Nations. Il pourrait s’agir, par exemple, de prendre part à des activités traditionnelles comme la fabrication de tambours, le tissage de paniers ou les danses traditionnelles, le battage de tambours ou les chants culturels. Approximativement 24 % des répondants ont mentionné ce thème.

D’autres thèmes clés ont été soulevés au sujet des types de moyens alternatifs d’enseignement qui pourraient être utiles :

  • Mettre les aînés à contribution : Les aînés pourraient s’impliquer dans les écoles en enseignant la culture ou simplement en étant présents dans les écoles pour discuter avec les élèves.
  • Augmenter le financement : Le gouvernement devrait financer toutes les initiatives liées à l’éducation des Premières Nations d’une manière suffisante, soutenue et prévisible.

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants de la région de l’Atlantique ont répondu que le facteur le plus important était la présence de conseillers communautaires dans les écoles hors réserve, 93 % des répondants l’ayant qualifié de « très important » ou « important ». Une importance quasi équivalente a toutefois été attribuée à tous les autres facteurs, leur cote variant de 89 % à 78 %. Ces facteurs comprenaient les suivants : les élèves se sentent à l’aise dans les écoles hors réserve, les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves, des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves, la culture et les langues des Premières Nations sont enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves, et les Premières Nations ont un rôle à jouer dans le fonctionnement des écoles à l’extérieur des réserves.

Par ailleurs, la majorité des participants ont insisté sur l’importance que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient les mêmes objectifs d’enseignement pour les élèves (89 % des répondants l’ont qualifiée de « très importante » ou « importante »). Une proportion moindre de répondants (78 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

Appelés à donner leur avis sur ce qui aiderait les élèves des Premières Nations à effectuer la transition de l’école communautaire vers l’école provinciale, trois thèmes sont ressortis des réponses reçues.

Le thème qui a été cité le plus souvent par les répondants de la région de l’Atlantique est les programmes de transition et d’orientation, qui pourraient prendre la forme d’activités réalisées conjointement par l’école communautaire et l’école provinciale pendant l’année précédant la transition de l’élève vers l’école provinciale, de visites dans l’école provinciale avant le début des classes, ou de la communication de renseignements aux élèves sur le choc culturel et ce à quoi il faut s’attendre lorsqu’on vit en ville.

Les mesures de soutien sociales sont un autre thème qui est ressorti en force. Parmi les mesures de soutien citées, mentionnons un groupe de soutien des Premières Nations à l’école provinciale, ou la présence d’un mentor pour guider les élèves des Premières Nations dans l’école provinciale.

L’acceptation et l’enseignement de la culture des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves se sont également imposés comme un thème clé. Les répondants semblaient croire que l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations dans les écoles hors réserve favoriserait l’égalité tout en réduisant le racisme. De plus, il faut à tout prix que les enseignants hors réserve comprennent l’héritage culturel des élèves des Premières Nations.

« La même place devrait être accordée aux langues et à la culture des Premières Nations dans les écoles provinciales que dans les écoles communautaires, peu importe qu’elles accueillent des élèves de ces communautés ou non. Sinon, ces élèves seront toujours vus comme des "étrangers" lorsqu’ils effectuent la transition vers une école provinciale. » - Participant de la région de l’Atlantique (Traduit de l’anglais)

Quebec

Qui s’est exprimé?

130 personnes du Québec ont répondu au sondage de leur point de vue en tant que :

  • Parent (45 %)
  • Grand parent (6 %)
  • Jeune (10 %)
  • Aîné (e) (3 %)
  • Tante ou oncle (18 %)
  • Enseignant (e) (14 %)
  • Travailleur/travailleuse de la petite enfance (2 %)

Faits saillants des réponses reçues

Quels sont les enjeux les plus importants pour l’éducation des enfants des Premières Nations?

  1. Langue, culture et histoire
  2. Mesures de soutien aux élèves
  3. Équité
  4. Financement

Quels sont les facteurs déterminants de la réussite scolaire des élèves des Premières Nations?

  1. Enseignants et personnel qualifiés
  2. Langue, culture et histoire
  3. Équipement et matériel scolaire
  4. Accessibilité et mesures de soutien à l’apprentissage

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Le graphique suivant illustre les catégories, ou les thèmes, qui sont ressortis des commentaires reçus. Tel qu’il est illustré, un thème est revenu plus souvent que les autres dans les réponses des participants, suivi par plusieurs autres thèmes clés d’importance relativement égale, puis d’une variété de thèmes jugés moins importants.

Selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations?
There were 223 distinct comments
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 223
  • Langue, culture et histoire : 22 %
  • Mesures de soutien aux élèves : 10 %
  • Équité : 9 %
  • Financement : 9 %
  • Maintien scolaire des élèves : 8 %
  • Éducation de qualité : 8 %
  • Des enseignants compétents : 5 %
  • Enseignement adapté : 4 %
  • Santé et nutrition : 4 %
  • Priorité sur les emplois : 3 %
  • Autres : 18 %

Other (18%):

  • Motivation des élèves
  • Poursuite des études
  • Soutien de la famille et de la communauté
  • Activités parascolaires
  • Présence d’écoles
  • Infrastructures scolaires
  • Mathématiques, sciences, alphabétisation
  • Soutien pour les familles
  • Racisme, colonialisme, pauvreté
  • Séparation de la famille
  • Impossibilité de suivre des cours à distance

La langue, la culture et l’histoire sont le thème ayant été le plus cité par les répondants du Québec, qui sont d’avis que l’apprentissage de la culture et des langues traditionnelles à l’école revêt une très grande importance et est souvent rattaché à un sentiment de fierté et d’appartenance aux Premières Nations. Les répondants ont été nombreux à affirmer que les langues traditionnelles sont en voie de se perdre et doivent être préservées. Les répondants étaient clairement d’avis que l’histoire des Premières Nations devait aussi être enseignée, notamment les répercussions des pensionnats indiens, le système des réserves, ainsi que le gouffre qui sépare les membres des Premières Nations de leur culture et de leur langue et qui doit aujourd’hui être comblé, par exemple en optant pour une approche à l’enseignement qui intègre la culture et les langues dans chaque classe et valorise les manières dont les Premières Nations acquièrent leur savoir.

Les mesures de soutien aux élèves se sont révélées être un thème central. Les répondants ont mentionné différents types de mesures de soutien, mais ont cité plus particulièrement l’importance d’offrir de telles mesures aux élèves aux prises avec une déficience ou un trouble d’apprentissage. Les répondants estimaient important que les enseignants tentent différentes approches d’enseignement. Les programmes pour aider les élèves avec l’alphabétisation et les devoirs ont également été mentionnés, à l’instar de la nécessité d’aider les élèves lorsqu’ils effectuent la transition vers les écoles à l’extérieur des réserves. Certains participants ont indiqué que les écoles doivent être prêtes à aider les élèves ayant vécu une expérience traumatisante, en plus de posséder les bonnes technologies pour favoriser l’apprentissage des élèves.

« La réappropriation culturelle. Les jeunes autochtones doivent retisser les liens qui ont été sauvagement coupés par le passé avec leur culture. Que ce soit la langue ou les traditions, il est essentiel qu’ils puissent retrouver leur culture. » - Participant du Québec

L’équité représente un autre thème important abordé par les participants, qui estimaient que la qualité de l’éducation offerte dans les réserves était de beaucoup inférieure à celle offerte hors réserve et ont relevé des lacunes dans le financement, la qualité de l’enseignement, l’aide aux élèves et l’infrastructure scolaire, insistant sur l’incidence négative de cette problématique sur les élèves des Premières Nations.

Le financement est un thème ayant été cité par bon nombre de répondants qui étaient d’avis que le financement est la problématique la plus importante liée à l’éducation ou que les niveaux de financement actuels ne sont pas suffisants. Certains répondants ont affirmé qu’il faut injecter des fonds dans des programmes parascolaires (sports, activités culturelles), des programmes pour enfants ayant une déficience ou un trouble ou la poursuite des études collégiales ou universitaires.

« Selon moi, il s’agit de l’écart important entre l’éducation entre les élèves autochtones et non autochtones en matière de littératie, de numératie, de persévérance scolaire, de taux d’obtention de diplôme et de poursuite des études postsecondaires. » - Participant du Québec

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants du Québec ont souligné plusieurs facteurs distincts qui aident les élèves des Premières Nations à réussir à l’école, comme l’illustre le graphique ci-dessous.

À quoi reconnaît-on une bonne école et comment peut-on favoriser la réussite des élèves de Premières Nations?
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Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 248
  • Enseignants/personnel qualifiés : 24 %
  • Langue, culture et histoire : 17 %
  • Équipement et installations pédagogiques : 9 %
  • Accessibilité et soutien à l’apprentissage : 8 %
  • Santé mentale : 7 %
  • Activités parascolaires : 6 %
  • Milieu accueillant : 5 %
  • Infrastructures scolaires : 4 %
  • Autres : 18 %

Other (20%):

  • Soutien de la famille et de la communauté
  • Santé et nutrition
  • Mesures de soutien sociales
  • Soutien aux familles
  • Enseignement adapté
  • Préservation du rapport avec la nature
  • Communications entre l’école et la famille
  • Prolongement de la route 138

Des enseignants et du personnel qualifiés sont le thème qui est revenu le plus souvent chez les participants du Québec, la majorité d’entre eux ayant insisté sur le fait que les enseignants doivent être compétents, avoir reçu la formation nécessaire et être en mesure d’enseigner aux élèves aux prises avec une déficience ou un trouble d’apprentissage. Les répondants ont également mentionné que les enseignants doivent avoir suivi une formation sur la culture des Premières Nations et être sensibles au milieu dans lequel vivent les élèves des Premières Nations. Concernant les qualités que doivent posséder les enseignants, les répondants du Québec veulent qu’ils soient attentionnés et dévoués, donnent des encouragements et de l’attention à chaque élève et s’investissent dans les activités organisées par l’école et la communauté. La nécessité d’avoir au sein du personnel d’autres professionnels spécialisés a également été soulignée, notamment des orthophonistes, des conseillers et des aides-enseignants. De plus, certains répondants ont laissé entendre qu’il faut plus d’enseignants et qu’ils doivent avoir accès à une formation continue.

La langue, la culture et l’histoire se sont hissées au deuxième rang des thèmes les plus cités par les répondants, qui estimaient que la culture des Premières Nations ne doit pas seulement être enseignée dans les écoles, mais faire partie intégrante de tous les programmes et de toutes les matières. Les écoles devraient en outre tenir des événements culturels et valoriser la culture des Premières Nations et les manières dont ils acquièrent leur savoir. À cette fin, certains répondants ont proposé de faire appel aux aînés dans les salles de classe ou d’enseigner le savoir-faire traditionnel à l’extérieur, dans la nature. L’importance d’enseigner les langues des Premières Nations a également été soulignée par de nombreux répondants du Québec, qu’il s’agisse d’offrir des cours de langue spécifiques ou d’intégrer les langues traditionnelles dans tous les cours. Les répondants ont également insisté sur la nécessité d’enseigner l’histoire des Premières Nations en demeurant fidèle à la réalité, ce qui insufflerait un sentiment de fierté identitaire chez les élèves des Premières Nations.

Des enseignants compétents qui savent comment aider des enfants vivant peut être une situation difficile à la maison et leur enseigner. » - Participant du Québec (Traduit de l’anglais)

L’équipement et les infrastructures scolaires sont un autre thème prédominant qui englobe différents aspects de ce qu’une école pourrait offrir à ses élèves. Les technologies modernes, comme les ordinateurs, les tablettes et l’accès à Internet, sont considérées comme étant essentielles à la réussite scolaire, pour peu que les enseignants soient formés dans l’utilisation de ces technologies. Les répondants veulent également que les écoles puissent offrir à leurs élèves des bibliothèques comprenant dans leurs collections des livres récents, des laboratoires scientifiques, des théâtres et des salles de musique munies des instruments nécessaires.

L’accessibilité et le soutien à l’apprentissage représentent également un thème central. Il ne faisait aucun doute pour les répondants que certains élèves des Premières Nations éprouvent des difficultés à l’école et ont besoin d’un soutien accru. Ces difficultés peuvent être liées à un trouble d’apprentissage, à des problèmes comportementaux ou psychologiques, à un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, à l’autisme, ou à d’autres difficultés mentales ou physiques. Les répondants recommandaient un soutien sous différentes formes, notamment des enseignants et des travailleurs de soutien formés pour intervenir auprès des élèves aux prises avec un trouble, ou des programmes adaptés à ces élèves. Les répondants ont également mentionné que tous les élèves pourraient tirer profit de mesures de soutien comme l’aide aux devoirs, des tuteurs ou des mentors.

« Il serait essentiel d’incorporer des éléments de leur langue et culture dans l’enseignement quotidien. Par exemple, avoir une classe où l’enseignement est fait dans leur langue maternelle. » - Participant du Québec

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

Les répondants du Québec ont fait ressortir ce qu’ils estimaient être des qualités importantes chez les personnes qui enseignent aux élèves des Premières Nations. Un thème est revenu un peu plus souvent que les autres.

La langue, l’histoire et la culture représentent le thème ayant été le plus cité par les répondants, qui estiment que les enseignants doivent non seulement posséder le savoir nécessaire, mais également la bonne attitude. Les enseignants, en plus d’avoir une excellente connaissance de l’histoire des Premières Nations, notamment des répercussions des pensionnats indiens, doivent aussi comprendre l’incidence que cette histoire a eue et continue d’avoir sur les Premières Nations et y être sensibles. Plusieurs répondants ont indiqué que les enseignants devraient faire montre d’une grande sensibilité et d’un profond respect envers la culture des Premières Nations et, s’ils n’appartiennent pas eux-mêmes à une Première Nation, recevoir une formation qui les aidera à y être sensibilisés. Les participants ont aussi répondu que les enseignants devraient intégrer les langues et la culture des Premières Nations dans leurs classes dès la maternelle et être ouverts à modifier leur manière d’enseigner afin de mieux répondre aux besoins des Premières Nations. Au total, ce thème s’est retrouvé dans 22 % des réponses reçues.

« Il serait essentiel d’incorporer des éléments de leur langue et culture dans l’enseignement quotidien. Par exemple, avoir une classe où l’enseignement est fait dans leur langue maternelle. » - Participant du Québec

Un autre thème central cité par les répondants du Québec est l’adoption d’une approche positive et attentionnée à l’enseignement, puisqu’il est important que les enseignants se soucient véritablement du bien être de leurs élèves. Les répondants ont indiqué que les enseignants doivent avoir à cœur la réussite de leurs élèves, les encourager et les soutenir et bâtir une relation positive avec eux, ainsi qu’avec leurs parents ou leurs tuteurs. Ils estimaient en outre que les qualités qu’ils doivent posséder avant tout sont l’ouverture d’esprit et la motivation, en plus d’une volonté à apprendre et à évoluer. Certains participants ont également mentionné que les enseignants devraient être là pour les « bonnes raisons » et non pas seulement pour l’argent. Ce thème est revenu dans 14 % des réponses.

Un enseignement adapté aux besoins des élèves des Premières Nations est également ressorti comme un thème clé. Chaque élève des Premières Nations a des besoins et des difficultés qui lui sont propres, et les enseignants doivent adapter leur méthode d’enseignement à chaque élève. Les répondants ont fait remarquer que les élèves des Premières Nations ont besoin qu’on leur enseigne d’une façon respectueuse leur culture et que les styles d’enseignement prennent en compte les problèmes sociaux avec lesquels ils sont souvent aux prises. Ce thème a été mentionné dans approximativement 14 % des réponses reçues des participants du Québec.

« Chaque enfant est différent, il faut donc s’adapter à chaque enfant. » - Participant du Québec

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Plus de la moitié des répondants du Québec ont indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Un peu moins de la moitié ont répondu que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans certaines écoles, les répondants ont fait ressortir deux thèmes principaux.

Susciter un sentiment de fierté et d’identité est le thème qui est revenu le plus souvent chez les répondants du Québec. L’importance d’enseigner les langues et la culture des Premières Nations a été clairement associée aux sentiments de fierté et d’estime de soi. En apprenant au sujet de leur culture, de leur histoire et de leurs langues traditionnelles, les élèves sont à même de développer leur identité en tant que membres des Premières Nations ainsi qu’un sentiment d’appartenance à leur communauté. Ce sentiment d’identité et de fierté les aide ensuite à réussir lorsqu’ils quittent leurs communautés, souvent pour poursuivre leurs études. Selon les répondants, il y a un parallèle à tirer entre l’absence d’un sentiment de fierté et d’estime de soi et la consommation d’alcool ou de drogues et le suicide. Ce thème est revenu dans une grande proportion des réponses, à savoir 33 %.

« Cela encourage le renforcement de l’identité autochtone et l’appréciation des perspectives, des valeurs et des cultures autochtones par les élèves et le personnel scolaire. » - Participant du Québec

Préserver la culture des Premières Nations s’est hissé au deuxième rang des thèmes les plus cités à ce sujet, les répondants étant d’avis que l’enseignement de la culture, des langues et de l’histoire des Premières Nations dans les écoles pourrait empêcher leur disparition, qui, selon les répondants, risque véritablement de se produire dans certaines communautés. Lorsque les enfants apprennent une langue traditionnelle, ils apprennent du même coup leur culture et contribuent à la préserver et à la transmettre à la prochaine génération. Les répondants ont également fait valoir que l’enseignement des langues et de la culture dans les écoles venait renforcer les enseignements culturels que les enfants reçoivent peut-être à la maison ou dans leur communauté. Certains répondants ont également mentionné à quel point il est important pour les élèves des Premières Nations de comprendre l’histoire du Canada et le rôle que les Premières Nations ont joué dans celle-ci. Ce thème s’est retrouvé dans approximativement 30 % des réponses.

Si la majorité des répondants ont abordé des aspects positifs de l’enseignement des langues et de la culture dans les écoles de leur communauté, environ 8 % des répondants ont opté pour faire part de préoccupations. Au nombre de celles ci, mentionnons le fait que les activités d’apprentissage de la langue traditionnelle et les activités culturelles ne sont pas intégrées à l’enseignement quotidien alors qu’elles devraient l’être et la nécessité d’injecter plus de fonds dans les programmes linguistiques et culturels.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à un enseignement efficace des langues et de la culture des Premières Nations, les répondants du Québec ont cité en tête de liste le fait que les élèves apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations (92 % des participants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Les autres facteurs, par ordre décroissant d’importance, étaient les élèves qui suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations à l’école, suivi par les écoles qui utilisent du matériel scolaire comportant des images de personnes autochtones, et l’année scolaire qui laisse du temps pour des activités culturelles telles que la chasse.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Plus de la moitié des participants du Québec ayant des enfants âgés de 6 ans et moins ont accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent. Toutefois, à peine plus du tiers ont des services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des élèves au primaire. Les programmes préscolaires représentent le type de service le plus cité et se retrouvent dans près d’un tiers des réponses. D’autres services ont également été mentionnés, comme les centres de la petite enfance, les services de garde et d’autres programmes fondés sur la culture et les langues traditionnelles autochtones.

Les deux raisons les plus citées par les répondants pour expliquer pourquoi leurs enfants ne s’étaient pas prévalus des programmes ou des services offerts dans leur communauté étaient qu’aucun programme n’était offert, ou qu’ils vivaient à l’extérieur des réserves. Ces deux raisons constituent, ensemble, un tiers des réponses. Les autres raisons mentionnées comprennent l’ignorance des parents ou tuteurs au sujet des programmes (« Ces programmes ont fait l’objet de très peu de publicité ») et la mauvaise gestion de ces programmes (« Il y a un manque d’organisation manifeste dans ces programmes »; « Tout simplement car ils ne sont pas bien présentés et il y a souvent un manque de place pour plus d’enfants »).

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants du Québec ont fait part de leurs points de vue sur les mesures de soutien ou les services dont ont besoin les enfants pour les aider à entrer et à réussir à l’école primaire. Trois thèmes principaux sont ressortis de leurs réponses.

Des enseignants et du personnel qualifiés sont le thème qui est revenu le plus souvent, les répondants ayant été nombreux à insister sur l’importance d’embaucher des enseignants formés pour travailler avec les enfants des Premières Nations. Ces enseignants doivent être en mesure d’adapter leurs méthodes d’enseignement aux besoins des Premières Nations et d’intervenir adéquatement auprès des élèves difficiles, comme les élèves au comportement problématique et les élèves ayant un trouble d’apprentissage. Les répondants ont indiqué que les enseignants doivent être dévoués et dynamiques, en plus d’être disposés à demeurer dans une communauté des Premières Nations pendant plus d’un an ou deux. La nécessité d’affecter des fonds suffisants pour soutenir les enseignants a également été soulignée afin de payer le matériel en classe et de former des classes plus petites. Certains répondants ont également mentionné la nécessité d’avoir un plus grand nombre d’enseignants des Premières Nations et d’offrir aux enseignants une formation continue. Ce thème est revenu dans approximativement 16 % des réponses.

« Les enfants ont besoin d’enseignants qui reviennent année après année. Les enseignants au Québec, dont je fais partie, ne sont pas aussi bien rémunérés que leurs homologues dans les autres provinces; le roulement extrêmement élevé est directement lié aux taux ridiculement bas d’obtention de diplôme année après année. » - Participant du Québec (Traduit de l’anglais)

La santé et la nutrition sont un autre thème fort populaire chez les répondants du Québec. Pour bien apprendre, les enfants ont besoin de nourriture saine. Les répondants semblaient être d’avis que les écoles devraient jouer un rôle à cet égard en offrant des repas sains aux élèves. Le soutien à la santé mentale a également été qualifié de très important, notamment la nécessité de mettre en poste dans les écoles des travailleurs de ce domaine. Les répondants ont également mentionné l’importance de dépister le plus rapidement possible les troubles sur le plan de la santé, comme les difficultés de langage, et le besoin connexe en orthophonistes. Ce thème a été soulevé dans approximativement 11 % des réponses.

« Une alimentation saine qui répond à leurs besoins de base. » - Participant du Québec

Les mesures de soutien sont un autre thème prédominant soulevé dans 10 % des réponses. Plusieurs participants ont fait remarquer que les mesures de soutien, comme le tutorat et l’aide aux devoirs, particulièrement en mathématiques et en lecture (« Aide pour la lecture et les mathématiques tôt dans la vie »), sont indispensables à la réussite scolaire. Certains participants ont proposé de mettre en place un service de tutorat gratuit qui ferait appel à d’autres élèves, tandis que d’autres participants estimaient plutôt que les tuteurs devraient être des adultes qui aident à préparer les enfants à l’école. Les répondants ont également mentionné qu’il n’y a pas suffisamment de soutien pour les élèves aux prises avec un trouble d’apprentissage et que tous les élèves devraient apprendre à se servir d’outils d’apprentissage qui les aideront tout au long de leurs études.

Exemple partagé par un participant :
« Je suggérerais quand même une journée d’activité de patrimoine où chaque groupe d’enfants présente sa culture aux autres. »

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert actuellement?

Un peu plus du tiers des répondants du Québec ont affirmé que les élèves des Premières Nations dans leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de leur communauté. À peu près le même nombre de participants ont indiqué que les élèves des Premières Nations dans leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement, comme Internet, la télévision, la radio et la poste. Un peu moins du tiers des répondants ont indiqué ne pas avoir accès à ce genre de moyens alternatifs.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Invités à dire les aspects qu’ils jugeaient les plus positifs au sujet des moyens alternatifs d’enseignement, les participants ont été nombreux à mentionner l’importance générale des activités et des programmes culturels et la manière dont les programmes d’enseignement devraient être adaptés aux besoins des Premières Nations. Les participants ont également indiqué que l’accès à des moyens alternatifs d’enseignement comme la télévision, la poste, Internet et la radio permet de varier les moyens d’apprendre la culture des Premières Nations. D’autres répondants ont souligné que les moyens alternatifs d’enseignement reposant sur les technologies et Internet sont plus accessibles pour tout le monde.

« Au Québec, le fait de pouvoir continuer des études supérieures, C.É.G.E.P. et universités, et avec des programmes conçus exprès pour les étudiants Aborigènes, Métis et Inuits. » - Participant du Québec

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Sur la question de savoir les options en matière d’éducation qui devraient être offertes aux élèves, les répondants du Québec ont cité quelques thèmes clés.

Intégrer les activités culturelles à l’enseignement est le thème qui est revenu le plus souvent chez les participants, plusieurs d’entre eux ayant proposé que les enseignants sortent à l’extérieur avec leurs élèves afin de mieux enseigner la culture des Premières Nations. Ainsi, l’apprentissage des plantes et des animaux, de même que de l’usage des médicaments traditionnels, la chasse et d’autres activités culturelles pourraient tous faire partie intégrante du programme pédagogique. Selon les répondants, les leçons et la manière dont elles sont enseignées devraient être adaptées aux besoins des Premières Nations. Par exemple, l’année scolaire et les périodes d’examen pourraient être planifiées en fonction de la saison de la chasse ou des événements culturels. Ou encore, plusieurs participants ont souligné l’importance d’accorder une plus grande place à la culture et aux langues des Premières Nations dans les écoles, que ce soit sous la forme de cours, de programmes ou d’activités diverses, et de tenter par cette approche de susciter un sentiment de fierté et d’identité chez les membres des Premières Nations. Ce thème est revenu dans environ un quart des réponses.

Exemple partagé par un participant :
« Si une plus grande place est accordée à la culture des Premières Nations, les élèves des Premières Nations devraient pouvoir choisir, par un vote, les sujets sur lesquels la classe devrait en apprendre davantage. »

D’autres thèmes clés ont été soulevés au sujet des moyens alternatifs d’enseignement qui pourraient être utiles :

  • Apprentissage à distance : Des cours devraient être donnés en ligne. Non seulement cette solution permettrait aux élèves de terminer leurs cours sans devoir quitter la maison pour poursuivre leurs études, mais elle leur laisserait le champ libre pour terminer leurs cours à un rythme qui convient à chacun d’eux (« Apprentissage à distance qui pourrait être effectué par blocs pendant que l’élève quitte la ville pour prendre part aux périodes traditionnelles de chasse »).
  • Plus grande variété de sujets : Les élèves des Premières Nations devraient pouvoir effectuer leurs choix à partir d’une grande variété de cours, qui comprendraient la lecture et l’écriture, les sciences, les technologies, la musique, la mécanique, la menuiserie, etc. Lorsque l’on dispose d’un grand choix de programmes d’étude, on est plus susceptible de vouloir poursuivre nos études à l’université ou au collège et il nous est plus facile de décider ce que l’on veut faire plus tard dans la vie.

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants du Québec ont répondu que le facteur le plus important était que les élèves se sentent à l’aise, 92 % des répondants l’ayant qualifié de « très important » ou « important ». Une importance quasi équivalente a toutefois été attribuée à tous les autres facteurs, qui comprenaient : les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves, des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves, des conseillers communautaires sont présents dans les écoles hors réserve, et les Premières Nations ont un rôle à jouer dans le fonctionnement des écoles à l’extérieur des réserves. Le facteur ayant obtenu la cote la plus basse, c’est-à-dire la culture et les langues des Premières Nations enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves, a tout de même été qualifié de « très important » ou « important » par 72 % des répondants.

La majorité des participants a également affirmé qu’il était important pour les écoles dans les réserves et hors réserve d’avoir les mêmes objectifs d’enseignement pour tous les élèves (79 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Aux fins de comparaison, une proportion moindre de participants (66 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

Le thème qui est revenu le plus souvent chez les répondants du Québec lorsqu’on leur a demandé des moyens d’adoucir la transition des élèves des Premières Nations vers les écoles hors réserve a été d’intégrer la culture des Premières Nations dans les écoles hors réserve. Il était clair pour les répondants que les enseignants et les élèves dans les écoles à l’extérieur des réserves doivent traiter les élèves des Premières Nations avec respect et d’une manière qui valorise leur culture et leur identité. De leur avis, un bon moyen de faire reculer l’ostracisme et les préjugés dont sont victimes les élèves des Premières Nations qui étudient à l’extérieur des réserves et de faciliter leur transition serait d’enseigner la culture et les langues des Premières Nations aux enseignants et aux élèves hors réserve et de leur faire comprendre la véritable histoire des Premières Nations au Canada. Les répondants étaient également d’avis que la culture et les langues des Premières Nations devraient être intégrées au programme pédagogique des écoles hors réserve et que les commissions scolaires provinciales devraient être plus à l’écoute des besoins des Premières Nations. Ce thème s’est retrouvé dans environ 17 % des réponses reçues.

« Inviter les professeurs et autres membres du personnel des écoles hors communautés à aller dans les écoles sur les communautés afin de les sensibiliser à nos réalités et ainsi mieux les outiller à aider l’intégration des jeunes autochtones à la vie scolaire hors scolaire. » - Participant du Québec

Les programmes de transition et d’orientation ont été un autre thème central, les répondants ayant indiqué que le soutien dont bénéficient les élèves qui doivent quitter leur réserve pour poursuivre leurs études est insuffisant. Ce genre de soutien est primordial et il pourrait prendre plusieurs formes. Ainsi, les élèves pourraient visiter l’école hors réserve à l’avance, ou effectuer un échange de quelques jours avec l’école hors réserve afin de se familiariser avec celle-ci. Avant de quitter la réserve, les élèves pourraient recevoir de l’information sur la ville où ils vont vivre, les transports en commun et les organismes des Premières Nations qui y sont présents, par exemple les centres d’amitié, et apprendre d’autres compétences de la vie courante, comme la budgétisation, afin de faciliter l’expérience de vie à l’extérieur de la réserve. D’autres répondants ont proposé que l’école hors réserve offre un soutien accru pendant la période de transition, comme prévoir une salle réservée aux élèves des Premières Nations, ou offrir des cours sur les langues autochtones. Ce thème est revenu dans approximativement 16 % des réponses reçues.

« Plus d’informations ou d’activité pour intégrer les premières nations dans les écoles provinciales. » - Participant du Québec

Un autre thème qui est revenu souvent est la nécessité d’un financment adéquat, les répondants mentionnant que les écoles dans les réserves doivent recevoir les fonds nécessaires à un enseignement de qualité pour les élèves des Premières Nations. Ainsi, les élèves seraient plus à même de réussir à l’extérieur des réserves et vivraient un choc moins brutal lors de la transition vers une école hors réserve. Les répondants ont également souligné la nécessité d’affecter des fonds suffisants pour l’achat de matériel pédagogique et de livres, la mise en place de programmes parascolaires et le paiement des coûts inhérents aux élèves ayant une incapacité ou un trouble, précisant que les commissions scolaires du Québec devraient contribuer à répondre à ces besoins de financement. Les répondants ont soulevé ce thème dans une proportion approximative de 11 %.

Exemple partagé par un participant :
« Journée d’échange : Le directeur de l’école provinciale est venu nous rencontrer et a expliqué ce à quoi nous devions nous attendre dans la nouvelle école et ce à quoi ils s’attendaient de la part des élèves. Une semaine plus tard, la classe est allée passer une journée dans l’école provinciale pour vivre l’expérience d’étudier là bas, visiter l’école et se préparer à la transition dans cette école. » (Traduit de l’anglais)

Ontario

Qui s’est exprimé?

301 personnes de l’Ontario ont répondu au sondage de leur point de vue en tant que :

  • Parent (49 %)
  • Enseignant(e) (25 %)
  • Jeune (13 %)
  • Tante ou oncle (32 %)
  • Grand parent (16 %)
  • Aîné(e) (5 %)

Faits saillants des réponses reçues

Quels sont les enjeux les plus importants pour l’éducation des enfants des Premières Nations?

  1. Équité/égalité des chances
  2. Financement
  3. Langue et culture
  4. Mesures de soutien aux élèves

Quels sont les facteurs déterminants de la réussite scolaire des élèves des Premières Nations?

  1. Langue et culture
  2. Enseignants et personnel qualifiés
  3. Équipement et matériel pédagogique
  4. Activités parascolaires

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Le graphique suivant illustre les catégories, ou les thèmes, qui sont ressortis des commentaires reçus

Selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations?
483 distinct comments
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 483
  • Équité : 19 %
  • Financement : 17 %
  • Langue et culture : 12 %
  • Mesures de soutien aux élèves : 11 %
  • Enseignement adapté : 7 %
  • Éducation de qualité : 4 %
  • Des enseignants compétents : 4 %
  • Maintien scolaire des élèves : 4 %
  • Infrastructures scolaires : 3 %
  • Autres : 19 %

Other (19%):

  • Questions liées à la santé
  • Présence d’écoles
  • Constance du corps professoral
  • Mathématiques, sciences, alphabétisation, etc.
  • Meilleure administration
  • Soutien aux familles
  • Racisme, répercussions des pensionnats indiens
  • Motivation
  • Programmes efficaces
  • Manque d’occasions
  • Troubles ou incapacités
  • Réduction de la prise de décisions politiques

L’équité est le thème qui est ressorti le plus souvent, les répondants ayant été nombreux à affirmer qu’une éducation de grande qualité doit être offerte tant aux élèves appartenant aux Premières Nations qu’à ceux qui n’en sont pas membres, à l’intérieur comme à l’extérieur des réserves. Certains participants ont fait remarquer qu’il existe un fossé entre les écoles dans les réserves et les écoles hors réserve ou provinciales, et que ces dernières sont avantagées, une situation qui doit être corrigée si l’on veut améliorer la réussite scolaire des élèves des Premières Nations (« Nous devons nous assurer que les communautés des Premières Nations de notre pays ont une chance égale de réussite »). Certains participants ont expliqué que ce fossé est le résultat d’un financement inégal et qu’il faut redoubler d’efforts pour veiller à ce que les mêmes normes s’appliquent à l’ensemble du système d’éducation et à ce que tous les élèves, peu importe où ils se trouvent au Canada, aient accès aux mêmes occasions, aux mêmes ressources et au même soutien.

Le financement s’est hissé au deuxième rang des thèmes soulevés par les participants. Bien qu’il s’apparente sur le fond au thème relatif à l’équité, ce thème cible davantage les préoccupations des participants relatives aux niveaux de financement des écoles situées dans les réserves. D’après certains participants, les écoles dans les réserves sont dans l’incapacité d’offrir certains programmes ou de bien préparer leurs élèves à la poursuite de leurs études parce qu’elles ne disposent pas des fonds nécessaires. Les répondants ont expliqué qu’il faut à tout prix prendre des décisions réfléchies et sur le long terme en matière de financement si l’on veut que les élèves dans les réserves aient accès aux ressources dont ils ont tant besoin. Ces ressources comprennent des enseignants et du personnel de soutien, de l’équipement (comme des livres, des ordinateurs et de l’équipement de sport et de loisir), des infrastructures (p. ex. des bibliothèques) et des services.

Boîte: « Il faut éliminer l’iniquité qui existe entre l’éducation des enfants des PNMI (Premières Nations, Métis et Inuits) et l’éducation des autres enfants canadiens. L’éducation reçue dans les écoles situées dans les réserves ne se mesure aucunement à celle qui est la norme à l’échelle du Canada. Les enfants et les jeunes des PNMI ne reçoivent pas de soutien ni ne bénéficient des mêmes chances. » - Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

L’enseignement des langues et de la culture est un autre thème clé, les répondants ayant constaté que les élèves des Premières Nations doivent se voir offrir des occasions significatives d’apprendre au sujet de leurs langues et de leur culture à même le programme pédagogique et leurs activités quotidiennes. Pour cela toutefois, il faudrait mettre au point et utiliser un programme scolaire adapté à la culture qui comprend des leçons sur la culture et l’histoire des Autochtones, offre une formation sur les langues traditionnelles et prévoit plus d’activités dans la nature. De cette manière, nous pourrions contribuer à renforcer les langues et la culture autochtones, et redonner aux élèves des Premières Nations un sentiment d’identité.

Un autre thème digne de mention est les structures d’encadrement, pour lesquelles les répondants ont cité une vaste gamme de mesures de soutien susceptibles d’aider les élèves à réussir à l’école, par exemple l’embauche d’intervenants (enseignants, aides enseignants, mentors), l’affectation de ressources (comme des fournitures, des livres, des ordinateurs, un accès à Internet), la mise en place d’infrastructures (comme des bibliothèques), la planification d’activités parascolaires, la prestation de services de santé et de bien être (p. ex. des services de consultation) et des aménagements pour les personnes handicapées. De plus, certains participants ont cité un soutien accru pour aider les élèves des Premières Nations à faire la transition vers les études et la formation postsecondaires.

« J’ai grandi dans une réserve, où je suis allé à l’école de la maternelle à la sixième année. Mon école est vraiment sous financée, surtout par rapport aux écoles provinciales […]. Il y a un manque flagrant de ressources, qu’il s’agisse d’argent, d’enseignants ou de mesures de soutien. » Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants de l’Ontario ont cité plusieurs façons d’aider les élèves des Premières Nations, tel que l’illustre le graphique ci-dessous.

À quoi reconnaît-on une bonne école et comment peut-on favoriser la réussite des élèves de Premières Nations?
511 distinct comments made
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 511
  • Langue, culture et histoire : 22 %
  • Enseignants et personnel qualifiés : 19 %
  • Équipement et matériel pédagogique : 11 %
  • Activités parascolaires : 8 %
  • Soutien de la famille et de la communauté : 7 %
  • Mesures de soutien sociales : 5 %
  • Accessibilité/aménagements : 5 %
  • Autres : 18 %

Autres (23%):

  • Milieu accueillant
  • Programmes de nutrition
  • Soutien en santé mentale
  • Soutien aux familles
  • Compréhension des occasions
  • Aide à la recherche d’emploi
  • Infrastructures scolaires
  • Logement
  • Soins de santé
  • Discipline de présence
  • Centres communautaires
  • Droits de la personne
  • Programmes préscolaires et service de garde
  • Coordination de programme
  • Souplesse relative aux critères d’assiduité

L’intégration de la culture et des langues est ressortie comme un thème dominant chez les répondants de l’Ontario, bon nombre d’entre eux ayant ciblé l’importance d’enseigner aux élèves autochtones leur culture et de leur donner des occasions et de la latitude pour la vivre et s’en imprégner. Cela pourrait prendre différentes formes, comme des activités d’apprentissage à l’extérieur, dans la nature, l’apprentissage d’aptitudes traditionnelles (comme la chasse, la cueillette, les arts et l’artisanat) et des activités spirituelles (comme la danse, la purification, la guérison). Plusieurs participants ont proposé de faire appel aux aînés pour l’enseignement aux élèves par le partage du savoir. Des participants étaient d’avis que ce genre d’activités est important pour aider les élèves à mieux connaître leur culture et leur identité, à être en harmonie avec celles ci et à en être fiers. L’importance des langues traditionnelles a également été citée par de nombreux participants, qui proposaient d’offrir aux élèves plus d’occasions d’apprendre et de pratiquer leurs langues à l’école. Certains répondants ont parlé de l’importance de l’immersion linguistique.

Des enseignants et du personnel de soutien qualifiés arrivent au deuxième rang des thèmes contribuant à la réussite des élèves. Certains participants voudraient voir plus d’enseignants autochtones, tandis que d’autres trouvaient plus important que les enseignants vivent dans une communauté autochtone ou aient déjà eu des interactions avec l’une d’entre elles afin de mieux comprendre et interagir avec les élèves des Premières Nations. Dans leur choix de certaines caractéristiques, les participants ont fait ressortir l’importance d’avoir des enseignants empathiques, charismatiques et dévoués. Les difficultés à retenir les enseignants ont aussi été soulevées, car un manque de constance et de stabilité peut être difficile à vivre pour les élèves. Outre les enseignants, les répondants ont souligné l’importance d’offrir d’autres ressources aux élèves, notamment des conseillers d’orientation, des aides-enseignants, des travailleurs de soutien et des tuteurs.

« Confiance, connaissance de l’identité culturelle, revitalisation linguistique et communion avec les terres ancestrales. » - Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Exemple partagé par un participant :
Mesures de soutien culturelles par l’entremise du programme Native Youth Advancement with Education Hamilton (N.Y.A:W.E.H.) du conseil scolaire catholique du district de Hamilton-Wentworth (Traduit de l’anglais)

La nécessité d’un financement équitable, bien qu’il en ait largement été question dans les réponses au sondage, a également été mentionnée par plusieurs participants comme étant un problème intrinsèquement lié à la difficulté d’attirer et de retenir des enseignants de haute qualité dans les écoles des Premières Nations.

Les infrastructures scolaires et le matériel pédagogique sont un autre thème qui est revenu souvent parmi les participants. Outre l’accès aux bonnes personnes, les élèves doivent avoir à leur disposition les toutes dernières technologies, comme des ordinateurs et une connexion haute vitesse à Internet. D’autres répondants ont insisté sur l’importance d’avoir des espaces comme des bibliothèques, des gymnases et des terrains de jeu pour aider l’apprentissage.

« Les Premières Nations ont besoin d’enseignants permanents qui ont vraiment leur bien être à cœur. La majorité des enseignants sont de jeunes diplômés à la recherche d’un emploi facile à la fin de leurs études qui paraîtra bien sur un curriculum vitæ. » - Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Les activités parascolaires sont également ressorties comme un thème clé. Les participants étaient d’avis que les élèves ont besoin d’activités qui font partie d’un mode de vie sain et leur procurent un refuge sûr, proposant notamment des équipes ou des programmes sportifs organisés, des activités ou des groupes d’arts, des groupes sociaux, des soirées de jeux ou de cinéma, des excursions ou des voyages.

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

Les répondants ont relevé trois thèmes principaux concernant les qualités que doivent posséder les enseignants pour faire une différence auprès des élèves des Premières Nations.

De l’avis des répondants, il leur faut avant tout connaître et comprendre la culture des Premières Nations, un impératif pour enseigner aux élèves des Premières Nations. Alors que certains répondants étaient d’avis que les enseignants devraient être des membres des Premières Nations, plusieurs répondants estimaient plus important que les enseignants se montrent ouverts à en apprendre davantage au sujet de la culture et de l’histoire autochtones et qu’ils les intègrent à leur approche pédagogique. Dans l’ensemble, ce thème est revenu dans 29 % des réponses.

« Non seulement doivent ils être plus que disposés à en apprendre davantage au sujet de la culture, des langues et de l’histoire des Premières Nations, mais ils doivent en outre manifester un vif intérêt envers celles ci avant d’accepter un poste d’enseignant. » - Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Par ailleurs, les répondants ont indiqué que les enseignants non autochtones doivent être pleinement conscients du traumatisme intergénérationnel causé par les pensionnats indiens ainsi que par le contexte politique plus vaste et les répercussions du colonialisme et de l’oppression. Les répondants ont expliqué que ces problématiques continuent de façonner la vie des Autochtones aujourd’hui, notamment la manière dont bon nombre d’élèves et leurs familles voient le système d’éducation moderne. Les participants ont été nombreux à mentionner que ces problématiques nécessitent de la part des enseignants un exercice d’autoréflexion, de recherche, d’éducation et de formation.

Le deuxième thème en importance soulevé par les participants est une approche à l’enseignement qui soit empreinte de compassion et de positivisme. En plus d’être qualifiés, les enseignants doivent, de l’avis de plusieurs participants, avoir le bien-être et le développement des élèves à cœur, ainsi que faire preuve de sensibilité et de patience, notamment en adaptant leur approche aux besoins des élèves. Ce thème est revenu dans 23 % des réponses reçues des participants de l’Ontario.

« Des personnes calmes et patientes qui prennent le temps d’apprendre à connaître chaque élève et de tisser des liens avec la famille. » - Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Un autre thème souvent cité par les participants est l’investissement des enseignants qui enseignent aux élèves des Premières Nations dans la communauté. Les répondants estiment que les enseignants devraient se montrer ouverts d’esprit, obtenir l’appui des parents et des familles dans l’éducation des enfants, être présents au sein de la communauté et prendre une part active aux événements et aux activités qui s’y déroulent. Une telle attitude les aiderait sans doute beaucoup à gagner le respect et la confiance des élèves et de leurs familles. Ce thème a été mentionné dans 11 % des réponses de l’Ontario.

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Plus de la moitié des répondants de l’Ontario ont indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Près de la moitié ont répondu que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans certaines écoles, les répondants ont fait ressortir quelques thèmes principaux.

« Leur culture et leur langue doivent être bien ancrées en eux lorsque les enfants quittent l’école… Cela permet de préserver leur lien à leur communauté. » - Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Promouvoir un sentiment d’identité et de communauté au sein des Premières Nations est le thème qui est arrivé en tête de liste. Les participants ont été nombreux à indiquer qu’une participation active dans des activités linguistiques et culturelles traditionnelles augmente les chances que les élèves continuent de les pratiquer à long terme et, par le fait même, les conservent comme des éléments faisant partie intégrante de leur identité en tant qu’Autochtones et insufflant de la vie dans les communautés. Les élèves sont également mieux à même de comprendre leur identité culturelle et leur histoire, ainsi que leur rôle dans la culture canadienne non autochtone en général. Ce thème s’est retrouvé dans 26 % des réponses de l’Ontario.

Susciter un sentiment de fierté en tant que membre des Premières Nations est un autre thème souvent mentionné par les participants. Dans la même veine que le thème précédent, il cible toutefois davantage les répercussions sur les attitudes et les expériences des élèves. Une bonne connaissance de leur langue et de leur culture fait naître chez les élèves un sentiment d’appartenance et de fierté plus profond envers leur patrimoine, ce qui, en retour, contribuerait à instaurer un climat plus ouvert, inclusif et sûr à l’école, un bon moyen de renforcer le sentiment d’estime de soi et d’appartenance des élèves des Premières Nations. Ce thème revient dans approximativement 16 % des réponses de l’Ontario.

« Cela fait naître un sentiment de fierté chez les élèves. Ils ont besoin de ce savoir pour mieux réussir à l’extérieur de leur réserve. » Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

L’enseignement des langues et de la culture dans les écoles comporte d’autres aspects positifs, par exemple :

  • La participation des aînés et d’autres membres de la communauté autochtones : Ces personnes pourraient partager leur savoir et leurs aptitudes avec les élèves au moyen de conférences, de cours sur les langues traditionnelles ou d’activités à l’extérieur de la salle de classe (p. ex. la chasse).
  • L’intégration des langues et de la culture dans toutes les matières : Les langues et la culture devraient faire partie intégrante du programme pédagogique quotidien et s’insérer dans diverses matières, au lieu de n’être qu’un supplément.
Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à un enseignement efficace des langues et de la culture des Premières Nations dans les écoles, les répondants ont cité en tête de liste les élèves qui apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations (91 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Dans l’ensemble, la majorité des répondants a jugé que tous les facteurs étaient relativement importants (plus de 80 % des répondants leur ayant accordé une importance similaire). Ces facteurs comprenaient : les élèves suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations, le matériel scolaire comporte des images de personnes autochtones, et l’année scolaire laisse du temps pour des activités culturelles telles que la chasse.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Plus de la moitié des participants de l’Ontario ayant des enfants âgés de 6 ans et moins ont accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent. De plus, approximativement la moitié des répondants bénéficient de mesures de soutien ou de services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des élèves au primaire. Les programmes préscolaires représentent le type de service le plus cité et se retrouvent dans près d’un tiers des réponses. D’autres services et programmes ont également été mentionnés, comme les services de garde, les programmes de centre communautaire, les activités récréatives ciblant les jeunes, les programmes scolaires et les programmes relatifs à la santé.

Interrogés sur la raison pour laquelle leurs enfants ne s’étaient pas prévalus des programmes ou des services offerts dans leur communauté, près de la moitié des répondants de l’Ontario ont indiqué que c’était parce qu’aucun programme n’était offert. Parmi les autres raisons citées, mentionnons les conflits d’horaire personnels et les programmes de faible qualité.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants de l’Ontario ont laissé entendre qu’il existait une vaste gamme de mesures de soutien et de services susceptibles d’aider les enfants des Premières Nations à réussir à l’école primaire.

Le thème le plus souvent cité à cet égard est l’intégration des langues et de la culture au programme pédagogique, ce qui englobe plusieurs des éléments abordés précédemment, comme les approches à l’enseignement qui offrent des occasions significatives de pratiquer les langues et la culture traditionnelles, un programme pédagogique qui reconnaît la culture et l’histoire autochtones, et des enseignants et du personnel de soutien qui consacrent des efforts à comprendre la culture autochtone. Les répondants ont souligné les répercussions positives que ces approches ont sur la fierté et l’identité d’un membre d’une Première Nation. Ce thème est revenu dans approximativement 12 % des réponses reçues de l’Ontario.

« Un programme pédagogique adapté à la culture autochtone qui suscite un sentiment de fierté dans leur mode de vie les incitant à s’y accrocher lorsqu’ils quittent la réserve. » Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Des enseignants et du personnel qualifiés sont un autre thème qui est sorti en force, particulièrement concernant les éducateurs de la petite enfance et les travailleurs de garderie. Les participants ont expliqué que le fait d’avoir des enseignants bien formés qui ont à cœur la réussite à long terme des écoles et des élèves, qui sont bien rémunérés et qui comprennent la culture des Premières Nations est un gage de réussite scolaire. Ce thème a été relevé dans 10 % des commentaires de l’Ontario.

Le soutien de la famille et de la communauté est un autre thème prédominant. Les répondants ont souligné l’importance du soutien, des encouragements et d’une participation active dans l’éducation des élèves par les familles et la communauté en général. Non contents de valoriser l’éducation, les parents doivent également offrir à leurs enfants un milieu positif à la maison. Ce thème est revenu dans environ 9 % des réponses.

Exemple partagé par un participant :
Les enfants des Premières Nations doivent avoir accès à des programmes d’alimentation et de nutrition. Les subventions pour les petits-déjeuners et les dîners ne sont qu’un exemple. (Traduit de l’anglais)

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Environ le quart des répondants de l’Ontario ont indiqué que les élèves des Premières Nations dans leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de leur communauté. Une proportion similaire de répondants a indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement, comme Internet, la télévision, la radio et la poste. Un peu plus du tiers des répondants ont fait savoir qu’aucun moyen alternatif de ce genre n’était offert.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Quelques répondants ont fait part des aspects qu’ils jugeaient les plus positifs concernant les moyens alternatifs d’enseignement offerts dans leur communauté. Le thème le plus populaire parmi les répondants de l’Ontario était le soutien aux personnes ayant des besoins différents en matière d’apprentissage, qui est revenu dans approximativement 11 % des commentaires. D’autres thèmes ont également été mentionnés, comme aider les élèves à rester en contact avec leur famille et leur communauté et offrir un accès à un éventail plus vaste de programmes et d’occasions d’apprentissage. Cela dit, les participants ont été nombreux à mentionner que, bien qu’il importe d’avoir accès à des moyens alternatifs d’enseignement, les élèves doivent également avoir accès à un enseignement en personne et à un soutien au sein de leur communauté, particulièrement lorsqu’il est question de l’apprentissage des langues et de la culture traditionnelles.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Au regard des options en matière d’éducation qui devraient être offertes, les répondants de l’Ontario se sont concentrés sur plusieurs thèmes récurrents.

Les activités culturelles et linguistiques sont le thème qui est revenu le plus souvent. Y sont associés les activités extérieures, l’enseignement de la langue, l’acquisition d’aptitudes traditionnelles et l’apprentissage de l’histoire autochtone. Les répondants voulaient également que les enseignants comprennent la culture autochtone et prennent la peine de l’intégrer à leurs plans de leçons. Environ 19 % des répondants de l’Ontario ont mentionné ce thème.

Exemple partagé par un participant :
Un calendrier scolaire modifié et des occasions d’apprentissage dans la nature qui reconnaissent les « six saisons » utilisées par certaines Premières Nations : « l’hiver, le pré-printemps, le printemps, l’été, l’automne et le pré hiver. » (Traduit de l’anglais)

Les options d’enseignement en ligne et à distance sont un autre thème récurrent, puisqu’il s’agit d’options permettant aux élèves de demeurer au sein de leur communauté et aidant les élèves qui ont un trouble d’apprentissage, qui travaillent ou qui ont des enfants. Au total, 11 % des répondants ont mentionné ce thème. D’autres thèmes clés ont été soulevés au sujet des moyens alternatifs d’enseignement qui pourraient se révéler fort utiles :

  • Mesures de soutien postsecondaires : Outre un plus grand nombre d’options au regard des études postsecondaires (p. ex. les stages d’apprentissage), les élèves ont besoin d’un soutien pour les aider à poursuivre leurs études au-delà de la 12e année.
  • Apprentissage des compétences de la vie courante : Les élèves devraient avoir beaucoup d’occasions d’acquérir des compétences de base de la vie courante (p. ex. la cuisine, la couture, la santé et le bien être, l’autonomie, le paiement des factures), en plus d’avoir accès à des cours ou à des formations adaptés à leur expérience culturelle (p. ex. « comment interagir avec le monde à l’extérieur de la réserve », « comment réagir au racisme » ou « comment éduquer les autres de façon respectueuse sur les peuples des Premières Nations »).

Apprentissage sur les autres : Les élèves pourraient tirer beaucoup d’avantages à en apprendre davantage au sujet d’autres cultures, y compris d’autres groupes autochtones au Canada.

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants de l’Ontario ont répondu que les facteurs les plus importants étaient que les élèves se sentent à l’aise et que les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves. Tous les répondants ou presque ont qualifié ces deux facteurs de « très importants » ou « importants » (dans une proportion de 96 % et de 93 % respectivement). Une importance quasi équivalente a toutefois été attribuée à tous les autres facteurs, qui comprenaient des conseillers communautaires sont présents dans les écoles hors réserve, des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves, la culture et les langues des Premières Nations sont enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves, et les Premières Nations ont un rôle à jouer dans le fonctionnement des écoles à l’extérieur des réserves.

« Permettre aux élèves de visiter leur nouvelle école plusieurs fois avec leur famille avant de commencer l’année scolaire, afin que tous vivent une transition harmonieuse. » Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Par ailleurs, la majorité des participants a insisté sur l’importance que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient les mêmes objectifs d’enseignement pour les élèves (80 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Aux fins de comparaison, une proportion moindre des répondants (67 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

Les programmes et les mesures de soutien offerts pour favoriser une transition harmonieuse ont été le thème le plus cité par les répondants de l’Ontario lorsqu’on leur a demandé ce qui aiderait les élèves des Premières Nations à effectuer la transition entre les écoles des communautés et les écoles à l’extérieur des réserves. Il pourrait s’agir de plusieurs visites ou visites guidées dans les écoles à l’extérieur des réserves, de programmes d’orientation (particulièrement sur la manière de se déplacer et de rester en sécurité en ville), de programmes de mentorat ou de jumelage, ou de groupes ou réseaux de soutien. Ainsi, il serait plus facile pour les nouveaux élèves de s’adapter aux changements, de rencontrer d’autres gens (notamment d’autres élèves des Premières Nations ou des personnes vivant une transition similaire) et d’atténuer le choc culturel. Ce thème est revenu dans approximativement 23 % des réponses.

« Prévoir des mesures de soutien sociales à même l’école. Il peut être très stressant de quitter sa famille. Prévoir des rencontres hebdomadaires avec un conseiller ou d’autres professionnels de la santé afin d’effectuer un suivi. » Participant de l’Ontario (Traduit de l’anglais)

Exemple partagé par un participant :
J’estime qu’il est extrêmement important, pour les élèves qui effectuent la transition d’une école dans la communauté vers une école provinciale, d’avoir accès à des conseillers des Premières Nations et à des programmes de soutien. (Traduit de l’anglais)

La promotion de la culture autochtone est un autre thème clé. Les répondants étaient d’avis que les écoles à l’extérieur des réservesdevraient prévoir des espaces, des ressources et des activités de nature culturelle pour les élèves des Premières Nations. Elles devraient en outre enseigner l’histoire de la relation entre le gouvernement fédéral et les Premières Nations, en abordant notamment les traités et les territoires, d’une manière qui soit fidèle à la réalité. Les participants jugeaient également important d’intégrer la culture des Premières Nations au programme pédagogique, un thème qui est revenu dans environ 10 % des réponses.

L’enseignement de l’histoire et de la culture autochtones à tous les élèves est un autre thème souvent cité par les participants. Bien que semblable au thème précédent, ce thème cible davantage l’éducation qu’il faut inculquer pour aider tous les élèves à comprendre la culture et l’histoire autochtones (comme les traités). Il pourrait s’agir d’un moyen efficace de dissiper les mythes, de corriger les perceptions erronées, de favoriser l’inclusion et de minimiser la discrimination envers les élèves des Premières Nations. Au total, ce thème est revenu dans 7 % des réponses.

Manitoba

Qui s’est exprimé?

106 personnes de la région du Manitoba ont répondu au sondage de leur point de vue en tant que :

  • Parent (58 %)
  • Grand parent (26 %)
  • Jeune (9 %)
  • Aîné(e) (6 %)
  • Tante ou oncle (41 %)
  • Enseignant(e) (21 %)
  • Travailleur/travailleuse de la petite enfance (7 %)

Faits saillants des réponses reçues

Quels sont les enjeux les plus importants pour l’éducation des enfants des Premières Nations?

  1. Éducation de qualité
  2. Financement
  3. Équité/chances égales

Mesures de soutien aux élèves Quels sont les facteurs déterminants de la réussite scolaire des élèves des Premières Nations?

  1. Enseignants et personnel qualifiés
  2. Langue et culture
  3. Soutien de la famille et de la communauté
  4. Activités parascolaires

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Le graphique suivant illustre les catégories, ou les thèmes, qui sont ressortis des commentaires reçus. Comme il est démontré, plusieurs thèmes centraux sont ressortis des commentaires des participants, sans qu’un thème se démarque plus que les autres.

Selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations?
There were 187 distinct comments.
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 187
  • Éducation de qualité : 17 %
  • Financement : 15 %
  • Équité : 14 %
  • Mesures de soutien aux élèves : 14 %
  • Langue et culture : 11 %
  • Maintien scolaire des élèves : 7 %
  • Des enseignants compétents : 6 %
  • Autres : 16 %

Autres (16%):

  • Présence d’écoles
  • Infrastructures
  • Enseignement adapté
  • Sciences, technologies, mathématiques, etc.
  • Soutien aux familles
  • Sécurité
  • Compréhension des occasions
  • Logement
  • Programmes de nutritionv
  • Réduction de la prise de décisions politiques
  • Emplois locaux

Une éducation de qualité est le thème qui s’est hissé au sommet de la liste chez les répondants du Manitoba, qui ont été nombreux à souligner l’accès aux ressources. Les ressources les plus couramment citées étaient la technologie (p. ex. les ordinateurs, l’accès à Internet) et les livres, quoique certains d’entre eux aient aussi mentionné la nécessité de mettre à jour le programme pédagogique. Les participants ont également indiqué qu’une éducation de qualité était importante pour préparer les élèves au collège ou à l’université ainsi que pour leurs emplois futurs.

Vient ensuite le financement. Bien que le financement soit en lien direct avec plusieurs autres préoccupations relatives à l’éducation soulevées par les répondants, parmi lesquelles l’équité et la qualité, il est davantage question ici de commentaires portant précisément sur le financement. Les répondants ont été nombreux à faire état d’un financement insuffisant ou inégal pour les élèves des Premières Nations et de la nécessité pour un financement gouvernemental stable, garanti et équitable. Certains répondants ont également demandé un financement pour les élèves aux prises avec un trouble ou une incapacité afin de soutenir la poursuite des études postsecondaires et pour aider à retenir les enseignants.

« Lorsque nos enfants partent pour l’université ou le collège, ils ne sont pas prêts et il leur manque des compétences et des connaissances de base. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

L’équité, malgré des liens étroits avec les thèmes précédents, est un autre thème clé soulevé par les répondants. Bien qu’un parallèle soit souvent tiré entre l’équité et la qualité de l’éducation et le financement, certains commentaires faisaient référence à des préoccupations précises concernant les élèves des Premières Nations dans les réserves qui n’ont pas accès aux mêmes possibilités que les élèves n’appartenant pas aux Premières Nations et ne vivant pas dans une réserve.

Les mesures de soutien aux élèves sont un thème qui regroupait un large éventail de programmes et de services pour les élèves des Premières Nations. En plus de l’accès à des ressources, à de l’équipement et à des technologies de pointe, les participants ont abordé plusieurs questions précises, par exemple les mesures de soutien en santé mentale et en bien-être (avec une attention particulière sur l’intimidation et le suicide), la participation et les encouragements des parents, l’éducation en matière de santé (y compris l’éducation physique et sexuelle) et le soutien aux personnes ayant un trouble ou une incapacité.

« À l’heure actuelle, les enfants vivant dans une réserve reçoivent moins de financement… ce qui se traduit par un moins grand nombre de livres, d’appareils électroniques, etc. Or, ils devraient avoir droit aux mêmes infrastructures et au même équipement. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants du Manitoba ont cité une vaste gamme de facteurs susceptibles d’aider les élèves des Premières Nations à réussir, tel que l’illustre le graphique ci-dessous.

À quoi reconnaît-on une bonne école et comment peut-on favoriser la réussite des élèves de Premières Nations?
Total distinct comments =  189
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 189
  • Enseignants et personnel qualifiés : 17 %
  • Langue, culture et histoire : 13 %
  • Soutien de la famille et de la communauté : 12 %
  • Activités parascolaires : 11 %
  • Équipement et matériel pédagogique : 7 %
  • Mesures de soutien sociales et pédagogiques : 7 %
  • Mesures de soutien et services en matière de santé mentale : 5 %
  • Programme de nutrition : 5 %
  • Infrastructures : 4 %
  • Enseignement adapté : 4 %
  • Autres : 15 %

Autres (15%):

Des enseignants et du personnel qualifiés sont le thème le plus populaire chez les répondants, qui étaient nombreux à insister sur l’importance d’avoir des enseignants qui ont véritablement à cœur d’aider leurs élèves (« et qui ne sont pas uniquement là pour le chèque de paie »). Les qualités les plus citées par les participants étaient la compassion et l’empathie, les enseignants ne devant pas porter de jugement au sujet des élèves, mais plutôt reconnaître leurs forces et consacrer le temps nécessaire à bâtir leur confiance en soi et à les aider à atteindre leurs buts. Certains participants ont souligné l’importance, pour les enseignants, d’être à l’écoute des élèves et de leurs familles et de traiter les élèves comme s’ils étaient des membres de leur propre famille. De plus, certains répondants ont insisté sur l’importance d’avoir des enseignants qui restent en poste, qui sont dévoués et qui ont accès à de la formation et à du perfectionnement professionnel pertinents.

« Des éducateurs qui éprouvent de la compassion et prennent l’initiative de soutenir leurs élèves en employant des moyens qui vont au delà de l’enseignement de la matière prévue dans le programme. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

La langue et la culture sont le deuxième thème en importance chez les répondants du Manitoba, qui ont été nombreux à indiquer qu’il était important de motiver les élèves et de faire connaître la culture des Premières Nations au plus grand nombre de personnes possible afin de les sensibiliser. À cette fin, il faut laisser une plus grande place dans le programme aux activités extérieures (comme la pêche et le piégeage) et à l’enseignement de connaissances et d’aptitudes traditionnelles (comme la guérison et la manière de lire le ciel pour s’orienter si on se perd en forêt). Certains répondants ont également mentionné l’importance d’enseigner aux élèves des Premières Nations les répercussions intergénérationnelles qu’ont eues les pensionnats indiens et de mettre les aînés à contribution dans l’enseignement.

« Il faut revenir à l’enseignement rattaché aux ressources naturelles, qui est important pour la culture de la communauté et la préservation du patrimoine. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

Le soutien de la famille et de la communauté a également été considéré comme un facteur clé contribuant à la réussite scolaire. Outre le soutien et la participation des parents qui sont jugés indispensables, les répondants ont été nombreux à souligner le rôle important que joue la communauté locale dans le soutien aux élèves des Premières Nations, indiquant que les membres de la communauté devraient s’aider les uns les autres et prendre une part active dans l’éducation des élèves en s’impliquant dans les écoles et, de façon plus générale, en appuyant les buts et les activités scolaires.

Les activités parascolaires ont également été qualifiées d’essentielles à la réussite scolaire, particulièrement celles offertes avant et après l’école. Les répondants du Manitoba ont recommandé une gamme de programmes artistiques, comme la photographie, la musique et la danse, ainsi que de programmes sportifs structurés. D’autres exemples d’activités parascolaires comprennent des événements ou des voyages spéciaux (comme des « voyages vers de grands centres [Winnipeg] »), des ateliers de préparation au travail, des laboratoires ou des clubs de science, des conseils de jeunes et d’autres activités de coopération (plutôt que de compétition).

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

Les répondants du Manitoba ont cité un éventail d’approches et de qualités qu’ils considèrent comme étant importantes pour les éducateurs des élèves des Premières Nations. Deux thèmes se sont distingués.

Une approche empathique à l’enseignement figure parmi les thèmes les plus cités par les répondants du Manitoba. Comme il a été expliqué précédemment, les répondants ont décrit plusieurs qualités que devraient posséder les enseignants des élèves des Premières Nations, par exemple se montrer attentionné, flexible, respectueux, ouvert d’esprit, empathique et compréhensif. Ces qualités peuvent aider les enseignants à forger des liens avec les élèves et, plus particulièrement, à comprendre leur culture et leur situation personnelle. Certains participants ont également indiqué que les enseignants devaient défendre les intérêts de leurs élèves. Ce thème était présent dans 20 % des réponses reçues des participants du Manitoba.

« Si une personne tisse des liens avec les élèves, il y a de fortes chances que ceux-ci apprennent et réussissent. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

La compréhension de l’histoire et de la culture des Premières Nations est un autre thème dominant dans les réponses reçues des participants du Manitoba sur la manière dont les enseignants pourraient aider les élèves des Premières Nations. Les participants trouvaient particulièrement important que les enseignants connaissent et comprennent l’histoire des Autochtones, ainsi que ce à quoi la vie peut ressembler dans les communautés des Premières Nations. Dans l’ensemble, cette réponse est revenue dans 19 % des réponses.

« L’important est de respecter le mode de vie et l’histoire des Premières Nations, de les connaître et d’encourager les enfants à être fiers de ce qu’ils sont. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

De l’avis des répondants du Manitoba, les éléments suivants étaient également importants pour les enseignants des élèves des Premières Nations :

  • Formation continue : Les enseignants devraient se voir offrir des occasions de formation et de perfectionnement professionnel pertinentes, notamment une formation sur les troubles ou les incapacités, le counseling ou les stratégies d’intervention (p. ex. dans le cas de violence envers un enfant).
  • Participation dans la communauté : Les enseignants devraient participer activement à la vie communautaire en dehors de leurs fonctions régulières, par exemple prendre part à des activités parascolaires et à des événements organisés par la communauté. Ils seraient ainsi mieux à même de comprendre les besoins, les préoccupations et les valeurs de la communauté dans laquelle ils vivent.
  • Engagement à long terme : Il est impératif de retenir les enseignants (pendant plus d’une année), un taux de roulement élevé donnant l’impression que les enseignants ne se soucient pas des élèves.

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Environ la moitié des répondants du Manitoba ont indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Un peu plus du tiers ont répondu que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans certaines écoles, les répondants ont fait ressortir quelques thèmes principaux.

« Bon nombre d’élèves sont en train de perdre leur langue et leur culture. Or, ils sont les porteurs des traditions pour les générations futures. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

Préserver et promouvoir les langues et la culture des Premières Nations est de loin le thème qui a été le plus cité par les répondants, qui ont été nombreux à souligner l’importance de « garder les traditions en vie » et à se dire inquiets que les enfants des Premières Nations ne connaissent pas leur langue et leur culture traditionnelles. Les répondants ont cité des exemples d’enseignement de la langue (p. ex. le cri) et d’apprentissage dans la nature (p. ex. des excursions de chasse) que l’on retrouve dans des écoles, et certains d’entre eux ont expliqué que les élèves ne reçoivent pas nécessairement ces enseignements à la maison. La moitié des réponses mentionnait ce thème.

« Il faut une personne qui connaisse véritablement la langue et la culture. Il faut rétablir le lien entre le présent et le passé pour se faire une idée claire de ce qu’est véritablement un membre des Premières Nations. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

Mettre les aînés à contribution dans l’éducation est le deuxième thème le plus cité, certains participants décrivant comment les aînés (ainsi que d’autres membres des communautés autochtones) s’impliquent dans les écoles en parlant aux élèves et en participant aux programmes d’apprentissage dans la nature. Ce thème est en lien direct avec le thème précédent, puisque les aînés peuvent aider à transmettre la langue et la culture traditionnelles aux élèves. Ce thème a été cité dans approximativement 18 % des réponses.

Exemple partagé par un participant :
Le district scolaire de Lord Selkirk « compte, dans son personnel, un conseiller autochtone qui guide et encadre les élèves sur une base régulière ». (Traduit de l’anglais)

Susciter un sentiment de fierté culturelle chez les élèves des Premières Nations est un autre thème prédominant qui, s’il chevauche dans une certaine mesure l’un des thèmes précédemment cités (Préserver et promouvoir les langues et la culture des Premières Nations), cible davantage les répercussions sur l’identité culturelle des élèves. Les occasions d’apprendre au sujet de leurs langues et de leur culture traditionnelles aident les élèves à développer un sentiment d’identité culturel plus fort et à ressentir une plus grande fierté envers leur culture. De façon plus générale, il peut s’agir d’un bon moyen de créer un environnement plus inclusif à l’intérieur même de l’école. Dans l’ensemble, ce thème a été souligné dans 15 % des réponses reçues des participants du Manitoba.

En plus de ces thèmes, une proportion approximative de 10 % des réponses mentionnait qu’il fallait plus de soutien pour l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations. Bien que la majorité de ces participants reconnaissait l’existence de certains programmes d’enseignement à cet égard, elle soulevait dans un même souffle certaines préoccupations majeures, comme la difficulté d’accès, un financement limité, une qualité médiocre (p. ex. « l’enseignement laisse à désirer »), et un public mal ciblé (p. ex. enseigner une seule langue ou une seule culture des Premières Nations alors que les élèves sont d’ascendances différentes).

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à un enseignement efficace des langues et de la culture des Premières Nations dans les écoles, les répondants du Manitoba ont cité en tête de liste le fait que les élèves apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations et que les élèves suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations (89 % des répondants ont qualifié ces facteurs de « très importants » ou « importants »). Le facteur suivant était le matériel scolaire comporte des images de personnes autochtones, suivi par l’année scolaire laisse du temps pour des activités culturelles telles que la chasse.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un peu moins de la moitié des participants du Manitoba ayant des enfants âgés de 6 ans et moins ont accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent. De plus, approximativement la moitié des répondants bénéficient de mesures de soutien ou de services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des élèves au primaire. Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves est le programme de soutien ou le service le plus populaire, cité par près du quart des répondants. Viennent ensuite les services de garde et autres programmes préscolaires, suivis par les programmes en milieu scolaire, les programmes de centre communautaire et le soutien parental ou familial.

Interrogés sur la raison pour laquelle leurs enfants ne s’étaient pas prévalus des programmes ou des services offerts dans leur communauté, près de la moitié des répondants du Manitoba ont indiqué que c’était parce qu’aucun programme n’était offert. Parmi les autres raisons citées, mentionnons un manque de variété (p. ex. « la plupart des programmes sont de nature sportive et ce ne sont pas tous les enfants qui aiment les sports ») et le coût prohibitif (« des programmes sont offerts, mais ce sont des programmes sportifs et ils sont trop dispendieux »).

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants du Manitoba ont relevé un large éventail de mesures de soutien et de services susceptibles d’aider les enfants des Premières Nations à entrer et à réussir à l’école primaire.

Le soutien et la participation du parent ou du tuteur sont le thème qui a été le plus cité par les répondants, qui ont été nombreux à souligner l’influence des parents sur l’expérience pédagogique et la réussite à long terme des élèves. Les répondants étaient d’avis qu’il devrait y avoir plus de soutien offert aux parents (comme des cours ou des ateliers) afin de les aider, d’une part, à acquérir des compétences parentales essentielles et, d’autre part, à reconnaître la valeur de l’éducation et à savoir ce qu’ils doivent faire pour préparer leur enfant, particulièrement pendant la petite enfance. Un autre aspect de ce thème consiste à offrir aux parents plus d’occasions de suivre de près l’éducation de leur enfant et d’y participer, comme des programmes parent-enfant. Ce thème a été souligné dans approximativement 16 % des réponses.

Exemple partagé par un participant :
« Le centre familial à l’école de mes enfants est également un lieu où il est possible de créer des liens, ce qui est important pour les parents qui restent à la maison et qui luttent peut-être contre la dépression ou l’isolement. » (Traduit de l’anglais)

Les mesures de soutien scolaires ou pédagogiques sont un autre thème clé d’après les répondants du Manitoba. L’aide à l’alphabétisation (comme des programmes ou des clubs de lecture) était particulièrement importante pour les répondants, à l’instar des mathématiques. Les répondants ont proposé que des mentors et des tuteurs aident les élèves en effectuant des exercices pratiques avec eux, seul à seul. Ce thème a été soulevé dans 9 % des réponses.

Les programmes d’intervention précoce sont un autre thème soulevé par les participants, qui ont été nombreux à expliquer que des programmes comme le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves et d’autres programmes qui préconisent une intervention et un apprentissage à l’âge préscolaire étaient importants pour aider les enfants pendant les années critiques de leur développement, lorsqu’ils se préparent en vue de leur entrée à l’école primaire. Approximativement 8 % des réponses contenaient ce thème.

« Les enfants ont besoin de se sentir en sécurité, bienvenus et soutenus à tous les niveaux. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

Early intervention programs was also a theme, as many participants explained that programs like Aboriginal Head Start and others that support early intervention and learning were important to supporting children during critical years of child development, as they prepare to start school. Around 8% of responses highlighted this theme.

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Moins du quart des répondants du Manitoba ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de la communauté.

Une proportion légèrement supérieure de participants a indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement pour suivre des cours, comme Internet, la télévision, la radio et la poste, quoique près de la moitié des répondants ont indiqué que ces moyens n’étaient pas offerts dans leur communauté.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Quelques répondants ont fait part des aspects qu’ils jugeaient les plus positifs concernant les moyens alternatifs d’enseignement offerts dans leur communauté, citant notamment un accès accru à certaines options d’apprentissage (p. ex. l’éducation aux adultes, la formation professionnelle, les mesures de soutien à la santé mentale), la diffusion d’information sur les options de carrière, le recours à des méthodes d’enseignement plus individualisées, des mesures pour aider les élèves à rester en contact avec leur famille et leur communauté, et l’amélioration des cours offerts dans les écoles plus petites.

Exemple partagé par un participant :
« Comme il est impossible pour les petites écoles d’offrir tous les cours pédagogiques, Wapaskwa offre ceux que nous ne pouvons offrir. » (Traduit de l’anglais)

Cela dit, plusieurs participants ont souligné que les élèves ont malgré tout toujours besoin de soutien lorsqu’ils se tournent vers des moyens alternatifs d’enseignement, comme du temps passé seul à seul avec un enseignant et une aide financière pour les frais de scolarité et les livres. De plus, certains répondants ont tenu à mentionner que le soutien et la participation de la communauté n’en étaient pas moins nécessaires (p. ex. encourager les élèves à participer) et que l’accès à Internet était indispensable à la réussite scolaire.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Sur la question de savoir les options en matière d’éducation qui devraient être offertes, les répondants du Manitoba ont cité quelques thèmes clés.

L’enseignement de la culture et de l’histoire est le thème qui est revenu le plus souvent et englobait les apprentissages culturels comme la chasse, la cueillette et la subsistance grâce aux fruits de la terre. Les répondants ont également souligné l’importance, pour les élèves des Premières Nations, d’apprendre leur histoire, tant celle de leur communauté que celle des Autochtones dans leur ensemble et du Canada (p. ex. les répercussions de la Loi sur les Indiens). Certains participants ont laissé entendre que cela contribuerait à bâtir une base de connaissances culturelles. Ce thème a été mentionné dans environ 17 % des réponses du Manitoba.

Les options et les mesures de soutien pour la poursuite d’études postsecondaires sont un autre thème sorti en force auprès des participants du Manitoba, qui ont noté l’importance de l’accès à la formation professionnelle pour les élèves des Premières Nations, particulièrement à des écoles et à des programmes professionnels qui offrent des stages pratiques. Certains répondants ont également mentionné qu’il y avait un manque flagrant de moyens de suivre des études postsecondaires dans les réserves, comme l’accès à des programmes collégiaux et universitaires ou à des projets de travail locaux (p. ex. entretenir ou bâtir des maisons durables). Dans l’ensemble, ce sujet est revenu dans 13 % des commentaires reçus.

L’apprentissage des compétences de la vie courante a également été abordé par les participants, qui sont d’avis que l’éducation devrait aider les élèves des Premières Nations à perfectionner des aptitudes dans une gamme de domaines ayant une incidence sur leur vie de tous les jours, notamment la planification financière ou la budgétisation, les soins à la famille (p. ex. prendre soin d’un enfant, de frères et sœurs), la cuisine saine et un mode de vie autonome. Ce thème est revenu dans environ 13 % des réponses reçues.

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants du Manitoba ont estimé que les facteurs les plus importants étaient que les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves et que les élèves se sentent à l’aise dans les écoles hors réserve, plus de 90 % des répondants ayant qualifiés ces deux facteurs de « très importants » ou « importants ». Une importance quasi équivalente a toutefois été attribuée à tous les autres facteurs, qui comprenaient : des conseillers communautaires sont présents dans les écoles hors réserve, des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles hors réserves, et la culture et les langues des Premières Nations sont enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves.

La majorité des participants a souligné qu’il était important que les écoles dans les communautés et les écoles hors réserves aient les mêmes objectifs d’enseignement pour tous les élèves (89 % d’entre eux ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Aux fins de comparaison, une proportion moindre des répondants (76 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

« Comprendre que le choc culturel qui frappe certains élèves, sinon tous, aura une incidence sur son apprentissage... Il faut accompagner les élèves pendant la transition… écouter ce qu’ils ont à dire. » Participant du Manitoba (Traduit de l’anglais)

Les programmes et mesures de soutien offerts pour favoriser une transition harmonieuse sont le thème ayant été le plus cité par les répondants du Manitoba lorsqu’on leur a demandé ce qui aiderait les élèves des Premières Nations à effectuer la transition entre les écoles des communautés et les écoles à l’extérieur des réserves. De l’avis des participants, il faut aider les élèves à se faire une bonne idée de ce qui les attend avant qu’arrive le moment de la transition en tant que tel et à gérer le choc culturel qui accompagne inévitablement le déménagement dans une grande ville. Le fait d’appuyer et d’encourager les élèves les aidera à s’habituer et à s’adapter à la vie urbaine, surtout s’ils vivent de façon indépendante. Diverses ressources ont été proposées par les répondants, notamment des guides, des cours, des services de consultation et des personnes-ressources, pour les aider avant, pendant et après la transition. Ce thème a été mentionné dans près d’un tiers des réponses (30 %).

Les mesures de soutien suivantes ont également été abordées par des répondants du Manitoba :

  • Ressources et mesures de soutien additionnelles dans les réserves : Bien que ce thème semble empiéter dans une certaine mesure avec le thème précédent, il porte davantage sur le manque d’équité décrié par les répondants, qui ont expliqué que les besoins étaient plus importants dans les réserves, que l’objectif consiste à retenir les élèves plus près de chez eux ou de mieux les préparer pour leur transition à l’extérieur de la réserve. À cet égard, les répondants proposaient de bâtir plus d’écoles dans les réserves et d’y offrir une éducation de qualité équivalente à celle offerte dans les écoles hors réserve (« il faut enseigner de la même manière dans les deux… de sorte à leur éviter un choc à leur arrivée dans une école hors réserve »), ce qui nécessiterait également un financement plus élevé.
  • Mesures de soutien sociales et mesures de soutien en santé mentale : Il est notamment question ici de mettre en place des programmes de mentorat et de consultation dans le but d’aider les élèves des Premières Nations à se sentir à l’aise et de fournir les ressources dont ils ont besoin pour prendre une part active à leur environnement (p. ex. participer aux activités) et réussir à l’école.

Occasions de tisser des liens avec d’autres : Ce thème se rapproche du thème précédent, mais il porte davantage sur la participation d’autres élèves des Premières Nations qui ont réussi la transition dans les écoles hors réserve (ou ont vécu des expériences similaires), au moyen, par exemple, d’un programme de mentorat, d’un système de jumelage, de groupes de soutien et du partage d’un logement.

Saskatchewan

Qui s’est exprimé?

105 personnes de la Saskatchewan ont répondu au sondage de leur point de vue en tant que :

  • Parent (61 %)
  • Enseignant(e) (30 %)
  • Jeune (2 %)
  • Tante ou oncle (45 %)
  • Grand-parent (30 %)
  • Aîné(e) (7 %)

Faits saillants des réponses reçues

Quels sont les enjeux les plus importants pour l’éducation des enfants des Premières Nations?

  1. Éducation de qualité
  2. Financement
  3. Langue et culture
  4. Mesures de soutien aux élèves

Quels sont les facteurs déterminants de la réussite scolaire des élèves des Premières Nations?

  1. Langue et culture
  2. Enseignants et personnel qualifiés
  3. Soutien de la famille et de la communauté
  4. Activités parascolaires

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Le graphique suivant illustre les catégories, ou les thèmes, qui sont ressortis des commentaires reçus.

Selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations?
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Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 177
  • Éducation de qualité : 19 %
  • Financement : 17 %
  • Langue et culture : 14 %
  • Mesures de soutien aux élèves : 12 %
  • Équité : 12 %
  • Enseignants/personnel qualifiés : 6 %
  • Enseignement adapté : 4 %
  • Maintien scolaire des élèves : 3 %
  • Autres : 13 %

Autres (13%):

  • Contrôle des Premières Nations sur l’éducation des Premières Nations
  • Racisme et pauvreté
  • Décisions trop influencées par la politique
  • Écoles sûres
  • Constance du corps professoral
  • Programmes parascolaires
  • Changement des habitudes de vie
  • Aucune promotion religieuse
  • Enfants encore trop jeunes pour aller à l’école

Le thème qui arrive en tête de liste pour les répondants de la Saskatchewan est une éducation de qualité, les répondants ayant été nombreux à souligner le besoin important et fondamental pour une éducation de qualité. Les répondants se disaient également préoccupés par les lacunes dans les connaissances des élèves en lecture et en écriture, en sciences, en mathématiques, en éducation physique et dans d’autres matières. Plusieurs facteurs différents peuvent expliquer une éducation de moindre qualité, comme des normes inadéquates régissant l’éducation, des données inexistantes sur les résultats scolaires des élèves des Premières Nations et des améliorations qui tardent à venir en raison des lourdeurs administratives. Certains participants estimaient que les élèves ne passaient pas suffisamment d’heures en classe et que les enseignants embauchés pour leur enseigner n’étaient pas suffisamment qualifiés. D’autres répondants ont parlé des écoles dans les réserves qui n’offrent pas une éducation d’une qualité équivalente à celle offerte dans les écoles hors réserve, faisant par ailleurs état de ressources et d’infrastructures pédagogiques et scolaires insuffisantes (p. ex. gymnases, laboratoires) dans les écoles des réserves. Les conséquences d’un financement insuffisant ont également été mentionnées, les écoles dans les réserves se voyant contraintes de licencier des enseignants et de mettre un trop grand nombre d’élèves dans une seule classe.

« Les enfants passent d’un niveau à l’autre et se retrouvent à l’école secondaire sans même posséder les capacités de lecture correspondant à leur niveau. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Le financement est un autre thème prédominant, plusieurs répondants ayant indiqué que les écoles dans les réserves sont constamment sous financées et ont besoin d’un financement plus important et stable. Les difficultés quant à la manière dont les fonds sont distribués, les obligations de reddition de comptes qui prennent énormément de temps, les pratiques de budgétisation inefficaces et les restrictions imposées à la manière dont le financement peut être dépensé ont également été citées. Bon nombre d’aspects de l’éducation subissent le contrecoup d’un financement inadéquat selon les répondants de la Saskatchewan, qui ont relevé le nombre d’enseignants pouvant être embauchés et retenus, les infrastructures comme des laboratoires et des gymnases, les activités parascolaires pouvant être offertes par une école, le soutien aux personnes aux prises avec un trouble ou une incapacité et les ressources pédagogiques disponibles. Les participants ont été nombreux à mentionner un écart de financement entre les écoles dans les réserves et les écoles hors réserve, notamment en ce qui touche les salaires des enseignants. Quant à la poursuite des études, certains participants ont également mentionné l’aide financière dont ont besoin les élèves souhaitant s’inscrire au collège ou à l’université.

La langue et la culture sont un autre thème qui est revenu souvent chez les répondants. L’importance de l’apprentissage des langues des Premières Nations est clairement ressortie des commentaires des répondants, plusieurs d’entre eux ayant souligné que l’enseignement des langues était l’aspect le plus important de l’éducation des enfants des Premières Nations. Certains répondants ont également mentionné qu’il faut plus d’enseignants des langues. Étroitement liée à l’importance des langues est l’importance globale de la culture des Premières Nations dans l’éducation, ce qui englobe les langues traditionnelles. Les répondants ont fait part d’un besoin pour des programmes culturels solides, des méthodes d’enseignement dans la nature et la participation des aînés dans l’éducation culturelle, soulignant au passage le lien étroit qui existe entre la culture d’une personne et le développement d’un sentiment de fierté et d’identité en tant que membre des Premières Nations. Un programme pédagogique adapté à la culture des Premières Nations a également été mentionné par certains participants qui estimaient que l’éducation des enfants des Premières Nations devrait valoriser les façons qu’ont les Autochtones d’acquérir leur savoir. D’autres participants ont mentionné l’importance d’apprendre l’histoire afin que les élèves sachent d’où ils viennent (« ils doivent connaître leurs racines ») et de former les enseignants afin qu’ils connaissent l’histoire, la culture et les traditions des Premières Nations.

« Ce qui importe le plus dans l’enseignement aux enfants des Premières Nations est de les immerger dans leur culture, qui est le fondement de l’image qu’ils se feront d’eux mêmes. Une estime de soi positive fait partie intégrante de leur apprentissage. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Les mesures de soutien aux élèves englobent un large éventail de mesures à l’intention des élèves. La première de ces mesures est le soutien à la maison. Les répondants ont expliqué qu’un milieu familial offrant encouragements et stabilité est indispensable à la réussite scolaire. Un autre facteur indispensable à la réussite est le soutien de la part de l’école, qui peut prendre différentes formes, comme des programmes de repas, de lutte contre l’intimidation et de surveillance de la consommation de drogues et d’alcool. D’autres mesures de soutien essentielles comprennent l’accès à des ressources et à des fournitures scolaires, comme des ordinateurs, des livres, du papier et des crayons, ainsi que d’autres mesures de soutien à l’apprentissage comme des classes additionnelles pour ceux qui en ont besoin. Les écoles devraient offrir de l’aide aux élèves qui ne peuvent se présenter régulièrement en classe, donner accès à des conseillers et mettre au point avec eux un plan d’obtention de diplôme. Certains participants ont souligné le besoin pour une aide financière pour les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études au collège ou à l’université ou acquérir des compétences utiles sur le marché du travail.

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants de la Saskatchewan ont cité un certain nombre de facteurs susceptibles d’aider les élèves des Premières Nations à réussir, tel que l’illustre le graphique ci-dessous.

À quoi reconnaît-on une bonne école et comment peut-on favoriser la réussite des élèves de Premières Nations?
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  • Enseignants et personnel qualifiés : 17 %
  • Langue, culture et histoire : 13 %
  • Soutien de la famille et de la communauté : 12 %
  • Activités parascolaires : 11 %
  • Équipement et matériel pédagogique : 7 %
  • Mesures de soutien sociales et pédagogiques : 7 %
  • Mesures de soutien et services en matière de santé mentale : 5 %
  • Programme de nutrition : 5 %
  • Infrastructures : 4 %
  • Enseignement adapté : 4 %
  • Autres : 15 %

Autres (15%):

  • Programmes artistiques
  • Éducation de qualité
  • Apprentissage des compétences de la vie courante
  • Aide à la recherche d’emploi
  • Intervention policière
  • Soutien aux familles
  • Compréhension des occasions
  • Réduction de la prise de décisions politiques
  • Intervention des services aux familles
  • Centres communautaires

La langue et la culture représentent le thème le plus cité par les répondants, qui ont été nombreux à s’attarder sur la nécessité de mettre les aînés à contribution dans les écoles en leur réservant du temps pour qu’ils partagent leurs histoires de vive voix avec les élèves, en leur laissant de la place dans les salles de classe ou simplement en leur demandant d’être présents dans les écoles. L’intégration de la culture et des langues des Premières Nations dans le programme pédagogique a également été vue comme un élément des plus importants. Les répondants ont proposé d’utiliser un programme pédagogique adapté sur le plan culturel qui célèbre le patrimoine des Premières Nations et comprend du contenu culturel pertinent. Le programme scolaire devrait prévoir des activités et des événements culturels (« confection de jupes à ruban, de mocassins et de tambours, pêche, cueillette de petits fruits, chasse ») et des activités pédagogiques dans la nature, ce qui susciterait un sentiment de fierté chez les élèves des Premières Nations envers leur patrimoine. Les participants ont également mentionné la nécessité de faire participer les parents ou les tuteurs à l’éducation des enfants et d’enseigner une histoire de qualité qui ferait un survol des traités.

Exemple partagé par un participant :
Les établissements qui donnent une place aux parents et qui intègrent la culture et les loisirs affichent des taux de réussite scolaire beaucoup plus élevés – par exemple l’école primaire catholique St Mary’s à Saskatoon (Traduit de l’anglais)

Un thème qui est revenu souvent chez les répondants de la Saskatchewan était des enseignants et du personnel qualifiés. Ce besoin criant pour des enseignants qualifiés a été soulevé par une proportion élevée de répondants, qui estimaient très important que les enseignants possèdent une expérience dans l’enseignement, aient été bien formés et aient reçu une formation dans l’enseignement de spécialités comme l’éducation physique, l’économie familiale et les arts industriels. Les enseignants dans les réserves devraient à tout le moins avoir le même niveau d’instruction que les enseignants à l’extérieur des réserves et pouvoir se prévaloir d’occasions et de ressources de perfectionnement professionnel à jour. Les participants voulaient des enseignants qui ont à cœur l’éducation des élèves, fixent des normes de qualité élevées, servent de modèles auprès des enfants et sont disposés à demeurer dans une communauté au lieu de partir dès que la première occasion se présente. Un manque de financement qui touche les enseignants a également été relevé, tant pour ce qui est d’embaucher des enseignants de qualité que pour leur offrir un salaire suffisamment élevé qui les attirera et les convaincra de rester. Certains participants ont également souligné le besoin pour d’autres employés qualifiés, comme des aides enseignants, des travailleurs sociaux, des conseillers en orientation et des travailleurs de la santé.

« Il faut des enseignants qui sont là pour faire une différence dans les écoles, non pas des enseignants qui ont accepté ce poste en dernier recours ou qui planifient leur retour en ville. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Le soutien de la famille et de la communauté est également ressorti comme un thème central, les répondants ayant souligné plus particulièrement l’importance que représente le soutien des parents ou des tuteurs pour un enfant. Les élèves des Premières Nations ont besoin de parents qui ont à cœur leur réussite, qui s’investissent bénévolement dans leur école et qui manifestent de l’amour et de l’affection et les félicitent pour leurs efforts. Si les parents ou les tuteurs ne sont pas en mesure d’agir ainsi, la communauté doit prendre le relais et soutenir l’enfant. Les aînés aussi peuvent offrir leur soutien, tout comme les dirigeants des Premières Nations et des communautés. Des intervenants communautaires peuvent également orienter les familles vers des programmes offerts dans leur communauté.

Les activités parascolaires sont un autre thème souvent cité par les participants, qui se disaient particulièrement préoccupés par la nécessité, pour les élèves des Premières Nations, de pratiquer un sport et proposaient que des programmes sportifs et récréatifs soient offerts dans les écoles. De façon plus générale, les répondants voulaient que les élèves aient accès à des occasions d’interagir entre eux et d’apprendre les uns des autres. Il pourrait s’agir de clubs étudiants, de camps scientifiques ou technologiques ou d’autres programmes à l’extérieur des heures de classe, ou encore d’excursions, qui pourraient être une occasion pour les élèves d’apprendre par la pratique et d’expérimenter le monde à l’extérieur de leur communauté. Certains répondants ont également cité la nécessité d’un financement pour les déplacements afin de prendre part à des événements organisés après les heures de classe et pour les frais de participation.

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

Les participants ont relevé trois thèmes pour démontrer comment les enseignants peuvent contribuer à la réussite des élèves des Premières Nations.

Le thème le plus cité par les répondants de la Saskatchewan à cet égard est la connaissance et la compréhension de la culture des Premières Nations, la plupart d’entre eux ayant indiqué que le fait de comprendre la culture des Premières Nations et son rôle dans leur identité et de fonder le programme pédagogique sur ce savoir était indispensable à la réussite scolaire. Ce programme pédagogique ne devrait pas imposer de points de vue coloniaux, mais plutôt célébrer la culture des Premières Nations et prévoir des activités culturelles comme l’apprentissage dans la nature. Les répondants étaient d’avis qu’il est important, pour les membres des Premières Nations de la communauté locale, de pouvoir parler leur langue et l’enseigner en classe, et jugeaient nécessaire qu’une formation soit offerte sur la compréhension interculturelle et la sensibilisation au racisme. Les participants ont proposé que les enseignants invitent les aînés à participer en classe afin de raconter leurs histoires et de parler des coutumes et des modes de vie traditionnels. Certains répondants estimaient également important d’enseigner l’histoire d’une manière qui soit fidèle à la réalité et aborde les répercussions des traités, des pensionnats indiens et des politiques gouvernementales. Ce thème est revenu dans un quart des réponses.

« J’estime important que les éducateurs connaissent la situation générale des communautés des Premières Nations. Les préjugés et les stéréotypes accolés aux peuples des Premières Nations sont toujours d’actualité de nos jours. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Une approche empathique et attentionnée à l’enseignement est un autre thème prédominant. Les répondants recommandaient vivement que les enseignants soient attentionnés, empathiques et respectueux et comprennent les difficultés que peuvent vivre les élèves à la maison qui nuisent à leur capacité à apprendre ou à participer en classe. Les enseignants devraient avoir foi en leurs élèves (« ils doivent être leurs plus grands fans ») et être passionnés par leur travail. Les participants veulent des enseignants qui ne sont pas racistes et qui montreraient aux enfants comment être fiers d’eux mêmes. Ce thème est revenu dans approximativement 18 % des réponses.

Un autre thème qui est ressorti souvent est des enseignants qualifiés, les participants ayant souligné l’importance que les enseignants aient reçu une formation sur les techniques d’enseignement modernes, soient prêts à travailler avec des élèves aux prises avec des troubles ou des incapacités et connaissent à la fois la matière et la culture des Premières Nations. Les enseignants devraient être en mesure d’adapter leur approche à l’enseignement aux besoins de chaque élève et pourraient avoir recours à un apprentissage pratique afin d’intéresser davantage les élèves. Ils devraient être capables d’enseigner efficacement les matières de base comme la lecture, l’écriture, les mathématiques et les sciences. Les participants ont également mentionné l’importance des vérifications des antécédents criminels et de l’appartenance des enseignants à des associations professionnelles. Certains répondants ont indiqué qu’il est important que les enseignants des Premières Nations servent de modèles auprès des élèves. Ce thème est revenu dans approximativement 18 % des réponses.

Exemple partagé par un participant :
Les enseignants devraient faire partie d’un groupe d’enseignants professionnel comme la Fédération des enseignants et enseignantes de la Saskatchewan ou le Conseil de réglementation pour les enseignants professionnels de la Saskatchewan. (Traduit de l’anglais)

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Tous les répondants de la Saskatchewan ou presque ont indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Plus des deux tiers ont répondu que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans certaines écoles, les répondants ont fait ressortir quelques thèmes principaux.

Promouvoir la culture des Premières Nations est ressorti comme étant le thème central pour les participants, qui ont expliqué que, par l’enseignement de la culture et des langues des Premières Nations, on s’assure qu’elles sont diffusées et survivent. Plusieurs répondants se disaient préoccupés par la disparition de la culture et des langues (« La génération à laquelle j’appartiens est la dernière à parler couramment notre langue »), et les répondants étaient heureux de constater la présence de cours culturels dans les écoles, comme des cours sur le territoire, des cérémonies, des peintures traditionnelles et la confection de vêtements pour des danses traditionnelles. Au total, ce thème est revenu dans 18 % des réponses.

« Les enfants en retirent un sentiment d’identité, puisque, comme nous le savons, les adolescents du Nord passent déjà par une crise d’identité culturelle et ont besoin de voir que leur culture est et sera préservée. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Susciter un sentiment de fierté et d’identité chez les membres des Premières Nations est un autre thème fort populaire chez les répondants, qui ont tenu à mentionner que l’apprentissage de la culture et des langues des Premières Nations permettait aux élèves des Premières Nations de recouvrer un sentiment de fierté et d’estime de soi ainsi qu’un sentiment d’identité. Les élèves apprennent qui ils sont en tant que membres des Premières Nations (« renouer avec leurs racines »), apprennent au sujet de la résilience et de la force et constatent que leurs langues et leur culture sont importantes et valorisées. Ce thème est revenu dans environ 17 % des réponses.

Mettre les aînés et les membres de la communauté à contribution est un autre thème central chez les répondants de la Saskatchewan, qui ont été nombreux à voir d’un bon œil la participation des aînés dans l’enseignement des langues et de la culture aux élèves des Premières Nations. Les répondants ont noté que les enfants des Premières Nations étaient passionnés par les histoires et les anecdotes racontées par les aînés. De plus, l’enseignement des langues et de la culture tisse des liens au sein des communautés, puisque ce sont les parents et les membres de la communauté qui enseignent leur propre langue et qu’il s’agit d’une occasion pour les jeunes et les aînés de se rejoindre. Ce thème a été cité dans 16 % des réponses.

« Tout le monde y met du sien – les écoles, la communauté, le conseil, le district scolaire –, et l’enseignement se fait par les aînés, les enseignants et les membres de la communauté afin que nos langues, nos traditions, nos anecdotes, notre histoire et notre savoir se transmettent à la prochaine génération. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à un enseignement efficace des langues et de la culture des Premières Nations dans les écoles, les répondants de la Saskatchewan ont cité en tête de liste le fait que les élèves suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations (90 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Dans l’ensemble, une importance quasi équivalente a été attribuée à tous les autres facteurs, la plupart des répondants ayant qualifié les facteurs suivants de « très importants » ou « importants » dans une proportion allant de 81 % à 88 % : les élèves apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations, le matériel scolaire comporte des images de personnes autochtones, et l’année scolaire laisse du temps pour des activités culturelles telles que la chasse.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Environ les deux tiers des participants de la Saskatchewan ayant des enfants âgés de 6 ans et moins ont accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent. De plus, près des trois quarts d’entre eux bénéficient de mesures de soutien ou de services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des élèves au primaire. Les programmes préscolaires représentent le type de service le plus cité, mais d’autres services et programmes ont également été mentionnés, comme les services de garde, les services de soutien divers, par exemple la lecture ou des programmes destinés aux jeunes, des intervenants, des programmes pour les personnes aux prises avec un trouble ou une incapacité, des programmes culturels et linguistiques, et des programmes sur la santé.

Interrogés sur la raison pour laquelle leurs enfants ne s’étaient pas prévalus des programmes ou des services offerts dans leur communauté, un quart des répondants de la Saskatchewan ont indiqué que c’était parce qu’aucun programme n’était offert. Parmi les autres raisons citées, mentionnons les locaux trop petits dans lesquels les programmes sont offerts, la qualité médiocre des programmes et les conflits d’horaire.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants de la Saskatchewan ont relevé un large éventail de mesures de soutien et de services susceptibles d’aider les enfants des Premières Nations à entrer et à réussir à l’école primaire.

Des enseignants et du personnel de soutien qualifiés arrivent au premier rang des thèmes contribuant à la réussite des élèves cités par les participants de la Saskatchewan, qui ont expliqué que la réussite scolaire était directement liée à la présence d’enseignants diplômés ayant reçu la formation et possédant les compétences requises. Les participants voulaient également que les enseignants soient attentionnés et dévoués, qu’ils se posent en ardents défenseurs de leurs élèves et qu’ils adaptent leurs techniques d’enseignement aux besoins des élèves. De plus, les enseignants devraient connaître la culture et vouloir travailler à la même école pendant plusieurs années. Le besoin pour des intervenants précis a également été mentionné par plusieurs répondants, notamment des aides enseignants, des orthophonistes, des nutritionnistes, des conseillers en orientation et du personnel en mesure d’aider avec la lecture et les mathématiques. Certains répondants ont mentionné que les classes étaient trop nombreuses et que les ressources pédagogiques devaient être améliorées. Ce thème est revenu dans 12 % des réponses.

« Des éducateurs ayant reçu la formation et possédant les compétences requises pour offrir un enseignement accessible à tous les enfants, peu importe le milieu d’où ils proviennent et leurs capacités d’apprentissage. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves et les programmes d’intervention précoce sont un autre thème prédominant, une proportion importante de répondants ayant affirmé qu’ils offrent une aide précieuse pour les élèves qui entrent à l’école primaire. Les participants ont déclaré que le programme était très important pour préparer les enfants à l’école et devrait être administré par des personnes hautement qualifiées. Certains répondants étaient d’avis qu’un financement additionnel devrait être versé afin d’offrir plus de locaux. Les enfants devraient aussi être surveillés très tôt afin de détecter tout trouble ou autre besoin afin que le soutien adéquat puisse être offert le plus rapidement possible. Il pourrait s’agir d’exercices simples (« lire, chanter, jouer, manger, dormir »), de programmes d’éducation préscolaire et de lecture ou d’orthophonie. Ce thème est revenu dans approximativement 11 % des réponses.

Le soutien de la famille s’est également révélé être un thème central, cité par 10 % des répondants qui ont indiqué que le soutien de la famille, particulièrement le soutien des parents ou des tuteurs des enfants, est indispensable à la réussite scolaire. Les parents ou les tuteurs doivent faire passer l’éducation de leurs enfants avant toute chose. Ils doivent inscrire leurs enfants à des activités, participer à des événements scolaires avec eux et favoriser l’apprentissage à la maison en lisant avec eux et en les amenant à la bibliothèque. Les répondants ont également indiqué qu’ils doivent donner des encouragements et des félicitations et instaurer un milieu familial stable, sain et positif.

« Des parents qui ont à cœur le processus éducatif. Des parents disposés à s’éduquer eux mêmes. Des parents disposés à accepter la responsabilité de la réussite ou de l’échec de leurs enfants et de s’ajuster en conséquence. Des enfants qui se sentent "en sécurité" à la maison et à l’école. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un peu plus du quart des répondants de la Saskatchewan ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de la communauté. Approximativement le tiers des participants ont fait savoir que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement, comme Internet, la télévision, la radio et la poste. À peine la moitié des répondants ont indiqué que ces moyens n’étaient pas offerts dans leur communauté.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Quelques répondants ont fait part des aspects qu’ils jugeaient les plus positifs concernant les moyens alternatifs d’enseignement offerts dans leur communauté.

Les moyens alternatifs sont préférables pour un plus grand nombre d’élèves était le thème le plus cité par les répondants de la Saskatchewan, que l’on retrouve dans 28 % des réponses. D’autres thèmes se sont également démarqués, notamment le fait qu’une éducation de qualité est offerte par des moyens alternatifs d’enseignement et que les moyens alternatifs sont plus efficaces avec le soutien en personne.

D’autres répondants étaient plutôt d’avis que les cours en classe, avec un encadrement individuel, seront toujours la méthode d’enseignement la plus efficace.

Boîte : « Il serait bon d’offrir des cours sur la nutrition ainsi que des cours de cuisine. Je crois que certaines écoles offrent des services alimentaires. Une solution pourrait être de faire participer les enfants à la préparation quotidienne des mets. Cette solution serait avantageuse dans toutes les écoles. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Sur la question de savoir les options en matière d’éducation qui devraient être offertes, les répondants de la Saskatchewan ont relevé plusieurs thèmes.

Les activités culturelles, linguistiques et historiques sont le thème ayant été le plus cité. Les répondants voulaient voir plus d’activités culturelles dans les écoles (« danses du pow-wow, danses du cerceau, préparation de bannique, parler la langue »), ainsi que des ateliers dans la nature et des cours linguistiques quotidiens, tous des moyens de renforcer l’identité autochtone des élèves. Les répondants ont également mentionné que l’apprentissage interculturel, notamment l’apprentissage par les élèves des modes d’acquisition des connaissances traditionnels des Premières Nations et ceux de l’Occident, était de la première importance. De l’avis de certains participants, ils doivent également apprendre l’histoire véridique des traités et du rôle des Premières Nations dans le Canada. Ce thème était présent dans environ 14 % des réponses.

L’apprentissage des compétences de la vie courante a également été largement abordé par les participants, qui étaient nombreux à recommander que ces compétences soient enseignées dans les écoles comme une matière à part entière. Au nombre des cours recommandés, mentionnons la gestion financière, les modes de vie sains, y compris la cuisine et la santé sexuelle, les aptitudes sociales, les compétences et les responsabilités parentales, la gestion du stress, l’établissement de limites dans les relations, les comportements acceptables dans un milieu de travail et l’entretien d’une maison. Ce thème est revenu dans 12 % des réponses.

Le soutien à la poursuite des études était un autre thème fort populaire chez les participants, qui ont cité le besoin pour des programmes de formation professionnelle et d’autres options d’éducation aux adultes pour les décrocheurs (p. ex. des moyens de mettre à niveau ses compétences et d’obtenir un diplôme d’études secondaires). Pour les élèves qui sont toujours à l’école et réfléchissent à la possibilité de poursuivre des études collégiales ou universitaires, les répondants ont proposé qu’ils accompagnent un élève inscrit à l’université pendant une journée pour avoir une bonne idée de ce que cela suppose. Des cours devraient être offerts dans les écoles secondaires pour préparer les élèves à la poursuite d’études postsecondaires. Ce thème est revenu dans approximativement 11 % des réponses.

« Il serait bon d’offrir des cours sur la nutrition ainsi que des cours de cuisine. Je crois que certaines écoles offrent des services alimentaires. Une solution pourrait être de faire participer les enfants à la préparation quotidienne des mets. Cette solution serait avantageuse dans toutes les écoles. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants de la Saskatchewan ont estimé que le facteur le plus important était que les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves, 90 % des répondants au total l’ayant qualifié de « très important » ou « important ». Une importance quasi équivalente a toutefois été attribuée à tous les autres facteurs, qui comprenaient : les élèves se sentent à l’aise dans les écoles hors réserve, des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves, des conseillers communautaires sont présents dans les écoles hors réserve, la culture et les langues des Premières Nations sont enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves, et les Premières Nations ont un rôle à jouer dans le fonctionnement des écoles à l’extérieur des réserves.

Par ailleurs, la majorité des participants a insisté sur l’importance que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient les mêmes objectifs d’enseignement pour les élèves (86 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Une proportion similaire de répondants (82 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

« Avant que les enfants soient transférés dans les écoles provinciales, il devrait y avoir une forme de... période de transition ou d’essai, disons de deux semaines, pour voir s’ils sont en mesure, en tant qu’enfants, de supporter un tel changement. Cela permettrait en outre de voir si les enfants feront de mauvais coups. » Participant de la Saskatchewan (Traduit de l’anglais)

Les programmes de transition sont le thème qui a été cité le plus souvent par les répondants de la Saskatchewan, qui ont proposé un certain nombre d’idées sur la manière de faciliter la transition des élèves des Premières Nations entre l’école dans la réserve et l’école hors réserve. Ainsi, avant la transition, les élèves des deux écoles devraient être mis en contact, que ce soit par l’entremise d’événements sportifs ou scientifiques ou d’échanges étudiants. Un enseignant d’une école provinciale pourrait venir à l’école dans la réserve pour parler aux élèves. Une fois à l’école provinciale, un système de jumelage pourrait être mis en place afin d’aider les élèves à se familiariser avec leur nouvelle école. D’autres solutions ont été proposées, comme des visites pendant l’année précédant la transition ou la possibilité de répartir le temps entre l’école provinciale et l’école de la réserve avant la transition. Les participants étaient également d’avis que l’école provinciale devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre toute forme de racisme ou de discrimination. Ce thème a été soulevé par environ 18 % des répondants.

Les mesures de soutien aux élèves sont un autre thème qui est sorti en force du sondage. Après la transition vers une école provinciale, les élèves ont besoin d’un soutien continu, qui pourrait comprendre une aide d’une personne ressource de la communauté désignée pour agir à titre d’intermédiaire entre les élèves et leurs parents ou tuteurs et leur communauté d’attache. Les répondants ont également proposé que les élèves continuent d’avoir accès à des programmes offerts dans les réserves. Les écoles à l’extérieur des réserves pourraient aussi être tenues de rendre des comptes sur les mesures qu’elles mettent en place pour appuyer les élèves des Premières Nations, comme des programmes de lutte contre l’intimidation et de mentorat. Parmi les autres idées proposées, mentionnons un soutien par les réseaux sociaux et une augmentation du financement alloué à diverses mesures de soutien. Ce thème est revenu dans approximativement 18 % des réponses.

Un autre thème abondamment cité est l’acceptation de la culture des Premières Nations, les répondants recommandant que les écoles à l’extérieur des réservessoient tenues d’intégrer la culture et les langues des Premières Nations à leur programme pédagogique et d’enseigner une histoire fidèle à la réalité. Certains participants plaidaient en faveur d’un savant équilibre entre les cours donnés en classe et les cours donnés à l’extérieur et de la mise à contribution des aînés dans les écoles à l’extérieur des réserves. Les enseignants des écoles à l’extérieur des réserves devraient également être obligés de suivre une formation sur la lutte contre le racisme et l’oppression. Environ 10 % des répondants ont soulevé ce thème.

Alberta

Qui s’est exprimé?:

160 personnes de l’Alberta ont répondu au sondage de leur point de vue en tant que :

  • Parent (61 %)
  • Grand parent (29 %)
  • Jeune (5 %)
  • Tante ou oncle (41 %)
  • Enseignant(e) (33 %)
  • Aîné(e) (6 %)

Faits saillants des réponses reçues

Quels sont les enjeux les plus importants pour l’éducation des enfants des Premières Nations?

  1. Financement
  2. Équité
  3. Mesures de soutien aux élèves
  4. Éducation de qualité

Quels sont les facteurs déterminants de la réussite scolaire des élèves des Premières Nations? Enseignements de qualité?

  1. Langue et culture
  2. Enseignants et personnel compétents
  3. Activités parascolaires
  4. Enseignements de qualité

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Le graphique suivant illustre les catégories, ou les thèmes, qui sont ressortis des commentaires reçus. Comme il est démontré, plusieurs thèmes centraux sont ressortis des commentaires des participants, sans qu’un thème se démarque plus que les autres.

Selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations?
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  • Langue et culture : 16 %
  • Enseignants et personnel qualifiés : 12 %
  • Activités parascolaires : 8 %
  • Enseignement de qualité : 6 %
  • Installations et matériel scolaires : 6 %
  • Participation de la communauté : 5 %
  • Soutien de la famille : 4 %
  • Mesures de soutien sociales : 7 %
  • Soutien à la santé mentale : 5 %
  • Nutrition et santé: 4 %
  • Financement : 3 %
  • Milieu accueillant : 2 %
  • Méthodes d’enseignement stimulantes : 2 %
  • Infrastructures scolaires : 2 %
  • Soutien à l’apprentissage : 2 %
  • Soutien pour le transport : 2 %
  • Autres : 17 %

Autres (14%):

  • Questions liées à la santé
  • Pauvreté, traumatisme intergénérationnel
  • Infrastructures scolaires
  • Transparence du financement
  • Soutien aux familles
  • Enseignement de la culture des Premières Nations aux élèves n’appartenant pas aux Premières Nations
  • Surutilisation du « codage » des troubles ou des incapacitésv
  • Présence d’écoles
  • Respect du gouvernement
  • Constance du corps professoral
  • Répercussions négatives de la technologie
  • Arts
  • Sécurité

Le financement est le thème qui a été le plus cité par les répondants de l’Alberta puisque, lorsque les fonds sont insuffisants, il est impossible d’offrir des salaires concurrentiels aux enseignants qui quittent donc souvent leur poste dans les écoles situées dans les réserves. Les participants estimaient qu’il faut plus de financement pour les programmes, notamment ceux touchant le bien être, les repas et les langues. D’autres ont critiqué le modèle de financement et suggéré d’injecter plus de fonds dans les programmes de base et moins de fonds dans les approches axées sur les propositions. Les participants ont été nombreux à mentionner l’écart de financement qui existe entre les écoles situées dans les réserves et les écoles hors réserve ou provinciales, certains qualifiant cet écart de discriminatoire envers les Premières Nations.

L’équité s’est hissée au deuxième rang des thèmes les plus cités. En lien direct avec le thème précédent, les répondants ont indiqué qu’il existe, entre les écoles situées dans les réserves et les écoles à l’extérieur des réserves, un écart injuste dans le financement, la qualité de l’éducation et d’autres mesures de soutien. Les répondants ont été nombreux à souligner l’écart dans la qualité de l’éducation, mentionnant que l’enseignement dans les écoles situées dans les réserves devrait respecter les standards établis dans le programme pédagogique de l’Alberta, mais que ce n’est pas le cas. Les enfants des Premières Nations ne se voient pas offrir le même accès à l’éducation que les enfants n’appartenant pas aux Premières Nations. Beaucoup d’autres répondants ont tenu à souligner un écart de financement qu’ils ont qualifié d’injuste et d’entrave à la réussite des élèves des Premières Nations.

Les mesures de soutien aux élèves représentent un autre thème central qui englobe un large éventail de mesures de soutien à l’intention des élèves. Les participants étaient d’avis que les mesures de soutien en santé mentale et en bien être sont importantes, faisant remarquer qu’il faut résoudre les problèmes de santé mentale pour que l’enfant puisse apprendre. Le besoin pour des programmes de repas à l’école a aussi été soulevé, les participants affirmant qu’un enfant affamé n’est pas en mesure de se concentrer sur ce qu’il doit apprendre. Parmi les autres mesures de soutien proposées, mentionnons les programmes de lutte contre l’intimidation, le transport (p. ex. les autobus), les tuteurs et l’amélioration de la technologie.

« Je crois que l’enjeu le plus important serait d’offrir dans les écoles des communautés une qualité d’enseignement équivalente à celle des écoles provinciales. À l’heure actuelle, les mathématiques du niveau de la 9e année qui sont enseignées dans les écoles des communautés sont loin de correspondre à celles du même niveau dans les écoles provinciales. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

Une éducation de qualité est également un thème qui a été qualifié d’important, les répondants ayant indiqué que les compétences de base comme la lecture, l’écriture et les mathématiques doivent être enseignées dès les premières années. D’autres répondants ont cité un écart injuste dans le financement, qui était selon eux la cause de la médiocrité de l’éducation. Outre la possibilité d’offrir plus de programmes, un financement plus important permettrait d’embaucher et de retenir des enseignants plus compétents. Les participants ont également mentionné que la qualité médiocre de l’éducation dans les écoles primaires fait en sorte que les élèves des Premières Nations éprouvent des difficultés à s’adapter lorsqu’ils effectuent la transition vers leur école secondaire située à l’extérieur des réserves, car ils ne possèdent pas les prérequis nécessaires.

« Ce qui importe le plus dans l’éducation des enfants des Premières Nations est de leur apprendre leurs langues et leur culture, car elles sont directement liées à leur identité. Une fois qu’ils possèdent ces connaissances, ils pourront s’épanouir dans le monde extérieur à la réserve. L’identité en tant que membre des Premières Nations est-ce qui importe avant tout. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants de l’Alberta ont cité une gamme de facteurs susceptibles d’aider les élèves des Premières Nations à réussir, tel que l’illustre le graphique ci-dessous.

À quoi reconnaît-on une bonne école et comment peut-on favoriser la réussite des élèves de Premières Nations?
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Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 319
  • Langue et culture : 16 %
  • Enseignants et personnel qualifiés : 12 %
  • Activités parascolaires : 8 %
  • Enseiognants qualifiés : 6 %
  • Instsallastions et matériel scolaires : 5 %
  • Participation de la communauté : 5 %
  • Soutien de la famille : 4 %
  • Mesures de soutien sociales : 4 %
  • Soutien à la santé mentale : 4 %
  • Nutrition et santé : 4 %
  • Financement : 3 %
  • Milieu accueillant : 2 %
  • Méthodes d’enseignements stimulantes : 2 %
  • Infrastrcutures : 2 %
  • Soutien à l’apprentissage : 2 %
  • Soutien pour le transport : 2 %
  • Autres : 17 %

Autres (17%):

  • Diversité de l’enseignement
  • Équité
  • Programmes artistiques
  • Contrôle des Premières Nations sur l’éducation des Premières Nations
  • Soutien aux parents
  • Aide à la recherche d’emploi
  • Apprentissage des compétences de la vie courante
  • Métiers
  • Assiduité
  • Réduction de la pauvreté
  • Enseignement de la culture des Premières Nations aux élèves n’appartenant pas aux Premières Nations
  • Apprentissage dans des écoles performantes
  • Communication entre les écoles des communautés et les écoles provinciales
  • Communautés novatrices
  • Prière
  • Travailleurs sociaux
  • Programmes d’éducation préscolaire
  • Logement
  • École à la maison
  • Présence d’écoles

La langue et la culture représentent le thème le plus souvent cité par les répondants de l’Alberta, qui étaient d’avis que la culture et les traditions des Premières Nations devraient faire partie intégrante de chaque journée passée à l’école. Le programme pédagogique devrait comprendre « des programmes culturels et linguistiques bien établis qui suscitent un sentiment de fierté identitaire chez les enfants » ainsi que des programmes d’enseignement axés sur le territoire. Les aînés devraient être mis à contribution dans le milieu scolaire, notamment dans les programmes culturels et linguistiques (p. ex. l’enseignement du cri, du mohawk).

Il ne saurait y avoir de réussite scolaire sans des enseignants et du personnel compétents. Concernant ce thème, les commentaires décrivaient l’importance d’avoir des enseignants qualifiés qui ont à cœur la réussite scolaire de leurs élèves et sont disposés à demeurer au sein de la communauté. Les enseignants devraient vouloir tisser des liens solides avec leurs élèves et d’autres membres de la communauté. Il faut également plus de personnel de soutien, par exemple des enseignants certifiés en langue et en culture, des conseillers et des orthophonistes.

Les activités parascolaires représentent un autre thème central et font essentiellement référence aux activités après l’école et pendant les fins de semaine dans les domaines du sport et des arts. Des clubs et des groupes de jeunes figuraient aussi parmi les propositions (p. ex. club LGBTQ, aménagement d’endroits sûrs pour parler). Des voyages afin d’explorer la région environnante ou d’autres régions ont également été suggérés afin d’aider les élèves à découvrir le monde qui les entoure.

Un enseignement de qualité est un autre thème considéré comme étant important, les participants étant d’avis qu’il est important de viser des normes d’enseignement élevées si l’on veut que l’enseignement offert dans les réserves se compare à celui offert dans les écoles à l’extérieur des réserves. À cette fin, il faut notamment respecter un calendrier strict tout en ayant recours à un éventail de méthodes d’enseignement selon les élèves. Des cours variés doivent être offerts, comme l’histoire, les langues et d’autres religions, de même que des ateliers sur le suicide, la violence commise en groupe, la consommation de drogues et d’alcool et l’éducation sexuelle. Pour cela toutefois, il faut plus de financement, comme l’ont fait remarquer certains répondants.

« Afin d’enseigner aux élèves des Premières Nations, il faudrait embaucher des enseignants qui appartiennent eux mêmes aux Premières Nations afin qu’ils puissent aussi servir de modèles. Il y a également un grand besoin pour des services de soutien efficaces : des enseignants formés en éducation spécialisée, des enseignants ressources, des aides enseignants qualifiés, des thérapeutes du langage et de la parole, des conseillers pour les élèves à risque et des spécialistes de la gestion comportementale.» Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

Les répondants de l’Alberta ont cité un éventail d’approches et de qualités que les éducateurs d’élèves des Premières Nations devraient posséder selon eux. Deux thèmes se sont distingués.

Une approche à l’enseignement empreinte d’empathie est le thème qui est revenu le plus souvent. Les répondants ont avancé qu’il ne peut y avoir de réussite scolaire que si les enseignants sont attentionnés, compréhensifs et soucieux des répercussions des pensionnats indiens et des nombreuses difficultés avec lesquelles les enfants des Premières Nations doivent composer. Il faut à tout prix que l’enseignant veule sincèrement enseigner aux enfants des Premières Nations, et non pas être là uniquement pour le salaire. Les participants veulent des enseignants qui inspirent et motivent les élèves, tissent des liens avec eux qui reposent sur la confiance et le respect, et ont le potentiel de servir de modèles. Ce thème est revenu dans 29 % des réponses.

La connaissance de la langue, de la culture et de l’histoire des Premières Nations est le deuxième thème le plus souvent cité, les participants ayant été nombreux à mentionner que les enseignants doivent avoir une profonde compréhension de la culture des Premières Nations et être conscients du traumatisme historique (causé par les pensionnats indiens) et du contexte à l’origine des problématiques actuelles. Les enseignants doivent vouloir en apprendre davantage au sujet de la culture des Premières Nations et prendre très au sérieux les efforts de réconciliation. Certains commentaires donnaient à entendre que les enseignants devraient être tenus de suivre une forme de programme de formation culturelle pour pouvoir enseigner aux élèves des Premières Nations. De plus, les répondants voulaient que les enseignants travaillent main dans la main avec les aînés dans les écoles, particulièrement pour les cours sur les langues des Premières Nations. Ce thème est revenu dans 26 % des réponses.

« Il faut être conscient que les enfants viennent tous d’un milieu différent et que leur milieu familial n’est pas nécessairement positif. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

Les répondants de l’Alberta ont également estimé important que les enseignants des élèves des Premières Nations :

  • Soient compétents : Les enseignants devraient être qualifiés, avoir suivi une formation en enseignement et satisfaire aux normes provinciales à cet égard. Ils devraient en outre avoir suivi une formation sur la manière de détecter un traumatisme psychologique chez l’enfant. Enfin, ils devraient avoir suivi une formation sur la culture des Premières Nations.
  • S’impliquent dans la communauté : Les enseignants devraient devenir des membres à part entière de la communauté où ils enseignent, ainsi que prendre part ou assister à des événements culturels et communautaires. Il s’agit là d’un bon moyen de tisser des liens avec les élèves et leurs familles.

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Près de 80 % des répondants de l’Alberta ont indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Un peu plus du tiers ont répondu que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans les écoles, les répondants ont fait ressortir quelques thèmes principaux.

Promouvoir la culture des Premières Nations est ressorti comme étant le thème central pour les participants, qui ont expliqué que, par l’enseignement de la culture et des langues des Premières Nations, on s’assure que les élèves prennent part à différentes activités culturelles (« parcourir les sentiers de piégeage et confectionner des pochettes médicinales, des mitaines, des chaussons et des tambours ») et, ce faisant, assurent la survie de leurs langues et de leur culture. Les élèves apprennent également l’histoire de leur communauté lorsqu’on leur enseigne leurs « racines ». Au total, ce thème était mentionné dans 34 % des réponses.

« Certains garçons ont décidé de s’établir ici en raison de la présence de l’aîné (homme) ici. Il leur enseigne la confection de tambours et le chant. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

« Avec la disparition de notre langue, notre peuple s’est senti perdu et avait l’impression de ne plus avoir de culture. Il est temps de redonner à nos enfants cette fierté que l’on ressent à appartenir aux Premières Nations afin de les aider à réussir dans notre société et à devenir des membres qui apportent une contribution positive. Lorsque les élèves savent qui ils sont, ils réussissent. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

Mettre les aînés et les membres de la communauté à contribution est le deuxième thème le plus cité par les répondants, qui ont décrit comment les aînés et d’autres membres de la communauté, qui parlent couramment la langue et ont une excellente connaissance de la culture, enseignent et partagent ce savoir. Les participants appréciaient particulièrement le fait d’avoir des enseignants qui parlent la langue locale, ressentent un sentiment d’appartenance envers la région, les valeurs, les croyances et les traditions et sont en mesure d’enseigner le dialecte local, cela sans compter qu’il s’agit d’un bon moyen de créer des liens entre les jeunes et les aînés. Ce thème est revenu dans environ 20 % des réponses.

Susciter un sentiment de fierté et d’identité chez les membres des Premières Nations est un thème souvent cité par les répondants, qui ont tenu à mentionner que l’apprentissage de la culture et des langues des Premières Nations à l’école permet aux élèves des Premières Nations de développer un sentiment d’identité dont ils sont fiers. Un tel sentiment de fierté peut avoir plusieurs répercussions positives, les élèves pouvant se sentir plus en harmonie avec leur communauté, plus motivés d’aller au collège ou à l’université, et mieux préparés à réussir dans la vie. Ce thème était mentionné dans 18 % des réponses.

Si la majorité des répondants a abordé des aspects positifs de l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations, le dixième d’entre eux environ a opté pour faire part de préoccupations, expliquant dans leurs commentaires qu’il faut injecter des fonds supplémentaires dans la refonte du programme pédagogique afin d’y intégrer des cours de conversation (p. ex. en cri) plutôt que des cours qui se limitent à l’enseignement d’un vocabulaire de base. De plus, il faut des fonds pour embaucher un plus grand nombre de professeurs de langue. Des écoles sont également aux prises avec des difficultés relatives à l’enseignement des langues ou de la culture, certaines d’entre elles tentant d’enseigner seulement la langue sans la culture, alors que les deux devraient être enseignées ensemble. D’autres écoles optent pour enseigner la culture, mais seulement sous la forme d’activités ayant lieu une fois par année.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à un enseignement efficace des langues et de la culture des Premières Nations dans les écoles, les répondants de l’Alberta ont cité en tête de liste le fait que les élèves apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations (92 % ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Le matériel scolaire comportant des images de personnes autochtones est le deuxième facteur cité par les répondants, suivi par les élèves suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations et, enfin, l’année scolaire laisse du temps pour des activités culturelles.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un peu moins des deux tiers des participants de l’Alberta ayant des enfants âgés de 6 ans et moins ont accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent. De plus, près des deux tiers d’entre eux bénéficient de mesures de soutien ou de services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des élèves au primaire. Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves est le programme de soutien ou le service le plus populaire, cité par près du tiers des répondants. Viennent ensuite les services de garde et autres programmes préscolaires, suivis par les programmes en milieu scolaire et autres services de soutien.

Interrogés sur la raison pour laquelle leurs enfants ne s’étaient pas prévalus des programmes ou des services offerts dans leur communauté, un peu moins de la moitié des répondants de l’Alberta ont indiqué que c’était parce qu’aucun programme n’était offert. Parmi les autres raisons citées, mentionnons la décision du parent ou du tuteur de ne pas se prévaloir du service (p. ex. « Je voulais être la plus grande influence dans leur vie ») et la qualité médiocre des programmes.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants de l’Alberta ont relevé un large éventail de mesures de soutien et de services susceptibles d’aider les enfants des Premières Nations à entrer et à réussir à l’école primaire.

Le soutien et la participation du parent ou du tuteur arrivent en tête de liste pour les répondants de l’Alberta, qui estiment que le soutien que reçoit un enfant de la part de ses parents ou tuteurs est le moteur de réussite le plus puissant. Les parents répondent aux besoins de base de l’enfant, comme des vêtements chauds pour l’hiver, et apportent une certaine structure dans sa vie, comme les heures de coucher. Sans un milieu stable à la maison et la satisfaction de ses besoins de base, un enfant éprouve beaucoup plus de difficultés à l’école primaire. Les répondants ont maintenu que les parents ou d’autres membres de la famille doivent apporter tout leur soutien et participer activement à l’éducation de l’enfant. On retrouvait ce thème dans environ 12 % des réponses.

Les répondants de l’Alberta ont également mentionné les facteurs suivants comme moteurs importants de réussite pour les élèves des Premières Nations à l’école primaire :

  • La langue et la culture : Il faut enseigner aux enfants la langue, la culture et l’histoire de leur Première Nation. La culture devrait faire partie intégrante du programme pédagogique et des cours d’immersion dans la langue des Premières Nations devraient être offerts. Il s’agirait d’un bon moyen de susciter un sentiment d’appartenance à leur Première Nation.
  • Des enseignants et du personnel compétents : Les enseignants et le personnel de l’école devraient posséder les qualifications et les certifications nécessaires pour le travail qu’ils effectuent. Les enseignants devraient se montrer attentionnés et sensibles aux particularités culturelles. Il y a en outre un manque criant pour d’autres membres du personnel, comme des orthophonistes, des travailleurs de soutien à la petite enfance, des professeurs de langue et des tuteurs.

Un soutien à l’apprentissage : Les enfants ont besoin d’un soutien en lecture pour réussir à l’école primaire et devraient avoir accès à des tuteurs, des bibliothèques, des livres et autres programmes après l’école.

« Le soutien des parents est-ce qu’il y a de plus important. Si, pour une raison quelconque, les parents ne sont pas présents dans la vie de l’enfant, les membres de la famille doivent prendre le relais et offrir cet appui. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un peu moins du tiers des répondants de l’Alberta ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de la communauté. Un peu plus du tiers des participants ont fait savoir que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement, comme Internet, la télévision, la radio et la poste. Un peu moins du tiers des répondants ont indiqué que ces moyens n’étaient pas offerts dans leur communauté.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Quelques répondants ont fait part des aspects qu’ils jugeaient les plus positifs concernant les moyens alternatifs d’enseignement offerts dans leur communauté. Grâce aux moyens alternatifs d’enseignement, les élèves peuvent choisir la méthode qui leur convient le mieux (« flexible, permet de mieux répondre aux besoins des élèves au regard de la forme sous laquelle le cours est suivi, du moment où il est suivi, du soutien et de l’apprentissage personnalisé »), cela sans compter que les options permettant de suivre les cours à distance permettent aux élèves de demeurer au sein de leurs propres communautés pour apprendre (« l’apprentissage en ligne ou à distance favorise la réussite des élèves qui n’auraient peut-être pas connu de succès s’ils avaient été contraints de quitter leur communauté pour poursuivre leurs études »).

Certains participants ont cependant fait remarquer que, malgré les aspects positifs de l’apprentissage en ligne et à distance, plusieurs communautés des Premières Nations ne disposent pas de connexions fiables à Internet et l’apprentissage à distance convient mieux aux élèves en mesure de se motiver eux mêmes.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Sur la question de savoir les options en matière d’éducation qui devraient être offertes, les répondants de l’Alberta ont relevé quelques thèmes clés.

L’enseignement des langues, de la culture et de l’histoire est le thème ayant été le plus cité. De l’avis des répondants, il est important que le programme pédagogique prévoie un enseignement approfondi et échelonné des langues, de la culture et de l’histoire des Premières Nations et que les élèves aient accès à des cours d’immersion dans une langue des Premières Nations à l’école ainsi qu’à des activités culturelles à l’école et à l’extérieur de celle ci. L’histoire des Premières Nations doit à tout prix être enseignée. Ce genre d’activités d’apprentissage inciterait davantage les élèves des Premières Nations à ne faire qu’un avec leur culture. Certains participants ont cependant fait remarquer que des programmes linguistiques, culturels et historiques adéquats requièrent des fonds conséquents. Ce thème a été mentionné dans environ 21 % des réponses.

: « Ils doivent apprendre les traditions et la culture afin de mieux comprendre d’où ils viennent et savoir qui ils sont vraiment. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

L’aide à la recherche d’emploi s’est hissée au deuxième rang des thèmes les plus cités, les répondants étant d’avis que les élèves devraient avoir le choix de suivre des programmes scolaires qui leur permettraient d’acquérir une véritable expérience de travail ouvrant la porte à un emploi après l’obtention de leur diplôme. Des conseillers en orientation devraient également être en poste dans les écoles pour conseiller les élèves au sujet de leur avenir, notamment leur carrière. De plus, les participants ont souligné qu’il faut augmenter le financement alloué aux élèves des Premières Nations qui choisissent d’aller au collège ou à l’université. Ce thème est revenu dans 13 % des réponses.

L’apprentissage des compétences de la vie courante a également été largement abordé par les participants de l’Alberta. Ce thème englobe une gamme de compétences de base différentes que devraient apprendre les élèves selon les participants, notamment la cuisine, la socialisation, la gestion de son chez-soi, la gestion du crédit, les déclarations de revenus et la budgétisation, pour n’en nommer que quelques unes. D’autres aptitudes jugées importantes par les répondants comprenaient la résolution de problèmes, comment rompre le cycle de la dépendance et de la violence, et l’autodérision. Ce thème est revenu dans approximativement 11 % des réponses.

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants de l’Alberta, dans une proportion allant de 88 % à 90 %, ont estimé que les facteurs suivants étaient soit « très importants » ou « importants » : les élèves se sentent à l’aise dans les écoles hors réserve, les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves, des conseillers communautaires sont présents dans les écoles hors réserve, et des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves. Les deux autres facteurs, à savoir la culture et les langues des Premières Nations sont enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves et les Premières Nations ont un rôle à jouer dans le fonctionnement des écoles à l’extérieur des réserves, ont été considérés comme étant « très importants » ou « importants » par une proportion légèrement moins élevée de répondants, soit 82 % et 73 % respectivement.

La majorité des participants a également affirmé qu’il était important pour les écoles dans les réserves et hors réserve d’avoir les mêmes objectifs d’enseignement pour tous les élèves (87 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Aux fins de comparaison, une proportion moindre de participants (78 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

Exemple partagé par un participant :
Lors du transfert d’un élève vers une école provinciale, une ou plusieurs personnes de sa communauté devraient être embauchées pour faciliter la transition. « Je sais, pour l’avoir vécu, que la transition est difficile à vivre pour un enfant laissé à lui-même. Un visage amical de sa communauté serait le bienvenu. » (Traduit de l’anglais)

Les mesures de soutien sociales sont le thème qui est revenu le plus souvent chez les répondants de l’Alberta, qui étaient d’avis que les élèves devraient recevoir l’appui d’un mentor, d’un conseiller ou d’un intervenant de leur communauté lors de leur transfert vers une école hors réserve. Certains participants estimaient que cet intervenant de la communauté devrait également être membre d’une Première Nation. Ces personnes faisant partie du cercle d’aide de l’élève pourraient l’aider dans sa transition vers une nouvelle école et l’appuyer dans l’éventualité où il serait victime de racisme ou d’intimidation. Ce thème a été mentionné dans approximativement 20 % des réponses.

« Un élève des Premières Nations qui va dans une école provinciale ne devrait pas représenter un gros problème. Les écoles provinciales ne font pas sentir aux élèves des Premières Nations qu’ils sont les bienvenus; c’est pourquoi ils n’y restent pas. » Participant de l’Alberta (Traduit de l’anglais)

Les répondants ont également qualifié les facteurs suivants comme étant importants à la réussite des élèves des Premières Nations qui effectuent la transition vers une école provinciale :

  • Culture et histoire : Il faut à tout prix faire naître chez les élèves des Premières Nations un sentiment de fierté en leur identité et leur patrimoine en leur enseignant leur culture avant leur transition vers une école provinciale. Il est impératif que tous les élèves sans exception connaissent leur culture et leur histoire en tant que membres des Premières Nations, notamment les pensionnats indiens et la « rafle des années 1960 ». De plus, les écoles hors réserve devraient compter au sein de leur personnel des employés qui connaissent les langues et la culture des Premières Nations afin d’aider les élèves des Premières Nations à réussir dans un nouveau milieu.
  • Programmes de transition : Les élèves des Premières Nations ont besoin, lors de leur transition vers une école hors réserve, de plus de programmes de soutien. Ces programmes auraient pour but d’aider les élèves à se préparer au choc culturel et aux attentes différentes entourant l’assiduité et le comportement.

Colombie-Britannique

Qui s’est exprimé?

292 personnes de la Colombie-Britannique ont répondu au sondage de leur point de vue en tant que :

  • Langue, culture et histoire
  • Éducation de qualité
  • Mesures de soutien aux élèves
  • Financement

Faits saillants des réponses reçues

Quels sont les enjeux les plus importants pour l’éducation des enfants des Premières Nations?

  1. Langue et culture
  2. Enseignants et personnel compétents
  3. Équipement et infrastructures pédagogiques
  4. Activités parascolaires

Mesures de soutien aux élèves Quels sont les facteurs déterminants de la réussite scolaire des élèves des Premières Nations?

  1. Langue et culture
  2. Enseignants et personnel compétents
  3. Équipement et infrastructures pédagogiques
  4. Activités parascolaires

Questions prioritaires

Avant de donner leurs points de vue sur des questions liées à l’éducation des Premières Nations, les participants au sondage ont indiqué les préoccupations ou les points qu’ils jugeaient les plus importants. Le graphique suivant illustre les catégories, ou les thèmes, qui sont ressortis des commentaires reçus. Tel qu’il est illustré, plusieurs thèmes centraux sont ressortis des commentaires des participants, sans qu’un thème se démarque plus que les autres.

Selon vous quel est actuellement l’enjeu le plus important pour l’éducation des enfants des Premières Nations?
There were 532 distinct comments
Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 532
  • Langue, histoire et culture : 16 %
  • Éducation de qualité : 12 %
  • Mesures de soutien aux élèves : 12 %
  • Financement : 10 %
  • Équité : 7 %
  • Enseignants compétents : 7 %
  • Assiduité : 5 %
  • Enseignements adaptés : 4 %
  • Racisme, colonianisme et pauvreté : 3 %
  • Accessibilité : 2 %
  • Soutien des parents : 2 %
  • Enseignement adapté aux besoins de élèves : 2 %
  • Soutien à la poursuite des études : 2 %

Autres (15%):

  • Meilleure administration
  • Constance du corps professoral
  • Infrastructures scolaires
  • Nourriture, eau, logement
  • Soutien aux familles
  • Questions liées à la santé
  • Liens avec l’école
  • Éducation des adultes
  • Apprentissage des compétences de la vie courante
  • Enseignement de la culture des Premières Nations aux élèves n’appartenant pas aux Premières Nations
  • Compréhension des occasions
  • Activités parascolaires
  • Diversité de l’enseignement
  • Formule de versement du financement
  • Politique sur la prise en charge des enfants
  • Motivation
  • Centres de l’amitié

La langue, la culture et l’histoire sont le thème le plus cité par les répondants de la Colombie-Britannique, qui ont été nombreux à mentionner que la culture des Premières Nations devrait être intégrée au programme pédagogique sous la forme, par exemple, d’activités traditionnelles, de conversations dans la langue de la Première Nation et de programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire. Les élèves, lorsqu’ils ont l’assurance que leur culture est respectée et même valorisée, se sentent fiers de leur identité en tant que membres des Premières Nations. Certains participants étaient d’avis qu’il est temps, après les années de colonialisme, que les langues et la culture des Premières Nations (« notre langue en tant que Première Nation Hul’qumi’num ») soient revalorisées. Selon les répondants, l’histoire des pensionnats indiens et de l’assimilation doit être enseignée et leurs répercussions – qui se font encore sentir de nos jours – doivent être comprises. Les enseignants et les membres du personnel doivent en outre se montrer plus sensibles à la culture des Premières Nations et recevoir une formation plus approfondie à ce sujet, de façon à mieux comprendre le milieu de leurs élèves. D’autres répondants réclamaient une immersion linguistique.

Une éducation de qualité est un autre thème qui est sorti en force du sondage, les répondants ayant souligné que les élèves des Premières Nations ont besoin d’une éducation leur donnant des outils d’apprentissage qui les aideront toute leur vie et leur offrant un large éventail de programmes pédagogiques et culturels. Au nombre de ceux-ci, mentionnons des cours qui les aideront à obtenir un diplôme et les prépareront aux études postsecondaires, qu’il s’agisse d’une formation professionnelle, du collège ou de l’université. Les participants ont mentionné que les normes d’éducation dans les écoles des communautés ne sont pas assez élevées et devaient être rehaussées pour atteindre au minimum le niveau des écoles à l’extérieur des réserves. Pour y arriver toutefois, un financement additionnel doit être injecté. De plus, les élèves doivent dès les premières années commencer à apprendre les compétences de base, comme la lecture et les mathématiques, et celles ci doivent leur être enseignées par des enseignants des plus compétents.

« faut trouver un juste équilibre entre offrir une éducation qui préserve, voire enrichit, les connaissances et les valeurs traditionnelles, et une éducation qui permet aux élèves d’acquérir les compétences requises en ce 21e siècle et leur donne la vision dont ils ont besoin pour contribuer à la société canadienne et réussir dans celle ci. » Participant de la Colombie Britannique (traduit de l’anglais)

Les mesures de soutien aux élèves sont le troisième thème cité par les répondants, qui ont été nombreux à mentionner dans leurs commentaires que les élèves des Premières Nations aux prises avec une incapacité ou un trouble ou qui éprouvent d’autres difficultés à l’école ont besoin d’un soutien accru et d’une attention personnalisée. Ce soutien pourrait prendre différentes formes, comme des évaluations effectuées plus tôt dans la vie de l’enfant afin de mettre au jour les difficultés susceptibles d’entraver son apprentissage (« trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité [TDAH], trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale [TSAF], dyslexie » par exemple), une augmentation des services d’éducation de la petite enfance dans les réserves, ou des programmes de tutorat sur l’heure du dîner ou après l’école pour aider les enfants avec les devoirs ou les matières difficiles. Les répondants ont également cité un besoin criant pour des programmes de lutte contre l’intimidation, des conseillers offrant un soutien en santé mentale et des programmes de repas.

Le financement est un autre thème central souvent mentionné par les répondants avec d’autres préoccupations connexes. Ainsi, plusieurs d’entre eux ont affirmé que bon nombre des obstacles à l’éducation qui bloquent la route des élèves des Premières Nations procédaient en partie ou en totalité d’un manque de financement et qu’un changement s’imposait à cet égard (« Un financement équitable, stable et prévisible pour les écoles des Premières Nations »). Plusieurs problématiques ont été soulevées dont la résolution nécessite des fonds additionnels (p. ex. des fonds sont requis pour l’embauche de conseillers et d’aides enseignants, la résolution de problèmes liés à la santé, l’adoption de mesures touchant les personnes aux prises avec une incapacité ou un trouble, l’enseignement des langues et de la culture, l’installation d’Internet haute vitesse, la poursuite des études). Enfin, l’écart de financement entre les écoles communautaires et les écoles à l’extérieur des réserves a souvent été relevé.

« Le gouvernement, dans ses mesures législatives, démontre le peu de cas qu’il fait des enfants des Premières Nations, qui se retrouvent marginalisés. Les besoins des Premières Nations ne sont pas satisfaits parce que le financement alloué est insuffisant pour répondre à leurs besoins immédiats pour des logements sûrs, de l’eau fraîche, de la nourriture biologique et du matériel d’entraînement et des entraîneurs adéquats. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Réussite scolaire

Comment peut-on aider les élèves?

Les répondants de la Colombie-Britannique ont cité une gamme de facteurs susceptibles d’aider les élèves des Premières Nations à réussir. Un thème – les langues et la culture – est revenu un peu plus souvent que les autres, tel que l’illustre le graphique ci-dessous.

À quoi reconnaît-on une bonne école et comment peut-on favoriser la réussite des élèves de Premières Nations?
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Description du graphique - Nombre total de commentaires distincts = 648
  • Langue et culture : 19 %
  • Enseignants et personnel qualifiés : 12 %
  • Instsallastions et matériel scolaires : 7 %
  • Activités parascolaires : 6 %
  • Programme de nutrition : 5 %
  • Milieu accueillant : 5 %
  • Mesures de soutien sociales : 5 %
  • Soutien à l’apprentissage : 4 %
  • Soutien de la famille : 4 %
  • Participation de la communauté : 4 %
  • Soutien à la santé menntale : 3 %
  • Enseignants qualifiés : 3 %
  • Infrastrcutures : 2 %
  • Soutien aux soins de santé : 2 %
  • Autres : 19 %

Autres (19%):

  • Mesures de soutien pour les élèves souffrant d’une incapacité ou d’un trouble
  • Aide à la recherche d’emploi et à la poursuite des études
  • Financement
  • Programmes artistiques
  • Communication entre l’école et les parents
  • Apprentissage à l’extérieur
  • Enseignement adapté
  • Soutien au transport
  • Soutien aux parents
  • Apprentissage des compétences de la vie courante
  • Enseignement de la culture des Premières Nations aux élèves n’appartenant pas aux Premières Nations
  • Équité
  • Apprentissage par la pratique
  • Compétences en communication
  • Assiduité
  • Programmes préscolaires
  • Réduction de la pauvreté
  • Diversité de l’enseignement
  • Contrôle des Premières Nations sur l’éducation des Premières Nations
  • Bourses d’études
  • Présence d’écoles
  • Avis d’experts

Les langues et la culture ont été le thème le plus cité par les répondants, qui étaient d’avis que la culture des Premières Nations doit être intégrée au programme pédagogique en prévoyant, notamment, des activités linguistiques et culturelles à même les cours en classe (« soutien linguistique, jeux traditionnels, chant et danse, excursions dans des lieux culturels et villages anciens, etc. ») et des emplois du temps flexibles afin de permettre aux élèves de prendre part à des activités culturelles à l’extérieur de l’école (« cueillette de nourriture, coupe de bois, mise en conserve ou séchage des aliments »). Les aînés devraient jouer un rôle constant dans la vie scolaire et être mis à contribution dans l’enseignement des langues et de la culture (p. ex. en racontant des histoires). Les participants ont été nombreux à noter que la participation à des activités culturelles aide les élèves des Premières Nations à se sentir les bienvenus dans l’école et à ne ressentir aucune honte par rapport à ce qu’ils sont. La nécessité d’avoir une compréhension pleine et entière de l’histoire canadienne et de l’oppression qu’ont subie les Premières Nations a également été soulignée.

« Le facteur le plus important à l’école est l’enseignant de notre enfant. Si l’enseignant est passionné et a à cœur ses élèves, ceux-ci connaîtront du succès. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Des enseignants et du personnel qualifiés sont un thème qui est sorti en force chez les répondants de la Colombie-Britannique, dont l’une des préoccupations premières était la nécessité, pour les enseignants des élèves des Premières Nations, d’être qualifiés, d’avoir reçu une formation pour les sensibiliser sur le plan culturel, et de savoir comment enseigner aux élèves aux prises avec des troubles, des incapacités ou des problèmes de santé mentale. Un grand nombre de participants ont affirmé que les enseignants et les membres du personnel devraient eux mêmes appartenir à une Première Nation afin de servir de modèles aux élèves. Les enseignants devraient aussi se montrer attentionnés, empathiques et dévoués envers leurs élèves et leur emploi. Les répondants estimaient que les enseignants devraient recevoir une formation spéciale sur les langues et les beaux arts des Premières Nations, la lecture et l’aide à l’apprentissage.

« Activités parascolaires : langues, culture, harmonie, chorale, sports, clubs, etc. Les écoles dans les réserves doivent avoir une piscine et un gymnase pour les élèves. Par ces activités, ils apprennent la responsabilité, le travail d’équipe, la discipline, l’estime de soi, l’indépendance et le courage. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Les activités parascolaires ont été un autre thème populaire auprès des participants. Les commentaires portaient essentiellement sur la nécessité d’offrir aux élèves des Premières Nations des activités leur permettant d’évoluer et d’apprendre, de passer du temps dans un environnement sûr et supervisé et d’être actifs physiquement. Certains répondants ont également souligné l’importance d’offrir des activités de nature autre que sportive. Plusieurs participants ont expliqué que les excursions permettaient aux élèves de vivre des expériences à l’extérieur de leur communauté, de découvrir et d’apprendre.

Exemple partagé par un participant :
« Nous offrons aux élèves des programmes de déjeuner et de dîner quotidiens. Notre programme de dîner prévoit deux comptoirs à salade gratuits par semaine, deux repas chauds et une journée où les élèves peuvent faire leur propre sandwich, pour 2 $ par jour. Ainsi, il n’en coûte que 6 $ par semaine à un élève pour se prévaloir de ces programmes ces jours-là. Nous sommes une école qui trouve important que ses élèves aient un mode de vie sain et qui souscrit au principe qu’aucun enfant ne devrait jamais souffrir de la faim. » (Traduit de l’anglais)

Quel rôle peuvent jouer les éducateurs?

Les répondants de la Colombie-Britannique ont cité un éventail d’approches et de qualités que les éducateurs des élèves des Premières Nations devraient posséder selon eux. Deux thèmes se sont distingués.

Exemple partagé par un participant :
Un programme de redécouverte aidera grandement les élèves (tant ceux qui appartiennent aux Premières Nations que les autres). Voir le site Rediscovery.org pour une présentation de ce programme qui a changé et change toujours tant de vies (beaucoup de personnes sont toujours en vie et mènent une vie productive grâce à ce programme). (Traduit de l’anglais)

L’un des deux thèmes les plus importants de l’avis des répondants était la connaissance des langues, de la culture et de l’histoire. Comme nous l’avons vu précédemment, les répondants étaient d’avis que ces matières doivent être enseignées à l’école et que les enseignants doivent être en mesure de les enseigner. Certains répondants ont affirmé que tous les enseignants devraient être tenus de suivre une formation sur la sensibilisation culturelle et d’apprendre à connaître la communauté où ils enseigneront. Les enseignants doivent se montrer flexibles et être disposés à accueillir dans leur salle de classe des membres de la communauté et des aînés afin qu’ils enseignent la culture et à sortir dans la communauté pour enseigner à leurs élèves. Ils doivent avoir une bonne compréhension de l’histoire des Premières Nations, notamment des pensionnats indiens et de leurs répercussions. Les répondants ont également souligné l’importance d’avoir dans les écoles des enseignants qui parlent couramment les langues des Premières Nations. Ce thème est revenu dans 30 % des réponses reçues.

« Les enseignants doivent regarder chaque enfant en étant conscients du potentiel qu’il a en lui et du fait qu’il peut devenir plus tard un enseignant, un médecin, un avocat, un professionnel, un écrivain, un acteur et ainsi de suite. Ils doivent éviter d’étiqueter les enfants et leur offrir le meilleur enseignement dont ils sont capables. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Une approche empathique à l’enseignement est l’autre thème prédominant. Les répondants estimaient en effet que les enseignants doivent être attentionnés, empathiques, ouverts d’esprit et compréhensifs. Ils doivent posséder un sens de l’humour, éprouver de l’empathie pour leurs élèves et être poussés par un désir d’apprendre la culture des Premières Nations. Les participants veulent des enseignants qui peuvent se poser en modèles pour les élèves et qui sont passionnés par leur travail, et non des enseignants qui ne sont là que pour le salaire. Ce thème est revenu dans environ 28 % des réponses.

« Les enseignants devraient connaître et comprendre les répercussions des pensionnats indiens et savoir qu’il faut renforcer le sentiment d’identité culturelle. Ils doivent saisir toute l’importance de perpétuer les usages et le savoir traditionnels. Ils doivent être ouverts d’esprit et se montrer réceptifs aux nouvelles méthodes d’apprentissage. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Les répondants de la Colombie-Britannique ont également estimé important que les enseignants des élèves des Premières Nations :

  • S’impliquent dans la communauté : Les enseignants ne devraient pas se contenter d’enseigner; ils devraient devenir des membres de la communauté, notamment en prenant part à des événements s’y déroulant (« comme les potlatchs, les cérémonies d’installation totémique et d’autres événements significatifs »), et tisser des liens de confiance avec celle-ci. Les enseignants devraient également ouvrir la porte de leurs salles de classe aux membres de la communauté, dont les parents et les aînés.
  • Soient compétents : Les enseignants devraient avoir suivi une formation adéquate et être titulaires d’un diplôme, en plus de comprendre la culture des Premières Nations. Ils devraient en outre savoir communiquer et, selon certains commentaires, posséder déjà une expérience en enseignement. Certains participants ont indiqué que les enseignants devraient être des membres des Premières Nations qui pourraient se poser en modèles pour les élèves.

Langue et culture

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle? Qu’est-ce qui fonctionne?

Une proportion de 80 % des répondants de la Colombie-Britannique a indiqué que les écoles de leur communauté enseignaient soit la langue soit la culture des Premières Nations. Un peu moins du tiers ont répondu que les deux étaient enseignées. Appelés à donner leurs avis sur ce qu’ils estimaient être des aspects positifs liés à l’enseignement des langues ou de la culture dans les écoles, les répondants ont fait ressortir quelques thèmes principaux.

Mettre les aînés et les membres de la communauté à contribution est le thème ayant été le plus cité par les répondants, qui ont expliqué que les aînés, les enseignants locaux des Premières Nations et d’autres membres de la communauté peuvent enseigner les langues et la culture et, ce faisant, resserrer les liens au sein de la communauté (« La communauté dans son ensemble travaille de concert et s’aide mutuellement »). Les répondants trouvaient important que les langues et la culture soient enseignées par des personnes de la région qui entretiennent des liens avec la communauté, connaissent leur propre histoire familiale et ont à cœur de partager ce savoir. Ce thème est revenu dans approximativement 29 % des réponses.

« Les aînés assurent la continuité entre la culture et les langues traditionnelles et les réalités que vivent les enfants de nos jours à l’école. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Promouvoir la culture des Premières Nations est le deuxième thème le plus cité par les répondants, qui ont décrit dans leurs commentaires l’importance que les enfants apprennent leur langue et leur culture, soient conscients de ce qui a été enlevé à leurs parents pendant la période des pensionnats indiens et transmettent ce savoir aux générations futures. Les participants se disaient heureux de voir que les langues et la culture des Premières Nations sont préservées (« pour sauver une culture »). Certains répondants ont également souligné tout le côté positif de l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations aux élèves n’appartenant pas aux Premières Nations. Au total, ce thème est revenu dans 22 % des réponses.

« Les enfants conservent leur culture et, souhaitons-le, continuent d’apprendre après la fin de leurs études. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Susciter un sentiment de fierté et d’identité chez les membres des Premières Nations est un autre thème jugé important par les répondants, qui ont expliqué que l’enseignement des langues et de la culture des Premières Nations engendrait un vif sentiment d’estime de soi et d’identité grâce auquel les élèves des Premières Nations se sentent valorisés. Les répondants ont également décrit dans leurs commentaires comment, pour les familles dont des membres ont vécu les pensionnats indiens et les familles ayant perdu des aspects culturels de leurs vies, le fait de se faire enseigner les langues et la culture contribuait à « mettre un baume sur ces blessures ». Ce thème a été souligné dans 18 % des réponses.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à un enseignement efficace des langues et de la culture des Premières Nations dans les écoles, les répondants de la Colombie-Britannique ont cité en tête de liste le fait que les élèves apprennent la langue et la culture auprès d’enseignants des Premières Nations (92 % ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Le matériel scolaire comportant des images de personnes autochtones est le deuxième facteur cité par les répondants, suivi par les élèves suivent des programmes scolaires axés sur les ressources et les traditions liées au territoire des Premières Nations et, enfin, l’année scolaire laisse du temps pour des activités culturelles.

Programmes et services pour la petite enfance

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un peu plus des deux tiers des participants de la Colombie-Britannique ayant des enfants âgés de 6 ans et moins ont accès à des programmes et à des services dans leur communauté auxquels ils souhaitent que leurs enfants participent. De plus, près des deux tiers d’entre eux bénéficient de mesures de soutien ou de services dans leur communauté pour appuyer l’entrée des élèves au primaire. Les programmes préscolaires, plus précisément le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les réserves, le programme de renaissance de la langue et le programme d’apprentissage des jeunes enfants Franc départ, sont les programmes de soutien ou les services les plus populaires, cités par près du cinquième des répondants. Viennent ensuite les services de soutien et autres programmes préscolaires, suivis par les services de garde et les programmes de santé et de nutrition.

Interrogés sur la raison pour laquelle leurs enfants ne s’étaient pas prévalus des programmes ou des services offerts dans leur communauté, un tiers des répondants de la Colombie-Britannique ont indiqué que c’était parce qu’aucun programme n’était offert. Parmi les autres raisons citées, mentionnons les horaires (p. ex. « Le service de garde est plus souvent fermé qu’ouvert! ») et la qualité médiocre des programmes (« je n’ai pas l’impression que les programmes sont offerts dans un environnement sûr et inclusif »).

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Les répondants de la Colombie-Britannique ont relevé un large éventail de mesures de soutien et de services susceptibles d’aider les enfants des Premières Nations à entrer et à réussir à l’école primaire.

Le soutien et la participation du parent ou du tuteur arrivent en tête de liste pour les répondants de la Colombie-Britannique, qui estiment que le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants est de les soutenir et de participer activement. Les répondants ont également indiqué qu’un milieu familial sain, stable et aimant (« heures de coucher raisonnables, alimentation saine, acquisition de bonnes habitudes au regard des devoirs ») est un élément clé de la réussite à l’école primaire. Les répondants ont mentionné que les parents peuvent faire du bénévolat à l’école et manifester la fierté qu’ils ressentent de voir leurs enfants réussir. On retrouvait ce thème dans environ 12 % des réponses.

Exemple partagé par un participant :
« Les parents qui excellent à jeter des bases solides en matière d’apprentissage à la maison – HIPPY Canada (enseignement à domicile pour les parents de jeunes enfants d’âge préscolaire au Canada) propose un excellent modèle qui aide les survivants des pensionnats indiens intergénérationnels à prendre une part active et saine dans l’éducation de leurs enfants. » (Traduit de l’anglais) 

Les mesures de soutien à l’apprentissage sont un autre thème prédominant. Les répondants ont été nombreux à proposer des programmes d’alphabétisation, plus particulièrement des programmes qui comportent un volet d’encadrement personnalisé ou demandent la participation des parents ou des tuteurs de l’enfant. Les répondants ont également mentionné des programmes de soutien pour les difficultés d’apprentissage en vocabulaire et en mathématiques et les problèmes comportementaux. Les parents pourraient également tirer profit d’un soutien en lecture, en mathématiques et en vocabulaire afin d’être plus à même d’aider leurs enfants. Ce thème a été souligné dans 9 % des réponses.

Les programmes de nutrition sont également un thème central pour les répondants, qui ont expliqué que les enfants qui ont accès à des repas sains qu’ils ne mangeraient peut être pas à la maison connaîtront davantage de succès à l’école. Les enfants ont besoin d’aliments sains et entiers qui leur procurent tous les nutriments dont ils ont besoin. Ce thème est revenu dans approximativement 8 % des réponses.

« Compte tenu du nombre élevé d’Autochtones qui vivent près ou en dessous du seuil de la pauvreté, il faut mettre en place des programmes de nutrition afin d’éviter que les enfants arrivent à l’école sans avoir mangé. Une bonne alimentation mène à une bonne santé et, par le fait même, à de meilleures aptitudes d’apprentissage. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Options en matière d’éducation des Premières Nations

Qu’est-ce qui est offert à l’heure actuelle?

Un tiers des répondants de la Colombie-Britannique ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont de l’aide lorsqu’ils fréquentent l’école à l’extérieur de la communauté.

Un peu plus du tiers des participants ont indiqué que les élèves des Premières Nations de leur communauté ont accès à des moyens alternatifs d’enseignement, comme Internet, la télévision, la radio et la poste. Une proportion quasi équivalente de répondants a indiqué que ces moyens n’étaient pas offerts dans leur communauté.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Quelques répondants ont fait part des aspects qu’ils jugeaient les plus positifs concernant les moyens alternatifs d’enseignement offerts dans leur communauté, comme un plus grand choix de programmes et de cours d’apprentissage (« Les cours hors de la portée des élèves peuvent désormais être suivis même dans les régions éloignées »), et le fait que les élèves peuvent choisir la manière dont ils veulent apprendre (« les élèves peuvent apprendre à leur propre rythme » et « les élèves peuvent opter pour le format qui leur convient le mieux »).

« Exemple partagé par un participant :
« Un enseignant a utilisé l’application FaceTime pour donner le cours aux enfants; c’était fantastique :). » (Traduit de l’anglais)

Certains participants ont cependant noté qu’en dépit des aspects positifs de l’apprentissage en ligne et à distance, les difficultés entourant l’accès à Internet peuvent invalider complètement cette solution, cela sans compter que l’absence de toute attention en personne peut constituer un problème pour certains élèves.

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

Sur la question de savoir les options en matière d’éducation qui devraient être offertes, les répondants de la Colombie-Britannique ont relevé quelques thèmes clés.

L’enseignement de la culture et de l’histoire est le thème qui est revenu le plus souvent chez les répondants de la Colombie-Britannique et englobait un large éventail d’activités et de sujets liés à la culture des Premières Nations. Les répondants ont expliqué que les élèves devraient pouvoir prendre part à des camps culturels ou à une vaste gamme de pratiques traditionnelles (« apprentissage pratique des méthodes culturelles de préparation de la nourriture, de la pêche et de la chasse et des jeux »). Les répondants ont aussi expliqué dans leurs commentaires que les élèves des Premières Nations devraient pouvoir apprendre sans aucune contrainte les langues, la culture et l’histoire des Premières Nations auprès d’aînés de la communauté, d’enseignants à l’école, ou en ligne ou à distance (« leur donner accès à des histoires préparées sous forme d’application afin qu’ils puissent les lire au moment qui leur convient »). La nécessité d’un financement pour concrétiser ces idées de programmes culturels a également été mise en exergue. Ce thème a été mentionné dans 18 % des réponses.

« Un financement devrait être alloué pour permettre aux élèves des Premières Nations de partir en excursion afin de visiter les sites de villages anciens, de recueillir de la nourriture, de confectionner des tenues cérémonielles, de chanter, de s’imprégner de leur culture, par opposition à seulement lire à ce sujet dans les livres. Il s’agit de leur faire vivre, avec le concours des aînés et des mentors, des expériences englobant leur culture dans son intégralité. » Participant de la Colombie-Britannique (Traduit de l’anglais)

Le soutien à la poursuite des études ou à la formation liée à l’emploi s’est hissé au deuxième rang des thèmes les plus cités, les répondants étant d’avis que les élèves des Premières Nations devraient avoir facilement accès à l’enseignement coopératif ou à des programmes d’apprentissage pratique dans le cadre de leur recherche d’emploi. Une mise à niveau des compétences devrait également être offerte aux adultes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires. Pour les élèves qui veulent poursuivre des études universitaires, les écoles devraient conclure des partenariats avec des universités et des séances d’information devraient être tenues dans les réserves. Ce thème a été cité dans approximativement 12 % des réponses.

Exemple partagé par un participant :
Le Programme préparatoire à l’entrée à l’université et au collège (PPEUC) « offert dans notre communauté favorise la réussite chez nos élèves ». (Traduit de l’anglais)

L’apprentissage en ligne et à distance était un autre thème fort populaire chez les participants, qui ont cité plus particulièrement la nécessité d’un accès à Internet fiable et à haute vitesse et à des ordinateurs afin de permettre aux élèves de pouvoir suivre des cours et des programmes offerts en ligne. Certains participants ont suggéré de doter les réserves d’un laboratoire ou d’un centre informatique où les élèves pourraient suivre des cours à distance. L’accès à une fonction de vidéoconférence en ligne a lui aussi été mentionné. Ce thème est revenu dans environ 11 % des réponses.

Lien avec les écoles provinciales

Qu’est-ce qui pourrait contribuer à améliorer la situation?

À partir d’une liste de facteurs susceptibles de contribuer à la réussite scolaire des élèves dans les écoles hors réserve, les répondants de la Colombie-Britannique, dans une proportion supérieure à 90 %, ont estimé que les facteurs suivants étaient soit « très importants » ou « importants » : les élèves se sentent à l’aise dans les écoles hors réserve, les programmes offerts dans les communautés aident les élèves à se préparer à fréquenter les écoles à l’extérieur des réserves, des conseillers communautaires sont présents dans les écoles hors réserve, et des activités de réseautage et d’animation sont organisées pour les élèves des Premières Nations dans les écoles à l’extérieur des réserves. Les deux autres facteurs, à savoir la culture et les langues des Premières Nations sont enseignées dans les écoles à l’extérieur des réserves, et les Premières Nations ont un rôle à jouer dans le fonctionnement des écoles à l’extérieur des réserves, ont été considérés comme étant « très importants » ou « importants » par une proportion légèrement moins élevée de répondants, soit 87 % et 83 % respectivement.

La majorité des participants a également affirmé qu’il était important pour les écoles dans les réserves et hors réserve d’avoir les mêmes objectifs d’enseignement pour tous les élèves (84 % des répondants ont qualifié ce facteur de « très important » ou « important »). Aux fins de comparaison, une proportion moindre de participants (72 %) accordait la même importance au fait que les écoles dans les communautés et les écoles à l’extérieur des réserves aient le même curriculum pour tous les élèves.

SLes mesures de soutien sociales sont le thème qui a été le plus souvent cité par les répondants de la Colombie-Britannique à la question cherchant à savoir ce qu’il faudrait faire pour aider les élèves des Premières Nations à effectuer la transition entre les écoles des communautés et les écoles à l’extérieur des réserves. Les répondants ont indiqué que les élèves dans cette situation devraient avoir accès à une personne ressource dans leur nouvelle école pour les aider. Cette personne pourrait être un enseignant dans l’école, un conseiller, un agent de liaison autochtone, un mentor, un aîné ou un autre élève avec qui l’élève est jumelé par l’entremise d’un programme structuré de jumelage. Cette personne ressource peut servir de modèle et peut être une personne vers qui l’élève se tourne pour de l’aide et des conseils. Ce thème a été mentionné dans 22 % des réponses.

Les programmes de transition sont un autre thème central. Les répondants ont en effet indiqué que les programmes de transition peuvent aider les élèves à se familiariser avec leur nouvelle école principalement par la transmission d’informations sur leur nouvel environnement, par exemple ce que l’on retrouve dans les environs de l’école, le transport en commun, les commerces d’alimentation, les programmes de soutien et la marche à suivre pour y avoir accès. Les programmes de transition devraient également aider les élèves à bien gérer le choc culturel et à s’adapter à la vie à l’extérieur de la réserve avec des personnes n’appartenant pas aux Premières Nations. Ce thème a été cité par environ 14 % des répondants.

« Il faut prévoir une forme de période de transition entre les deux. Il peut être très intimidant de partir d’une école où l’on connaît tout le monde pour entrer dans une école comptant un millier d’enfants, plusieurs salles de classe et un enseignant différent pour chaque matière. » Participant de la Colombie Britannique (Traduit de l’anglais)

La préparation préalable est un autre thème central qui est ressorti du sondage et qui englobait des idées sur la manière de familiariser tranquillement les élèves des Premières Nations à leur nouvelle école et au lieu où elle se trouve et sur la manière de s’y adapter. Cette préparation pourrait prendre différentes formes, comme des visites préalables, parfois jusqu’à un an à l’avance, pendant lesquelles les élèves pourraient rencontrer les enseignants et apprendre à connaître l’école. Les participants ont également suggéré que les élèves prennent part à des événements sociaux ou sportifs avec les élèves de l’école hors réserve avant la transition. Ce thème a été cité dans approximativement 11 % des réponses.

Yukon, Territoires du Nord Ouest et Nunavut

Onze répondants du Nord (Yukon, Territoires du Nord Ouest et Nunavut) ont donné leurs points de vue, quoique les services d’éducation dans le Nord soient en grande partie fournis ou financés par les gouvernements territoriaux.

À la question cherchant à connaître les problématiques les plus importantes touchant l’éducation des enfants des Premières Nations, les participants du Nord ont répondu que la langue autochtone (« la langue inuinnaqtun traditionnelle ») devrait être enseignée à tous les niveaux à l’école et que les langues et la culture sont des enjeux des plus importants. Parmi les autres réponses reçues, mentionnons un plus grand contrôle local sur l’éducation, des efforts plus soutenus pour améliorer l’assiduité des élèves et la nécessité d’accorder plus d’importance à l’éducation de la petite enfance.

Lorsqu’on a demandé aux participants ce qui fait qu’une école est bonne et ce qui aide les élèves des Premières Nations à réussir, là encore ils ont répondu en grande majorité les langues et la culture, expliquant que ces volets de l’éducation sont indispensables à la réussite des élèves (« La culture est synonyme de guérison et source de stabilité, elle forge des liens solides ») et qu’ils devraient comprendre des programmes linguistiques, des cours d’apprentissage dans la nature et des contacts avec les aînés. La qualité de l’éducation a également été mentionnée, tout comme la nécessité d’offrir plus que des cours pédagogiques de base dans les communautés. Les cours proposés comprenaient la menuiserie, la cuisine, la soudure, le codage informatique et l’information sur les relations et la santé sexuelle. D’autres répondants ont noté que les enseignants devraient avoir l’enseignement dans le sang et que les parents devraient prendre une part active à l’éducation de leurs enfants.

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